jeudi 24 septembre 2015

Affaire Volkswagen : l’un des plus fascinants scandales industriels (Art.312)


Les normes anti-pollution étant ce qu’elles sont dans les pays développés, il est assez difficile pour les constructeurs de voitures de les respecter. Mais, ils y arrivent quand même avec la technologie et quelques subterfuges, comme le surgonflage des pneus. Le problème c’est que le système installé dans les véhicules pour un tel usage, tombera en panne fréquemment si on le fait fonctionner tout le temps. D’où la tentation pour les fabricants de ne le faire marcher que seulement au moment où la voiture est soumise à un test officiel. Il fallait y penser. C’est bel et bien de la tricherie. Deux ans d’enquête étaient nécessaires pour découvrir le pot aux roses. Voilà en quelques mots le scandale Volkswagen‬, qui concerne 11 millions de véhicules dans le monde.

C'est honteux et c'est indigne d’une si prestigieuse entreprise qui fait la fierté de l’Allemagne‬. L’avenir lui appartenait. Plus maintenant. Risquer si gros pour si peu, c’est manquer d’intelligence. Il n’empêche que cette tricherie s’inscrit dans une certaine logique des choses, où l’on retrouve la lutte sans merci entre les constructeurs ‪‎automobiles‬, la collusion des intérêts entre constructeurs et Etats, les intérêts financiers des cols blancs et des actionnaires, l’obsession des dirigeants politiques en matière économique, la politique générale toujours favorable à l’automobile et le laxisme des Etats en matière de pollution‬. Il est temps pour les humains de changer de cap, à condition de tirer les bonnes conclusions de l’un des plus fascinants scandales industriels.

Affaire Volkswagen : l’un des plus fascinants scandales industriels (Art.312) Bakhos Baalbaki

dimanche 20 septembre 2015

Scandale des impayés de certains politiciens libanais à l’Electricité du Liban (Art.311)


Après la publication des noms de « personnalités libanaises mauvaises payeuses » par les quotidiens al-Diyar et al-Liwaa, information que j’ai relayée dans un statut sarcastique digne de cette situation tragi-comique, certains ont prétendu que la liste daterait de l’année 2001. Par conséquent, je me trouve dans l’obligation de mettre à votre disposition de nouvelles infos et certaines remarques. MORALE DE L’HISTOIRE. Personne n’est là pour ternir la réputation de qui que ce soit. Nous sommes tous réunis pour dénoncer ce manque de civisme grave et cette violation ignoble d’une base de la vie en communauté de la part de certains compatriotes libanais : on paie ce que l’on consomme et on ne vit pas aux crochets de l’Etat, surtout quand on a les moyens financiers, encore moins si l’on a des responsabilités publiques ou l’on a l’intention d’en avoir à l’avenir. Par souci de transparence, EDL doit de sa propre initiative ou y être obligée par la loi, voire par la justice libanaise, de RENDRE PUBLIC les noms des « politiciens mauvais payeurs », tous sans exception, car on ne peut pas confier la gestion des affaires publiques et de l’argent public au Liban à des personnes qui ne sont pas capables de payer leurs factures comme tous les bons citoyens de ce pays. Une telle démarche permettra à la fois d’assainir la vie publique au pays du Cèdre et d’éviter le marché des salades et des prétextes bidon.

Scandale des impayés de certains politiciens libanais à l’Electricité du Liban (Art.311) Bakhos Baalbaki

jeudi 17 septembre 2015

600 000 $ de factures impayées par des personnalités politiques au Liban ?


Et l’on s’étonne encore que les choses ne changent pas vraiment au ‪‎Liban‬. Il parait qu'il y a deux jours, un juge libanais aurait eu le courage d’ordonner à l’Electricité du Liban, de couper le courant électrique qui alimente les domiciles et les bureaux de dizaines de personnalités libanaises, à cause de leurs impayés, 600 000 $ au total. Inutile de préciser que ce n'est qu'une goutte d'eau par rapport à la dette abyssale du pays du Cèdre, qui s'élève à 67 milliards $. Toujours est-il qu'aujourd’hui, toute la presse en parle avec une langue de bois digne de la classe politique elle-même ! Une brève recherche m’a permis de constater que l’info est rapportée par tout le monde mais que l’écrasante majorité des médias libanais n’ont pas publié les noms des fautifs. L’anonymat et la discrétion rendent bien des services. En tout cas, le quotidien Addiyar fait exception. Dans cette black-list, on y trouve des hommes politiques, des députés, des ex-députés, des ex-ministres et deux cerises sur le gâteau, une star de la chanson et un toubib star. Je vous propose ma sélection, classement crescendo :

- Mohsen Dalloul, ex-député et ex-ministre, grande figure de la collaboration avec l’occupant syrien, qui s’est engraissée pendant l’occupation syrienne du Liban. Il doit seulement 5 300 $ à l’EDL, à qui il interdit l’inspection de ses compteurs. Ah, ça c’est louche.
- Ghazi Zeatir, ministre à plusieurs reprises, actuellement ministre des Travaux publics et des Transports, député since 1996 (bloc Berri). Il doit 7 300 $ à EDL.
- Mohammad Kabbani, député (Futur), since 1992 (avec un petit trou entre 1996 et 2000). Il doit 10 000 $ à l’EDL. Avant que je n’oublie, MK est président de la commission parlementaire des Travaux publics, des Transports, de l’Energie et de l’Eau, since 2000. Il est quand même favorable à la dénonciation des mouhmilinn, lui compris.
- Abdel Latif el-Zein, député since 1962 (bloc Berri encore). Oui vous avez bien lu, non je n’ai pas fait d’erreur de frappe, c’est bel et bien since 1962 ! ALEZ doit à EDL, la modique somme de 14 000 $, ce qui représente un peu plus que le salaire d’un mois de travail. Inutile de s’étendre sur le dur labeur du député libanais ! Au passage, depuis 1962, le doyen des députés libanais a reçu 636 fiches de paie. Ça fait rêver.
- Le chanteur Melhem Barakat, doit 18 000 $ à EDL. Tiens, je suus curieux de savoir, combien de réveillons ou de fractions de réveillons cela représente ?
- Sami el-Khatib, le célèbre Sami el-Khatib lui-même. Pour info, c’est un ex-officier des Renseignements de l’armée libanaise (suspendu de ses fonctions pendant un temps, pour ingérence politique, restriction des libertés et gaspillage de l’argent public), un ex-officier des Forces de dissuasion arabe (qowat elrade3 el3arabiya, smallah!), réfugié politique chez les Assad (jusqu’en 1982), ex-commandant de la branche dissidente de l’armée libanaise à l’époque du commandement de Michel Aoun (1989), ex-ministre de l’Intérieur et ex-député du Parlement à l’époque de la Terreur syrienne au Liban (1992-2004). Il doit 39 000 $ à EDL. Bon, faut pas faire tout un plat BB, certains ont vraiment des fins de mois difficiles !
- On a aussi trois Khazen, dans les affaires comme on dit, dont un ex-député du Kesrouan. La famille doit 61 000 $ à EDL.
- La palme d’or de ce classement revient au docteur Faouzi Adaimi, docteur ye3né médecin. Le président du Syndicat des hôpitaux privés du Liban svp, et de l’hôpital Notre-Dame du Liban à Jounieh, doit à l’Electricité du Liban, à titre personnel et pour son hôpital, la coquète somme de 188 000 $, près du tiers des impayés. Sacré doc !

C’est sans doute le fait que son hôpital se situe à un jet de pierres de la pollution de l’usine électrique de Zouk qui l’a décidé à vivre au frais de la princesse, sur le plan électrique bien entendu. Décidément au Kesrouan, certains vivent bien de la largesse de l’Etat libanais. A moins de chercher l'explication dans un autre fait, la souveraineté libanaise ne s’exerce pleinement que dans certaines zones du territoire libanais justement, Kesrouan entre autres ! Pour rappel, puisqu'on est dans l'électricité, « le taux de vol du courant électrique par région (factures non payées et consommation non facturée) varie entre 12 et 69 % selon les régions: Beyrouth 12,1% – Mont Liban Nord 40,1% - Békaa Sud 45,6% - Mont Liban Sud 49,6% - Liban Sud 56% - Liban Nord 60,7% - Békaa Nord 67,2% - Békaa Centre 69,1%. » Cela va sans dire, dans cette étude, la banlieue de Beyrouth est inclue dans la région du Mont-Liban. Extrait de mon article 32, publié il y a 4 ans, jour pour jour, enfin presque ! Dernière précision, ces violations ne sont pas commises par des personnalités politiques, mais tout simplement par les citoyens libanais, qui n'ont pas tous des fins de mois difficile, loin de là. Wou balad !


dimanche 13 septembre 2015

Angela Merkel et la crise des réfugiés : entre angélisme et mercantilisme, les motivations de l’Allemagne (Art.310)


L’Europe‬ se doit de bouger. Ce point ne fait pas de débat. D’une part, parce que ce continent reste le bastion des droits de l’homme dans le monde, et d’autre part, parce que les drames en Méditerranée‬ se suivent et ne se ressemblent pas. Plus de 350 000 personnes ont traversé la Méditerranée en 2015, notamment au mois d’août, 2/3 via la Grèce et 1/3 via l’Italie. Tous ont mis le cap vers le Nord et non vers le Sud, tout un symbole lourd de sens. Ils ont embarqués contre vents et marées, à leurs risques et périls. Depuis l’an 2000, Poséidon et Neptune ont piégé 31 000 personnes en haute mer. Bien avant et bien après les guerres en Syrie‬ (2011) et en ‪‎Irak‬ (2003), on ne cesse de mourir sur "Mare Nostrum". L’élan de solidarité impressionnant de la part de l’Europe, auquel nous assistons en ce moment, a une marraine bien identifiée, c’est Angela ‪‎Merkel‬. Si le sujet des migrants fait couler beaucoup d’encre, personne n’a cherché à cerner toutes les motivations de la chancelière allemande à s’engager dans cette bataille extraordinaire. Pourquoi maintenant, pourquoi autant, pourquoi tout court, alors ce n’est ni la première, ni la dernière, ni la plus grave crise humanitaire dans l’histoire ?

jeudi 3 septembre 2015

Régime libanais vs. Tol3et re7etkom : c’est l’histoire d’un ministre de l’Intérieur « gros nounours » face à des activistes « grands méchants loups » (Art.309)



La description que fait un des activistes qui dirigent ‪‎Tol3et re7etkom‬ (Vous puez / You Stink), Lucien Bourjeily‬, de l’intervention des forces de l’ordre au ministère de l’Environnement, occupé pour quelques heures le 1re septembre par le mouvement « Vous puez », fait froid dans le dos. « On a tenté de me tuer ». L’accusation est grave. « Je porterai plainte ». Il a parfaitement raison. Minute ! mais de quel droit lui et ses friends ont-ils décidé d’occuper les locaux du ministère libanais de l’Environnement ? « Le ministère est un lieu public qui appartient au peuple libanais ». Ohlala, on n’a pas encore fini avec le gavage du peuple libanais avec leur populisme ! Quand avec du bon sens, on ne parvient pas à ramener la raison dans un débat passionné, il n’y a rien de mieux que de passer à la comparaison. C’est d’autant plus utile que ces activistes rejettent le « régime libanais ». Pour le besoin de simplification, je me limiterai à la France. Non, tout n’est pas permis au Liban‬, pas plus qu’en France‬. Les Libanais doivent savoir que les activistes de ce mouvement ne pourraient pas faire 1/10e de ce qu’ils font actuellement à Beyrouth‬, ailleurs qu’au Liban. Si ce qui se passe actuellement au Liban se déroulait en France, tous les dirigeants de ce mouvement seraient derrière les barreaux pour un long moment, et nous serions obligés d’importer des oranges pour étancher leur soif. Le peuple libanais ne peut être représenté par des gens irresponsables et amateurs, qu’ils soient de la société civile ou de la société politique. Je ne suis pas là pour défendre les dirigeants politiques libanais, mais pour protéger mon Liban et la République libanaise de certains enfantillages irresponsables. Assez de nivellement par le bas.


mardi 1 septembre 2015

La liberté d'expression et la violence de « Tol3et re7etkom » (Vous puez / You Stink)


Au vu de l’actualité du jour et parce que nos prises de position autour du mouvement « Tol3et re7etkom » (Vous puez), sont parfois mal comprises, peu importe que l’on soit pour ou contre, il est nécessaire d’apporter cet éclaircissement. Indépendamment des revendications du moment, qu’elles soient légitimes ou pas, qu’elles collent avec nos convictions ou pas, tout « citoyen démocrate » est en principe forcément du côté de toute protestation pacifique qui s’exprime dans le respect de la Constitution et des lois libanaises. La violence ou la répression à l'égard de manifestants pacifiques et respectueux des lois en vigueur, est condamnable au plus haut degré.

Néanmoins, forcer les barbelés et attaquer les forces de l’ordre qui protègent les sièges des hautes institutions de la République libanaise -la Présidence, le Conseil des ministres et l’Assemblée nationale- et occuper des ministères publics, comme le font les activistes de ‪‎Tol3et re7etkom‬, ne rentrent pas dans ce cadre. Là, il faut reconnaitre qu’on n’est plus ni en démocratie ni dans un Etat de droit ni dans la liberté d’expression. Cela relève en quelque sorte de l'hooliganisme pur et simple, qui est une forme de terrorisme, où des activistes utilisent la force et s’octroient le droit de violer la législation, pour imposer leurs visions sur les autres. Dans ce cas de figure, tout « citoyen responsable » ne peut que se ranger derrière les représentants officiels de l’Etat libanais.

© 2011-2020 Bakhos Baalbaki