jeudi 24 janvier 2013

Après le succès de «Cheikh Assir fait du vélo», voilà «Cheikh Assir fait du ski»! (Art.104)


C'est tragique, mais nous allons en faire un clin d’œil comique. Après le succès de la comédie « Cheikh Assir fait du vélo », voilà donc la tragi-comédie « Cheikh Assir fait du ski » ! Et quand je pense que Bakhos Baalbaki parlait dans son article d'hier de la révolution religieuse et du mariage civil au pays du Cèdre. Je crois qu'il faudrait attendre encore un peu. Il y a d'autres urgences.

Et l'urgence du jour se déroule à 50 km de Beyrouth, à 1600 m d'altitude, dans un bled paumé d'une région bénie des dieux, le Mont-Liban. Même en oubliant l'hospitalité légendaire de notre montagne, la libre circulation des personnes reste un droit sacré dans tout pays digne de ce nom. Et par conséquent, dans le nôtre, que les populations de Kfarzébian -dans la mésaventure d'aujourd'hui, ou de Da7iyé, Dénniyé ou Achrafieh, dans les mésaventures de demain- le veuillent ou pas. 


Ahmad el-Assir peut se rendre librement à Ouyoun el-Simane avec qui il veut et quand il veut, pour prendre l’air, faire de la luge ou même faire du ski avec une djellaba écossaise en tweed, personne n'a le droit de l'en empêcher ! A lui de voir si sa tenue est plus adaptée au ski ou à la parapente, à la provocation ou au prosélytisme. أهلا وسهلا بالجميع

« ويركي أشنه هل حركاتالرايس قال أبدوش مشاكيل بالضيعة. غلبنا نئلكن, افيش عنا شي اسمو غريب بل منطقا كلا! هاودي جميعات مدسوسي. نحنا فرد عيلي بهل بلد, بس كل واحاد يرعى عنزيتو قدام بايتو. يللا خافوا ربكن و باوسو بعضكن تشوف! »

Bienvenue au Liban et au Kesrouan précisément, la région la plus cosmopolite de tout le Liban.

Au passage, tiens puisqu'on y est, le peuple libanais a aussi le droit de se rendre à l'aéroport de Beyrouth 7j/7 et 365j/an, sans avoir à faire le trajet à pied régulièrement parce que nos chers compatriotes de Da7iyé ont des comptes à régler avec les ennemis du Hezbollah. Nos différends ne doivent pas se régler dans la rue, ni avec des pneus, ni avec des pierres, ni avec les armes, mais au Parlement, devant les tribunaux s'il faut et dans les médias et dans l'agora des temps modernes, Facebook.


Pour revenir à l'affaire Assir, et pour prévenir des cas semblables, disons, qui n'est pas content a le choix de se cloîtrer chez lui, d’appeler le barrage de l'armée libanaise situé à quelques minutes de la station de ski, s’il a des soupçons sur la nature de la visite du cheikh salafiste et de ses nombreux compagnons de route, ou ce qui serait encore mieux, peut profiter de ce "désagrément" pour aller yé7allé derso bé Qasr el-7élo à Tripoli (la "la7ém bé3ajin" est exquise !), manger de succulents baklawas chez Seniora du côté de Saïda (oui je sais, je fais de la provocation!) et venir admirer le magnifique temple de Bacchus à Baalbeck, la ville de mes ancêtres adoptifs, laissant un peu de temps à nos hôtes, cheikh Assir et à ses compagnons, de patauger dans la neige, de déguster de savoureux mnakich au saj sous les magnifiques platanes des hautes montagnes et de rentrer apaisés par une superbe journée en plein air et de belles rencontres.

Mais de grâce, ne mélangeons pas tout, comme la politique et le divertissement, keep cool & zen. C'est valable pour tous les acteurs de cette tragi-comédie. A votre santé !

PS1: Pour les photos, nous attendons le développement des pellicules... Eh oui, avec cheikh Assir, on le fait encore à l'ancienne.

PS2: Personne n'est dupe, Ahmad el-Assir vient de lancer du coup sa campagne électorale pour les élections législatives du 9 juin 2013 d'une manière spectaculaire.

© 2011-2020 Bakhos Baalbaki