dimanche 26 octobre 2014

Le raté de la radiation du député libanais Nicolas Fattouch de l'Ordre des Avocats


Même si l’heure est grave, un petit éclaircissement sur l’affaire Fattouche ne fait pas de mal.

Certes, la radiation de « estèz te7milé » de l’Ordre des avocats est une bonne nouvelle en soi. Sauf qu'en fouillant un peu, on apprend qu'il l'a été pour fautes déontologique et professionnelle, et non pour abus de pouvoir et agression physique d'un représentant de l'Etat libanais par un membre de l'Ordre des avocats au sein du palais de justice ou pour les propos de racaille qu’il a tenus la veille sur "les droits de l'homme". Nuance et de taille. L’Ordre des avocats l’aurait sanctionné pour avoir violé le secret professionnel, en révélant lors de sa conférence de presse que le jour de l'incident, il était chargé par l'épouse du député Michel Pharaon de porter plainte contre son mari pour adultère, d’avoir tenu une conférence sur l’affaire, sans autorisation du Conseil, de n’être pas rendu à la convocation du conseil de l’ordre, pour parler de l’incident du Palais de justice et pour les propos tenus contre le bâtonnier Georges Jreige. 

Du côté du Parlement, on dirait qu’ils ne sont pas concernés. De toute façon, il y a peu d'espoir de voir cette immunité levée par un Parlement qui ne parvient pas à se réunir depuis cinq mois, ne serait que pour élire un président de la République ou voter une loi électorale. Moukhtasar moufid, en somme et pour l'instant, « Monsieur Suppositoire » cumule l'immunité parlementaire et l'impunité pénale. Rien de nouveau au pays du Cèdre.

A l’heure où on ne se gène pas dans les salons de thé pour critiquer l’armée libanaise, alors qu’elle doit faire face au terrorisme syro-libanais de Daech et d’al-Nosra, du côté de la frontière syro-libanaise mais aussi du côté de Tripoli, malgré les menaces ignobles des misérables terroristes syro-libanais d’exécuter les soldats libanais qu’ils détiennent, une exécution est prévue pour 14h, je n’ai pas entendu et lu une seule voix critiquant la décision manquée de l’Ordre des avocats. Double dommage.

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