Le meurtre commis avant-hier, en plein jour, en pleine rue et en plein cœur de Beyrouth,
est horrible et odieux. Il n’y a surement pas de mots assez sévères
pour condamner le comportement de ce monstre qui a poursuivi, battu et
poignardé à mort un pauvre citoyen. Ceci dit, je suis désolé, mais
l’Etat libanais n’a pas la charge de l’éducation des nouveau-nés, des
"j7éch" et des "w7ouch" pour en faire des êtres humains. C’est du
ressort des parents quand ils sont encore
au sein et au biberon. Désolé aussi, l’Etat ne peut pas prévenir ce
genre de crime. C’est impossible, même à Faraya, à Paris ou à Oslo.
Comme à chaque fois dans de telles circonstances, des voix s’élèvent
pour réclamer « la peine de mort ». Mais là également, je suis désolé, l’Etat n’a pas à se faire justice, mais à rendre la justice.
Une nuance qui semble échapper à certains. Savoir que l’assassin est
chiite et la victime est chrétienne, est un détail inutile dans cette
histoire et même dangereux au Moyen-Orient. Enfin, il est très difficile
de juger de loin l’attitude des témoins de cet acte barbare. Et
pourtant, deux se distinguent du lot, l'un par sa lâcheté, la compagne
du meurtrier, et l'autre par son courage, la compagne de la victime.