mardi 28 avril 2015

Nouvelle manifestation contre la loi de libéralisation des loyers anciens à Beyrouth


Rendez-vous devant le Parlement libanais, demain mercredi 29 avril à 17h pour signifier aux représentants de la nation un triple NON catégorique à la mise en œuvre de la LOI DE LIBÉRALISATION DES LOYERS ANCIENS AU LIBAN (débat sur Facebook), concoctée par cette Assemblée rachitique (et les justifications sont nombreuses, ne serait-ce que pour son incapacité de voter un budget depuis 10 ans, d’élaborer une loi électorale pour remplacer la loi féodale de 1960, d'organiser des élections législatives et d’élire un président de la République libanaise), au rafistolage de la Commission de l’Administration et de la Justice de Robert Ghanem & Co et à la remise de la ville de Beyrouth aux promoteurs sans scrupules et sans vergogne.

Cette nouvelle loi conduira à une spéculation immobilière sauvage, à l’expulsion de la classe moyenne et des natifs de la ville de Beyrouth, à la ségrégation sociale et spatiale des Libanais, à un exode économique transcommunautaire amplifié par la présence de 1,5 million de réfugiés syriens, à la gentrification de la capitale (par le remplacement de la classe moyenne ainsi que des natifs de Beyrouth par une classe aisée et étrangère) et à la destruction totale du parc immobilier ancien de Beyrouth (mais aussi de Tripoli, Jounieh, etc.). Contrairement à ce qu’on pense, tous les Libanais sont concernés par la nouvelle loi du logement pour les raisons citées précédemment, mais aussi parce que celle-ci rendra la capitale libanaise inaccessible à la majorité d’entre eux ! Un comble.

Cette loi telle qu’elle a été votée est actuellement défendue en première ligne par le Courant du Futur (Saad Hariri). En seconde ligne de défense se trouve une partie du Courant Patriotique Libre (Michel Aoun). Elle est essentiellement combattue par les Kataeb (Amine Gemayel) et le Hezbollah (Hassan Nasrallah). S’y opposent une partie du Courant Patriotique Libre (Michel Aoun) et le mouvement Amal (Nabih Berri). Les Forces libanaises (Samir Geagea) et le Parti socialiste progressiste (Walid Joumblatt) sont aux abonnés absents.

Cette loi doit être abolie purement et simplement, condition sine qua non afin d’entamer de nouvelles négociations pour l’élaboration d’une nouvelle loi du logement qui assure la « justice sociale » à tous les libanais, locataires et propriétaires confondus, et garantit à 1 000 000 de locataires anciens le droit de rester dans leurs villes, dans leurs quartiers et dans les appartements qu’ils occupent depuis des décennies.

dimanche 26 avril 2015

Etat des lieux de la guerre en Syrie à travers l’interview de Bachar el-Assad par David Pujadas sur France 2 (Art.285)


Il y a d’abord, l’anecdote à 1 piastre, ensuite, les principes à 5 piastres et enfin, les justifications à 10 piastres. Au total, l’interview de France 2 vaut 16 piastres. Qui suit les déclarations de « l’homme malade » de la Syrie‬, assez rusé d’ailleurs, n’apprendra rien de celles de dimanche dernier. Pour s’en rendre compte, la preuve par huit, qui me permettent cependant, de faire un état des lieux de la guerre‬ en Syrie à l’occasion du 10e anniversaire du retrait des troupes d’occupation syriennes du Liban‬.

I. Le début de la révolution syrienne
II. L’émergence de l’Etat islamique (EI) / ‪‎Daech‬
III. L’usage de barils explosifs
IV. Le recours aux armes chimiques
V. Les frappes de la coalition arabo-occidentale contre l’EI
VI. Le dialogue avec la France‬
VII. Le soutien de l’Iran‬ et du ‪‎Hezbollah‬ au régime syrien
VIII. Le départ de Bachar el-‪‎Assad‬


Le déni de la réalité par ‪‎Bachar‬ el-Assad, tel qu'il se manifeste dans ces interviews aux médias occidentaux, ne saurait faire oublier d'une part, les horreurs du passé de cette dynastie tyrannique, en Syrie comme au Liban, et d'autre part, les revers à présent du régime syrien, comme la chute d’Idlib et de Jisr al-Choughour. Si le premier point laisse toujours présager le pire, le second laisse entrevoir une lueur d'espoir.

Etat des lieux de la guerre en Syrie à travers l’interview de Bachar el-Assad par David Pujadas‬ sur France 2 (Art.285) Bakhos Baalbaki

samedi 25 avril 2015

Oui à la reconnaissance du « génocide arménien » par la Turquie. Non à la turcophobie de certains !


Oui à la reconnaissance du « génocide arménien » par la Turquie.
Non à la turcophobie de certains.
Oui à l’apaisement des esprits des Arméniens.
Non à la culpabilisation des Turcs d’aujourd’hui pour ce que les Ottomans d’antan ont fait.
Oui à la pacification des relations turco-arméniennes.
Non aux opportunistes islamophobes.
Oui à la reconnaissance de tous les génocides.
Non aux négationnistes du génocide juif.
Oui à une lecture distanciée de l’histoire.
Non à une fixation obsessionnelle sur le passé.

Photo : Mémorial dédié aux victimes du génocide arménien.
Cathédrale des 40 martyrs à Alep en Syrie, 15e siècle 
Source : Hovic - Old Aleppo Album / Wikimedia Commons

Réf.

lundi 20 avril 2015

Harcèlement sexiste et violences sexuelles dans les transports franciliens : les faiblesses du rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (Art.284)


« Harcèlement‬ dans les transports en commun : aucune femme n'y échappe » (Libération). « 100% des femmes‬ victimes de harcèlement sexiste ou d'une agression sexuelle dans les transports en commun » (Atlantico). Ces titres alarmistes de la presse française se basent sur un rapport rédigé par le Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes (HCEfh) sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports‬ en commun (notamment à Paris‬ et sa banlieue), qui a été remis il y a quelques jours à la ministre française des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. Etant donné la gravité des accusations, j’ai décidé de lire moi-même le communiqué de presse du HCEfh et d’examiner attentivement l’avis détaillé sur la question. Certes, les deux documents ont un grand intérêt, car ce sujet ne peut laisser personne indifférent. Mais, curieusement, ils manquent de rigueur. Ils contiennent des tournures simplistes, des raccourcis amateurs et des extrapolations populistes. Il n’est pas question dans cet article de remettre en cause l’existence de ces phénomènes et leur gravité, mais de souligner les faiblesses et les failles de ce « premier Avis institutionnel sur le sujet », qui touche la société française, remis à un pouvoir exécutif qui est pressé de mettre en œuvre un « Plan national d’action » pour les endiguer.

dimanche 12 avril 2015

Kissinger & Co disent tout bas ce qu’Israël pense tout haut de l’accord nucléaire avec l’Iran (Art.283)


Ce n’est pas banal que deux anciens Secrétaires d’Etat américains, ayant exercé leurs fonctions entre 1969 et 1989, s’associent pour publier un article dans le prestigieux Wall Street Journal‬, sur l’accord de principe concernant le ‪‎dossier nucléaire‬ iranien qui a été conclu entre la communauté internationale -représentée par les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume uni et l’Allemagne- et la République islamique d’‪Iran‬. Dès l’entrée en matière, les anciens diplomates nous glacent le sang en affirmant que « les négociations... visant à prévenir une capacité iranienne de développer un arsenal nucléaire, se terminent avec un accord qui concède cette capacité (à l’Iran) ». Henry Kissinger‬ & George Shultz craignent que cet accord ne déclenche une course aux armements nucléaires pour les Etats sunnites, l’Arabie Saoudite‬ en tête, l’habilitation de l’hégémonie de l’Iran sur le Moyen Orient‬ et un engagement accru des Etats-Unis dans la région. Voilà pourquoi les deux diplomates chevronnés appellent les Etats-Unis à avoir « une doctrine stratégique pour la région... forçant l’Iran à accepter des contraintes sur sa capacité à déstabiliser le Moyen-Orient et à contester l’ordre international ». En lisant les arguments des opposants à cet accord international, merveilleusement représentés par Henry Kissinger et George Shultz, je crois que les mécontents commettent trois erreurs d’appréciation. 

Kissinger & Co disent tout bas ce qu’Israël pense tout haut sur l’accord nucléaire avec l’Iran (Art.283) Bakhos Baalbaki

lundi 6 avril 2015

La RATP et les « chrétiens d’Orient », c’est l’histoire de l’éléphant dans un magasin de porcelaine (Art.282)


Lundi dernier, on apprend par un évêque des Hautes-Alpes que « la RATP‬ refuse les affiches avec : ‘pour les Chrétiens d’Orient’, qui annonçaient le concert des ‪‎Prêtres‬ à l’Olympia ». Mgr di Falco évoquait la campagne d’affichage en cours dans le métro de Paris‬, concernant un concert organisé par le groupe de chant religieux, Les Prêtres, le 14 juin à l’Olympia et dont la recette sera reversée à l’Œuvre d’Orient. Autant j’ai défendu le retrait des crèches des établissements publics en France‬, en dénonçant l’attitude irresponsable de certains « défenseurs zélés de la France, dont la République se passerait bien », autant je trouve la décision de la RATP de retirer les affiches publicitaires portant la mention « Chrétiens‬ d’Orient », hypocrite et crétine. Pas de chance pour la RATP, le timing de cette polémique tombe très mal. Ce n’est évidemment pas à cause de Pâques, mais à cause du massacre odieux de 142 étudiants au Kenya et de la réunion du Conseil de sécurité sur la question des « chrétiens d’Orient‬ » justement. Quoiqu’il arrive, les Chrétiens d’Orient resteront solidaires des Musulmans‬ d’Orient, et vice versa, dans les moments pénibles de leur histoire d’aujourd’hui, comme dans les moments heureux de leur histoire de demain, le jour où le Moyen-Orient sera pacifié et débarrassé de ses extrémistes de tout poil.

mercredi 1 avril 2015

Une femme pendue avec ses enfants n’est pas forcément « une chrétienne tuée par des musulmans » ou « une musulmane tuée par des bouddhistes », pas plus qu’une vieille dame assise sur le perron n’est forcément « une propriétaire appauvrie par des locataires anciens ». La désinformation au Moyen-Orient (Art.281)


Les deux premières photos sont terribles. Elles ont fait le tour des réseaux sociaux. Sur la première, on voit une femme pendue avec deux enfants. Sur la seconde, on aperçoit une vieille dame, ravagée par le temps et la vie. La première était « commercialisée » selon le vecteur de la propagande et la date de mise sur le marché, au mois de février, comme une musulmane‬ tuée par des bouddhistes, et au mois de mars, comme une ‪chrétienne‬ tuée par les djihadistes‬. L’autre cliché était « commercialisé » comme étant emm Kamal, une propriétaire de Beyrouth‬ condamnée à la pauvreté par les locataires anciens. La « femme musulmane ou chrétienne » est devenue en quelques semaines, chez les uns, l’icône du martyr musulman face à la « tragédie de l’islam » de Birmanie, ignorée par cet Occident mécréant, chez les autres, l’icône du martyr chrétien qui n’en finit pas, face à la « barbarie de l’islam‬ » en Syrie‬ et en ‪‎Irak‬. Pendant ce temps-là, « emm Kamal », quant à elle, s’est transformée au fils du temps en l’icône vivante de l’injustice qui frappe les propriétaires‬ du ‪‎Liban‬ face à la « cruauté des ‪‎locataires‬ anciens ». Certes, tout cela est bouleversant sauf que rien n’est plus trompeur qu’une photo et aucune région au monde n’est plus fertile pour la désinformation‬ que le Moyen-Orient.

© 2011-2020 Bakhos Baalbaki