vendredi 27 novembre 2015

Crise des déchets sur crise des politiques : le Liban au bord de l’apocalypse (Art.322)


Incinération sauvage des ordures ménagères à une quinzaine de kilomètres de Beyrouth
Photo : Maameltein, Jihad Harfouch
Beyrouth‬, 15 km au nord-est. Sur le pont de Maameltein, en plein jour. Scène d’apocalypse au cours de l’incinération sauvage des ordures ménagères jetées sous le pont de cette belle vallée du Mont-Liban. Nous sommes entrés dans le 5e mois de la « crise des déchets ». Et pendant que nos politiciens palabrent encore pour élaborer un plan de gestion des ordures, nous sommes entrés également et sans s’en rendre compte, à cause de la crise des déchets justement et d’un tas d’autres soucis quotidiens, dans le 19e mois de la « crise des politiciens », qui découle de la vacance présidentielle. Et voilà qu’en dépit de la gravité de la situation, une partie du peuple est préoccupée par le fait de connaitre si Sleiman Frangié, possède le brevet des collèges ou pas, et une autre partie veut savoir si par conséquence, Junior peut constituer un compromis pour résoudre la crise politique. Ne me demandez pas pourquoi mais certains y ont vu dans ces questionnements une similitude entre la « crise des déchets » et la « crise des politiques ».

mardi 24 novembre 2015

C’est une tendre et belle histoire de chat-leurre belge (Art.321)


Nous sommes dimanche soir, 22 novembre. ‪‎Bruxelles‬ est bouclée. Les autorités craignent des attaques multiples, comme celles survenues à Paris le 13. Des opérations de police d’envergure sont en cours. Elles visent les réseaux terroristes. Pour éviter que des fuites d’infos par inadvertance, ne servent les esprits criminels qui rôdent dans la ville, la police fédérale demande aux médias de « respecter le silence radio ». Soit, mais quid des citoyens et quid des réseaux sociaux ? Brainstorming virtuel pour trouver une idée. C'est alors que le hashtag ‪‎brusselslockdown‬ est lancé et les chatières sont ouvertes.

C’est une tendre et belle histoire de chat-leurre belge (Art.321) Bakhos Baalbaki

samedi 21 novembre 2015

Attaques terroristes, compassion, indécence et nombrilisme sont parfaitement compatibles (Art.320)


Alors que nous étions nombreux à suivre les actualités le weekend dernier, yeux pleins d’effroi et cœurs brisés, cela n’a pas empêché une frange de nos compatriotes au ‪‎Liban‬, en France‬ et dans le monde, d’agiter les réseaux sociaux avec diverses ‪‎polémiques‬ stupéfiantes. La première est une polémique libano-libanaise et russo-russe, avec une variante déclenchée par une célébrité locale, un chanteur talentueux d’un groupe dont le nom comporte un prénom arabe. Hooooo ! La deuxième polémique était libano-mondiale à deux volets, concernant la politique du réseau des réseaux. Au Liban, c’est devenu une affaire nationale plus importante que les enquêtes elles-mêmes. La troisième polémique était franco-anglo-arabo-syro-russo-nombrilo-zemmouro-houellebeco-mondiale, où l’on a retrouvé pêle-mêle, un billettiste de Libé, des anti-assad-pro-daechiens, le patron de Meetic, Zemmour, une ex-Miss France, une ex-Graine de Star, le fiston de Sarkozy, Houellebecq, une blogueuse d’origine maghrébine et Poutine himself. Enfin, comme l’a dit si bien le journaliste, écrivain et humoriste français de la Belle Epoque, Alphonse Allais, « Une fois qu'on a passé les bornes, il n'y a plus de limites ». Du nombrilisme comme de l’indécence !

Attaques terroristes, compassion, indécence et nombrilisme sont parfaitement compatibles (Art.320) Bakhos Baalbaki

lundi 16 novembre 2015

Attaques‬ de Paris : autant il est difficile de décider ce qu’il faut faire pour les éviter en Occident, autant il est facile de prévoir ce qu’il ne faut pas faire pour laisser ‪‎Daech‬ proliférer en Orient (Art.319)



Il n’y a pas de mot pour qualifier la barbarie qui s’est exprimée à Paris‬ le vendredi 13 novembre. Les chiffres suffisent à en prendre conscience. Six attaques terroristes simultanées, cinq dans Paris intra-muros, trois à Saint-Denis, 129 morts et 352 blessés, 99 dans un état critique. L’état d’urgence a été décrété, les frontières bouclées, commerces et musées fermés, trois jours de deuil national. Les rues de la plus belle ville du monde ont été désertées sur recommandation de la préfecture de police. C’est sans doute la journée la plus odieuse de l’histoire contemporaine de la ‪‎France‬. Pas la peine d’en rajouter encore, à la masse d’information dans laquelle nous sommes noyés depuis plusieurs jours. Juste quelques réflexions qui n’ont pas été abordées dans la presse ces derniers jours.

1. 13-NOVEMBRE VS. 7-JANVIER : ASSISTERONS-NOUS AU RETOUR AU BERCAIL DE LA RÉPUBLIQUE DES « JE NE SUIS PAS CHARLIE »?
2. PRINCIPE DU TERRORISME : DES CIVILS REPRÉSENTATIFS DES ENTITÉS ENNEMIES
3. LE TRIANGLE « BASTILLE-NATION-RÉPUBLIQUE », MEILLEURE REPRÉSENTATION DE LA DEVISE DE LA FRANCE : LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ
4. QUE PRÉVOYAIT DAECH AU STADE DE FRANCE ?
5. AUTANT IL EST DIFFICILE DE DÉCIDER CE QU'IL FAUT FAIRE POUR ÉVITER D'AUTRES ATTAQUES TERRORISTES EN OCCIDENT, AUTANT IL EST FACILE DE PRÉVOIR CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE POUR LAISSER DAECH, LE COMMANDITAIRE DES ATTAQUES DU 13-NOVEMBRE, PROLIFÉRER EN ORIENT


« ‪Attaques‬ de Paris : autant il est difficile de décider ce qu’il faut faire pour les éviter en Occident, autant il est facile de prévoir ce qu’il ne faut pas faire pour laisser ‪‎Daech‬ proliférer en Orient (Art.319) Bakhos Baalbaki

vendredi 13 novembre 2015

Beyrouth-Paris


Cette nuit,
Que de douleur dans les familles,
Que de réjouissance chez les terroristes.
Que de haine ici et là, (en France et *) au Liban,
Que de sang au-delà de l’Anti-Liban.
Que de dieux là-haut,
Que de crimes ici-bas.
Que de drames odieux,
Que de compassions éphémères.
Que d’attentats-suicides (et de kalachnikovs *),
Que de réflexions islamophobes.
Que de larmes de crocodile,
Que de mangeurs de pop-corn.
Que de protagonistes,
Que de récupération politicienne.
Que d’indécence du moment,
Que de mépris de la vie.
Et toujours aussi peu d’espoir,
Dans nos contrées d’Orient
(Là où rôdent ces âmes diaboliques *).
Il faut dire que
« Depuis six mille ans, la guerre
Plaît aux peuples querelleurs,
Et Dieu perd son temps à faire
Les étoiles et les fleurs » (Victor Hugo)


* Poème en prose sur les attaques de Beyrouth,
mis à jour après les attaques de Paris

lundi 9 novembre 2015

Trilogie sur la "Crise des déchets" au Liban



Trois articles sur la « CRISE DES DÉCHETS » au Liban: comment nous
en sommes arrivés là, les responsabilités et comment s'en sortir.

1. « Mode d’emploi pour (re)passer du pays où s’entassent les déchets, au pays où coulent le lait et le miel (Art.300) Bakhos Baalbaki »
Un article pour comprendre COMMENT nous en sommes arrivés là au Liban et découvrir quelques pistes réalistes pour s’en sortir.


2. « Ordures ménagères et pluies diluviennes ne font pas bon ménage à Beyrouth (Art.316) Bakhos Baalbaki »
Un article qui établit la liste des responsabilités dans la crise des déchets au Liban, d’une manière chronologique, et explique aux Libanais POURQUOI depuis la mi-juillet la situation va de mal en pis.


3. « Objectif : zéro poubelle ! Pour sortir de la crise des déchets, au Liban et dans le monde, sans passer par les tocards de politiciens (Art.317) Bakhos Baalbaki »
Cet article dresse un ensemble de mesures faciles à mettre en œuvre, sans attendre l’Etat, mais qui constituent néanmoins, une révolution des modes de consommation. C’est valable pour le Liban, où la crise des déchets est aigüe, mais aussi pour le reste du monde où la crise des ordures est latente. Ces mesures dépendent des individus, des municipalités et des Etats. Elles visent à donner des idées pratiques pour résoudre la crise des déchets au Liban d’une manière intelligente, rendre les individus au Liban et dans le monde plus écologiques, aider les habitants de la Terre à aller vers le noble objectif de « zéro poubelle », préserver les ressources de la Planète bleue et lutter efficacement contre la pollution et le réchauffement climatique de cette belle perle de l'Univers.

Quitte à violer la Constitution libanaise, autant qu’ils le fassent pour voter une « loi électorale » et pas pour le « bazar des nécessités » (Art.318)


Aux dernières nouvelles, Nabih Berri, a bouclé l’ordre du jour d’une séance parlementaire à caractère législatif. Il a justifié sa décision par la nécessité de relancer le pouvoir législatif au Liban‬, sinon « le pays partirait à la poubelle ». Ce qui peut paraitre normal et devrait réjouir les Libanais, ne l’est pas et doit plutôt les inquiéter. Ces séances législatives prévues pour jeudi et ultérieurement s’il le faut, avec l’approbation des grands partis politiques musulmans, Amal, Hezbollah, Parti socialiste et Courant du Futur, sont anti-constitutionnelles. Dans les conditions actuelles de vacance présidentielle, les représentants du peuple ne peuvent se réunir QUE pour élire le 13e président de la République libanaise. La fatwa de la « nécessité de légiférer » (techri3 el daroura), n’existe nulle part, ni dans la Constitution, ni dans la jurisprudence. Les partis chrétiens des Forces libanaises et du Courant patriotique libre ont décidé de rejoindre les partis musulmans, mais ils conditionnent leur participation à la mise à l’ordre du jour d’un projet de loi électorale. Ainsi, hormis les Kataeb qui refusent de légiférer avant l’élection d’un Président, tous les autres partis libanais acceptent de légiférer en dépit de la violation évidente de la Constitution, mais à chacun « sa » nécessité pour justifier cet acte anti-démocratique. La situation est bloquée. Ce qui compte actuellement c’est de savoir comment s’en sortir. Dans ce but, commençons d’abord, par dresser la liste des options qui s’offrent à nous et procédons ensuite par élimination. Au total, il y a 6 options. Si la séance législative de jeudi est maintenue, sans loi électorale, la solution s'éloignera et le clivage islamo-chrétien se creusera. 
Quitte à violer la Constitution libanaise, autant qu’ils le fassent pour voter une « loi électorale » et pas pour le « bazar des nécessités » (Art.318) Bakhos Baalbaki

mardi 3 novembre 2015

Les évêques de France appellent à construire une « fraternité généralisée »


Conférence des évêques
de France, Lourdes.

Photo Pascal Pavani (AFP)
Je me vois mal relayer les nouvelles de l’Église catholique ! Mais bon, comme cette info mérite plus de place dans les médias qu’elle n’en a, je le ferai volontiers, surtout que ça pourrait servir pour l’intercession des saints ‘mar sarkis wou bakhos’ en ma faveur auprès de Dieu, le moment venu. Inchallah.
Quand il s’agit de railler les prêtres qui refusent de donner avec chaque hostie, un préservatif et la pilule du lendemain, on n’y va pas de main morte. Par contre, quand 118 évêques de France appellent à construire une « fraternité généralisée » dans ce monde de brutes, la plupart des médias se contentent de la dépêche de l’AFP. 

Toujours est-il, les déclarations de Mgr Georges Pontier à l’ouverture de cette conférence qui se tient à Lourdes jusqu’à dimanche, font apparaitre beaucoup de politiciens français, européens, américains, chinois, russes, iraniens, arabes et libanais, petits, tout-petits. Elles méritent qu’on s’y arrête un instant, surtout pour sa partie consacrée à l’accueil des réfugiés en Europe, notamment en cette période pré-électorale pour l’Hexagone (élections régionales, 6 décembre). 

Sur ce sujet, le Président de la Conférence des évêques de France a déclaré : « C’est un problème profondément humain que certains malheureusement ne manquent pas d’instrumentaliser en flattant les peurs et les égoïsmes ». Il a rajouté aussi : « La question de la solidarité entre nos pays pour accueillir et accompagner ces frères et sœurs en humanité qui fuient leurs terres natales et viennent chercher chez nous aide et fraternité, manifeste au grand jour nos peurs, nos égoïsmes, mais aussi nos générosités et nos prises de conscience ».

Mgr Pontier s’est adressé à ceux qui ont peur et se demandent « que va-t-il nous arriver (...) si nous accueillons... ceux qualifiés de ‘horde envahissante’ ? », et leur a rappelé que la question des réfugiés « est aussi une question évangélique ». « Ne rappelle-t-elle pas la parabole du bon samaritain... Tout homme et les chrétiens en particulier, à la suite de Celui qui a dit à la fin de la parabole, ‘Va et fais de même’, sont invités à se poser la véritable question, celle qui s’impose à leur conscience : Que va-t-il leur arriver si nous ne les accueillons pas ? » Dans ce sillage, il a rappelé également un extrait de l'intervention du pape François devant le Parlement européen il y a un an : « Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets ».

A la fin de son discours, Mgr Georges Pontier a appelé les évêques à inviter les fidèles chrétiens à « être des artisans de paix, de dialogue, des acteurs de justice et de fraternité généralisée », dans nos sociétés qui ont aujourd’hui un « visage pluriel et interreligieux ». Il a insisté sur le fait que « notre devoir d’éclairer les consciences en ce domaine est évident et urgent ». Ce message humaniste de l’archevêque de Marseille mérite d’être relayé aussi bien en Occident qu’en Orient afin de servir de source de réflexion pour les populations chrétiennes, mais aussi musulmanes, juives et athées.

© 2011-2020 Bakhos Baalbaki