lundi 22 avril 2019

Huit explosions visant des églises et des hôtels au Sri Lanka, 253 morts ! Piste islamiste? Elle n'est peut-être pas la seule (Art.609)


Hier dimanche, alors que les fidèles chrétiens catholiques et protestants célébraient Pâques et les fidèles chrétiens orthodoxes les Rameaux, des terroristes ont mené une série de huit attaques coordonnées et odieuses aux Sri Lanka visant plusieurs églises, en pleine messe, et des hôtels luxueux, fréquentés par des touristes occidentaux, dans la capitale Colombo et d’autres coins du pays. Une bombe a même été désamorcée sur la route de l’aéroport. Un peu moins d'une centaine de détonateurs de bombes ont été retrouvés dans une gare de bus de la capitale. Au total, on dénombre 253 morts, dont une trentaine de nationalité étrangère, et près de 500 blessés. C’est une autre journée très sombre dans l’histoire de l’humanité.

Photo Ishara Kodikara - AFP

L'état d'urgence a été décrété pour des raisons de sécurité et les réseaux sociaux bloqués jusqu’à nouvel ordre afin d'éviter la propagation de fake news. C’est que le terrain est fertile et l’époque propice. Ces attaques terroristes n’ont pas été revendiquées. La police a procédé à une quarantaine d’interpellations. On ne sait pas encore, comme le laissent entendre certaines sources, si toutes les personnes arrêtées appartiennent au mouvement National Thowheed Jamath (NTJ), une organisation musulmane fondée en 2004 et basée en Inde, aux nombreuses branches installées au Sri Lanka, au Qatar, en Arabie saoudite, en France et aux Etats-Unis, et aux nombreuses actions sociales, qui encourage ses adeptes au don de sang et qui prétend prêcher le véritable islam. Et pourtant, certains ont fait le lien. C’est que ce mouvement, jusqu’alors sans trop d'histoires, s’est fait remarquer l’an dernier par des actes de vandalisme contre des lieux bouddhistes. Si l'on croit les dernières déclarations du porte-parole du gouvernement srilankais, le NTJ est bel et bien derrière ce carnage. C'est donc une première.

Alors que l’enquête est en cours et on n’en sait pas plus pour l’instant, on note deux faits troublants dans le drame sri-lankais.

D’un côté, on apprend à travers les rares dépêches qui circulent sur le sujet que le chef de la police nationale sri-lankaise, sur la base d'infos reçues d'un service de renseignement étranger, aurait alerté les autorités locales contre le risque d’attaques islamistes lors de la fête de Pâques, il y a une dizaine de jours. Si l’info est véridique, l'homme doit être limogé sur le champ et poursuivi pour son incompétence.

D’un autre côté, on sait que la majorité si ce n'est pas la totalité des attaques terroristes sont des attentats-suicides. C'est ce qui laisse penser que les attaques sri-lankaises auraient été commises par des islamistes. C'est ce que laisse entendre certains responsables srilankais. Pour le Soufan Center, une organisation privée basée à New York, créée par un ex-agent américano-libanais du FBI, dédiée à la recherche et aux analyses portant sur les questions de sécurité mondiale et les menaces émergentes, ces attaques rappellent celles des groupes salafistes-jihadistes, notamment al-Qaeda. Idem pour un cabinet de conseil en sécurité, ISS Risk, basé à Hongkong.

Toutefois, plusieurs éléments sèment le doute.

Sur la forme, d'après l'ampleur et la précision des attaques terroristes qui ont eu lieu ou qui ont été avortées, on peut dire que ce sont les oeuvres d'un groupe organisé, déterminé, expérimenté et qui a tous les moyens de mettre en action ses projets criminels (humain, renseignements, matériel, finances, liberté d'agir, etc.). Alors, est-ce l'oeuvre de la petite organisation musulmane spécialisée dans les actions sociales? Est-ce qu'il y avait des signes de radicalisation qui ont été ignorés par les autorités ? Y a-t-il eu des complicités? Pourquoi al-Qaeda et Daech étaient si libres dans leurs actions et si puissantes au Sri Lanka? Pourquoi ces organisations terroristes, dont l'une est agonisante, responsables du 11-Septembre, 7-Janvier et 13-Novembre, n'ont-elle pas revendiqué les attaques tout de suite, même d'une manière opportuniste ? Dans tous les cas de figure, il y a d'autres suspects qu'il faudrait prendre en compte !

Sur le fond, les attentats-suicides nous rappellent un des événements marquants de l’histoire contemporaine de cette contrée d’Asie du Sud, l'assassinat le 21 mai 1991 du Premier ministre indien de l’époque, Rajiv Ghandi, alors en plein meeting électoral, par une kamikaze tamoule, donc hindouiste et non musulmane, à la suite duquel l’Inde cessera définitivement son soutien aux indépendantistes srilankais tamouls, vouant leur lutte à l'échec sur le long terme.

C'est ce qui nous amène à un point fondamental. Croire que les attentats-suicides sont propres aux islamistes, c’est mal connaitre l’histoire et la guerre civile srilankaises. Petit rappel.

Près de 70% des 22,6 millions de Sri-Lankais sont bouddhistes, le reste se répartisse en trois groupes de taille comparables, hindouistes, musulmans et chrétiens. Le pays a connu une longue guerre civile entre 1983 et 2009. Elle a fait de 70 000 à 100 000 morts. Plus de 140 000 personnes sont portées disparues. Elle a opposé officiellement le gouvernement srilankais à un mouvement indépendantiste. Officieusement, c’était une guerre entre la majorité cinghalaise de religion bouddhiste, et la minorité tamoul de religion hindouiste, la religion majoritaire de l’Inde, dont le fer de lance était le mouvement des Tigres de libération de l'Eelam tamoul, communément appelés les Tigres tamouls.

Face à la machine de guerre de l’Etat srilankais, aux exactions et aux exécutions du parti adverse, les rebelles tamouls adoptent rapidement le modus operandi des attentats-suicides. Le premier date de 1987, un tamoul se fait sauter en introduisant un camion piégé dans un camp de l’armée srilankaise (40 morts), inspiré sans doute par les attaques terroristes des marines américains et des parachutistes français en octobre 1983 à Beyrouth (près de 300 morts). Ceux-ci visaient aussi bien les cibles militaires, que les bâtiments civils (banque centrale, centre des affaires, etc.) ou les transports publics, et même les édifices religieux (attaque en 1997 de l’un des plus importants temples bouddhistes du monde de la ville de Kandy, classée patrimoine de l’humanité). Au total, la guerre civile srilankaise a connu jusqu’à 239 attentats-suicides attribués aux Tigres tamouls, dont un tiers ont été commis par des femmes. C’est ce qui a valu au mouvement d'être classé par l’Union européenne et les Etats-Unis sur la liste des organisations terroristes.

Il y a aussi un autre point inquiétant qui nourrit le doute. Au Sri Lanka, il n'y a pas que des extrémistes islamistes et tamouls, il y a également des mouvements extrémistes cinghalais bouddhistes, qui n’ont rien à envier aux mouvements fascistes européens. Le plus important d’entre eux est le Bodu Bala Sena (BBS). Créé en 2012, ce mouvement nationaliste a la particularité d’être à la fois islamophobe et christianophobe, une première mondiale. Il perçoit les musulmans comme des « envahisseurs », à l’instar du terroriste australien auteur du massacre de Christchurch, et les chrétiens, comme une menace sérieuse pour le bouddhisme.

En janvier 2013, le BBS prend d’assaut l’hôtel Cinnamon Bey de Beruwala, situé à une quarantaine de kilomètres de Colombo, afin de protester contre l’installation d’un « Buddha Bar ». Hasard ou non, l’attaque d’hier a concerné le Cinnamon Grand de la capitale. Le mouvement qui a pignon sur rue a déjà plusieurs actes de violence à son actif, visant à la fois des mosquées et des églises, ainsi que des commerces appartenant à des Sri-Lankais de confessions musulmanes et chrétiennes, dont il réclame la fermeture pure et simple. Derniers en date, des actes de vandalisme contre deux églises en janvier et l’agression physique d’un pasteur en mars. Bodu Bala Sena est impliqué dans les émeutes antimusulmanes qui ont frappé le Sri Lanka en 2014 (4 morts, 80 blessés, 10 000 déplacés, de nombreux magasins saccagés), comme en 2018 (pillage, attaques, incendies, etc.).

Photo Chamila Karunarathne - AP

Entre 1983 et 2002, le Sri Lanka a vécu l’horreur de la guerre et la terreur des escadrons de la mort. Ils étaient de tous bords. C’est ce qui a poussé de milliers de Sri-Lankais, notamment des femmes, à fuir leur pays. Une émigration monnayée par les Tigres tamouls, qui y trouvaient une source de financement. C’est à cette époque que le Liban, pas uniquement, connaitra l’afflux massif de travailleurs domestiques au point que rapidement le terme « sri-lankaise » désignait une « travailleuse domestique » indépendamment de sa nationalité. Ces femmes, ont rendu et continuent à rendre, dans des conditions parfois précaires, un service inestimable à ceux qui les emploient. Alors s’il y a un peuple qui devrait exprimer sa solidarité avec le peuple srilankais, c’est bien le peuple libanais.

Toujours est-il que les tensions inter-religieuses au Sri Lanka n’ont jamais vraiment cessé depuis cinquante ans, notamment entre les communautés bouddhiste et hindouiste. Les extrémismes des deux bords se sont déjà illustrés de la pire manière dans le passé. La piste islamiste interne (NTJ ou autres), avec ou sans une aide externe (Al-Qaerda ou Daech), est peut-être seule responsable des huit explosions terroristes de dimanche. Mais pour être juste, disons aussi, même si rien ne le prouve pour l’instant, que vu ce qui précède, on peut se demander sérieusement si cette tragédie pascale abjecte ne fait pas partie du conflit cingalais-bouddhiste vs tamoul-hindouiste. On peut même imaginer une convergence des intérêts entre tous les extrémistes -islamistes, tamouls et bouddhistes- ou entre certains d'entre eux. Une chose est sûre, le gouvernement sri-lankais est pris en flagrant délit d'incompétence. La revendication tardive de Daech tombe a pic, pour détourner l'attention des Sri Lankais de cette évidence.

Autre certitude, les attentats de Pâques constituent un prolongement de la guerre civile. Ils viseraient à rallumer le feu de la discorde en faisant des victimes directes parmi la communauté chrétienne sri-lankaise et les touristes étrangers, et indirectes via les représailles contre la communauté musulmane sri-lankaise. Déjà que la situation des communautés chrétiennes et musulmanes en Sri Lanka n'étaient pas brillantes avant les attaques terroristes, on peut s'attendre au pire maintenant. C'est ce qui ressort du dernier rapport d'Amnesty International sur le pays pour les années 2017-2018. « La police n’a pris aucune mesure pour répondre aux menaces et aux violences physiques persistantes dont étaient victimes des chrétiens et des musulmans de la part de membres de la population et de sympathisants d’un groupe politique bouddhiste cingalais extrémiste. » Enquête à suivre avec beaucoup d’intérêt et une grande inquiétude. En attendant, que ces morts innocents reposent en paix et que justice soit rendue.


mercredi 17 avril 2019

Notre-Dame de Paris : nous sommes passés à côté du pire! Mais alors, que penser de l'émotion collective? (Art.608)


La charpente de Notre-Dame de Paris en feu, c'est un brasier de 1 300 chênes (photo AFP)

Nous sommes nombreux à être consternés. Pas par la chute de quelques pierres taillées sur mesure et bien disposées, comme voudraient le laisser entendre quelques grincheux de mauvaise foi, mais de voir ces flammes infernales dévorer une partie d’un édifice vieux de 856 ans.

Notre-Dame de Paris ce n’est pas un bâtiment ordinaire, c’est un monument extraordinaire à plusieurs égards. Mais encore, un monument français, un monument catholique, un monument parisien, un monument public, un monument artistique, un monument littéraire, un monument touristique, un monument historique, un monument national, un monument international. C’est le symbole de Paris, c’est l’âme de la France. Au moins il l’était pendant des siècles.

C’est parce que cette cathédrale fait partie de la mémoire et du patrimoine de l’humanité toute entière, que ces images terribles nous jettent toutes et tous -chrétiens, musulmans, juifs et athées, résidents et gens de passage, patriotes et touristes, Français et étrangers des quatre coins du monde- dans une profonde affliction. 

Le hasard a voulu qu’au même moment, un feu se déclare dans une salle de prière sur l’esplanade des Mosquées d’al-Aqsa à Jérusalem-Est, le troisième lieu saint de l’islam, dont certains édifices datent du VIIe siècle. Allumé par des enfants, il a été vite maitrisé.

Aujourd'hui, nous sommes aussi assommés par le fait d'être passés à côté du pire, comme le confirment les images aériennes publiées par le ministère de l'Intérieur. La façade et les deux tours sont sauvées. Difficile à croire, mais on a failli les perdre ! C'est grâce à l'entrainement et à la mobilisation des pompiers de Paris, guidés par des drones pour optimiser l'intervention, que l'édifice a été sauvé. Alors les « faut-pas-exagérer » n'ont qu'à se ressaisir, ils ne savent pas de quoi ils parlent. La structure est préservée dans sa globalité. La couronne d'épines de Jésus et la tunique de saint Louis sont à l’abri, ainsi que d’autres reliques de la Passion du Christ (un morceau de la Croix et un clou de la crucifixion). Mais qu’en est-il du reste ?

Attention chefs-d'oeuvre : les vitraux de Notre-Dame de Paris (archives personnelles)

Le toit et la charpente (1 300 chênes, du bois bien sec, ce qui explique l'ampleur et l'intensité du brasier ; elle datait de l’an de grâce 1220, il n’en reste plus rien !), les arcs-boutants, les gargouilles, les chimères, les énormes portes, les voûtes, les sublimes rosaces, les splendides vitraux, les chapelles latérales, les sculptures, les grands tableaux, les petites peintures, les scènes sculptées et polychromes des clôtures du chœur (retraçant la vie de Jésus), les reliques, les reliquaires, les manuscrits, les orgues, les cloches, les bourdons d’Emmanuel et de Marie, et j’en passe et des meilleurs. Pendant des heures, une éternité, tout était pris entre le marteau et l’enclume, les flammes et les eaux. Pas la peine d’être experts, pour imaginer les dégâts occasionnés par cet incendie odieux.

De tous les chefs-d'œuvre de Notre-Dame de Paris, je pense à deux choses particulièrement. En premier, à la flèche. Tout un symbole de voir ces images où elle est prise au piège et engloutie dans le brasier pour l’éternité.

Grande émotion pour les photographes de l'AFP, au moment de l'effondrement de la flèche de Notre-Dame de Paris, dévorée par les flammes. Photo Geoffroy Van Der Hasselt - AFP

Maigre consolation, elle n’est pas d’origine. Elle est en place depuis 1859. Grande consolation, le tétramorphe symbole des 4 évangélistes et les 12 apôtres qui la gardaient – disposés en 4 groupes autour de la flèche, ce sont les statues vertes, en cuivre oxydé, qui se détachent sur toutes les photos externes de la cathédrale- sont sains et saufs. Certains parleront de miracle, d’autres d’un pur hasard. On les a déposées jeudi dernier, pour les emmener en Dordogne afin de les restaurer. C'était donc il y a seulement quatre jours ! Si ces statues se trouvaient encore sur le site lundi soir, elles seraient tombées avec la flèche et gravement endommagées comme c'est le cas du coq-girouette, non moins reliquaire pour autant, supposé contenir un morceau de la Sainte couronne et des reliques de saint Denis, premier évêque de Paris, et de sainte Geneviève, les saints patrons de la capitale.

Les statues des 12 apôtres de la flèche de Notre-Dame de Paris, ainsi que le tétramorphe symbole des 4 évangélistes, ont été déposés jeudi dernier et posés en toute sécurité en Dordogne afin d'être restaurés, quatre jours seulement avant le sinistre (photo Wikimedia Commons)

Je ne peux m’empêcher de penser aussi à La Pietà du chœur de Notre-Dame de Paris, une sublime sculpture en marbre blanc installée derrière l’autel. On y voit Marie éplorée par la mort de son fils, Jésus. Un vœu de Louis XIII, réalisé par Nicolas Coustou, à la demande de son fils, Louis XIV. Aujourd’hui elle se trouve dans les décombres.

La Pietà du chœur de Notre-Dame de Paris (archives personnelles)

Notre-Dame de Paris c’est également beaucoup d’anecdotes. A la Révolution de 1789, celle-ci a été pillée bien sûr, les biens vendus, détruits ou dispersés, il était interdit d’y célébrer la messe évidemment, on transforma l’édifice en temple de la Raison, et surtout, pour l’anecdote, le bâtiment servi d’entrepôt pour les vins de la nouvelle République ! Bon, ça n’a pas duré longtemps, personne ne voulait boire d’un pinard maudit par l’éternel, même pas les révolutionnaires qui avaient décidé qu’il en fût ainsi. L’entrepôt de vin, c’est véridique, l’explication est plutôt fantaisiste, c’est la mienne. En prenant le pouvoir, Napoléon met un terme à la vague antichrétienne et anticléricale, en reconnaissant la religion catholique comme celle de la majorité des Français et non comme la religion de l’Etat français. Une nuance aux nombreuses conséquences, sans lesquelles il n’y aurait pas eu un siècle plus tard, la séparation des Eglises de France de l’Etat français.

L’autre anecdote est beaucoup plus inquiétante à vrai dire. Lorsque Victor Hugo décida de s’atteler à son roman éponyme, Notre-Dame de Paris était dans un état lamentable, au point que l’idée de la démolir a traversé certains esprits, si on ose parler d’esprits. C’est pour obliger les pouvoirs publics d’entamer sa restauration, que le grand écrivain et politique français, a fait de la cathédrale un personnage de l’un de ses romans les plus célèbres au monde, liant son destin à ceux du prêtre Claude Frollo, du sonneur difforme Quasimodo et de la danseuse gitane Esmeralda.

Cela étant dit, nous sommes également nombreux à être en colère. La cathédrale Notre-Dame de Paris n’a pas connu d’incendie majeur en neuf siècles d’existence, malgré les milliers de millions de cierges consumés en son enceinte. S’il n’y a pas de fumée sans feu et l’erreur est humaine, il n’y a pas de feu sans faute humaine dans ce genre de situation et certaines erreurs humaines ont de graves conséquences. Une enquête est en cours. Les policiers ont commencé à travailler en parallèle avec les pompiers.

La cathédrale Notre-Dame de Paris en feu, ministère de l'Intérieur


D’autres éléments au contraire font bien sourire, ce sont les élucubrations des tartuffes de circonstance. Ceux d’Orient se présentent comme des soi-disant chrétiens, Libanais pour l'essentiel. Il y a plusieurs courants. Un d’entre eux, passé expert en sécurité incendie, défend l’idée que l’Etat français, laïc, a laissé le feu se propager exprès afin de se débarrasser de cet édifice chrétien trop encombrant. Et après vous avez des gens qui viennent vous expliquer que fumer sa moquette n’abime pas les neurones ! Un autre courant dénonce l'indifférence générale face à la destruction des églises orientales. Comme à l’accoutumée les sous-courants de ce groupe, feront bientôt intervenir les Francs-maçons, les Juifs, Voldemort et MBS.

Ceux d’Occident sont essentiellement athées, soutenus par des orientaux aussi bien chrétiens que musulmans, chacun ses raisons. Là aussi, on y trouve plusieurs courants. Le point de convergence de tout ce beau monde, c’est l’incapacité à comprendre l’émotion collective pour un tas de pierres. Pardonnez-leur, ils ont déjà oublié combien ils s’étaient émus pour la destruction des bouddhas de Bamiyan par les Talibans et des grandes statues assyriennes du musée de Moussoul par Daech. Oui mais, c’était des blocs de pierre et pas un tas de pierres, nuance, et le feu destructeur était islamiste, ça change tout.

A ce propos, à écouter certains faux-athées de la droite extrême française, des soi-disant chrétiens, mais d'authentiques islamophobes, on sent qu'ils regrettent que l'incendie ne soit pas d'origine terroriste. Ils ont du mal à se retenir sur les plateaux de télévision, Fox News et LCI pour être précis. Mince alors, un acte islamiste en pleine campagne électorale européenne, quel dommage qu'on ait raté l'aubaine! Il y a aussi le courant minoritaire, des chrétiens extrémistes, de Serbie au Liban, pour qui l'origine de l'incendie ne fait aucune doute, pas la peine d'enquêter : c'est une punition divine. Il y a également quelques énergumènes sans frontières qui travaillent sur une théorie du complot selon laquelle Jupiter aurait mis le feu à la cathédrale, afin de détourner l'attention du mouvement des gilets jaunes.

Dans les deux groupes, un sous-courant orientalo-occidental voudrait bien se distinguer en se présentant comme humaniste. Mais l'habit ne fait pas le moine! Il défend l’idée qu’on ne peut pas s’émouvoir pour la pierre quand des êtres humains souffrent dans les rues de Paris, en Syrie, au Yémen et à Gaza. Etrange argumentation, comme si l’émotion humaine fonctionne par exclusivité. C'est le propre de l'émotion primitive plutôt, la leur. On les prendrait plus au sérieux le jour où la situation humanitaire des SDF en Europe et des populations du Moyen-Orient leur couperait l’appétit et les dissuade de dépenser leurs deniers sur des considérations égocentriques.

Si on développe ce raisonnement jusqu'au bout, la vie sur Terre ne serait plus la même, ça serait un enfer. Il faudrait alors supprimer toutes les expressions artistiques, littéraires, musicales, scientifiques, archéologiques, spatiales, sportives, patrimoniales, culturelles et gastronomiques. Tout cela n'est que vanité et poursuite de vent. Se faire un ciné et un resto, alors que des gens dorment dehors dans les rues de Paris, quelle indécence! Il ne faudrait plus acheter de smartphones, d'ordinateurs, de meubles, de vêtements, de bijoux et de parfums, tant que la guerre en Syrie n'est pas terminée et les réfugiés syriens ne sont pas bien au chaud chez eux. Non mais, utiliser Facebook, Twitter et Instagram, aller à la plage, boire un verre et prendre des selfies, est impensable, alors que des gens meurent au Yémen! D'ailleurs, il ne faudrait même plus écrire des statuts nombrilistes vaseux tout le reste de l'année, tant que des gens sont abattus à Gaza. Ah minute! ça par contre, ça serait une excellente chose.

Au lendemain de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris (photo AFP)

Ne rien éprouver de spécial en voyant cette cathédrale brûlée, reflète un mépris flagrant pour ce que Notre-Dame de Paris représente, la France en général et Paris en particulier, ainsi que l’Occident en général et l'Europe en particulier, dans leurs multiples facettes, religieuse, historique et artistique. Cela s'applique pour n'importe quel patrimoine de l'humanité frappé par une catastrophe (incendie, inondation, séisme, sabotage, terrorisme ou guerre) : Ayasofya à Istanbul, le Dôme du Rocher à Jérusalem-Est, le temple de Bacchus à Baalbek, les pyramides d'Egypte, la cité Machu Picchu au Pérou, la muraille de Chine, etc. Et de la même manière, ne pas éprouver de l’émotion quand des snipers de l’armée israélienne abattent de sang-froid des manifestants pacifiques en territoire palestinien reflète un mépris flagrant pour ce que ces manifestants représentent, la Palestine et les Palestiniens dont les droits sont bafoués depuis plus d’un siècle.

Les grands coeurs, contrairement aux petits esprits, ont cette merveilleuse capacité d'être touchés à la fois par l'incendie de Notre-Dame de Paris, comme par le sort des SDF des capitales européennes et par la souffrance des populations moyen-orientales, syriennes, yéménites et palestiniennes. L'un n'empêche pas l'autre.

L’édifice sera quand même reconstruit nous dit-on avec plein de sous-entendus. Certains osent lâcher que ce n'est pas la première fois dans l'histoire qu'un bâtiment de cette importance est détruit. Oh quelle consolation! D'autres prétentieux prétendent que la reconstruction moderne serait de meilleure qualité. Toutes ces fadaises sont mises en avant plus pour minimiser la catastrophe que pour rassurer! Louche, très louche. En tous cas, une copie aussi parfaite soit-elle ne vaut jamais un original, surtout s’il a été réalisé il y a neuf siècles. Sinon, le principe même des musées et tout le marché de l'art sont bidon! Faire des kilomètres pour aller admirer un Rodin ou dépenser des dizaines de millions d'euros sur un Van Gogh, n'aurait alors aucun sens. Il est clair que certains éléments sont perdus à jamais car nous n'avons ni les plans d'époque de la cathédrale ni le savoir-faire artisanal du Moyen-Âge !  

Notre-Dame de Paris c’est 20 millions de pèlerins et de visiteurs par an. C’est le monument le plus visité de France. Eh oui, bien devant la tour Eiffel, le château de Versailles et le musée du Louvre. C’est pour dire la place qu’il occupe dans l’imaginaire des populations du monde entier. Certains jours, il accueillait 50 000 personnes. Hasard du calendrier pour les uns et tout un symbole pour les Chrétiens, la cathédrale est aujourd’hui meurtrie comme Jésus, en plein Semaine sainte. De là il n’y a qu’un pas pour passer à la métaphore : comme le Christ, elle renaitra de ses cendres. Pas en trois jours, mais en trois, cinq ou dix ans. Comme l’a affirmé Emmanuel Macron sur place : « Je vous le dis solennellement ce soir, cette cathédrale, nous la rebâtiront, tous ensemble. »

Dans ce but, une souscription nationale a été lancée par le président de la République française. Les grandes et les petites fortunes de France ont sorti leurs carnets de chèques. Près d'un milliard d’euros de dons et de promesses. Cet élan de générosité inouï montre l’attachement profond des Français à l'un des symboles de leur patrimoine et de leur histoire, la cathédrale Notre-Dame de Paris. La souscription nationale « Rebatir Notre-Dame de Paris » est ouverte à tous. Elle est pilotée par le Centre des monuments nationaux, un établissement public qui est sous tutelle du ministère de la Culture, chargé de gérer et de conserver une partie des monuments nationaux français. On peut y contribuer à la hauteur de ses moyens et bénéficier d'un avantage fiscal, déduction d'impôt, de 66 à 75% de la somme versée.

Notre-Dame de Paris (début de la construction en 1163, fin des travaux en 1345). A droite dans l'ombre, la statue de Charlemagne, roi des Francs (768-814) et empereur d'Occident (800-814). Photo personnelle

En attendant, la prophétie de l’écrivain et orientaliste, Gérard de Nerval, publiée sous forme d’un poème en 1832, n’est pas prête de s’accomplir.

« Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le temps...
Tordra ses nerfs de fer (...)
Rongera tristement ses vieux os de rocher !
Bien des hommes, de tous les pays de la terre,
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor : 
Alors, ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu'elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !  » 

Ce n’est pas à l’ordre du jour ni pour la capitale ni pour la cathédrale. Malgré la rime et l’épreuve, ne perdons pas notre latin : Fluctuat nec mergitur. Paris est comme un navire, « battu par les flots, mais ne sombre pas ». Jamais la devise de la Ville lumière n'a aussi bien convenu à une situation que celle de Notre-Dame aujourd'hui.


vendredi 12 avril 2019

Ahmad Chalch, ex-député syrien, défenseur d'Assad, libanophobe et grand fumeur de moquettes (Art.607)



Si vous cherchez désespérément pour qui et quelle situation on a inventé l’expression « fumer sa moquette », ya ahla wou sahla, vous êtes sur le point de le découvrir. Certes, c’est pour beaucoup de monde, mais c’est particulièrement pour les Chlach de nos contrées d’Orient, ils sont légion. C’est un soi-disant analyste politique suivi par 50 000 personnes, un ex-député de Syrie svp et un défenseur zélé des Assad.

Alors que le Golan est annexé par l’Etat hébreux depuis 1981, que les Etats-Unis viennent de reconnaitre cet état de fait, que Tsahal mène des raids quand et comme bon lui semble en Syrie, qu’Israël a mis en œuvre un projet spatial devant le propulser à être la 4e puissance ayant la capacité technique de se projeter à 400 000 km de chez elle (après les Etats-Unis, la Russie et la Chine), et que « l’entité sioniste » a bel et bien réussi à mettre sa sonde Beresheet en orbite autour du satellite de la Terre, ce zozo laisse entendre que l’alunissage finalement raté de cette dernière, est dû à une intervention des services secrets du régime syrien 😂

Là vraiment, je suis mort de rire ! Et je ne peux m’empêcher de me marrer en pensant à cette réplique culte de Gabin dans le film Le Pacha : « le jour où on mettra les cons en orbite, t’as pas fini de tourner ». L’énergumène vit au pays du Cèdre et on l’invite régulièrement sur certains plateaux-TV, Jadeed & Co. Depuis des années il s’en prend violemment au Liban, au peuple libanais, à l’armée libanaise, au Premier ministre, Saad Hariri, et au président de la République libanaise, Michel Aoun, et jamais inquiété. Alors, pour "le sabotage de la mission lunaire israélienne par les 007 syriens", est-ce qu’il se cachera derrière son doigt et sortira encore l’excuse bidon comme à chaque fois qu’il a insulté ceux qui lui offrent l’hospitalité : c’est pas moi, c’est un hacker ? Et vous vous demandez encore d’où vient le malheur arabe !


jeudi 11 avril 2019

De la première photo d'un trou noir à la photo virale de la femme à la robe blanche de Khartoum (Art.606)


🏴 Deux instants concomitants et éphémères qui resteront dans les annales et les mémoires, de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Le premier est celui d’un « trou noir », au nom encore moins attractif, M87. Comme l’appellation le laisse supposer, on ne sait pas trop ce qui se passe là-bas dans cette masse compacte qui fait 6,5 milliards de fois celle du Soleil (en kg, c'est 1 suivi de 40 zéros). Disons, « Boule noire » serait un terme plus adapté. Toute matière qui s’aventure dans ce coin lointain est happée par une force irrésistible, chauffée à des températures astronomiques et engloutie pour l’éternité. Même la lumière n’arrive pas à s’y échapper ! Et comme cela concerne une galaxie située à 55 millions d’années-lumière de notre Terre, tout ce qui s’y rapporte, de point de vue du plancher des vaches, est obsolète, enfin, fait partie de l’histoire de l’Univers.

C’est pour dire que la première véritable reconstitution photographique d’un trou noir, présentée par The Event Horizon Telescope, un réseau international américano-européen de télescopes terrestres, est un exploit scientifique de premier ordre. Ce dernier a été accompli grâce à un travail collaboratif de 200 chercheurs des deux côtés de l'Atlantique, et le premier, à l’aide d’un algorithme-programme mis au point par un groupe scientifique supervisé par une femme américaine de 29 ans, Katie Bouman, elle-même si surprise d’avoir son nom associé à jamais à cette découverte majeure.

🇸🇩 La seconde photographie a déjà le mérite d’enterrer plusieurs clichés sur les pays arabes en général et le Soudan en particulier. Les mauvaises langues bien pendues des quatre coins du monde, ne ratent pas une occasion pour nous expliquer que les protestations populaires du Machreq au Maghreb, ne constituent pas les signes d’un « printemps arabe », ce n’est qu’un mirage. Et pourtant, il va falloir revoir la copie encore une fois. Une loi imposant l’égalité hommes-femmes dans l’héritage en Tunisie, c’en est un. Des femmes au volant en Arabie saoudite, c’en est aussi. Le pape François aux Emirats Arabes Unis et au Maroc, c’en est également. Et j’en passe et des meilleurs. Et le meilleur de la semaine, c’est une autre femme de 22 ans, Alaa Salah, projetée en un clin d’œil sous les feux de la rampe et les objectifs des smartphones, comme la scientifique américaine.

Élégamment vêtue -comme les générations de femmes qui ont destitué les régimes militaires soudanais des années 1960 et 1980- mouvant avec grâce, concentrant toute l’énergie solaire dans ses boucles d’oreille, comme pour conjurer le mauvais oeil, elle se tient droite et toute fière sur le toit d’une voiture, haranguant la foule en plein cœur du quartier de l’armée à Khartoun, à la fenêtre et aux oreilles des dinosaures du régime. Elle chante « ma grand-mère est kandaka », une référence aux reines guerrières nubiennes du Soudan d’antan. Les protestataires, essentiellement des femmes, lui répondent en chœur, « al-sawra » (la révolution).

Depuis samedi le Soudan est en effervescence, mais les manifestations pacifiques ne datent pas d’hier. Depuis des mois, des Soudanais, protestent contre la hausse du prix du pain et réclament, à leurs risques et périls et dans l’indifférence générale de la communauté internationale, de passer à autre chose, de monter dans le train contemporain, de pouvoir enfin, tourner la page! Le problème c’est que ce géant d’Afrique de 43 millions d’habitants, vivant sur un territoire qui fait trois fois la France, a à sa tête une calamité qui se nomme Omar el-Bachir. Agé de 75 ans, l’homme est au pouvoir depuis 30 ans. Alors qu’il est accusé par la Cour pénale internationale, depuis 10 ans svp, de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, commis contre trois groupes ethniques du Darfour, le président soudanais a pu se rendre pépère, au Qatar, en Afrique du Sud, en Chine, et même en Jordanie il y a 2 ans, pour le 28e sommet de la Ligue arabe !, comme si de rien n’était et malgré deux mandats d’arrêts à son encontre. Mais attention la communauté internationale ne badine pas au sujet de l’Iran et de MBS. L'inconsistance, on en a l'habitude.

Toujours est-il qu’on dénombre plusieurs dizaines de morts depuis décembre. L’état d’urgence est déclaré depuis deux mois. Aux dernières nouvelles, les forces de police appellent à une transition politique pacifique. Il n’empêche que cette femme a risqué sa peau, pour une noble cause. « On ne veut pas juste changer ce dictateur, on veut changer le monde, on veut changer la façon dont nous vivons. On voit ce qui se passe en Algérie. On voit comment vivent les femmes du monde entier, et on n’est pas différentes. » Un constat qui nous console de la mondialisation et des réseaux sociaux. Son vœu a été exaucé trois jours plus tard, ce matin même. Omar el-Bachir n’est plus le maitre de Khartoum. Il a été arrêté. C’est l’armée qui prend sa place. Pour deux ans à ce qu’il parait. La suite ? Difficile à dire. Un signe sera de bon augure : si les nouvelles autorités soudanaises répondent favorablement aux mandats d’arrêts de la CPI et extrade l’ex-président soudanais à La Haye, pour être jugé des crimes qu’il a commis.


vendredi 5 avril 2019

“Mr. One-Dollar Blogger”, Gino Raidy, vs “M. Molière Le Snob”, Bakhos Baalbaki (Art.605-Fr)



🇫🇷 « L'expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs. » Une des plus belles boutades d’Oscar Wilde. L’agora des temps modernes, les réseaux sociaux, nous permet d’échanger avec une multitude de personnes. De ce fait, c’est l’une des expériences les plus enrichissantes de la vie contemporaine, donc la plus chargée d’erreurs. J’ai eu la chance de discuter avec beaucoup de monde. J’ai eu toutes sortes de polémiques sur mon mur. Je croyais avoir tout connu. Erreur.


Notice

Le choc des titans-blogueurs sur l’affaire « Dayna Asyah vs Radio Beirut »


La polémique que je viens de déclencher est très surprenante. Elle concerne un fait divers, un prétendu harcèlement sexuel dans un pub renommé de Beyrouth. Partant du principe démocratique qu’on ne peut soustraire à la critique aucune action publique, j’étais amené à critiquer certains activistes, dont un dénommé Gino Raidy, comme je le fais toujours d’une manière respectueuse. Les termes étaient savamment choisis : « lyncher », qui désigne « une exécution sommaire sans jugement régulier », au sens figuré bien entendu, celle du pub en question, et « inconsistance », qui se réfère au « manque de profondeur, de cohérence et de solidité » des arguments soulevés contre ce pub par les néo-bien-pensants de la capitale libanaise.

Un exemple sur le lynchage et l'inconsistance de Gino Raidy : "Boycottez Radio Beirut... Aujourd'hui c'est Dayna, demain ça pourrait être vous ou quelqu'un que vous connaissez. Le règne de la terreur de cet homme dérangé ne devrait pas continuer."

pan pan pan pan pan pan pan pan pan pan pan pan
PAN PAN PAN

Acte I, scène 1

Gino : « Misogyne… (Radio Beirut) t’a dicté ce qu’il faut écrire », dit-il à BB qui a 604 articles au compteur


Rapidement après la mise en ligne de l’article, le blogueur qui pèse lourd sur Facebook -18 654 abonnés, 4 999 amis et 4 665 followers- mord à l’hameçon et me balance au bout de la 3e phrase que je suis « misogyne ». C’est l’équivalent de l’antisémitisme, dès qu’on critique la politique israélienne. Tout cela parce que je n’ai jamais avalé l’histoire, « Out of nowhere, (he) forced his fingers into my vagina ». Au passage, ma polémique en deux temps, en français puis en anglais, à pousser deux personnes qui semblent connaitre la présumée victime à avouer que cette allégation, comme elle était formulée, est imprécise.

Je vous passe les détails de la suite. Sûr de lui, Gino Raidy laisse entendre que le patron de Radio Beirut m’a « dicté ce qu’il faut écrire », à deux reprises svp, et qu’à la prochaine fois, un homme « vil » comme moi ferait mieux d’avoir un « esprit critique ». L’ignare ne sait pas (et n’a même pas cherché à savoir, étant donné son caractère impulsif) que j’ai 604 articles au compteur, sur tous les sujets possibles et imaginables -nationaux, régionaux, internationaux, politiques, géopolitiques, écologiques, sociétaux et satiriques- et pas des navets de 2 minutes de lecture comme les siens, sur des sujets « tendance » où il est certain de ne pas être contesté.

Acte I, scène 2

BB : « Inconsistant… Nous ne boxons pas dans la même catégorie »


D’ordinaire je suis humble, mais jamais devant la bêtise incarnée. « N’essaie pas Gino, tu es toujours inconsistant… Tu n’apportes rien au débat, comme ton article sur le sujet. Désolé pour toi, mais nous ne boxons pas dans la même catégorie. »

Acte I, scène 3

Emile : « I'd like to award you with the title of 'Mr One-Dollar Blogger' »


Peu de temps après, un dénommé Emile, bloqué par Gino Raidy car il avait osé exprimer un avis différent sur son mur, trouve l’occasion rêvée pour tailler un costard au bloggeur : « I've always found you to be a blogger of a low order who writes his 500-word articles - poor in topic research - only to surf the trendy waves and gain audience… For this I'd like to award you with the title of 'Mr One-Dollar Blogger'. » Un costard sur mesure !

*

Acte II, scène 1

Gino (monologue) : « J’ai perdu du temps sur cet article de merde (de BB) »


Furieux, Gino Raidy s’éclipse une bonne heure grosso modo. Il revient tout fier avec un lien renvoyant à son blog et en râlant dans sa barbe : « I can’t believe I wasted time on that piece of shit article, but here goes : “A point-by-point reply to on the ‘Impression’ whatever snob. » Pas possible le bonhomme, je peux écrire un article rien que sur ce titre médiocre. Mais que voulez-vous faire en moins d’une heure ? Moi, c’est le temps que je passe sur l’accroche, l’intro de mes articles.

Notez au passage que ni dans le titre ni dans le navet qu’il a pondu ni dans les dizaines de commentaires qu’il laissera, il n’a osé prononcer mon nom. On dit que ça le terrifié. Ça m’a rappelé un débat sur Israël, où des intervenants étaient paralysés par l’idée même de réunir ces six lettres, comme si cela équivalait à une capitulation honteuse devant l’ennemi. C’est cela de grandir trop vite.


Acte II, scène 2

Gino (radotage) : « J’ai perdu mon temps à répondre à ce porc (BB) »


Le partage de l’article-réponse de Gino Raidy sur Facebook est accompagné d’un statut outrancier : « Une réponse point par point à la campagne de diffamation pathétique ». Au total, 6 likes, 5 commentaires et 1 partage. Huit heures plus tard, bien énervé par les commentaires sarcastiques de la journée, et ce pauvre score, le bloggeur s’est réveillé à l’aube pour partager de nouveau son navet, avec un statut dicté par mes claques : « Je suis triste de perdre mon temps à répondre à ce que ce porc a dit, mais juste au cas où l'un de vous aurait besoin de clarification ». Sa référence porcine n’a pas modifié le destin de son navet. Toujours 6 likes, 2 commentaires et 0 partage.


Acte III, scène 1

BB : « Mr One-Dollar Blogger Gino Raidy, tu as 59 secondes pour nettoyer tes commentaires… Tic-tac, tic-tac »


Ma longue expérience sur l’agora m’a appris comment déclencher une crise de nerfs chez un petit prétentieux en un claquement de doigts. Prenant mon surnom au sérieux et le zozo de haut, je verrouille le 155, je charge et je tire : « Mr One-Dollar Blogger Gino Raidy, tu as 59 secondes top chrono pour enlever "shit" de ton dernier commentaire si tu veux bénéficier de cette chance inouïe de t'exprimer sur mon mur et débattre d'une manière civilisée. Sinon, vogue la galère. Tic-tac, tic-tac, tic-tac. » Cible atteinte de plein fouet.


Acte III, scène 2

Gino : « Tu peux sucer mes couilles sac à merde, misogyne, homophobe »


Gino Raidy était fou de rage. Mais la colère n’est jamais de bon conseil. « Tu peux sucer mes couilles sac à merde », accompagnée de l’émoticône éclat de rire. Non, ce n’est pas une racaille affamée d’un bidonville, c’est un bloggeur nase qui se prend pour le jury dans l’affaire en cours. Sans le savoir, il venait de révéler sa vraie nature : incontrôlable, agressif et vulgaire. Et dire qu’il s’imagine combattre le harcèlement sexuel au Liban !


J’ai fait une capture d’écran avant de supprimer son commentaire. Il rapplique aussiôt : « You sir are a misogynist, homophobe and hypocrite. Quoting Moliere and speaking French doesn’t make you any less repulsive. And shit. » Et toujours l’émoticône puérile éclat de rire. Citer Molière ? Ça alors, bizarre le mec, hehehe, je ne l’ai pas fait. Pas de doute, ce déchainement exprimait une grande faiblesse et un bloggeur en pleine détresse. Rideau.


Entracte

A Gino de choisir : « By Appointment to her Majesty the Queen » or « Ice Bucket Challenge » ?


Ice Bucket Challenge
Photo Mx. Granger
Wikimedia Commons
Pour ne pas priver Gino Raidy du plaisir de ce compte-rendu édifiant de nos échanges historiques, je lui laisse le choix : lire la traduction du présent article « By Appointment to her Majesty the Queen », ou à défaut, se lancer dans le « Ice Bucket Challenge ». Mamma mia, mais ça va encore l’énerver BB ! Et alors ? Vogue la galère. A moins qu’il ne fasse les deux successivement ! Un bon sceau d’eau glacée sur la tête calmera sa crise de nerfs après la lecture et pourrait le rendre de nouveau crédible. Pas sûr ! En tout cas, je vous prends pour témoins mes ami-e-s, s’il fait la totale, je considérerais son acte comme un geste de bonne volonté et je m’engage à détruire cet article lettre par lettre.

Allez, la suite, j’entends les trois coups, la pièce reprend. Arrêtez de rire, SILENCE !

*

Acte IV, scène 1

BB : « Tu te comportes comme un éléphant dans un magasin de porcelaine »


D’habitude, quand une personne abuse de la liberté d’expression et s’autorise à violer le règlement qui régit la page sur laquelle elle s’exprime, je la place au pied du mur et je lui mets gentiment un bon coup de pied au cul. Mais avec Gino Raidy, j’ai voulu faire une exception, intéressée, révéler l’imposture au grand jour et au plus grand nombre.

« Mr One-Dollar Blogger Gino Raidy, tu te comportes comme un éléphant dans un magasin de porcelaine ! Tu aggraves ton cas. Que je t’explique, sur mon mur, contrairement au tiens, on peut exprimer tous les avis, dans les limites d’un débat civilisé qui interdit par exemple les grossièretés. Alors, comme tu as laissé exprimer ton côté sauvageon et vulgaire, il va falloir t’excuser et t’engager à ne plus le faire, pour qu’on puisse te prendre de nouveau au sérieux et reprendre le débat dans le calme, le respect mutuel et l’intérêt général… 

Ne va pas croire, parce que tu es un grand ignare et un paresseux, qui ne cherche pas à combler ses lacunes et qui passe plus de temps sur ses commentaires que sur ses articles, que toutes mes expressions sont de Molière, paix à son âme. Elles sont exprimées dans la langue de Molière, nuance. »

Acte IV, scène 2

Gino : « Snob, Misogynist, Homophobe, Hypocrite, Moliere, Liar, Petty, Google translate, Moliere »


Le sang de Gino n’a fait qu’un tour. Par une baguette magique, la force des mots, le blogueur respecté s’est transformé alors en un grotesque personnage de Molière, qui crie, hurle et vocifère :

« Snob », « Misogynist », Homophobe », « Hypocrite », « Moliere », « Liar », « Petty », « Google translate », « Moliere » (oui, deux fois!), suivis de photos et de commentaires, encore sur le patron de Radio Beirut qui m’aurait dicté ce qu’il faut écrire dans mon article. Il n’a pas précisé s’il m’a soufflé mes répliques aussi. Quel abruti ! 14 commentaires d’affilée, il fallait voir l’hystérie en action. Il faut croire que cet esprit borné ne parvient toujours pas à comprendre comment peut-on ne pas partager son opinion dans ce monde.


Acte V, scène 1

BB : « Il n’y qu’un inculte et un paresseux pour considérer ‘Molière’ comme une insulte »


Je vous passe les autres détails et les niaiseries. Je sentais que le temps était venu pour mettre un terme à cette imposture. Locked & loaded. So, fire. « Mais tu as fumé ta moquette ma parole ! Mr One-Dollar Blogger Gino Raidy, tu es tellement inconsistant, inculte et paresseux, que tu considères ‘Molière’ comme une insulte, c’est une première mondiale. C’est un complexe qui doit dater de l’école, hein ? Allez, je te donne de nouveau 59 secondes pour t’excuser d’avoir été grossier et vulgaire. »


Acte V, scène 2

Gino (gémissant) : « (Having) a conversation with a humanoid creature, a micro-penis boy »


Fou de rage, Gino s’est précipité pour lâcher ces dernières perles avant d’être viré comme un malpropre : « Le seul vulgaire morceau de merde est celui qui a écrit l’article que j’ai déchiqueté en 5 minutes. » Et il fier en plus d'avoir passé si peu de temps!

الجاهل لا يرتدع وبالمواعظ لا ينتفع
« L’ignorant ne se retient pas, et des sermons (de la morale, réprimande et instruction aussi), ne profite pas », Ali ibn Abi Taleb, 4e calife.

Et c’est reparti pour quelques perles supplémentaires. « Snob », « coward » and last but not least, « micro-penis boy ». Un esprit obsédé on dirait. Mais encore, à une intervenante, qu’il connait, qui a eu le malheur d’exprimer ses doutes : « I’m disappointed you thought you could have a conversation with that humanoid creature (BB), I thought you were better than that. » Ah tiens, nous avons pensé la même chose de toi. Toi le grand imposteur, qui a la langue bien pendue, il n’y a qu’un esprit perturbé pour sortir « humanoid creature » et « micro-penis boy » dans un débat. Enfin, j’ai profité pour lui faire une dernière fois un résumé de son cas, désespéré : « Inconsistant, paresseux et nombriliste en plus. La récréation est terminée. Sans rancune Gino. Bon vent ! »


Acte V, scène 3

Gino (en furie) : « Va manger un fromage puant en te masturbant sur mes commentaires »


J’ai fait l’erreur d’oublier de préciser à Gino Raidy que dans la langue de Molière, « bon vent », est une expression courtoise pour dire à une racaille de son espèce, « casse-toi pauvre con ». Mais c’était une erreur qui lui a permis de finir en beauté, avec un dernier commentaire qui restera dans les annales et qui résume merveilleusement bien l’imposteur de salon qui se nomme Gino Raidy : « Vas-y supprime, espèce de snob et va manger un fromage puant en te masturbant sur mes commentaires (cœur) ».

Il n'y a qu'un esprit profondément perturbé pour mélanger Camembert, Brie, Munster, Reblochon et Roquefort, avec la masturbation ! Et dire que ce grand branleur, qui insulte tous ceux qui ne partagent pas ses opinions, prétend combattre le harcèlement sexuel des femmes au Liban. Pauvre Dayna, sur quel tocard tu es tombée pour te défendre.


Dénouement

Gino Raidy, le roi incontesté des imposteurs de la blogosphère anglophone libanaise


Certains compatriotes croient naïvement que le problème du Liban vient uniquement de la classe politique alors que le pays du Cèdre est peuplé d’innombrables ‘3aché2ir’ en New Balance et de ‘talibann’ sous les traits de Hipsters, lâchés dans la nature et qui ne font qu’à leurs têtes.

Ils se prennent pour la crème de la société, alors qu’ils sont les symptômes d’une société qui n’est pas en bonne santé. Ils ne croient pas aux tribunaux, ni à l’Etat ni aux institutions, ils veulent imposer leur propre justice, le lynchage sur les réseaux sociaux. Guidé par un esprit totalitaire, ils décrètent la culpabilité sur la base d’obscures allégations. Ils s’imaginent rééduquer le peuple -en exigeant des excuses de Radio Beirut dans le cas présent et en imposant un « training » à son personnel- alors qu’ils sont d’une immaturité affligeante. Nous avons là un beau spécimen de ces imposteurs, Gino Raidy, le roi incontesté des imposteurs de la blogosphère anglophone libanaise.

Gino Raidy a le culot de reprocher à Jihad Samhat, le patron de Radio Beirut, ce qu’il a dit et fait, et ce qu’il n’a pas dit et fait. Et pourtant, ce que ce bloggeur a lui-même dit et fait sur mon mur, n’est sans commune mesure. Les insultes qu’il a laissées le discréditent pour un bail de longue durée. Non seulement il doit s’excuser et effacer les grossièretés poster sur son mur et blog et s’engager à se contrôler à l’avenir, mais surtout, il doit accepter de participer à une formation spécialisée pour apprendre à débattre avec un esprit démocratique et à s’exprimer d’une manière civilisée. Je me porte volontaire pour le lui apprendre et l’apprivoiser ! Ça sera ma B.A. (bonne action).

Dénouement, suite et fin

Gino Raidy, l’as des grossièretés qui s’imagine combattre le harcèlement sexuel


Conscient que c’est l’intérêt général de la société libanaise qui doit primer, j’ai tenté d’engager un dialogue avec un des principaux lyncheurs de ces trois dernières semaines. J’ai cru qu’un blogueur chevronné, en qui certains Libanais avaient placé leur confiance, est capable d’exprimer ses opinions d’une manière civilisée dans le cadre d’un débat constructif, qu’il était ouvert à la critique et qu’il avait la capacité démocratique d’émettre un avis sans chercher à l’imposer.

Hélas, j’ai eu tort. A la grande surprise, mes lectrices, mes lecteurs et moi-même, avons eu droit à un échange surréaliste. Nous n’avons récolté que grossièretés, insultes et bouffonneries. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Plus de 600 articles à mon compte et autant de débats organisés sur ce mur, personne à ce jour ne s’est permis de traiter ses interlocuteurs de « porc », « misogyne », « homophobe » et « micro-penis boy », de demander à ses adversaires de lui « sucer les couilles » et de conseiller à ses contradicteurs de « se masturber sur ses commentaires ». Gino Raidy l’a fait. Le roi des imposteurs prétend même militer pour les droits des femmes. Personne n’a nui à la cause des femmes en général et Dayna Asyah en particulier, autant que lui. Comme disait tonton flingueur, « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».

Rue du Pont-Neuf (Paris)

Post-Scriptum : le rappel

Gino Raidy sur Bakhos Baalbaki’s Blogs, on aurait dit un personnage sorti d’une pièce de Molière


Il semble que la langue de Molière donne des complexes à certains. Et dire que c’est grâce à une polémique et une erreur que nous le découvrons. Avec son déchainement hystérique pour commenter, on aurait dit Tartuffe, « L’Imposteur » ; Argan, « Le Malade imaginaire » ; Harpagon, « L’Avare » ; Alceste, « Le Misanthrope » ; Magdelon ou Cathos, « Les Précieuses ridicules ». Personne ne pouvait incarner mieux à lui seul, tous ces personnages grotesques de Molière, que Gino Raidy. Et dire que le plus beau compliment de ma vie est venu de la part d’un ignare qui croyait m’insulter !

Mon cher Molière, cette distinction je vous la dois. En signe de reconnaissance et à la première occasion, je ne manquerai pas de déposer cet article sur votre tombeau, au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Nous avons le titre, les personnages, les caractères, les masques, l’intrigue et les dialogues, il n’y a plus qu’à mettre en scène ce coup de théâtre. Mais quelle farce ! Qu’en dites-vous ? Rideau !

Tombeau de Molière au cimetière du Père-Lachaise (Paris)
Molière est un comédien et dramaturge français, né et mort à Paris en l'an de grâce 1622. Il a écrit une trentaine de farces et de comédies. Il jouait ses principaux rôles. Il est mort sur scène, pratiquement, à l'âge de 51 ans. Apprécié du peuple, il était aussi un favori de Louis XIV. Il faisait rire et amuser la galerie à travers la critique des mœurs et des comportements de la société de l’époque, des hommes, des femmes, des ecclésiastiques et des dignitaires de la monarchie. De ce fait, il s’est retrouvé plus d’une fois au centre d’une polémique. Ses personnages sont des archétypes universels et intemporels. C’est un classique de l’enseignement en France et dans les pays francophones. Il n’y a qu’un ignare pour considérer « Molière » comme un terme insultant et exprimer son mépris en le sortant à tout bout de champs. Au passage, Oscar Wilde aussi, est enterré au Père-Lachaise. 

Best of 

Gino Raidy : "Moliere, Snob, Humanoid creature, Micro penis boy, Sucks my balls you piece of shit, and go eat stinky cheese and masturbate to my comments"


- Says the misogynist (2). Remember when that misogynist liar said.
- The only vulgar piece of shit is the one who wrote the article. I wasted time on that piece of shit article. I’m sad I had to waste time replying to what that pig said.
- Your words of hatred and homophobia, you sick, small man. Homophobe (2)
- As civilized as ISIS with their women-hating philosophy
- The French-speaking misogynist homophobe was paid by the Radio Beirut owner. Baba Jina (owner RB, Baba Ji) dictates to you what to write (4). A post he (RB owner) commissioned, if not dictated, by some unknown wannabe

- Snob (7). ‘Molière’ (7). Shit (4). Vile creature/man (3). Thug. Hypocrite (2). Liar. Petty. Coward. Tone deaf chauvinist. Try to be a better person. Take a moment to think critically. Google translate (3). Smear campaign (3). Repulsive. Pathetic human being

- [The “Bakhos complex”] Boulos, you’re disgusting. You type in French, Boulos.
- [The “French complex”] I know you think you’re smarter cause you type in French. Here’s some cream for the burn on that piece of toilet paper in French. They want us to clap for them for speaking their hatred French. Speaking French doesn’t make you any less vulgar bebe.
- [The “Molière complex”] He thinks speaking with an “egh” and saying Moliere makes him civilized.

- That humanoid creature 
- [Grand prix] Micro penis boy
- [Palme d’or] Sucks my balls you piece of shit
- [For history] Yalla delete you snob poser and go eat stinky cheese and masturbate to my comments [stinky cheese et masturbate, bizarre!?] 
- [His own words] The reign of terror of this deranged man shouldn’t continue 


Epilogue

Bakhos Baalbaki prépare une initiative contre le harcèlement sexuel au Liban


Assez de gaspillage énergétique et de parasitage du débat. Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon, nous n’aurions pas pu en rire aux éclats. Certains ont tenté de nous détourner de l’essentiel en nivelant par le bas une discussion sérieuse sur un sujet sensible. Mais, ils ne nous empêcheront pas de continuer notre travail pour trouver les moyens de lutter efficacement contre le harcèlement sexuel des femmes au Liban. Je profite de cette occasion, pour vous annoncer en avant-première que je prépare une initiative dans ce sens. D’ici peu, vous en serez informés. Gardons le contact. Votre obligé, « Molière Le Snob ». Santé.

*

Article lié au sujet
Est-ce que « Radio Beirut » mérite ce lynchage et cette mise à mort ? Enquête exclusive sur les incohérences de l’affaire Dayna Asyah (Art.600-Fr)


“Mr. One-Dollar Blogger”, Gino Raidy, vs “M. Molière Le Snob”, Bakhos Baalbaki (Art.605-Eng)



🇬🇧 "Experience is simply the name we give our mistakes", one of Oscar Wilde's most beautiful cynicism. Social media, the modern-day agora, allows us to converse with a multitude of people. As a result, it has become one of the most enriching experiences of contemporary life and therefore akin to mistakes. I've had the opportunity to debate with so many people resulting in all kinds of controversial arguments on my wall. I thought I've seen it all. I was mistaken!


Exposition

The clash of the titan-bloggers over the case of "Dayna Asyah vs Radio Beirut"

 
The controversy I have just triggered is very startling. It concerns a miscellaneous incident, alleged sexual harassment in a well-known pub in Beirut. Starting from the democratic principle that no public action should be exempt from criticism, I was led to criticize certain activists - including one by the name Gino Raidy - respectfully of course, as I always do. The terms I used were skillfully chosen: "lynching", which refers to "summary execution without due process of law" - in the metaphorical sense of course - of the pub in question. Also "inconsistency", which refers to the "lack of depth, coherence and solidity" of the arguments raised against this pub by the so-called neo-liberal thinkers in the Lebanese capital.

An example of Gino Raidy's lynching and inconsistency: "Boycott Radio Beirut... Today it's Dayna, tomorrow it could be you or someone you know. The reign of terror of this deranged man shouldn't continue."

pan pan pan pan pan pan pan pan pan pan pan pan
 PAN PAN PAN

Act I, Scene 1

Gino: "Misogynist... (Radio Beirut) dictated you what to write," told BB, who has to date 604 articles under his belt


Immediately after my article was released, the blogger who is a heavyweight on Facebook (18,654 subscribers, 4,999 friends, and 4,665 followers) took the bait and swung at me - at the end of the third sentence - that I am a "misogynist". This is the equivalent of being accused of anti-Semitism if one were to criticize Israeli policy. All because I never bought the story "Out of nowhere, (he) forced his fingers into my vagina". And by the way, the controversy my article created (both in French and English) pushed two girls close to the alleged victim, to admit that this allegation - as it was formulated - is in fact inaccurate!

We move to the details. Confident of himself, Gino states that the founder of Radio Beirut has "dictated to me what to write", twice! And that next time, a "vile" man like me had better "think critically". The ignorant blogger doesn't know (given his impulsive nature, he didn’t even try) that I have 604 articles under my belt dealing with every possible and imaginable subject - national, regional, international, political, geopolitical, ecological, social and satirical - and not 2-minute-reading flavorless turnips like his, on "trendy" subjects where he is certain not to be challenged.

Act I, scene 2

BB: "Inconsistent... We don't box in the same category"


Usually, I am humble, but never so in the face of personified stupidity. "Don't try Gino, you're still inconsistent... You're not bringing anything to the debate, just as your article on the subject. Sorry for you, but we don't box in the same category. »

Act I, scene 3

Emile: "I'd like to award you with the title of 'Mr. One-Dollar Blogger"


A short time later, a commenter named Emile - blocked by Gino Raidy because he had dared to express a different opinion on his wall - found the perfect opportunity to tailor a suit for the blogger: "I've always found you to be a blogger of a low order who writes his 500-word articles - poor in topic research - only to surf the trendy waves and gain audience... For this, I'd like to award you with the title of 'Mr. One-Dollar Blogger'. A custom tailor-made suit!

*

Act II, Scene 1

Gino (monologue): "I wasted time on that piece of shit article (from BB)"


Furious, Gino Raidy disappears for a good hour or so. He comes back proudly with a link to his blog and in a disgruntled manner: "I can't believe I wasted time on that piece of shit article, but here goes: "A point-by-point reply to on the "Impression" whatever snob." Unbelievable, this guy! I can write an entire article, simply on this mediocre headline. What could one possibly write in less than an hour? Personally, that's the amount of time I would spend only on the catchphrase - the introduction of my articles.

Please note, that neither within the headline nor inside the turnip he produced or the dozen comments he wrote, did he dare mention my name. It reminded me of a debate on Israel, where speakers were tongue-tied by the very idea of uttering these six letters together as if it amounted to a shameful surrender to the enemy.


Act II, Scene 2

Gino (rambling): "I wasted my time answering that pig (BB)"


Gino's article-response shared on Facebook was accompanied by an outrageous status: "A point-by-point to reply to this pathetic smear campaign". In total, 6 likes, 5 comments, and 1 share. Eight hours later - very upset by my sarcastic comments of the day and his poor score - the blogger woke up at the break of dawn to share his turnip once again with a status provoked by my smacks: "I'm sad I had to waste time replying to what that pig said, but just in case any of you needed clarification". The pig reference didn't change the fate of his turnip. Still 6 likes, 2 comments, and 0 shares.



Act III, Scene 1

BB: "Mr. One-Dollar Blogger Gino Raidy, you have 59 seconds to clean up your comments... Tic-toc, tic-toc, tic-toc"


Years of experience in the modern-day agora have taught me how to trigger a nervous breakdown with such a pretentious little one - with a snap of the fingers. Locked and loaded the 155, aimed and fired: "Mr. One-Dollar Blogger Gino Raidy, you have 59 seconds tops to remove "shit" from your last comment if you want to take advantage of the opportunity to express yourself on my wall and debate in a civilized manner. Otherwise, sail the galley. Tic-toc, tic-toc, tic-toc, tic-toc". Direct hit.


Act III, Scene 2

Gino: "Suck my balls, piece of shit, misogynist, homophobe "


Gino Raidy was enraged, but anger is never your ally. "Suck my balls you piece of shit" accompanied by the laughing emoji. Note that Gino is not your typical riffraff, he is just a lousy blogger who thinks he's the judge and jury in the current case. Without realizing, he revealed his true nature: impulsive, aggressive and vulgar. And to think that he believes he's fighting sexual harassment in Lebanon!


I took a screenshot before I deleted his comment. Immediately, he replies: "You sir are a misogynist, homophobe, and hypocrite. Quoting Moliere and speaking French doesn't make you any less repulsive. And shit." And still this childish laughing emoji. Quoting Molière? Dear me, what a weirdo, I never actually did. No doubt, this outburst was an expression of great weakness by a blogger in distress. Curtain.


Intermission

For Gino to choose : "By Appointment to her Majesty the Queen" or take the "Ice Bucket Challenge"?


Ice Bucket Challenge
Photo Mx. Granger
Wikimedia Commons
In order to not deprive Gino Raidy the pleasure of the literary accounts of our
historical exchanges, I give him two choices: to read the translation of this article "By Appointment of her Majesty the Queen", or by failing this, to launch into the "Ice Bucket Challenge". Mamma mia!, Of course, this will certainly piss him off again BB! So what! Come what may. Unless he does both in succession, a good bucket of ice water on his head could calm his nerves after reading, and may possibly provide him some credibility again. Not sure! But in any case, I’ll take you my friends as witnesses. If he does the whole thing, I will consider this act a gesture of goodwill and then undertake destroying every single word within this article.
Once, twice, thrice blows the theatre horn. Let's go, the play is about to recommence. Take your seats, quietly please. Shhhhh! Stop laughing! …SILENCE! Curtains Open

*

Act IV, Scene 1

BB: "You’re behaving like an elephant in a porcelain shop"


Usually, when someone abuses freedom of expression and allows themselves to violate the rules of the page on which they are commenting, I put them against the wall and gently kick them out. But with Gino Raidy, I wanted to make an exception, interested in revealing this imposture out in the open for all to see.

"Mr. One-Dollar Blogger Gino Raidy, you're behaving like an elephant in a porcelain shop! You're making it worse for yourself. Let me explain to you, on my wall, unlike yours, we can express all opinions, within the limits of a civilized debate that prohibits, for instance, vulgarity. Since you expressed your uncivilized and vulgar side, you will have to apologize and commit yourself to never repeating this again - so that we can take you seriously and resume the debate in peace, mutual respect and in the interest of the general public … Don't think, that only because you're an ignorant and lazy person who doesn't seek to fill the gaps - and who spends more time on comments than his articles - that all my expressions are from Molière, peace be upon his soul. They are merely conveyed in the language of Molière, a nuance. »

Act IV, Scene 2

Gino: "Snob, Misogynist, Homophobe, Hypocrite, Moliere, Liar, Petty, Google translate, Moliere"


Gino's blood made only one cycle. And by a wave of a magic wand, the respected blogger then transformed himself into a grotesque character of Molière, screaming and shouting: "Snob", "Misogynist", Homophobe", "Hypocrite", "Moliere", "Liar", "Petty", "Google translate", "Moliere" (yes, twice!), followed by photos and comments, again about Radio Beirut’s founder who would have dictated to me what to write in my article. What a moron! Next, 14 comments in a row, you should have seen the hysteria in action. It seems that this stubborn mind still fails to understand how anyone in the world does not agree with his opinion.


Act V, Scene 1

BB: "Only an uneducated and lazy person would consider 'Molière' as an insult"


Here are the remaining details and nonsense. I felt the time has come to put an end to this imposture. Locked and loaded. Aimed and fired. "I can't believe it, you must be hallucinating! Mr. One-Dollar Blogger Gino Raidy, you are so inconsistent, uncultured and lazy that you would consider "Molière" as an insult, that’s a world first. It's a complex that you must have carried from your school days, right? Come on, I'll give you another 59 seconds to apologize for being rude and vulgar. »


Act V, Scene 2

Gino (moaning): "(Having) a conversation with a humanoid creature, a micro-penis boy"


Mad with rage, Gino rushed to drop his last pearls before being removed like a hooligan: "The only vulgar piece of shit is the one who wrote the article I shredded in 5 minutes". Being proud of it.
الجاهل لا يرتدع وبالمواعظ لا ينتفع  
"The ignorant never holds back and from sermons never benefits", Ali ibn Abi Taleb, 4th Caliph.

And here we go again with a few more pearls. "Snob", "coward" and last but not least, "micro-penis boy". But then another, directed towards a commenter - whom he seems to know personally - who had the misfortune to express her doubts: "I'm disappointed you thought you could have a conversation with that humanoid creature (BB), I thought you were better than that". And you, the great impostor - tongue hanging - only a disturbed mind would come out with terms such as "humanoid creature" and "micro-penis boy". Finally, one last time, I took this opportunity to give him a summary of his desperate case: "Inconsistent, lazy and egocentric on top of that. Recess is over. No hard feelings Gino. "Bon Vent" good luck! »


Act V, Scene 3

Gino (furious): "Go eat a stinking cheese and masturbate to my comments"


I made the mistake of forgetting to tell Gino that in Molière's language, "Bon Vent" - which literally means "Good Wind" is a courteous expression for saying to a scum of his kind, "get out of here, you poor idiot!". But it was a mistake that allowed him to end it beautifully, with one last comment that will go down in history and which sums up wonderfully this salon-impostor, Gino Raidy: "Yalla delete you snob poser, and go eat stinking cheese and masturbate on my comments (heart)". Funny enough, this wanker, who insults all those who do not share his opinions, claims to be fighting sexual harassment of women in Lebanon. Poor Dayna, what a loser to come to your defense.


Dénouement (Unwinding)

Gino Raidy, the undisputed king of impostors of the English-speaking Lebanese blogosphere


Some compatriots naively believe that Lebanon's problem comes only from the political class. While the land of Cedars is inhabited by countless '3aché2ir' ‘tribesmen’ in New Balance sneakers along with 'Talibans' in the guise of Hipsters, released into the wild doing what they please.

They believe they are the crème de la crème, while they are in fact a symptom of an unhealthy society. They do not believe in the court of law, nor in the state. Moreover, they want to impose their own justice, by public lynching on social-media networks. Guided by a totalitarian spirit, they declare guilt on the basis of obscure allegations. They imagine themselves as re-educating the people, by imposing a "training" on Radio Beirut for instance in this particular case, when they are of a wretched immaturity. Here we have a fine example of these impostors, Gino Raidy, the undisputed king of the impostors of the English-speaking Lebanese blogosphere.

Dénouement, continuation, and end

Gino Raidy, the ace of insolence, who believes he himself is a fighter of sexual harassment


Aware that the general interest of the Lebanese society must take precedence, I have tried to engage in a dialogue with one of the main lynch-mobsters of the last four weeks. I believed that an experienced blogger - in whom some Lebanese had placed their trust - was able to express his opinions in a civilized way through a constructive debate. That he would be open to criticism and that he had the democratic ability to express an opinion without trying to impose it.

Unfortunately, I was wrong. To my surprise, my readers and I were treated with a surrealist exchange, reaping only rudeness, insults and buffoonery but not for a lack of trying. With more than 600 articles under my belt and just as many debates organized on this wall, no one has so far taken the liberty of calling his interlocutors "pigs", "misogynists", "homophobes" and "micro-penis boy", asking his opponent to "suck his balls" and advising them to "masturbate on his comments". But yes Gino Raidy did it! The king of impostors even claims to be an activist for women's rights. As "Monsieur Gangster" used to say, "Idiots dare to do anything, that's how you recognize them".

Rue du Pont-Neuf (Paris) 

Post-Scriptum: the curtain call

Gino Raidy on Bakhos Baalbaki's Blogs page, a character from a Molière play


It seems that Molière's language gives certain people complexes. Come to think of it, thanks to this controversy I accidentally discovered this.

With his hysterical outbursts, one would say it's Tartuffe, "The Impostor"; Argan, "The Hypochondriac"; Harpagon, "The Miser"; Alceste, "The Misanthrope" and Magdelon or Cathos, "The Ridiculous Précieuses". No one could have embodied all these grotesque characters of Molière better than Gino Raidy himself. To think that the greatest compliment of my life came from an ignorant man who thought he was insulting me!

My dear Molière, I owe you this distinction and as a token of my gratitude, at the first opportunity, I will not fail to place this article on your tomb at the Père-Lachaise cemetery in Paris. We have the title, the protagonists, the characters, the masks, the plot, and the dialogue. All we have to do is turn this dramatic act into a theatre play. What a farce! What do you think?

Cimetière du Père-Lachaise (Paris)

Best of 

Gino Raidy : "Moliere, Snob, Humanoid creature, Micro penis boy, Sucks my balls you piece of shit, and go eat stinky cheese and masturbate to my comments"


- Says the misogynist (2). Remember when that misogynist liar said.
- The only vulgar piece of shit is the one who wrote the article. I wasted time on that piece of shit article. I’m sad I had to waste time replying to what that pig said.
- Your words of hatred and homophobia, you sick, small man. Homophobe (2)
- As civilized as ISIS with their women-hating philosophy
- The French-speaking misogynist homophobe was paid by the Radio Beirut owner. Baba Jina (owner RB, Baba Ji) dictates to you what to write (4). A post he (RB owner) commissioned, if not dictated, by some unknown wannabe

- Snob (7). ‘Molière’ (7). Shit (4). Vile creature/man (3). Thug. Hypocrite (2). Liar. Petty. Coward. Tone deaf chauvinist. Try to be a better person. Take a moment to think critically. Google translate (3). Smear campaign (3). Repulsive. Pathetic human being

- [The “Bakhos complex”] Boulos, you’re disgusting. You type in French, Boulos.
- [The “French complex”] I know you think you’re smarter cause you type in French. Here’s some cream for the burn on that piece of toilet paper in French. They want us to clap for them for speaking their hatred French. Speaking French doesn’t make you any less vulgar bebe.
- [The “Molière complex”] He thinks speaking with an “egh” and saying Moliere makes him civilized.

- That humanoid creature
- [Grand prix] Micro penis boy
- [Palme d’or] Sucks my balls you piece of shit
- [For history] Yalla delete you snob poser and go eat stinky cheese and masturbate to my comments [stinky cheese et masturbate, bizarre!?]
- [His own words] The reign of terror of this deranged man shouldn’t continue


Epilogue

Bakhos Baalbaki prepares an initiative against sexual harassment related issues in Lebanon


Enough energy wasted and meddling on this debate. Fortunately, ridicule doesn't kill, otherwise, we would have never been able to laugh about it. Some have tried to divert our attention and focus from the essentials by leveling down a serious discussion regarding a sensitive subject. But they will not prevent us from continuing our work to find ways to effectively combat sexual harassment against women in Lebanon. I would like to take this opportunity to announce in advance that I am preparing an initiative in this direction. You will be informed shortly. Let's keep in touch. Much obliged, "Molière Le Snob". Cheers.

*

Article related to the subject
Does “Radio Beirut” deserve a public lynching and death sentence? Exclusive investigation into the inconsistencies of the Dayna Asyah case (Art. 600-Eng)


© 2011-2020 Bakhos Baalbaki