jeudi 22 mai 2014

La loi de libéralisation des loyers anciens au Liban serait non seulement inconstitutionnelle, mais en plus, illégale


Wlak, des gens incapables de respecter ne serait-ce que la procédure de publication d'une loi au Journal officiel, un truc de routine quoi que l'on fait depuis 70 ans!, comment voulez-vous qu'ils soient en mesure d'élire un Président de la République dans un pays compliqué comme le Liban, d'élaborer une loi électorale moderne, d'organiser des élections législatives à temps, de voter un budget, de ramener l'électricité 24h/24, d'assurer l'eau au robinet à tous les étages dans une grande ville comme Beyrouth, de trouver 300 000$ pour la maintenance de trois hélicoptères afin de faire face aux feux de forêts qui menacent le patrimoine écologique du pays du Cèdre, etc, etc, etc.

Comme je l'ai déjà dit il y a quelques jours, la loi de libéralisation des loyers anciens a été votée à la hâte et à la dérobée. Ils ont agi comme des voleurs! Et alors que le Président de la République, Michel Sleiman, vient de saisir le Conseil constitutionnel à son sujet, et que dix députés s'apprêtent à le rejoindre pour invalider ce texte bâclé, on apprend que cette loi serait "illégale" puisqu'elle a été publiée avant l'expiration du délai d'un mois dont disposait le Président pour la promulguer. Avec 24h d'avance, walao mesta3ejline el chabeb!

Donc, dans un pays normal et digne de ce nom, cette loi devrait être publiée de nouveau, pour que de nouveau le Président de la République et les députés qui le souhaitent, puissent saisir le Conseil constitutionnel. C'est très sympa tout ça, sauf que samedi à minuit, nous n'aurons plus de Président, et c'est le Conseil des ministres qui héritera des pouvoirs et des prérogatives présidentiels, c'est-à-dire ceux qui sont à l'origine de cette loi. On dirait qu'ils ont fait exprès ! C'est vraiment une tragicomédie ce pays. Affaire à suivre.

مرة اخرى يثبت المسؤولون في الدولة اللبنانية العلية انهم ليسوا أهلاً لوضع القوانين من نواح عدة، سواء بوجوب اعتماد اللغة عند صوغ نصوصها، أو بوجوب عدم التضارب بين موادها، وخصوصاً، بوجوب احترام الاصول الشكلية المفروضة لسنها واصدارها، وآخر انجازاتهم في هذا السياق، نشر قانون الايجارات الجديد في الجريدة الرسمية قبل انقضاء مدة الشهر المعطاة لرئيس الجمهورية لإصدار القوانين ... وبالتالي، كان يقتضي نشر قانون الايجارات الجديد في الجريدة الرسمية، بعد 2014/5/8، وليس في 2014/5/8

Réf.

mercredi 21 mai 2014

Sit-in à Beyrouth, contre la loi de libéralisation des locations anciennes au Liban


17h / Place Riyad el-Solh à Beyrouth
Sit-in contre la loi de libéralisation des locations anciennes au Liban

Dernier appel aux députés qui voudraient éviter la colère du jugement dernier des électeurs-locataires aux prochaines législatives. J’ai une pensée émue pour les 19 parlementaires de Beyrouth ! Ils devraient lire attentivement le rapport que j'ai envoyé au Président de la République, et s'arrêter longuement sur le tableau où je compare la loi libanaise de libéralisation sauvage des locations anciennes de 2014 à la loi protectrice française de 1948, toujours en vigueur s'il vous plaît ! J'ose espérer que quelques députés libanais pris de remords, et capables de reconnaitre leur grosse erreur, rejoindraient le président de la République, Michel Sleiman et Bakhos Baalbaki, et saisiraient le Conseil constitutionnel, pour prouver que leurs regrets ne sont pas que des palabres au pays des palabres, 2art 7aké fi bilad 2art el7aké. 

jeudi 15 mai 2014

Publication de la loi de libéralisation des loyers anciens au Liban quelques heures après le refus du Président de la République de la promulguer


Décidément, le Parlement, le gouvernement et les promoteurs, ainsi que les vautours, les huissiers et les bulldozers -l'ordre des mots et le parallélisme synthétique ne doivent rien au hasard, sont pressés pour expulser la classe moyenne et les natifs de Beyrouth de leurs appartements !

La loi de libéralisation sauvage des loyers anciens au Liban a non seulement été votée à l'unanimité, à la dérobée et à la hâte, en un bloc svp et non discutée article par article comme l'exige une démocratie digne même d'une république bananière, mais en plus, elle a été publiée dans le Journal officiel quelques heures après le refus du Président de la République, Michel Sleiman, de la signer, une décision qui constitue pourtant une première dans l'histoire de la République libanaise. Walao mesta3ejline el chabibé, ils font comme si de rien n'était.

3a kel 7al, limann yahoumouhou al2amr, tout député qui rêve de se faire réélire aux prochaines législatives, indépendamment de ses compétences et de l'avancement de sa tonsure, el 2ar3a bel mchabra7, et qui espère échapper à la colère des 800 000 électeurs-locataires, doit se dépêcher pour bouger son cul ce matin et se rendre à la Maison de l'Avocat à Beyrouth avant 13h pour signer une pétition qui réclame la saisine du Conseil constitutionnel sur cette loi inique avant le 23 mai.

Be kel a7wel, et en toute logique, Michel Sleiman devrait saisir dans les prochains jours le Conseil constitutionnel de son côté. Non mais, quoi encore! Ne sait-on pas que la volaille ne vole pas plus haut que le poulailler ! Wallah parole de BB.


Mise à jour (22 mai 2014)
La loi de libéralisation des loyers anciens au Liban serait non seulement inconstitutionnelle, mais en plus, illégale

dimanche 11 mai 2014

Evolution des loyers anciens à Beyrouth : Muriel Rozelier (Le Commerce du Levant & L'Orient-Le Jour) vs. Bakhos Baalbaki


Une version politiquement correcte de mon article n°226, épurée et concise, a été envoyée au Commerce du Levant et à L’Orient-Le Jour, pour les avertir de la publication par Muriel Rozelier, la journaliste du mensuel économique francophone, dans le quotidien d’information francophone, de chiffres erronés concernant l’évolution des loyers anciens au Liban, afin qu’ils en informent leurs lecteurs et qu’ils en tiennent compte à l’avenir.

« Décryptage de la loi de libéralisation des loyers anciens, les chiffres erronés de Muriel Rozelier.
 
J’aurai zappé l’erreur si la désinformation concernant la libéralisation des locations anciennes n’étaient pas à son comble dans notre pays. Le Commerce du Levant est le seul magazine économique francophone du Moyen-Orient, et L’Orient-Le Jour est le premier quotidien francophone du pays du Cèdre. L’un comme l’autre ne peut donc pas se permettre de mal informer ses lecteurs. Or, c’est ce qui s’est passé récemment. Dans le numéro du 2 mai 2014 du Commerce du Levant, on trouve un dossier sur les « Loyers » où on nous annonce « tous les détails de la loi » de libéralisation des loyers anciens. Dans L’Orient-Le Jour du 8 mai 2014, un article signé par Muriel Rozelier, rédactrice au Commerce du Levant, propose un « Décryptage de la loi de libéralisation des loyers anciens », où l’on y retrouve un tableau qui prétend donner un exemple concret sur l’évolution du loyer d’un bien immobilier d’une valeur de 500 000 $. Hélas, les chiffres de ce tableau sont tout simplement erronés.

Il semble que Muriel Rozelier ait mal lu la loi de libéralisation des loyers anciens. Elle confond en réalité deux choses. C’est l’augmentation du loyer qui est la même pendant les quatre premières années (15 % de la différence entre la « valeur locative » du bien immobilier et le « loyer ancien »), puis pendant les deux années suivantes (20 % de la différence entre la valeur locative du bien immobilier et le loyer ancien), mais pas les loyers en soi (qui évolueront « progressivement » comme le prévoit la nouvelle loi). Ça change tout, comme vous le verrez dans le tableau corrigé. Non, le nouveau loyer ne sera pas le même pendant la 1re, la 2e, la 3e et la 4e année. Non, le nouveau loyer ne sera pas le même pendant la 5e et la 6e année. C’est uniquement les montants des deux augmentations qui le seront. Nuance et de taille et comment ! Selon les chiffres de la journaliste française, le locataire de l’exemple paierait 103 000 dollars au cours de son nouveau bail, alors qu’en réalité il payera 160 200 dollars en neuf ans, soit une différence de 57 200 dollars, ce qui représente 127 mois de salaire minimum au Liban, rien que pour la différence.

Vous trouverez ci-dessous, un tableau qui reprend les chiffres erronés de Muriel Rozelier et les chiffres corrigés selon les modalités fixées par la nouvelle loi sur les loyers anciens. Je vous prie de bien vouloir en tenir compte à l’avenir et d’en informer vos lecteurs.
»


Post-scriptum (30 mai 2014)
Je n'ai reçu aucune réponse des intéressés à ce jour !

Réf. 

lundi 5 mai 2014

La loi libanaise sur la protection des femmes de la violence domestique serait inconstitutionnelle


Encore une gifle bien méritée pour les parlementaires libanais ! Comme si le ridicule qui règne en ce moment au Liban après la transformation de l'élection présidentielle en une commedia dell'arte ne suffisait pas.

Pour Marie-Rose Zalzal, une militante qui défend les droits de l'homme, les droits de la femme et les libertés individuelles, la loi libanaise qui concerne la protection des femmes de la violence domestique serait tout simplement « inconstitutionnelle ».  

Dans une longue interview accordée à L'Orient-Le Jour, l'avocate libanaise explique que « Le système politique libanais est confessionnel, mais le système légal ne l'est pas. Le Liban est le seul pays arabe dont la Constitution ne détermine pas la religion. Les lois en vigueur sont civiles, s'appliquant à tous les Libanais sans tenir compte de leurs croyances religieuses... Le législateur a porté atteinte à la neutralité de l'État (en votant la loi sur la protection de la femme). Il a imposé aux tribunaux civil et pénal l'application de centaines de textes de statut personnel (qui dépend de sa communauté religieuse). Il a mis cette neutralité en danger, sans pour autant protéger les femmes et les autres membres de la famille de la violence domestique. » Son verdict est sans appel: « Le chef de l'État devrait renvoyer la loi à la Chambre pour que les modifications nécessaires soient introduites. »

Alors, récapitulons. Le président de la République libanaise, Michel Sleiman, a donc aujourd’hui sur son bureau deux lois à retourner au plus vite au Parlement libanais: celle relative à la protection des femmes de la violence domestique et celle sur la libéralisation sauvage des loyers anciens, deux lois votées à la hâte et sans débats par les députés libanais lors du sprint législatif honteux du 1er, 2 et 3 avril.

Par ailleurs, il convient de saluer Beirut Marathon Association de May el-Khalil pour l'organisation de la manifestation sportive « Rkedi la eddam » qui a eu lieu hier sur le front de mer à Beyrouth et qui a rassemblée 10 000 femmes libanaises et étrangères. Impressionnant ! Cette course de 10 km avait comme objectif de sensibiliser les femmes pour « aller de l’avant » afin de réclamer et obtenir leurs droits au Liban.

Je profite de l’occasion pour rappeler à celles et ceux qui militent pour les droits des femmes (je préfère le pluriel au singulier !), qu’au Liban la « Commission de la femme et de l’enfant » est présidée par Gilberte Zouein (courant aouniste), eh oui ! Et ce n’est pas tout. Cette commission parlementaire a comme rapporteuse Nayla Tuéni (élue sur l’engagement de rejoindre le bloc du parti des Forces libanaises, une promesse qu’elle n’a pas tenue), deux députées qui ont fait un vœu de silence, depuis bientôt 5 ans, à faire rougir les bonnes sœurs de l’Ordre des Carmélites, sachant que le Parlement libanais ne compte que quatre femmes en tout et pour tout, soit 3 % des 128 députés, le même pourcentage que la République islamique d’Iran, un chiffre ridicule comparé à celui de l’Arabie saoudite qui se situe à 20 %. Eh na3am. Tenez, avant que je n'oublie, tout député ou candidat à la députation, homme ou femme, doit se sentir sur un siège éjectable et sans aucune assurance pour (sa)son (ré)élection. Sinon, ce n'est pas la peine d'espérer le moindre changement spectaculaire dans ce pays. A bon entendeur, salut !


dimanche 4 mai 2014

Advertising in Paris vs. Life in Beirut : Lacoste contre Beyrouth



Advertising in Paris vs. Life in Beirut !
- A gauche, une affiche publicitaire de la marque Lacoste. Photo prise à Paris en mai 2014.
- A droite, en haut, photo personnelle prise lors d'une manifestation le 13 mars 2011, place des Martyrs à Beyrouth.
- A droite, en bas, photo du crocodile retrouvé dans le fleuve de Beyrouth (Nahr Beyrouth) à l'été 2013.

© 2011-2020 Bakhos Baalbaki