jeudi 30 avril 2020

Comment reconnaitre les « idiots utiles » du Hezbollah et les « hezbollahi-compatibles » ? (Art.784)


🇱🇧 - Dis Double-B, qu’est-ce que les « idiots utiles » du Hezbollah ?
- Oh, comme les idiots utiles de l’URSS jadis, ce sont des compatriotes de bonne foi mais qui se laissent manipuler par ce dernier.
- Et les « hezbollahi-compatibles » ?
- Ils sont pires que les fans du Hezb, ils s’obstinent à ne pas voir « l’anomalie » que constitue ce parti-milicien au Liban.
- Et comment reconnait-on tout ce beau monde au juste ?

• Ahhh, ils sont révolutionnaires le 17 octobre 2019 et déjà embourgeoisés le 21 janvier 2020.

• Ils reprennent du service pour aider le Hezbollah à déloger Riad Salamé et le Courant patriotique libre à mettre la main sur la Banque du Liban.

• Ils ferment les yeux sur Mrad & Co, le président du Syndicat des bureaux de change au Liban, et Halaoui & Co, l'ex-président du Syndicat des bureaux de change au Liban, et tous les autres bureaux de changes hezbollahi-compatibles légaux et illégaux, les véritables spéculateurs et les pions du Hezbollah qui ont fait monter le taux de change du dollar à près de 4 500 LL, pour canaliser les mécontentements populaires contre Riad Salamé, le gouverneur de la Banque du Liban, qui lui, tente d’imposer tant bien que mal un taux officiel à moins de 3 000 LL.

• Ils sont bavards comme des pies au sujet du gouverneur de la Banque centrale, mais avares comme des rats dès qu'il s'agit de Don Quichotte de la République libanaise.

• Ils font croire aux naïfs que leurs problèmes viennent des banquiers et pas des gouvernants, des montages financiers de la BDL et pas des dépenses inconsidérées des incompétents dirigeants de l'Etat libanais d'aujourd'hui et d'hier, de la stabilité du taux de change de la BDL et pas de la mainmise du Hezb sur le port et l'aéroport de Beyrouth, ainsi que sur les décisions des gouvernements libanais depuis la fin de l'occupation syrien du Liban.

• Ils répètent comme des perroquets que les « ingénieries financières » de la Banque centrale depuis 1993 constituent la source de nos malheurs, et oublient au passage que cela a permis aux banques privées de verser pendant des décennies aux politiciens, aux affairistes et aux malheureux citoyens, eux compris, de juteux dividendes sur les dépôts bancaires à des taux d'intérêt hallucinants.

• Ils prétendent défendre les pauvres qui ont faim, mais avalent leur langue sur le sabotage il y a quelques jours du plan d’aides de 1 200 milliards LL aux Libanais en difficulté.

• Ils dissertent sur la lutte contre la corruption mais l'ont mis en sourdine lorsque les députés ont rejeté la levée du secret bancaire et l’immunité des politiciens et des ministres corrompus.

• Ils dissertent sur la gestion financière ruineuse des Hariri & Co, mais zappent la gestion électrique désastreuse des Bassil & Co.

• Ils s’étalent sur les 90 milliards $ de dette publique et oublient le trou des 45 milliards $ laissé par le secteur électrique, la chasse-gardée des Assad-Berri-Nasrallah-Aoun-Bassil depuis 30 ans.

• « Kelloun ye3né kelloun » signifie dans leur bouche, « kelloun ella el hezb wel éstèz wel tayyar ».

• Ils expriment régulièrement leur rancune contre les États-Unis et l’Arabie saoudite, mais n’ont jamais rien à redire sur les régimes de Syrie et d’Iran.

• Ils s’intéressent à tout sauf à ce qui ternit l’image du Hezb, comme le coût exorbitant de la guerre de Juillet 2006 ou la culpabilité de ses accusés devant le Tribunal spécial pour le Liban, à l'exception aussi de ce qui ternit l’image du CPL, comme la destruction scandaleuse du promontoire de Nahr el-Kalb et la construction de l’aberrant barrage de Marj Bisri.

• Ils versent des larmes de crocodiles quand il s’agit de l’armée libanaise et ils adoptent la politique de l’autruche dès qu’il est question du désarmement de la milice chiite conformément à la Constitution.

• Ils croient que des dizaines de milliers de millions de dollars vont affluer vers un pays dominé par le Hezbollah, où la République et son chef, le Gouvernement et son chef, le Parlement et son chef et la Banque centrale et son chef, font les yeux doux à un leader religieux !, Hassan Nasrallah, et gardent un œil bienveillant sur un parti-milicien rejeté par la moitié des Libanais du Liban et de la diaspora, classé terroriste par les pays arabes et occidentaux, et sanctionné financièrement au niveau international. On croit rêver.

Enfin, les idiots utiles du hezb, les hezbollahi-compatibles et les fans du Hezbollah doivent bien comprendre que le jour où le quatuor Nasrallah-Berri-Bassil-Aoun mettra la main sur la Banque centrale au Liban, c'en est fini de l’insouciance, les virements et les investissements en devises étrangères tariront, les Etats-Unis détenteurs de la souveraineté sur le billet vert sanctionneront le secteur bancaire libanais, et le dollar continuera son ascension de l’Everest, vers le sommet des 8 848 LL. Ce jour-là, ils auront tous le mal des montagnes, mais ça sera trop. On entendra les pleurs et les grincements de dents, ainsi que لو كنت اعلم ... ما اني ... رزق الله على أيام رياض سلامة

#no_pasaran


dimanche 26 avril 2020

Hassann Diab, humilié par Nabih Berri, il attaque Riad Salamé avec mauvaise foi (Art.783)


Il s’est fait humilier de la pire manière par le chef du Parlement mercredi. Alors que l’octogénaire voulait rentrer au plus vite pour voir ce que Randa avait préparé pour le dîner, Hassann Diab a eu le malheur de lancer une idée en l’air, organiser une séance parlementaire pour discuter et faire voter le plan d’aides de 1 200 milliards de livres libanaises en faveur des Libanais frappés de plein fouet par la triple crise, économique, sociale et sanitaire. Quelle idée bizarre, non mais quoi encore ! El-hachiché est légalisée dans la Bekaa en toute urgence, le Hezb boit du petit lait, what else ? Nabih Berri, le good cop du duo chiite qu'il forme avec Hassan Nasrallah, avait pris soin de torpiller le quorum, avec l’aide entre autres, des députés du Parti socialiste libanais de W. Beik dit La Girouette, qui est aussi socialiste que je suis bolsonaroïste.

Il faut imaginer la scène. Randa ne cesse d’appeler l' « estèze » et ce « zmik » se prend vraiment pour le Premier ministre du Liban maintenant ! Il veut gaspiller l’argent des contribuables sur le peuple et non sur ses dirigeants, on aurait tout vu au pays du Cèdre. Le chef du parlement a vu rouge et a rétorqué sèchement au chef du gouvernement : « Ni toi ni personne d’autre ne me dicte ce que je dois faire ! » Vive l'harmonie et le sens des responsabilités au plus haut sommet de l'Etat. Gentiment, Hassann Diab s'est résigné à fermer sa trousse de crayons de couleurs et sortir dire à la presse d’un ton défaitiste : « Pour ce qui est du projet de loi de 1 200 milliards qui intéresse les citoyens libanais, euhhh, j’aurais bien aimé qu’on le discute. » Nooon sans blague ! Une journaliste lui fait remarquer que ce ne fut pas possible parce que Berri & Co ont fait sauter le quorum. Et tout ce qu’il trouve à redire c’est : « ah oui, bon, c’est toi qui le dit ! » Un Premier ministre de caractère n'est-ce pas ? Indiscutablement l'homme de la situation. Reste à savoir pour qui !

Le voilà le lendemain, à la sortie d’une réunion du Conseil des ministres à Baabda, où siège celui qui a signé un document d'entente contre-nature avec celui qui symbolise au mieux le principe même de l'anti-Etat, le chef du Hezb, il reprend du poil de la bête pour attaquer qui svp, le gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé. « Il y a ceux qui insistent pour aggraver la crise financière et détériorer le taux de change de la livre libanaise sur le marché noir. Il y aussi un mystère, un peu louche, concernant la performance du gouverneur de la Banque du Liban pour ce qui est du taux de change (…) Il n'est plus possible de poursuivre cette politique de traiter les problèmes en coulisse. Il doit y avoir de la clarté et de la franchise avec les Libanais. Que le gouverneur de la Banque du Liban sorte et annonce franchement aux Libanais les faits, pourquoi ce qui se passe arrive et quel est la perspective de solutions. »

On croit rêver. Et lui, il est qui au juste, un observateur travaillant pour une ONG ou un visiteur de passage au Grand Sérail ? Tiens, en parlant de clarté et de franchise, peut-il nous expliquer le ghadanfarr zaméno, pourquoi Berri & Co l’ont humilié de la sorte et ont fait sauter le quorum quand il a fallu discuter du seul projet de loi utile en ce moment, le plan d’aides de 1 200 milliards pour les familles, les entrepreneurs, les agriculteurs et les industriels en difficulté ? Pour trouver un deal en coulisse hein, on dirait, et même, sans l'ombre d'une doute. Et pourquoi son gouvernement n'a pas pu faire voter la levée du secret bancaire (et surtout des transactions !) pour savoir qui a viré tant de milliards de ces précieux dollars à l'étranger depuis le 17 octobre (5,7 milliards $ depuis février seulement) ? Et pourquoi le renforcement de l'indépendance de la justice n'est toujours pas à l'ordre du jour, afin d'enquêter et de juger les hommes politiques corrompus de ce pays ? Pourquoi la levée de l'immunité des ministres a été rejetée ? Et qu'il nous dit au passage pourquoi le courage lui fait défaut pour apporter des réponses claires et franches à toutes ces questions que se posent les Libanais depuis jeudi ? Déjà qu'il nous explique à quoi a bien servi le marathon législatif bidon de l'Assemblée nationale à part soulager le Hezb financièrement en pleine période de sanctions américaines, en légalisant en toute urgence la culture du cannabis dans le fief du Hezb de la Bekaa !

Quant à la détérioration du taux de change, notre Premier ministre est vraiment louche. Nous n'avons qu'à lui poser une question, une seule, pour lever le mystère. Qui a intérêt en ce moment à ce que le taux de change $/LL se détériore à ce point, 4 000 LL, voire plus, Salamé & Co ou Nasrallah & Co ? De trois choses l’une.

. S’il répond ni l’un ni l’autre ou l'un et l'autre, notre PM est un imbécile.
. S’il répond Salamé & Co, notre PM est un hezbollahi-compatible.
. Et s’il répond Nasrallah & Co, notre PM est un idiot-utile, jusqu’à la preuve du contraire, sa démission 🤔


vendredi 24 avril 2020

Le dollar à 4 000 LL : la nouvelle bataille du Hezbollah pour mettre la main sur la Banque centrale du Liban (Art.782)


🇱🇧 1 $ = 4 000 LL. Et ce n'est pas fini ! Cette hausse vertigineuse aujourd’hui n’est pas le fruit du hasard. Certes, il y a le manque de confiance des Libanais après le spectacle piteux des députés de la nation les deux derniers jours. Il y a également l'expiration du délai accordé par la Banque du Liban (BDL) pour le retrait en dollars des virements envoyés via les sociétés de transferts d'argent internationaux (ex. Western Union, dorénavant les sommes virées seront retirées dans la monnaie du pays, càd en livres libanaises). Mais ces deux facteurs à eux seuls n'expliquent pas l'envolée délirante du billet vert.

Un coup de force, disons un 7-Mai financier, est actuellement mené d’une part, par le Hezbollah et ses partisans, qui contrôlent une partie des bureaux de change, donc du taux $/LL sur le terrain, et d’autre part, par les « hezbollahi-compatibles », les « idiots utiles » et les « gens désespérés », qui manifestent dans la rue contre la BDL et son gouverneur. L’offensive générale a un double objectif, faire tomber Riad Salamé pour la coalition des individus, prendre le contrôle de la banque centrale pour ce qui est du Hezb.

Les manœuvres surviennent au lendemain du marathon législatif organisé par l'inamovible Nabih Berri, qui n'a servi à pas grand-chose à part apporter une bouffée d’oxygène au Hezbollah en légalisant la culture et le commerce du cannabis dans le fief du Hezb dans la Bekaa (pour l’usage médical et industriel), et affecter quelques centaines de milliards de livres libanaises aux hôpitaux publics situés dans les régions des leaders communautaires. Elle survient aussi la veille d’une réunion de haut niveau pour aborder les questions financières du pays et les circulaires de la BDL, voire plus, si l'occasion se présente.

On peut penser ce que l’on veut de Riad Salamé, beaucoup de mal d'ailleurs!, mais les décisions prises par le gouverneur sont ce que l’on peut faire de mieux dans les circonstances difficiles que traverse notre pays. Elles sont logiques, cohérentes et vont quand même dans l’intérêt de la population à moyen terme, en attendant des jours meilleurs. Elles permettent aux détenteurs de comptes en $ de disposer de leur argent à condition de le récupérer en LL selon le taux de change du marché, jamais à l'avantage des clients, cela va de soi. Le but est de lâcher du lest afin d’avoir moins de pression et de demandes sur le dollar, ce qui aurait dû avoir comme conséquence de faire baisser le taux de change. Mais c'est sans prendre en compte les intérêts du Hezb ! La décision parallèle de Riad Salamé d’obliger les banques privées à vendre les dollars en sus exclusivement à la BDL, décision de bon sens prise aussi dans le même but et pour reconstituer les réserves pour les jours sombres, a fortement déplu au Hezbollah car elle réduit ses marges de manœuvre pour influencer le taux $/LL via les bureaux de change et pourrait porter atteinte à ses bénéfices en conséquence. D'où son intervention pour pousser le taux vers le haut en achetant des dollars et nourrir davantage le mécontentement populaire contre la BDL.

Les événements d'aujourd'hui constituent une nouvelle bataille d'une guerre déclarée contre Riad Salamé depuis longtemps. Si le Hezbollah, qui est classé terroriste par les pays arabes et occidentaux (et qui est asphyxié par les sanctions américaines qui touchent également l'Iran de plein fouet), réussit à évincer le gouverneur de la banque centrale libanaise, qui a la confiance de ces mêmes pays arabes et occidentaux, ainsi que de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, il est évident qu'il cherchera à mettre à la tête de la BDL un homme hezbollahi-compatible, comme il l'a fait déjà pour les trois présidences, de la République, du Conseil et du Parlement. Comme tout sera sous le contrôle du Hezbollah, notamment le secteur financier, il y a fort à parier que le Liban sera rapidement mis au ban des nations. Les dons et les prêts des pays arabes et occidentaux, les investissements des hommes d'affaires libanais, arabes et occidentaux, ainsi que les virements de la diaspora libanaise vers le pays natal, baisseront au strict minimum. Il y aura moins de fresh money en dollars et le taux de change $/LL grimpera vers des sommets inimaginables aujourd'hui, 5 000 LL ou 6 900 LL, notre Everest pourrait s'élever à 8 848 LL le dollar. Nous pourrons alors dire adieu à ce qui a fait du Liban, la Suisse de l’Orient, ainsi qu’à une partie des dépôts de ses banques. #no_pasaran


jeudi 23 avril 2020

La légalisation de la culture du cannabis à usage thérapeutique au Liban : apporter au Hezbollah une bouffée d’oxygène pour renflouer ses caisses en toute légalité et en pleines sanctions internationales (Art.781)


Chers députés et ministres libanais, « vous n’êtes pas bons à rien » ! Vous pourriez voir en cela une flatterie. Disons plutôt que « vous êtes mauvais à tout », comme le Schpountz de Marcel Pagnol. C’est ce qu’écrira l’histoire à votre sujet, au moins en ce qui concerne la majorité d’entre vous. Ça sera votre malédiction jusqu’à la fin des temps, votre boulet aux élections et au jugement dernier. Trois jours d’un soi-disant marathon législatif, alors que les Libanais sont plongés dans une triple crise économique depuis 2018, sociale depuis 2019 et sanitaire depuis 2020, une course écourtée au final, pour qu’à l’arrivée la montagne n’accouche que d’une souris.

• Mauvais parce que vous avez donné le feu vert pour dépenser encore 875 millions $, entre 1 300 et 2 600 milliards LL selon le taux de change, pour continuer l’aberrant barrage de Marj Bisri qui détruira un des derniers patrimoines écologiques du Liban afin d’acheminer de l’eau polluée à des compatriotes insensibles à l’économie de l’or bleu, dans un pays sans compteur d’eau, à la tuyauterie de distribution vétuste où les fuites sont partout.

• Mauvais parce que vous légalisez les réseaux existants et la mafia de la hachiché et du cannabis dans la Bekaa, sans autoriser pour autant les honnêtes libanais du Mont-Liban, du Nord comme du Sud, à se lancer dans sa culture pour un usage médical et industriel. Une discrimination qui n’a comme véritable but que d’apporter au Hezbollah une bouffée d’oxygène pour renflouer ses caisses en toute légalité et en pleines sanctions internationales.

• Mauvais parce sur les écrans de TV vous dissertez sur la nécessité de juger les ministres corrompus et à l’intérieur du Parlement, il n'y a plus personne pour voter la levée de l’immunité des ministres et étendre la juridiction pour les juger en cas de corruption. Mauvais aussi parce que malgré des mois de révolte populaire, vous jugez encore que la levée du secret bancaire sur vos comptes, aussi imparfaite soit-elle pour combattre vos magouilles financières et récupérer les fonds que vous avez détournés ou laissés voler, n’a pas de caractère urgent.

• Mauvais parce que pendant que vous êtes assurés de revenus confortables, vous refusez de réserver 1 200 milliards LL pour offrir une sécurité aux niveaux social et financier à tous les Libanais qui sont affectés par la crise économique et sanitaire. Mauvais parce que vous refusez même de suspendre les délais concernant les locataires anciens que vous avez décidé d’expulser de leurs villes et de leurs appartements il y a quelques années, afin d'offrir les beaux quartiers de Beyrouth aux promoteurs sans scrupules et sans vergogne.

• Mauvais pour un tas d’autres raisons mais surtout mauvais parce que vous êtes de grands imposteurs. Vous faites croire à vos « partisans » et « idiots utiles » au moment des élections, qu’un tel ou un tel est la source de nos problèmes. Non mais qui au juste ? Rafic Hariri ? Mais l’ex-Premier ministre est mort il y a 15 ans ! Qu'est-ce que vous avez fait depuis ? Il est où le courant électrique continu 24h/24 promis par Don Quichotte de la République libanaise pour 2015 ? Nulle part. Il est où le dollar de nos jours ? A plus de 3 000 LL ! Qui est responsable au juste ? Ah, Riad Salamé bien sûr. Mais le gouverneur de la banque centrale est un exécutant et non un donneur d’ordre. Sans une couverture politique large, j'insiste sur « large », et vos ententes politiciennes hypocrites, il a le pouvoir d’un planton.

*

Il y a rien à dire, vous n'êtes pas à la hauteur, ni de l'enjeu ni des risques, vous êtes tout notre malheur. Vous, toute cette classe politique nase toutes tendances politiques confondues, incompétentes et hypocrites, qui élisez et réélisez et réréélisez et réréréélisez et réréréréélisez et réréréréréélisez encore et toujours ce même Nabih Berri, en fonction bien avant l’ex-Premier ministre défunt et l'actuel gouverneur de la banque centrale, qui fait la pluie et le beau temps à la tête de l’Assemblée nationale depuis 1992, après avoir été un seigneur de la guerre civile pendant longtemps. Son successeur pourrait être pire je crains, mais un demi-siècle avec Nabih Berri, deux générations de Libanais, c'est le surréaliste politique à son comble.

Hier, alors que le Premier ministre libanais Hassann Diab lui demande d’organiser une nouvelle séance nocturne le même jour, afin de discuter de ce projet de loi, « garantir la sécurité sociale et alimentaire » des Libanais en difficulté à travers un projet de loi d’aides de 1 200 milliards LL, il s’entend répondre avec énervement par l’inamovible chef du Parlement, l'octogénaire Nabih Berri : « Ni toi ni personne d’autre ne me dicte ce que je dois faire ! »

Aucun député, ministre ou leader politique n’a protesté contre ce mépris flagrant pour le Premier ministre du Liban et pour le peuple libanais dans le besoin, pas même Hassann Diab lui-même ! Le projet de loi prévoyait de venir en aide à tous les Libanais individus et sociétés affectés par la pandémie de Covid-19 de la manière suivante :

- 600 milliards LL d’aides directes à raison de 400 000 LL par famille et pendant un an (pour les personnes vivant sous le seuil de pauvreté, âgées ou handicapés, etc.) ;
- 300 milliards LL comme prêts pour soutenir les grandes industries du pays (250 bénéficiaires) ;
- 140 milliards LL comme prêts aidés pour soutenir les petites industries (7 000 bénéficiaires) ;
- 130 milliards comme prêts aidés pour les agriculteurs (30 000 bénéficiaires) ;
- 15 milliards LL de dons aux agriculteurs comprenant des graines et des plants (30 000 bénéficiaires) ;
- 15 milliards LL de prêts aidés aux artisans (3 300 bénéficiaires).

Ces prêts devaient être financés par la Banque du Liban et les banques libanaises privées, et être accordés aux bénéficiaires avec un taux d’intérêt de 0%. Nabih Berri et ses complices n’en ont pas voulu. Au moment de la discussion du projet du gouvernement hier, les députés ont commencé à se retirer les uns après les autres. Personne n'en a fait un scandale national et n'a osé clouer "el-estèz" au pilori. Faute de quorum le vieux a levé la séance et renvoyé le projet d’aides aux familles et aux entreprises libanaises aux calendes grecques, aux magouilles politiques de salon et aux transactions politiciennes en coulisse, alors que nous vivons une triple crise, économique, social et sanitaire. Pour cette flagrante mascarade qui couronne votre incompétence légendaire, votre hypocrisie flagrante et votre imposture irréfutable, soyez maudits jusqu’à la fin des temps.


mercredi 22 avril 2020

Les députés libanais sont invités à trois jours de séances parlementaires pour voter 66 projets de loi bâclés (Art.780)


Des séances parlementaires extraordinaires, soit ! Sur trois jours, smallah. Mais pour quoi faire ? Des lois, encore des lois et toujours des lois. A chaque parti et politicien les siennes, du rafistolage, sans vision globale et des mesures efficaces. « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses, alors qu’une seule est nécessaire » disait Jésus de Nazareth. Ce qu'il est demandé du gouvernement et du parlement aujourd'hui c'est d'éviter l’implosion du Liban et de protéger les Libanais. A la grave crise économique chronique depuis la fin de la guerre, se sont greffées une crise sociale aiguë, la révolte de 2019, et une crise sanitaire aiguë en 2020, la pandémie de Coronavirus, aux conséquences financières incalculables. Et pourtant, les parlementaires libanais ne sont à la hauteur ni de l’enjeu ni des risques.

*

Au 2e jour du marathon législatif organisé à l'Unesco, arrêt sur quelques points du programme :

► Alléluia, le Liban est non seulement un pays pétrolier mais aussi un pays officiellement producteur de cannabis ! Pas de chance, au même moment, le baril de pétrole américain brut s’est vendu avant-hier à la bourse de New York à -37$. Rempli d’air, il vaut plus cher ! Pour la culture du chanvre indien, la perspective est douteuse. OUI à cette culture pour l’usage médical et industriel uniquement (proposition des commissions parlementaires), mais si et seulement si, elle est à la portée de tous les Libanais de toutes les régions du Liban, et à condition que ce commerce permette de renflouer les caisses de l’Etat. Nous doutons que ça sera le cas.

Il est clair que cette culture n'a été autorisée que dans le but de légaliser et d’enrichir les circuits et les mafias existants de la Bekaa, là où la souveraineté nationale est partiellement privatisée pour le compte du Hezbollah. Si le chanvre est officieusement cultivé dans cette région c’est parce ce que ce dernier le tolère et en profite illégalement. Tous les partis politiques ont cru que l’opposition publique du parti-milicien chiite au projet de loi était sincère. Mais enfin, un parti islamiste n’allait pas accepter urbi et orbi la culture du cannabis, ils comptaient sur les députés naïfs des autres formations pour faire passer la loi et pouvoir en profiter en toute légalité ! En période de sanctions américaines, c'est une aubaine inespérée. Merci qui ? Merci le gouvernement Hassann Diab et ces députés naïfs qui ont voté pour la légalisation du cannabis au Liban dans ces conditions.

Et c’est parce que les gars du Kesrouane, d’Akkar et du Chouf ne pourront pas se mettre au vert, comme leurs concitoyens de la Bekaa et du Hermel, que cette légalisation pose problème. Elle établit une discrimination entre les Libanais. De ce fait, elle pourrait et même devrait être invalidée par le Conseil constitutionnel. Soit tous les Libanais de toutes les régions peuvent cultiver le cannabis, soit personne et nulle part on peut le faire au Liban !

► Le projet d’amnistie (une proposition de Berri et de Hariri tante), au champ d’application plus ou moins vaste, n’est pas passé. On le remettra sur la table plus tard. Pas la peine de s’y attarder pour l’instant.

► OUI pour la levée de l’immunité de tous les responsables libanais qui se sont succédés depuis 1992 (proposition du duo Hezbollah-Amal), qui ont conduit le Liban à la catastrophe des 90 milliards $ de dette publique -par corruption, détournement de fonds et gaspillage de l’argent public- à condition de juger spécialement, les incompétents ministres de l’Energie depuis la fin de la guerre civile pour leur gestion désastreuse d’un secteur électrique responsable entre le tiers et la moitié de la dette abyssale. Comme par hasard, ils sont tous du même camp depuis 30 ans, le ministère vache à lait étant la chasse-gardée du quatuor Berri-Nasrallah-Aoun-Bassil.

► OUI pour la levée du secret bancaire concernant les comptes de tous les politiciens depuis 1991 (proposition du député Michel Daher, bloc CPL, dont les biens sont gelées dans une affaire judiciaire récente!), à condition que cela s’accompagne de l’obligation de déclarer les biens, les comptes et les transactions, concernant les politiciens libanais, ainsi que leurs familles, conjoints et enfants, majeurs et mineurs, au Liban et à l’étranger, et surtout, prévoir amende et emprisonnement pour les auteurs de fausses déclarations. Sinon, ce genre de loi ne servira à rien, je l’ai démontré dans un article sur le cas Gebrane Bassil.

► OUI pour que tous les responsables libanais qui se sont succédés au pouvoir depuis 1990 rendent des comptes devant le peuple libanais et pour les juger sur le gaspillage de l’argent public, à condition de juger le Hezbollah pour ses guerres dévastatrices, dont celle de Juillet 2006 qui à elle seule a coûté au Liban un gaspillage de près de 11 milliards $, l’équivalent de la moitié du PIB du Liban à l’époque, pour libérer un prisonnier qui est allé mourir dans les bras de Bachar el-Assad.

► OUI au renforcement de la culture démocratique, NON au populisme opportuniste des élections législatives anticipées, irréalisables.

► OUI à la restitution des fonds volés par les politiciens depuis la fin de la guerre, NON aux interminables batailles politiciennes stériles. Etant donné l’incompétence légendaire de toute la classe politique libanaise et sa responsabilité dans le désastre économique actuel, ce qu'il faut c'est de créer rapidement un « Impôt sur la fortune financière et immobilière » auquel seront soumis tous les politiciens qui se sont succédés au pouvoir depuis 1990 et leurs familles.

*

A quoi s’attendre de 66 projets de lois soumis au vote à la hâte et à la dérobée, sachant que 2/3 d’entre eux n’ont pas été discutés et peaufinés en amont ? La situation des Libanais ne cesse d’empirer. Et pourtant, 128 députés défaillants croient comme une seule femme, Paula Yacoubian, que leur boulot consiste à déposer des projets de loi au Parlement, sans concertation, sans discussion, sans même se soucier s’ils aboutiront ou pas (13/66 pour la députée de Beyrouth, qui dit mieux !). Tout ce qui semble préoccuper les députés libanais, c’est la parade devant leurs cercles de partisans pour assurer une réélection confortable et s’assurer une rémunération gracieuse. Le cardinal de Richelieu avait coutume de rappeler aux novices du métier que « la politique c’est l'art de rendre possible le nécessaire ». Ce qu’il faut aujourd’hui c’est de protéger le Liban. Tout ce qui est en dehors de cela n’est que palabres, incompétence et non-assistance à un peuple en danger. Aucun des 66 projets de loi ne va dans ce sens. Ils sont tous bâclés, comme à l'accoutumée.


mercredi 15 avril 2020

Donald Trump suspend la contribution des Etats-Unis au budget de l’OMS. En ligne de mire, docteur Tedros. Et pourtant, « It’s China, stupid ! » (Art.779)


La nouvelle est tombée vers minuit, à la surprise générale. Donald Trump suspend la contribution des Etats-Unis au budget de l’Organisation mondiale de la santé. 500 millions $/an sur 3,4 milliards $, le trou ne pourra pas être comblé. Comment en est-on arrivé là ? C’est à cause de Tedros Adhanom Ghebreyesus, le bouc-émissaire idéal. Peut-être qu'il l’a bien cherché aussi !

Oh, c’est un secret de Polichinelle, « Docteur Tedros » ne fera pas de vieux os à la tête de l’organisation. Pas seulement parce qu’il doit son poste à la Chine. Ce ne sont pas les raisons qui manquent. Au mieux, c’est un « idéaliste » qui ne comprend pas les manoeuvres politiques des grandes puissances. Au pire, c’est un « idiot utile » du régime communiste chinois. Une chose est sûre, il n’est pas à la hauteur de la catastrophe sanitaire qui frappe le monde.

Le directeur de l’OMS a commis trois erreurs, disons impardonnables à ce niveau de responsabilité et en temps de pandémie, étant donné les conséquences humaine et économique :

- Primo, il a mis du temps, jusqu’au 22 janvier, pour alerter les autorités sanitaires du monde entier et reconnaitre la « transmission interhumaine » du nouveau virus. Mi-janvier, l’OMS disait encore, « les enquêtes préliminaires menées par les autorités chinoises n’ont pas trouvé de preuve claire de transmission interhumaine », alors que Taïwan l'a laissé entendre dès le 31 décembre 2019. Ce n’est que le 30 janvier que l’OMS déclare que l'épidémie de coronavirus constitue une « urgence de santé publique de portée internationale ».

- Secundo, depuis le début jusqu’au mois de février compris, l’OMS n’a cessé, à plusieurs niveaux, de faire l’éloge de la « transparence » de la Chine. Aujourd’hui, tout le monde sait que l’organisation était à côté de la plaque sur ce point. Le 30 janvier par exemple, le Comité d’urgence tenait à saluer « le leadership et l’engagement politique au plus haut niveau du gouvernement chinois, son engagement en faveur de la transparence ».

- Tertio, il a fallu attendre le 12 mars, avec plus de 100 000 cas confirmés et 4 000 morts, pour que l’OMS tire la sonnette d’alarme au niveau mondial et considère « l’épidémie » de coronavirus comme une « pandémie ». Excellent, mais c'était trop tard.

Force est de constater que ces trois éléments arrangeaient bien les affaires du régime communiste chinois. L’empire du Milieu voulait à tout prix minimiser la réalité de l’épidémie afin de limiter ses conséquences politiques aussi bien au niveau national qu’au niveau international. La Chine ne s’est absolument pas préoccupée de la propagation du virus dans la société chinoise et le monde lorsqu'elle a pris connaissance de l'apparition d'une pneumonie atypique à Wuhan à l'automne dernier. L’OMS aurait dû le faire. Le directeur de l’OMS a failli à son rôle. C’est le péché originel. Qu’il ait été commis par conviction ou par omission, ne change rien à la réalité accablante. La pandémie est installée dans le monde et pour un long moment.

Cela étant dit, si la pandémie ravage les États-Unis actuellement, c’est aussi par la faute du président américain lui-même. Il a non seulement fait l’éloge de la « transparence » de la Chine à un moment, comme docteur Tedros, mais il n’a cessé de minimiser la menace malgré les alertes des spécialistes américains, comme Xi Jinping un moment.

Le 3 janvier 2020, le Conseil de sécurité nationale (NSC) met le Président des États-Unis en garde sur les risques d’une épidémie de coronavirus aux États-Unis en provenance de Chine. Le 8 janvier le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) émet sa première alerte publique concernant le Covid-19. Trois jours après la déclaration du premier cas d’infection par le SARS-CoV-2 le 19 janvier (en provenance de Wuhan), le président américain déclare, qu' « il n’y a pas de risque de pandémie et la situation est sous contrôle, ça va aller. » Même chose le 24 février, « la situation est vraiment sous contrôle aux États-Unis ». Le 9 mars, lui aussi fait la stupide comparaison avec la grippe et conclut, « on ne ferme pas le pays pour autant, la vie et l’économie continuent ». Deux semaines après la qualification de l’épidémie par pandémie le 12 mars, il ose encore annoncer que la fin de la pandémie pourrait être « pour Pâques (le 12 avril), ça serait vraiment formidable, je veux voir les églises bondées ». Pâques est passée, et les États-Unis se retrouvent aujourd'hui avec 609 685 cas confirmés et 26 059 morts.

Mais Donald Trump est connu pour fuir ses responsabilités, prétendre qu’il avait senti que « c'était une pandémie bien avant qu'on ne l’ait qualifié de pandémie », chercher un bouc-émissaire et surtout, s’attaquer aux maillons faibles, l’OMS et docteur Tedros. Aussi fautifs soient-ils, le coupable est ailleurs. Il a menti délibérément. Il est libre. Il profite de l’isolationnisme américain. Il utilise ses ambassades pour propager sa propagande dans le monde, à Paris comme à Addis-Abeba. Il espère prendre le leadership mondial. Il distribue des masques à quelques cents la pièce ici et là, alors que la pandémie provoquera des milliers de milliards de dollars de pertes économiques au niveau mondial. Il vante l'efficacité du modèle autoritaire sur les modèles démocratiques. Il réécrit l’histoire de ce drame planétaire à son avantage. « It’s China, stupid ! »


lundi 13 avril 2020

A chaque pays sa stratégie pour lutter contre la pandémie de Covid-19 : il faut cesser de vouloir appliquer en France ce qui est valable pour l’Allemagne, au Liban ce qu’on fait en Suède, en Italie ce qui fonctionne en Corée du Sud et aux États-Unis ce qui marche pour Taïwan (Art.778)


Pour beaucoup c’est la sud-coréenne qui prévaut, point barre. Pour d’autres, c’est incontestablement la suédoise. Il y a les adeptes de la singapourienne. D’autres préfèrent l’allemande et l'autrichienne. On a entendu parler de l’anglaise, de l’israélienne, de la taïwanaise et même de la libanaise. De la gauloise et de la romaine, peu. Personne ne peut échapper au débat récurrent de milliards de confinés des quatre coins du monde sur la stratégie optimale à suivre pour gagner la guerre contre le nouveau coronavirus. C’est une véritable tour de Babel. Quelques réflexions sur le sujet.

*

• Primo. La stratégie de la Chine citée régulièrement par certains est un triomphe en trompe-l’œil. L’empire du Milieu a gagné une bataille contre le Covid-19, mais pas la guerre contre la pandémie. Le modèle chinois ne peut pas être reproduit ailleurs, que si et seulement si, on adopte ce qui a permis à la Chine de maitriser provisoirement la pandémie, le mensonge et l’autoritarisme. Sans le mensonge des autorités chinoises (sur la réalité de l’épidémie, la propagation du virus dans la société, le nombre de personnes infectées ou mortes, etc.) et l’autoritarisme politico-sanitaire du régime communiste (répression des lanceurs d’alerte, disparition des personnes qui critiquent le pouvoir, confinement absolu deux mois et demi, pistage des personnes malades/contacts, etc.), la stratégie chinoise ne vaut rien. Comme le mensonge d’État et l’autoritarisme du pouvoir sont incompatibles avec les modèles démocratiques, la stratégie chinoise n’est pas à vrai dire reproductible dans beaucoup de pays, les occidentaux en tête.

• Secundo. Tout le monde jure par les stratégies des pays de l'Est de l’Asie. Certes, la Corée du Sud est un pays modèle en 2020, dans la lutte contre la pandémie de SARS-CoV-2 (Covid-19), mais elle était un contre-modèle en 2013, dans la lutte contre l’épidémie de MERS-CoV. A l’époque, c’était le deuxième pays le plus touché par ce cousin des SARS-CoV-1 et 2, après l’Arabie saoudite. Hong Kong, Taïwan et Singapour sont des modèles en 2020, dans la lutte contre le SARS-CoV-2, mais ce sont les trois régions les plus frappées après la Chine par l’épidémie de SARS-CoV-1 en 2003. En 2003 comme en 2013, la plupart des pays du monde, y compris les pays occidentaux, ont été pratiquement épargnés par les deux épidémies de coronavirus. Avec les mensonges de la Chine, ils se sont crus à l'abri en 2020, comme en 2003. C'est le péché originel.

• Tertio. La proximité géographie avec l’épicentre de la pandémie en Chine (2020) et les antécédents épidémiologiques de coronavirus (2003 et 2013), ont été des éléments déterminants dans la réussite des stratégies des pays de l'Est de l’Asie aujourd’hui. Ils ont permis à ces pays de se sentir rapidement concernés par le problème et sérieusement menacés par le nouveau Coronavirus. Cela leur a permis de prendre bien conscience de la gravité de la menace et de déclencher rapidement les mesures pour y faire face, au moment où le virus n’était pas encore très disséminé dans le monde, afin d’éviter leurs erreurs dans le passé. Toujours est-il que ces deux facteurs n'étaient pas transposables de ces pays aux autres pays du monde. Il faut comparer ce qui est vraiment comparable. A l'avenir, l'approche occidentale sera bien plus efficace qu'elle ne l'a été en 2020.

• Quarto. Le succès temporaire des modèles asiatiques repose aussi sur la discipline et le civisme des citoyens, le respect des lois, des usages et des recommandations, ainsi que sur les habitudes sociétales de distanciation sociale. Les « gestes barrières » font partie de la culture asiatique, pas des cultures méditerranéennes et européennes par exemple. Se saluer sans se serrer la main ou se retrouver sans s’embrasser et sans accolades était quelque chose de normal dans les pays de l’Est de l’Asie, anormal en Méditerranée et en Europe, dans les pays arabes et africains. Même autrefois, ne pas porter un masque en Corée du Sud, en Chine et au Japon, vous faisait passer pour un extraterrestre. En porter en France, au Liban et en Italie, vous fait passer même aujourd'hui pour un-e pestiféré-e. La veille du confinement, malgré l’appel du président de la République et du Premier ministre en France à rester chez soi, les marchés et les parcs étaient bondés. Il a fallu légiférer et prévoir une amende de 135 € pour appliquer le confinement au « pays de la Révolution ». Pas en Allemagne, parce que les Allemands ont une autre histoire et un autre caractère.

• Quinto. Le succès temporaire des modèles asiatiques repose également sur la surveillance de la population, en exploitant les données personnelles de leurs citoyens (déplacements, interactions et contacts, grâce à la géolocalisation des téléphones portables ou le bluetooth ; paiements par carte bancaire ; transports ; etc.) et les données de surveillance de la population (identification faciale par les caméras des lieux publics). Ce point n’est pas vraiment sujet de débat en Corée du Sud, il a été accepté par les politiciens et les citoyens sans véritable opposition. En France, un sondage IFOP réalisé avant-hier révèle que la majorité des Français, jusqu'à 53% svp!, sont opposés à l’installation obligatoire sur les smartphones d’une application de surveillance, utilisant leurs données personnelles et permettant de les avertir s’ils ont été à proximité de personnes infectées par le coronavirus. Eh oui, on n’est pas en Corée ! Alors qu’est-ce qu’on fait ? On change de peuple ? Non, on s’adapte et on adapte les dispositions.

• Sexto. La pandémie de Covid-19 rend certains confinés, experts en médecine, en épidémiologie et même en jardinage. L’herbe est toujours plus verte ailleurs ! Il y a autant de stratégies que de pays dans le monde, autant de débats passionnés que de cellules de confinement. La question n’est pas de savoir quels pays ont raison et lesquels ont tort en ce moment. On voit bien de ce qui précède que les stratégies de lutte contre le nouveau coronavirus ne sont pas forcément transposables d’un pays à l’autre. Parfois, même pas comparables.

• Septimo. Il y a les facteurs spécifiques géographiques et les antécédents épidémiologiques, mais il y a aussi les habitudes sociétales acquises dès le plus jeune âge et les prédispositions culturelles en matière de libertés individuelles, auxquelles il faut rajouter le contexte épidémiologique propre à chaque pays et bien d'autres facteurs. Si l'Allemagne envisage la levée progressive de son confinement dès la semaine prochaine, alors que la France ne le prévoit pas avant le 11 mai comme l'a annoncé Emmanuel Macron ce soir, ce n'est pas parce que la stratégie allemande est plus efficace que la stratégie française, mais parce que la situation des deux pays est fondamentalement différente.

• Octavo. On m’a demandé ce qui me manquait le plus en ce moment. Oh il ne m’a pas fallu longtemps pour trouver : la poignée de mains. Ahhh, c’est l’invention immatérielle la plus fabuleuse de l’histoire de l'humanité. On m’a demandé aussi, qu’est-ce que je ferai en premier après le retour à une vie normale : la bise. Deux, trois ou quatre, qu’importe. Je n’y peux rien, c’est mon ADN culturel.

• Nono. Les stratégies de lutte contre le Covid-19 sont adaptées à chaque pays. Inspirons-nous des autres, mais de grâce, il faut cesser de vouloir appliquer à l'aveugle en France ce qui est valable pour l’Allemagne, au Liban ce qu’on fait en Suède, en Italie ce qui fonctionne en Corée du Sud, au Royaume Uni ce qu'on voit à Singapour et aux États-Unis ce qui marche pour Taïwan. Et vice versa, bien entendu 😊


samedi 11 avril 2020

Et si au lieu de faire des stocks, nous faisions du troc ! Récit d'un contrôle de l'attestation de déplacement dérogatoire par la police (Art.777)


🥚 ANNONCE 🥚
- Echange 1 cube de levure de boulanger fraiche contre 1 kilo de farine*
- Echange 1 paquet de beurre doux contre 6 œufs* frais

* Si produit bio, donne en sus de l’oseille du jardin, bio évidemment, on est sur un marché de troc, pas de finance pardi ! Bienvenue dans ce monde d'entre parenthèses. Il me rappelle l'époque où les villes étaient de taille humaine, les quartiers comme de petits villages et les immeubles comme une grande famille. On allait demander aux voisins, l'oignon et le citron qui manquaient pour terminer la préparation du déjeuner. Oh, on revenait avec une assiette de 3 oignons et de 2 citrons. Inutile de préciser que l'assiette retournait avec des tomates et des concombres ou une portion du plat en préparation pour le dîner. Aujourd'hui, nous avons tendance à faire des stocks par peur de manquer. Alors, une idée comme ça, et si on faisait du troc ? :)

PS
- J’étais sorti faire les courses. Je revenais tranquille et bredouille aussi.
- « Halte, contrôle de police. Votre carte d’identité et votre attestation de déplacement svp ! »
- Mince, l’heure autorisée est passée depuis belle lurette et j’étais à perpète du pâté de maisons.
- « Les papiers ! », dit l'autre avec un ton plus ferme. Le 3e a failli rajouter « Et que ça saute ». Okay je vois, pas commode le trio.
- Mais certainement. Je me préparais psychologiquement à l'idée des 135 € d’amende. Dans ma tête c’était l’heure des comptes. Que ça fait cher la farine et quelques œufs ! Saperlipopette, non mais je n’avais qu’à acheter le pain du coin au lieu de vouloir jouer au boulanger en confinement. Que demande le peuple confiné de plus, des brioches peut-être ? Et pourquoi pas, est-ce que la brioche est devenue un luxe pour beaucoup de confinés de nos jours ? C’est à croire que oui. En tout cas, il faut des œufs pour faire une brioche maison. Pas que ! Justement, Pâques sans œufs, alors autant faire des « maamouls », j'ai ce qu'il faut, aux noix surtout, les plus délicieuses.
- Trêve de diversion. J’essaie de gagner quelques précieuses secondes, pour réfléchir à une excuse valide et valable pour me sortir du pétrin, en cliquant sur les mauvaises icônes de mon smartphone. Enfin, contraint et forcé, je fini par lancer le document pdf.
- Ahhhhh la tête que les flics ont faite ! J'aurai voulu les prendre en photo. J’avais battu tous les records de France et de Navarre. « Mais vous êtes dehors depuis 3 heures Monsieur ! »
- Ah déjà ! Bon ça va hein, faire le con pour échapper à 135 €, on peut essayer quand même ! Le temps passe vite, ai-je répondu, avant de rajouter, vous n’allez pas me croire, si je suis si loin de chez moi, c’est pour essayer de trouver de la farine et des œufs ! Confinement sans pizza et Pâques sans œufs, nous aurons tout connu.
- « Oh ne m’en parlez pas », me répond la policière, « c’est la galère pour tout le monde en ce moment ».
- Noooon, vous aussi !
- « Eh oui. »
- Si vous avez de la farine, j’ai de la levure.
- « Ah non ! » Rire.
- Si vous avez des œufs, j’ai du beurre.
- « Ah non. » Fou rire. « Allez, bonne route et joyeuses Pâques. »
- Pareillement. Hey, ce soir à 20h, mes applaudissements iront pour vous également. Vous sauvez des vies en faisant respecter le confinement 👏
- « Pas cette fois, mais ne recommencez plus ! »
- Promis, juré, merci. Sourire.
- Ouf 9,5 millions de contrôle pour 528 000 PV depuis le 17 mars en France, j’ai échappé belle. Et vous avez encore des gens qui vous disent que les flics abusent, ne font pas preuve de discernement et ne sont pas sympas. Ils sont au moins trois à y échapper. Je les ai rencontrés et je leur dois ce billet de bonne humeur. Nous sommes nombreux à ne pas pouvoir vivre dans des pays où la faculté de discernement est aboli. C'est le cas ni de la France ni du Liban. Méditerranéen et latin, j'aime ces deux mondes. Ravi de vivre à cheval entre l'Orient et l'Occident. 😊


vendredi 10 avril 2020

Le gouvernement libanais accorde 875 millions de dollars en sus pour le projet de barrage contesté de Marj Bisri, en plein pandémie de Covid-19 et sachant que plus de 2 millions de Libanais vivaient en dessous du seuil de pauvreté avant la crise sanitaire (Art.776)


Le Coronavirus ne nous fera pas oublier les scandales chroniques au Liban et les choix contestés du gouvernement Hassann Diab. Il y a quelques jours le ministre de l’Energie et de l’Eau, Raymond Ghajar, ce technocrate dépendant du CPL, a justifié la poursuite de l’aberrante construction du barrage de Marj Bisri par sa détermination à « éviter le gaspillage de l’argent public ». En temps normal, on rirait d’une excuse aussi bancale.

Récapitulons. Sur une grave crise économique due à une dette publique de 90 milliards $ s’est greffée une grave crise sanitaire due au Coronavirus, aux conséquences économiques désastreuses même pour les pays qui ont les reins solides. Il ne faut pas être dans le secret des dieux pour savoir que crise sur crise, l’intérêt international pour le Liban est relégué au 36e plan jusqu’à nouvel ordre. On voit mal des pays arabes et occidentaux, devant faire face à des milliers de milliards de dollars de pertes économiques, voler au secours d'un Liban mal géré depuis la nuit des temps, en ce moment et cela pour longtemps. Pour faire face aux crises, le gouvernement Hassan Diab a déjà réquisitionné l’argent des Libanais pour une durée indéterminée et prévoirait à ce qu’il parait un haircut des comptes en dollars pouvant aller jusqu’à 50%. Les Libanais constatent en parallèle, la livre libanaise ayant perdu la moitié de sa valeur, que le haircut de 50% est déjà appliqué aux comptes dans la monnaie nationale. Qui avait 3000 LL hier n'a plus que 1$ aujourd'hui. Rajoutez à cela que depuis trois semaines une grande partie des Libanais est au chômage à cause du confinement de la population, sans solde et sans indemnisation.

C’est dans ces conditions particulièrement inquiétantes, que le Premier ministre Hassann Diab et Raymond Ghajar, ex-conseiller de l’ex-conseiller de l’ex-conseiller de Gebrane Bassil (respectivement Nada el-Boustani et César Abi Khalil ; le CPL considère le ministère de l’Energie et de l’Eau comme sa chasse-gardée since 2008), ont jugé utile de poursuivre les projets du barrage de Marj Bisri et du fleuve Awali. 875 millions de dollars de prêts de la Banque mondiale, pour poursuivre des travaux financés aussi par "majlis el enme2 wal e3mar wal tadmir", sur une faille sismique active (cf. 1956), qui ne peut pas être rempli d’une manière optimale pour diverses raisons notamment la nature du sol, dans un pays sans compteurs d’eau généralisés, dont la tuyauterie publique et privée fuit, où la fraude est un sport national, pour acheminer une eau polluée à la population beyrouthine, dont la majorité est imperméable à modérer sa consommation de l’or bleu, parce que le ministère n'est pas fichu de les sensibiliser dans ce sens.

Qu’est-ce que vous en dites de tout cela : Diab et Ghajar ont décidé de dépenser maintenant 875 millions de dollars en sus pour des projets de long terme contestés, sachant que plus de 2 millions de Libanais vivaient déjà en dessous du seuil de pauvreté, avant même le déclenchement de la pandémie du Coronavirus, et que des dizaines de milliers d’autres les rejoindront au cours de toute l'année que durera cette grave crise sanitaire ! Alors à votre avis de quoi s’agit-il au juste : une idée de génie du gouvernement libanais, de l’incompréhension de la part des contestataires, de la corruption caractérisée du pouvoir libanais, de la mauvaise gestion de l’argent public ou de la pure bêtise ? 🤔

PS: OUI aux 5 points établis par le militant écologiste Paul Abi Rached. Cette magnifique prairie-vallée de Marj Bisri doit être classée sur le champs en Parc national protégé. Les solutions alternatives sont non seulement nombreuses, mais elles sont plus économiques, plus écologiques, et surtout plus adaptées.


jeudi 9 avril 2020

D'après un rapport présenté par la journaliste Dima Sadek, le gouverneur de la banque centrale Riad Salamé aurait viré 2 milliards de dollars sur ses comptes à l'étranger. Elle y croit en plus ! (Art.775)


Depuis hier un rapport circule sur les réseaux sociaux concernant le gouverneur de la banque centrale libanaise, Riad Salamé. Le rapport a été rédigé par « Cristal Credit International ». Particulièrement impliqués dans cette campagne « mains propres », on retrouve « Daraj Media », des « partenaires internationaux » du site Daraj et « Dima Sadek ». Cela fait trois mois que tout ce beau monde est sur l’affaire. C’est pour vous dire combien les enquêteurs aimeraient que nous les prenions au sérieux. Nous jurons d'essayer 😊

Les accusations sont graves. L’inamovible banquier est accusé d’avoir transféré avec son frère et une employée, près de 2 milliards $ de leurs comptes au Liban vers leurs comptes à l’étranger. Ekhwet el-charmouta. Vous avez raison, mais minute ! Ce qui m’étonnera toujours, moi qui suis l’actualité depuis longtemps, c’est l’amateurisme de ceux qui fabriquent les fake news et la naïveté de ceux qui les partagent aussitôt.

*

Ce n'est qu'un secret de Polichinelle, Riad Salamé est depuis des lustres la bête noire de l'ex-camp du 8-Mars, le quatuor Nasrallah-Berri-Bassil-Aoun, qui voudrait le remplacer mais ne savent plus comment s'y prendre. Il a magouillé, sans l’ombre d’un doute. Vous pensez bien, depuis le temps qu’il est en poste et que c’est tentant ! Comme Nabih Berri d’ailleurs, soit dit au passage et sans arrière-pensée, hein. De là à inventer des histoires pour le coincer et l’évincer, franchement, on n’en a pas besoin. Cela fait 27 ans qu’il est au pouvoir, 28 ans pour l'estèz, comme gouverneur de la banque centrale au Liban, deux records dignes du Guinness Book et qui ne sont à l'honneur ni du Liban ni des intéressés d'ailleurs. Wlak cet élément seul est suffisant pour l’envoyer pêcher la sardine sur la Corniche le reste de sa vie !

Le gouverneur de la BDL gagne 500 000 $/an nous dit-elle. C'est un chiffre gonflé au max. Mais prenons-le pour argent comptant. C’est colossal, puisque c’est plus de deux fois le salaire de son homologue américain, Jerome Powell, président du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis, la Fed. C’est honteux, quand on sait que le salaire minimum annuel libanais n’est que de 5 000 $. Encore un motif pour l’envoyer paître dans une autre prairie où l’herbe est moins grasse.

Mais analysons le chiffre. Supposons que Riad Salamé a réussi à ne rien dépenser depuis 27 ans et que les 500 000 $ annuels de salaires allaient directement sur son livret d’épargne. Alors question pour un champion, à combien devrait s’élever sa fortune aujourd’hui ? Figurez-vous, le petit malin n’aurait qu’à peine 13,5 millions $ ! Supposons même que le grand magouilleur avait réussi à détourner 1 million $/an depuis 27 ans. Il n’aurait que 40 millions $ aujourd’hui sur son compte bancaire. Tayeb, supposons maintenant qu’il a réussi à filer des salaires fictifs à sa femme et ses enfants. Voyons, tout ce beau monde aura autour de 100 millions $ de nos jours. Allons jusqu’à supposer qu’il a reçu autant d’argent pour blanchir les plus corrompus du monde, le régime syrien en tête. Après avoir magouillé en famille et entre amis toute sa vie à la sueur de son front, sans rien dépenser ni sur un chawarma ni sur un yacht ni sur une villa, Salamé & Co n’aurait amassé que 200 millions $ en tout et pour tout. Non mais, comment peut-on croire une seconde que Riad Salamé peut virer 2 milliards $ de ses comptes au Liban à ses comptes au Lichtenstein, Suisse, Monaco, Panama, Bahamas et j’en passe et des meilleurs ? Je peux me tromper sur certains éléments, mais le chiffre de 2 milliards $ avancé par les journalistes libanais est surement bidon.

*

Dima Sadek est une femme à croquer, mais elle n’est pas une flèche. Une petite recherche fait rapidement ressortir que Cristal Credit International, « la société de conseil, de renseignement et d’enquête » basée en France, est une parfaite inconnue dans les milieux financiers ! Ma7soubkoun, même moi j'ai plus de notoriété. On croit rêver. Toujours est-il, hasard des coïncidences, on apprend qu’au même moment « le ministre des Finances, Ghazi Wazni, a adressé une lettre au gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, au sujet de l’étude de la possibilité de diminuer les salaires et les allocations au sein de la BDL, du comité de contrôle bancaire et de l’Autorité des marchés financiers, et ceci, selon la résolution numéro 7 du Conseil des ministres en date du 4 février 2020 ». Smallah wou yi redd el-3ein, on a un gouvernement déterminé.

Baisser les salaires des hauts fonctionnaires de la BDL est une excellente initiative même par temps d’opulence, encore plus par temps de crise. Mais pourquoi se limiter à la BDL ? Hein, les Libanais n'ont pas vraiment compris ! Rien absolument rien ne justifie les salaires indécents d’une bande de nases de ministres, de députés, de hauts fonctionnaires et de conseillers à la mords-moi-le-noeud, qui ont poussé le Liban en 30 ans au bord du gouffre financier, 90 milliards $ de dettes publiques, pas loin des 200% du PIB, et encore, avant la pandémie de Coronavirus !

A ce propos, à ce brave ministre de l’inamovible Nabih Berri (au pouvoir même avant Riad Salamé !) et à ses collègues du gouvernement Hassann Diab, petite piqure de rappel. Pour désamorcer la révolte du 17 octobre, l’ex-PM Saad Hariri, s’est engagé, comme l’a réclamé votre obligé quelque temps avant, à réduire le salaire des députés et des ministres, au pouvoir et à la retraite, de moitié, sans le moindre avantage en sus. Ce n’est pas cela qui nous sauvera de la faillite, mais c’était symbolique pour moi. La fonction publique exige le dévouement. Enfin, avec 4 500 $/mois, les dévoués seront gracieusement payés tout de même ! Qui n’est pas prêt à ce dévouement et trouve ce salaire bas, doit débarrasser le plancher au vite, il y a beaucoup de Libanais compétents prêts à les remplacer pour beaucoup moins que cela. C'est resté un voeu pieu. De l’eau a coulé sous les ponts, Hassann Diab & Co se sont empressés d’oublier la proposition, une amnésie sélective bien évidement. Il est temps de leur rafraichir la mémoire.

Riad Salamé doit déguerpir et rendre des comptes, sans l’ombre d’un doute -à une nuance près, personnellement- comme tous celles et ceux qui le jugent aujourd’hui, ils sont tous co-responsables de la situation désastreuse du Liban.


Post-scriptum (mise à jour)


Dima Sadek vs Riad Salamé, la suite. « Nous (Dima Sadek et Daraj Media) répétons que (…) Nous ne sommes vraiment pas sûrs de l'exactitude de tout ce qui a été mentionné dans le rapport jusqu'à présent, mais nous le publions quand même afin de le mettre à la portée de l’opinion publique et des personnes concernées. »

Et nous, Bakhos Baalbaki et ses personnalités, répétons que publier des infos sans vérifier leur exactitude et sans vérifier même la plausibilité qu’elles le soient, comme nous l'avons fait il y a quelques jours, tout en oubliant que dans la vidéo à charge on prétend que cela fait trois mois qu'on est sur l'affaire, fait de la journaliste Dima Sadek « une femme à croquer, mais pas une flèche » 🤩

mardi 7 avril 2020

La campagne bancale contre la MEA qui a quadruplé le tarif des billets d'avion pour le rapatriement des Libanais de l'étranger (Art.774)


La stupéfaction, la honte, le scandale. Non mais comment la compagnie nationale libanaise peut-elle se permettre de facturer le retour des expatriés au Liban à 1000, 1500 ou 2000 $ l’aller simple ? Tout simplement parce que la Middle East Airlines n’est justement pas « national » au sens commun. Vous pensez bien, si elle l’était, elle serait comme le reste des institutions libanaises, mal gérée et criblée de dettes. C’est la propriété de la Banque du Liban à hauteur de 99%. Eh oui la #MEA n’appartient pas à vrai dire à l’Etat libanais comme l’a expliqué le président de son conseil d'administration hier, c’est une entreprise commerciale avec un statut spécial. Ce détail a non seulement échappé à certains contestataires de mauvaise foi, mais il explique la campagne contre la MEA. Derrière Mohamad el-Hout, c’est Riad Salamé qui est visé, le gouverneur de la banque centrale.

*

On pourrait se demander à juste titre que faisaient encore les Libanais à l’étranger en pleine pandémie de Coronavirus ? L’aéroport de Beyrouth est resté ouvert jusqu’au 18 mars. On peut aussi s’interroger sur cette subite envie de rentrer au Liban en pleine propagation du Covid-19 ? C’est leur droit, nul ne le conteste. Mais vous connaissez les mauvaises langues comment elles sont ! Certaines les accusent de vouloir passer des vacances en famille et entre amis aux « frais de la princesse », l’Etat libanais, tout en recevant des aides des pays d'adoption, au moins en Occident. D’autres les soupçonnent de vouloir fuir le confinement hard des pays développés, pour un confinement soft d’un pays sous-développé. Il y a des étudiants qui suivent des études supérieures certains dans des universités privées, des touristes, des salariés, des entrepreneurs, des hommes d’affaires, etc. N’allons pas par quatre chemins, qu’importe la raison pour laquelle ils rentrent tous au Liban, pourvu qu’ils paient leurs billets. L’écrasante majorité de tout ce beau monde a les moyens de le faire, il n’y a aucune raison que leur retour soit assumé par qui que ce soit et non par eux-mêmes.

*

La fermeture de l’aéroport de Beyrouth à cause de la pandémie occasionne des pertes pour la MEA de l’ordre de 1,2 million $/j, soit près de 40 millions $/mois. Au passage, vous connaissez mon leitmotiv, la facture doit être envoyée à la Chine, bien entendu ! Les Etats-Unis ont voté un plan d'aide de 58 milliards de dollars en faveur des compagnies aériennes américaines. Chez nous, l’Etat libanais doit à la MEA 120 millions de dollars ! Et pourtant, la MEA ne demande rien à personne, elle veut tout simplement rester en bonne santé financière, comme toutes les entreprises aujourd'hui. Mohamad el-Hout a prévenu, « Nous ne pouvons pas soutenir financièrement le rapatriement des Libanais qui souhaitent rentrer au Liban car nos priorités sont la survie de la compagnie et la pérennité des emplois de ses 5 900 salariés ». La compagnie libanaise veut tout simplement faire payer celles et ceux qui désirent rentrer leurs billets de retour, aux prix coutants svp. La compagnie a prévu des réductions de 50% pour les étudiants en difficulté. Elle prend même en charge la première nuit d’hôtel pour ceux qui sont obligés de rester en confinement. Mais ce n'est pas assez pour certains.

*

Dans la campagne de diffamation abjecte contre la MEA on trouve deux catégories de Libanais. Les gens sincères, moi au début d'ailleurs !, qui ignoraient tous ces faits, victimes de la propagande courante. Nul doute qu’à la lecture de cette note, ils changeront d’avis radicalement. La seconde catégorie est composée de tartuffes qui se présentent en défenseurs du peuple et des expatriés, ils attaquent la MEA sur ses tarifs.

Pour bien démasquer ces imposteurs, il faut rentrer dans les détails de la tarification exceptionnelle appliquée.
- L’aller-retour (AR) d’un Airbus A330 entre Beyrouth et Paris coute à la MEA près de 100 000 $.
- L’avion a une capacité de 200 sièges en classe économique, soit 400 sièges potentiels pour un AR.
- Le billet aller simple étant vendu en temps normal autour de 250 $, un AR génère près de 400 000 $ de chiffre d’affaires (400 sièges x 250 $/billet).
- Dans le cadre du rapatriement des ressortissants libanais en temps de pandémie, l’avion part vide (0 siège occupé) et revient avec la moitié de sa capacité (afin de respecter la distanciation individuelle entre les passagers, soit avec 100 sièges occupés).
- L’AR Beyrouth-Paris dans les conditions imposées par la pandémie, au prix appliqué avant le Coronavirus, ne génèrerait que 25 000 $ (100 sièges x 250 $/siège).
- En temps de pandémie, pour couvrir le prix coutant/coût de revient, sans perdre de l’argent, la MEA doit vendre les "billets-corona" Beyrouth-Paris à 1 000 $ (100 000 $ / 100 sièges ; 4 fois le prix habituel). C’est aussi simple que ça. Et vous avez des hypocrites qui trouvent à redire !

*

Mohamad el-Hout et Riad Salamé ne sont pas irréprochables, loin de là. Salaires, patrimoines, fortunes, népotisme, soupçons d'abus de biens sociaux, et j’en passe et des meilleures, la liste des critiques est longue mais c’est hors sujet. D’ailleurs, qui est irréprochable au Liban, leur jette la première pierre ! Comme par hasard, il ne reste plus personne dans l'arène. La Middle East Airlines est un des meilleurs exemples de réussite au Liban. Dans les années 2000, elle cumulait 750 millions $ de pertes. Depuis, elle a fait 1 300 millions $ de bénéfices en 18 ans. Il a fallu ressusciter la compagnie d’une mort certaine. Que l'on veuille ou pas, l’opération est couronnée de succès grâce à ces deux noms. Il y a eu une période de vaches maigres où les prix des billets étaient exorbitants, pour beaucoup d'entre nous, moi en premier. C’était le prix à payer pour sauver la compagnie. Les prix aujourd’hui sont tout à fait comparables à ceux appliqués par toutes les grandes compagnies.

*

Dans cette campagne de dénigrement, trois noms se sont illustrés :

- Nabih Berri. L’inamovible chef du parlement depuis 1992, à la fortune tout aussi proportionnelle, a menacé de retirer ses ministres du gouvernement de Hassann Diab si le l’Etat ne se met pas en quatre pour ramener les expatriés. Et les "idiots utiles" nous parlent encore de gouvernement de technocrates ! D'ailleurs, pourquoi Nabih & Randa ne font pas comme Bill & Melinda et ne consacreraient pas une partie de leur fabuleuse fortune à des oeuvres philanthropiques ?

- Jamil el-Sayyed. Ce pilier de la terreur sécuritaire durant l’occupation du Liban par la Syrie se prend pour un député respecté et pour la voix du peuple, alors que sa fortune serait de 27 millions $ d'après Mohamad el-Hout. Hélas, comme tout est communautaire au Liban, je précise à contrecoeur que ces deux personnages sont de confession chiite et qu'une partie des expatriés en mal du pays viendraient d’Afrique et seraient aussi de confession chiite ! Bienvenue au Liban.

- Gebrane Bassil. Il se prend pour Don Quichotte de la République libanaise, alors qu'il est à lui seul le symbole de l’incompétence des dirigeants libanais et de la gestion calamiteuse de l’argent public. Lui et son parti (CPL) contrôlent le secteur électrique (une vache à lait inespérée), depuis une douzaine d’années, qui est responsable de la moitié de la dette abyssale du Liban (90 milliards $) et de la grave crise économique que nous vivons actuellement. Aux dernières nouvelles, j’en ai parlé hier, sa mégalomanie grotesque de construire le QG du CPL sur le promontoire de Nahr el-Kalb ne permettra pas le classement de ce « site national » sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité. La directrice du Centre du Patrimoine mondial Mechtild Rössler l’a fait comprendre vendredi dernier.

*

La MEA et le gouvernement libanais se sont mobilisés pour assurer le retour des expatriés libanais qui le souhaitent. Quatre vols sont programmés aujourd’hui en provenance de Paris, Madrid, Kinshasa et Istanbul. L’opération de rapatriement continuera tant que des Libanais manifesteront le désir de rentrer. Elle se fait aux prix coutants pour la compagnie et sans tenir compte des dépenses engagées par le gouvernement. Que les deux soient remerciés, ils n’y sont pas obligés. Et si des réductions doivent être accordées, je préfère que la MEA en fasse profiter les Libanais du Liban à l'avenir, dont le pouvoir d'achat est effondré, et non les Libanais de la diaspora, qui sont beaucoup mieux lotis. Et que toutes ces mauvaises langues aient la décence de la mettre en sourdine. يلي استحو ماتو. Beaucoup d'expatriés d'Europe et d'Afrique ont payé leurs billets aux prix exceptionnels sans rechigner. Alors, halte à l'exploitation politicienne de ces infortunes, afin de camoufler l'incompétence légendaire de certains politiciens libanais.


lundi 6 avril 2020

Singapour, citée comme modèle dans la lutte contre le Coronavirus, passe au confinement et pour un mois (Art.773)


Le petit Etat de 6,2 millions d’habitants est citée en modèle par de nombreux experts. Dès l’apparition des premiers cas, malades et contacts étaient pistés. GPS, bluetooth, application sur smartphone, enquête sur le terrain, paiements par carte bancaire, images de vidéosurveillance, etc. Grâce aux croisements des données, les personnes étaient averties des risques et de la conduite à tenir, avant l’apparition même des symptômes. Mise en quarantaine uniquement pour les personnes infectées et leurs contacts. L’économie de ce pays riche n’en a pas pâtie. Le régime plutôt autoritaire, prévoyait pour les citoyens, d’ordinaire disciplinés, 6 500 € d’amende et six mois d’emprisonnement, en cas d’infraction, le double la seconde fois.

Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’au weekend dernier où le Premier ministre Lee Hsien Loong s’est adressé à la nation pour lui annoncer le confinement général. C’est que depuis quelques temps, les nouvelles contaminations s’enchainent et rappellent aux autorités que l’épidémie est loin d’être maitrisée malgré une stratégie d’apparence sans faute. Alors que Singapour ne compte que 1 375 cas confirmés et 6 morts à présent, les habitants sont invités à rester chez eux à partir de demain et pendant un mois. Les restaurants ne pourront plus vendre que des produits à emporter. Ecoles, entreprises et commerces seront fermés. Comme partout dans le monde, seules les grandes surfaces d’alimentation, les pharmacies, les banques et les transports resteront ouverts.

Parce que Singapour était un exemple à suivre, le confinement de la cité-Etat n’est pas une bonne nouvelle pour le monde. Il reste le « modèle chinois », avec un déconfinement de Wuhan prévu dans quelques jours. A vrai dire, le modèle chinois est bidon puisqu’il est basé sur le mensonge du régime communiste. Aux dernières nouvelles, par référence au nombre d'urnes funéraires récupérés à la Fête des morts ce weekend, on estime que le nombre de personnes décédées à cause du Covid-19 à Wuhan ne se situerait pas autour de 2 500 personnes, mais plutôt entre 40 000 et 60 000, un mensonge qui a induit les pays du monde en erreur et dont nous n'avons pas encore fini d'en payer le prix. Disons qu'il ne nous reste que le « modèle sud-coréen » à suivre de près, nous ne sommes pas sortis de l’auberge et la Chine doit payer la facture de la pandémie de Covid-19, surement pas en tirer profit.


La directrice du Centre du Patrimoine mondial fait savoir que le projet de construction du Courant patriotique libre à Nahr el-Kalb pourrait compromettre l'inscription du site sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco (Art.772)


Le Coronavirus a cet extraordinaire pouvoir de faire oublier les scandales de ce bas monde ! Temporairement, fort heureusement 😋 Alors que le Liban fait 10 452 km2, plus de 10 milliards de mètres carrés, التيار الوطني الحر n’a rien trouvé de mieux que de construire son QG de 14 000 m2 sur le promontoire historique de Nahr el-Kalb, un site préservé depuis quatre millénaires 🤔

Le 18 et le 24 février, j’ai publié deux réquisitoires accablants contre ce projet mégalomaniaque qui reflète la triple incapacité du Courant patriotique libre de respecter l’ensemble des lois en vigueur dans notre pays, de se montrer digne de préserver l’un des monuments historiques les plus précieux du patrimoine libanais (qui se trouve par hasard au milieu d’une région chrétienne) et de valoriser un site historique national au lieu de le dévaloriser. Nous étions légion pour dénoncer la bataille don quichottienne de Gebrane Bassil pour s’accaparer un site qui représente 3 500 ans de l’histoire du Liban et s’approprier un promontoire archéologique pour des raisons nombrilistes, immatures et politiciennes, être vu du Nord au Sud et d’Est en Ouest.

Le CPL dit fièrement qu’il a obtenu toutes les autorisations nécessaires, alors que depuis 2003, la Direction générale des antiquités au Liban a classé la zone en terrain non constructible. Le CPL prétend prévoir un retrait de 20 mètres supplémentaires entre son QG et le site historique, une distance grotesque eu égard aux normes nationales et internationales, selon lesquelles le périmètre de protection des monuments historiques doit être au minimum de 500 mètres.

Pire encore, depuis 2005, ce site archéologique exceptionnel du Mont-Liban est inscrit sur le « Registre de la Mémoire du Monde ». Depuis le 11 juillet 2019, le Liban demande à l'Unesco d'aller plus loin pour classer le site de Nahr el-Kalb sur la « Liste du patrimoine mondial » de l’humanité, au même titre que Baalbek, Byblos, Anjar, Tyr, ainsi que la vallée de la Qadisha et la forêt de Cèdres à Arz.

Dans mon premier réquisitoire je me demandais « si la construction du nouveau siège du CPL ne menace pas sérieusement l’inscription du site de Nahr el-Kalb sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité ». Dans mon second réquisitoire nous étions nombreux à « (soussigner et déclarer) le Président de la République Michel Aoun (ex-chef du CPL), et le Premier ministre Hassann Diab, coupables de négligence alors que le projet du CPL menace les chances du Liban d’obtenir le classement du promontoire de Nahr el-Kalb sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité de l'UNESCO ». Hélas, j'ai le regret de vous annoncer que c’est chose faite.

Dans cette « Lettre ouverte de l'UNESCO en réponse au projet de construction du site archéologique de Nahr El-Kalb au Liban », datant du vendredi 3 avril 2020, Mechtild Rössler, fait savoir que « le Centre du patrimoine mondial a exprimé ses préoccupations aux autorités compétentes ». Elle rappelle aussi qu'en signant la Convention du patrimoine mondial, le Liban s’est engagé à « veiller à ce que des mesures efficaces et actives soient prises (…) afin d’assurer l'identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures du patrimoine culturel et naturel situé sur son territoire ».

Comme ce n’est pas le cas pour Nahr el-Kalb en particulier, la directrice du Centre du Patrimoine mondial fait savoir gentiment que « le projet de construction du site archéologique de Nahr El-Kalb pourrait avoir un impact majeur sur le site, et peut-être, compromettre toute future proposition d'inscription au patrimoine mondial ». En d’autres termes, moins diplomatiques, les Libanais doivent savoir que l’inscription du promontoire de Nahr el-Kalb comme patrimoine de l’humanité n’aura probablement pas lieu, par la faute du CPL et de Gebrane Bassil. Et pendant ce temps, Hassann Diab & Co sont toujours aux abonnés absents. Le narcissique-en-chef se targue même d'avoir réalisé 57% de son programme 🤫


dimanche 5 avril 2020

Pour freiner la pandémie de Covid-19 et sortir du confinement, l’humanité est invitée à un « grand bal masqué » qui durera peut-être toute l’année 2020 ! Une seule consigne, à vos masques, prêts, sortez (Art.771)


😷 Médical, alternatif, artisanal, artistique, jetable, recyclable, durable, peu importe, il est aujourd'hui nécessaire d'arrêter de tergiverser sur la question et de rendre obligatoire le port du masque en public comme le recommande l'Académie nationale de médecine en France, sous peine de sévères sanctions pour mieux protéger les populations contre le Covid-19 et envisager sortir du confinement 🤫

• Primo, parce que les personnes infectées contaminent en moyenne jusqu’à 3 personnes, par les gouttelettes émises lorsqu’elles éternuent, toussent ou postillonnent, directement (si on ne respecte pas la distanciation individuelle) ou indirectement (en touchant des surfaces contaminées).

• Secundo, parce que la période d’incubation (infection-apparition des symptômes) est de 5 jours en moyenne, 14 jours dans la majorité des cas. Les personnes symptomatiques sont contagieuses avant l’apparition des symptômes, pendant la manifestation de la maladie et après la guérison. Les personnes asymptomatiques sont contagieuses pendant un temps indéterminé.

• Tertio, parce que le confinement ne met pas un terme à la pandémie, il la ralentit simplement, permettant au système de santé de ne pas être débordé et de traiter efficacement tous les malades, Covid-19 compris. Seule l’immunisation par le virus (perspective inenvisageable) ou un vaccin (perspective lointaine) de 60-70% de la population mondiale mettra un terme à la pandémie née Chine à l’automne dernier.

► Pour un grand nombre d’entre nous, cela fait 14-21 jours que nous sommes confinés. Toute personne qui n’est pas malade à ce jour peut conclure qu’elle n’a probablement pas été infectée par le Covid-19 lorsqu’elle menait une vie normale il y a 2-3 semaines où le risque était maximal. Elle pourrait l’avoir contracté tout en restant asymptomatique (seule un test d’immunité peut le déterminer). Ainsi, depuis le confinement, le risque d’être infecté est considérablement réduit. Il se limite aux sorties autorisées, pour travailler, faire de l’exercice et faire ses courses. Il augmente considérablement pour ceux qui ne respectent pas le confinement strict. Pour réduire ce risque, le port d’un masque est incontournable.

► Personne n’est dupe, si les autorités sanitaires de la majorité des pays le déconseillaient jusqu’à présent, en invoquant des raisons grotesques (c’est un geste technique, fausse assurance pour les gens, absence d’efficacité démontrée, etc.), c’est pour éviter la ruée des gens vers les masques, alors que le personnel soignant n’en a toujours pas suffisamment ! Tous les types de masques ont leur place dans la lutte contre la pandémie en cours :
• Le masque FFP2/N95 est réservé au personnel médical, dont le risque est maximal, continu, répété et prolongé.
• Le masque chirurgical est destiné aux malades et aux personnes qui les côtoient au quotidien.
• Les masques en tissu, fait maison et apparentés sont recommandés pour les risques courants.

► Il est donc clair que pour se protéger, nous devons :

• D’une part, continuer à appliquer les gestes barrières. Restez chez soi et ne sortir que pour le strict nécessaire en attendant la levée du confinement ; pas de visites familiales et amicales ; laver les mains souvent ; tousser et éternuer dans le coude ou un mouchoir jetable (et se laver les mains ensuite) ; ne pas toucher le visage (bouche, nez et yeux) ; éviter de serrer la main (ou laver les mains après) ; gardez une distance de 1,5 m avec tout interlocuteur qui ne fait pas partie de la cellule de confinement ; etc.

• D’autre part, porter un masque pour toute sortie de la cellule de confinement : transport en commun, lieu de travail, supermarchés, pharmacie, etc.

► Des masques, on peut en acheter, on peut en fabriquer. Pour qu’un masque alternatif, artisanal ou fait maison soit efficace, il faut veiller sur plusieurs paramètres:

• Choisir un tissu à maille serrée de préférence.
• Avoir plusieurs couches de tissus.
• Le foulard fait l'affaire, à condition de s’assurer d’avoir plusieurs couches superposées. Idem, on peut utiliser un bandana plié en diagonale, en intercalant un tissu épais/mouchoirs au milieu et en le serrant derrière la tête. Perso, j’ai recyclé mes masques de nuit/sommeil (qu’on met sur les yeux pour filtrer la lumière et éviter d’être réveillé au petit matin, distribués sur certains vols, ils sont parfois à trois couches, j’en ai une tonne !). Il suffit de les retourner pour que le renfort du nez soit vers le haut. On peut en fabriquer avec des serviettes en papier, pliées en accordéon, en installant des élastiques sur les côtés avec une agrafeuse (vidéo dans les commentaires).
• Pour vérifier le filtrage, donc le degré de sécurité, tentez d’éteindre une bougie d’anniversaire ou la flamme d’un briquet. Plus c’est difficile, voire impossible, plus c’est efficace.
• Une fois mis sur le visage, il faut éviter de le manipuler. Et si c’est le cas, il faut s’interdire de toucher au visage (bouche, nez, yeux).
• Il faut laver les mains avant de mettre un masque et après l’avoir enlevé.
• Il faut changer un masque en tissu toutes les 3 heures et le laver après chaque utilisation, à la main, à l’eau tiède et au savon (laisser tremper quelques minutes, puis frotter) ou avec le linge au cours d’un cycle en machine.
• Pour accroitre la protection assurée par les masques, porter des surlunettes ou des lunettes, de vue ou de soleil, ou à défaut, de natation ou de ski, ou même de bricolage, afin de réduire la contamination via les yeux.

► Parlons peu, mais parlons bien. Le port du masque est aujourd'hui incontournable pour lutter contre le Covid-19 et plus tard, sortir progressivement du confinement. Les masques de plongée sont évidemment parfaitement adaptés aux sorties aérobies d’homo sapiens sur la terre ferme par temps de pandémie. Les masques de carnaval de Venise sans ornements, en hommage à l’Italie!, et le masque de Guy Fawkes, de V pour Vendetta et d’Anonymous, pour les protestataires dans l'âme, peuvent être utiles également. Pour renforcer leur sécurité, il suffit de filtrer l’air qui passent par les trous du nez et de les laver après usage. Une chemise bureautique rigide, 20x20cm, transparente et accrochée par deux paires d'élastiques haute et basse derrière les oreilles, peut dépanner (économique, lavable et durable).

Masque FFP2, masque chirurgical, alternatif, artisanal, fait maison ou home made, nous devons comprendre, « qu’importe le masque, pourvu qu’on ait une protection », une barrière, entre les personnes contaminées et les personnes non contaminées. Le port obligatoire du masque est un des piliers fondamentaux de la nouvelle phase de lutte contre le Covid-19 et la sortie du confinement. Il faut au plus vite sanctionner sévèrement toute personne non masquée en public. L’humanité est invitée à un « grand bal masqué » qui durera peut-être toute l’année 2020. Une seule consigne, à vos masques, prêts, sortez 😊


samedi 4 avril 2020

La municipalité de Beyrouth continue cette stupide initiative de désinfection des rues pour faire croire aux naïfs au Liban qu’elle lutte contre la propagation du Covid-19 (Art.770)


Et pendant ce temps, la municipalité de Beyrouth continue cette stupide initiative de désinfection des rues pour faire croire aux pauvres naïfs du pays du Cèdre qu’elle lutte contre la propagation du Covid-19. Cette mesure inutile a été utilisée par divers pouvoirs aux quatre coins du monde, le régime communiste de Chine en tête, pour mieux masquer leur incompétence.

Le virus n'est ni dans les airs ni sur les arbres ni sur la chaussée ni sur les capots ni sur les lampadaires. Il est dans les gouttelettes émises par les personnes infectées, symptomatiques et asymptomatiques. La désinfection des rues est un gaspillage de l'argent public et privé, qui ne sert absolument à rien. C’est une mesure spectaculaire, non scientifique, d'aucune utilité et d’une stupidité sans nom. Pire encore, c’est toxique et néfaste pour l'environnement, l’écosystème, les nappes phréatiques, la mer, les insectes, les poissons, les chats, les chiens et les poumons des êtres humains.

1. Ce qui est demandé aux illusionnistes de la municipalité de Beyrouth c’est l’information continue des gens sur les mesures qui ont prouvé leur efficacité : confinement, distanciation individuelle & sociale, tousser/éternuer dans le coude ou mouchoir jetable, pas de visite familiale ou amicale, pas de prière collective, sorties pour le strict nécessaire, lavage des mains, pas de main au visage, isolement individuel si cas suspecté, recommandations pour faire les courses, etc.
2. Ce qui est demandé aux illusionnistes de la municipalité de Beyrouth c’est de veiller au respect du confinement jusqu’à l’élaboration d’une stratégie efficace et sûre de sortie du confinement.
3. Ce qui est demandé aux illusionnistes de la municipalité de Beyrouth c’est d’assurer les besoins des personnes âgées isolées pour qu'elles ne s'exposent pas inutilement.
4. Ce qui est demandé aux illusionnistes de la municipalité de Beyrouth c’est de financer les tests des personnes présentant les symptômes de la maladie et celles et ceux qui ont été en contact avec elles, dans des laboratoires ambulants pour éviter les déplacements inutiles.
5. Ce qui est demandé aux illusionnistes de la municipalité de Beyrouth c’est d’isoler les cas suspects ou les personnes ayant été en contact avec des personnes infectées, dans les hôtels désertés de la capitale ou aménager des lieux publics/privés dédiés à l’isolement des individus (pour ne pas les renvoyer chez eux contaminer le reste de leurs familles/amis).
6. Ce qui est demandé aux illusionnistes de la municipalité de Beyrouth c’est de distribuer des masques médicaux et artisanaux, et de rendre le port du masque obligatoire dans la rue et les commerces, pour une frange de la population indisciplinée qui ne respecte rien, ces dangers ambulants.

La municipalité de Beyrouth doit savoir que les Libanais s’en foutent royalement de son slogan bidon, « Covid-19 : Avec amour et le sens des responsabilités, votre santé d’abord ». Le fait que sur vos citernes de propagande est marqué « Donated by JCC, Al-Jihad for Commerce & Contracting » ne fait qu’augmenter nos soupçons, que cette opération privée « poudre aux yeux » ne soit un moyen de corrompre les pouvoirs publics et les mettre dans la poche comme on dit, et que l’association Jihad al-Arab (JCC) et Jamal Itani (Conseil municipal de Beyrouth) ne cache en réalité des contrats juteux passés ou en préparation entre les membres de la municipalité de Beyrouth qui n’ont rien fait d’extraordinaire depuis quatre ans et cette société privée qui s’engraisse depuis la fin de la guerre sur le dos des contribuables et dont la gestion des déchets et du recyclage au Liban a été défaillante.

PS1 : Ma photo préférée est la première, celle des geysers de désinfectants qui jaillissent dans l'air. Elle concentre toute la bêtise de cette opération.

PS2 : Et pourquoi cette mascarade n'est filmée qu'à Achrafieh, et pour la 2e fois svp. C'est à croire que certains députés frileux à mi-mandat y sont pour quelque chose !

PS3 : Et puisqu'on y est, que la municipalité de Beyrouth arrête de mutiler les arbres des trottoirs. Laissez-les vivre en toute liberté. Taillez-les lorsque c’est nécessaire et n’y touchez plus. Dans une ville étouffante une grande partie de l’année comme Beyrouth, aux interminables chantiers depuis 1990, où il ne pleut pas une goutte la moitié de l’année, poussiéreuse à gogo et qui ne dispose que de 0,4 million m2 d’espaces verts en tout (contre 24 millions à Paris et 64 millions à Berlin !), les millions de Beyrouthins résidents et de passage, ont besoin des précieuses ombres des grands arbres et non de ces stupides petites boules décoratives taillées à la française !


L'eau de Javel est caustique pour la peau et la vie de couple ! (Art.769)


Anecdote puisque nous sommes entre nous en confinement. Non seulement l’eau de Javel sent mauvais et n'a pas sa place dans la désinfection des aliments, selon l'Agence nationale de la sécurité sanitaire en France, elle est caustique pour la peau et les muqueuses, et même pour la vie de couple. Je connais le cas d'une femme qui s’est vengée de son homme, plusieurs semaines après une rupture qui se voulait temporaire, pour prendre du recul, en s’introduisant chez lui la nuit d’un jour sans lune, pendant qu’il dormait paisiblement, grâce à la clé qu’elle avait précieusement gardée, pour arroser tous ses vêtements avec cette eau maudite ! De toute sa garde-robe, il ne lui restait que le slip qu’il portait. Pas facile pour partir de zéro. S'il pensait renouer le contact, l'opération Javel a anéanti tout espoir de réconciliation.

La vengeance est un plat qui se mange froid. Et pourtant, c’était une blonde. Une fausse blonde oui ! Non mais, je blague bien évidement. Sérieux, il l'avait déniché sur un site de rencontres, méfiez-vous. Depuis, il est immunisé et c'est une immunité à vie. Le pauvre, il est même obligé en faisant la cour, en pleine envolée lyrique, au bord du lit, avant de conclure et de sceller son destin à tout jamais : Euh, tu utilises quoi comme désinfectant à la maison ? T’es pas adepte de l’eau de Javel par hasard ? 😊


Les recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation concernant les courses (Art.768)


Voici les dernières recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) en France :

► Pour l’alimentation et les courses
• Se laver les mains en rentrant.
• Tous les aliments. La contamination par voie digestive (mastication d’un aliment contaminé) n’est pas prouvée. Par précaution, quand on est malade, il faut éviter de manipuler les aliments destinés à la consommation par d’autres et ne pas cuisiner pour les autres.
• Fruits et légumes crus. Laisser tremper quelques minutes dans l’eau claire, frotter et rincer. Nul besoin de désinfectant et de détergent (toxiques), ni de l’eau de Javel (une aberration) ni vinaigre blanc (pas nécessaire). Par contre, l’ANSES conseille d’essuyer les fruits et légumes avec un essuie-tout, pour éliminer d’éventuels particules virales. A mon avis, des torchons propres (lavés à 60°), feront l’affaire et c’est plus écologique (changer de torchons quand c’est trop humide).
• Fruits et légumes cuits. Idem, lavage et rinçage, avec une nuance, la cuisson 4 minutes à 60° est suffisante pour tuer une éventuelle contamination virale.
• Emballages. Pas nécessaire d’utiliser de l’eau de Javel. Laisser reposer les courses dans un coin (sauf produit frais), le virus ne peut survivre plus de 3h à l’air libre. Jeter les emballages externes quand c’est possible. Par précaution, nettoyage des produits avec un essuie-tout humide (ou torchon propre humidifié). Laver les mains, avant et après la manipulation des emballages.
• Vinaigre blanc. Efficace contre les bactéries, inefficaces pour les virus résistants.
• Pain. A la sortie du four, aucun risque, le virus est tué. La manipulation par la suite est censée se faire dans des conditions hygiéniques strictes (lavage des mains, utilisation d’ustensiles pour servir, etc.), tout dépend du boulanger. Risque négligeable. Dans l'idéal, le pain fait maison est à la portée de tous.

► Chez soi et à l’extérieur
• Les poignées de porte, clés, téléphone, tablette, clavier, souris, lunettes, peuvent être désinfectés efficacement avec de l’alcool à 70° (ou à l'eau savonneuse, en laissant agir 20 secondes).
• Tenir tous les produits désinfectants et ménagers hors de portée des enfants. Des centaines de cas d’exposition ont été signalés en mars, dont certains avec des symptômes.
• Respecter les indications des produits (ce qui convient aux objets ne convient pas à la peau!).
• Les huiles essentielles ne constituent pas un moyen de lutte contre le coronavirus. Respectez les indications.
• Le virus peut rester plus ou moins actif selon la surface. Le risque de contamination existe. Par précaution, il faut éviter de se toucher le visage, se laver les mains en rentrant et suivre les recommandations concernant les courses.
• L’eau de Javel est déconseillée. C’est un produit oxydant et caustique pour la peau, les muqueuses et les matériaux.


jeudi 2 avril 2020

La bataille des masques a bien lieu (Art.767)


La bataille des masques a bien lieu. Ce n’est qu’un chapitre de la guerre contre le Coronavirus. Toute la question maintenant est de savoir qui l’emportera. Voici les principaux protagonistes.

• Pour Covid-19 et consorts, virus, bactéries, parasites et microbes en tous genres, toute cette histoire de masques relève de la propagande et des fake news.

• Pour tous les pays du monde, Chine comprise et Etats-Unis en tête, c’est l’objet de toutes les convoitises, par temps de pandémie, et de tous les marchandages, comme pour n’importe quel produit de consommation. La bataille se déroule même au pied des avions à ce qu'il parait, sur les aéroports de Shanghai ou de Pékin, et avec du cash en billets verts. Le plus offrant a ce pouvoir extraordinaire de changer le plan de vol des plus gros avions-cargos.

• Pour tous les pays occidentaux, la France en tête, l’objectif est de mettre fin au plus vite à une ahurissante dépendance de la Chine pour un élément incontournable de l'ère des pandémies. Le président de la République française Emmanuel Macron a fixé le cap, reconstruire une « souveraineté nationale et européenne » et parvenir à une « indépendance pleine et entière d'ici la fin de l'année ».

• Pour les autorités de santé, notamment occidentales, les masques ne sont pas indiqués sauf dans le cadre des recommandations de l’OMS. Personne n'est dupe, la disponibilité actuelle n’est même pas suffisante pour assurer les besoins du seul personnel médical, même en Chine.

• Pour l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, le port d’un masque médical est uniquement recommandé dans les cas suivants : lorsqu’on est infecté par le Covid-19 (ou lorsque on a les symptômes, à savoir, fièvre, toux sèche, fatigue, etc.), lorsqu’on on vit avec une personne infectée (ou qui a les symptômes) et pour le personnel médical.

• Pour les médecins sur le terrain et les populations, le masque même artisanal est mieux que rien. Si la France a commandé plus d’un milliard de masques à la Chine, alors qu’elle s’est fixée l’objectif d’être autosuffisante d’ici la fin de l’année, c’est que le masque est un des piliers de la stratégie pour sortir prochainement du confinement et à l’avenir pour freiner toute nouvelle pandémie. Et si les Etats-Unis envisagent de recommander au grand public le port de masques en tissu ou artisanaux, c’est afin de réserver les masques de qualité médicale aux soignants. Alors, à chacun un masque fait maison faute de mieux !

• Pour les fabricants de masques à usage unique (jetables), notamment chinois, il faut porter un masque, pour sortir ou rester chez soi, se coucher ou se doucher. A l’échelle de la moitié de l’humanité confinée et à raison d’un masque par jour, pendant des mois, voire pour toujours si ça rentre dans les mœurs des Latins, des Méditerranéens et des Vieux-Continentaux, ça leur fera une production mondiale de 1 300 milliards par an, doublée à raison de deux masques par jour et ainsi de suite. Des milliers de millions de milliards de masques, le Covid-19 est une aubaine inespérée pour cette industrie.

• Pour les fabricants de masques en tissu, lavables et réutilisables, même topo, à une différence près, en période de confinement, tout le monde peut s'improviser couturier et couturière ! L’intérêt des masques en tissu c’est qu’il suffit d’en avoir quelques-uns pour se protéger. On peut en changer plusieurs fois par jour, sans se soucier des dépenses et les laver au savon après chaque sortie. Ils sont réutilisables, donc écologiques. Ils protègent efficacement pour les risques courants et leur usage est moins onéreux. Ce n’est pas forcément le cas des masques jetables. Par souci d’économies, et parce qu’il n’y en a pas assez pour les 7 milliards d’humains sur Terre -et moi et moi et moi- certains seraient amenés à les réutiliser, donc à s’exposer davantage à une contamination (le coronavirus peut encore être détecté au 7e jour sur la face externe d’un masque chirurgical !). Le durable vs le jetable, la bataille fera rage à l'avenir.

• Alors à vos masques, prêts, sortez 😷 En cas d'absolue nécessité pour l'instant, hein, jusqu'à nouvel ordre et la fin du confinement 😊


© 2011-2020 Bakhos Baalbaki