mercredi 28 août 2019

Le massacre des dauphins sur les côtes des Îles Féroé au Danemark perdure comme si nous n'étions pas en Europe ! (Art.639)


Dans la série « Stupidité sans frontière », escale au #Danemark. Des centaines de dauphins sont massacrés tous les ans sur les côtes des Îles Féroé (entre l’Islande et la Norvège). La petite barbarie comme si de rien n’était afin de perpétuer une stupide « tradition » ! Et pourtant le royaume scandinave avait rendu obligatoire en 2014 l’étourdissement préalable des animaux de boucherie avant qu’ils ne soient abattus. Mais bon, c’est spécialement pour les moutons et cela concerne notamment les musulmans et les juifs ! Le reportage du journaliste Hugo Clément sera disponible prochainement sur France TV. #StopStupidité #SolidaritéDauphins #MoutonsEnColère


lundi 26 août 2019

Des compteurs d’eau au Liban, enfin ! Mais ce n’est pas suffisant (Art.638)


Depuis le temps qu’on en parle ! J’ai évoqué le sujet une demi-douzaine de fois. Toli3 3ala lséna cha3er wou ne7na nqoul, IL FAUT DES COMPTEURS D’EAU AU LIBAN. Ça y est, Mesdames, Messieurs, amis, visiteurs et lecteurs, très chers compatriotes, voilà qu’enfin, en l’an de grâce 2019, à une époque où le changement climatique menace l’approvisionnement en eau d’une grande partie de l’humanité, l’Etat libanais s’est décidé de facturer l’eau intelligemment selon la consommation et non d'après le débit. On ne peut donc que s’en féliciter.

MAIS, comme d’habitude les responsables libanais sont toujours incapables de faire les choses comme il convient. L’installation progressive des compteurs d’eau au Liban pose de nouveaux défis au gouvernement libanais pour diverses raisons, à commencer par celle de l'égalité entre les citoyens, les bons payeurs et les mauvais ! On se demande à tout hasard comment un Etat incapable de contrôler les jets de pierre dans le ciel, qui auraient abattu des drones israéliens 😊, et décider en réalité de la paix et de la guerre, peut contraindre les fraudeurs à accepter les compteurs d'eau?

L’eau c’est la vie. C’est une denrée rare et précieuse. Son gaspillage de nos jours relève de la stupidité. C’est un luxe qu’on ne peut plus se permettre sur Terre.


vendredi 9 août 2019

A propos de l'appel à écouter Mashrou' Leila partout au Liban : dans les maisons, voitures, plages, montagnes, rues, restaurants, villes, villages, radios et sur les réseaux sociaux (Art.637)


🇱🇧 Quand la société civile se mobilise, ça donne ça. « Le 9 août 2019 à 21h, date à laquelle le concert de Mashrou' Leila devait avoir lieu... Dans nos maisons, dans nos voitures, sur nos téléphones, sur nos plages, au sommet de nos montagnes, dans nos rues, depuis nos balcons, dans nos restaurants, dans nos rassemblements, dans nos festivals, où que nous soyons au Nord et au Sud, dans la Bekaa et le Mont-Liban, dans nos villes et nos villages, sur tous nos canaux et sur toutes nos ondes, en direct sur les réseaux sociaux... Ensemble, nous allons ramener la seule chose qui nous reste de notre pays, la liberté d'expression. » Eh bien, il y a de quoi regretter la société politique !

Sans hésitation, palme d’or de l’action la plus grotesque. Primo, à cause de l’affirmation simpliste que la liberté d’expression est la seule chose qui nous reste au Liban. Secundo, à cause de cet appel démesuré d’agir partout, en tout lieu et aux quatre coins du Liban, pour une affaire à la portée très limitée (non mais de grâce, laissez la haute montagne à l'abri du vacarme humain et urbain !). Tertio, d’officialiser le recourt à l’arbitraire (que l’on soit pour ou contre Mashrou’ Leila), le Kangaroo Court, et non à l’état de droit, la justice.

Et voilà nous jouons les prolongations et c’est parti pour un nouvel acte dans la tragicomédie qui se déroule actuellement sur la scène libanaise. Mais je suis fort étonné que « SK Eyes » ait censuré mon apparition dans le clip (lien dans les commentaires), où je disais que ce vendredi sera encore plus fun avec des muezzins chantonnant « Idols » du haut des minarets, des prêtes fredonnant « Djinn » de fond des sacristies et Mashrou’ Leila, par qui le scandale est arrivé, ouvrant leur prochain concert avec le cantique dédié à Marie « fi zoll 7imayatiki, naltaji2ou ya mariyam في ظلِّ حمايتكِ نلتجيءُ يا مريَم ». Plus marrant et plus intéressant comme défi 😋

Vraiment dommage que l’ONG « Samir Kassir Eyes » ait raté magistralement cette formidable occasion pour mettre en lumière une évidence beaucoup plus importante que la « liberté d’expression », puisqu’elle l’inclut !, l’état de droit, avec un « e » minuscule soit dit au passage. Et j’en profite pour rappeler d'abord à toutes et à tous que l’état de droit est un concept juridique portant sur la prééminence du droit dans un État digne de ce nom et que tous les citoyens, gouvernants et gouvernés, admirateurs et détracteurs de Mashrou’ Leila ou d’abouna Theodoros Daoud, se doivent d’obéir à la loi. Rappelons ensuite que la liberté d'expression garantie par les lois en vigueur au pays du Cèdre se heurte à l'interdiction du blasphème par d'autres lois en vigueur. Rappelons enfin que la Constitution de la République libanaise ainsi que la législation libanaise, ne sont pas des supermarchés, où chacun choisit les articles qui lui conviennent.

Comme aux actions éphémères je préfère le développement durable, aujourd’hui je décline l'appel de SK Eyes, je ne partagerai pas les chansons de Mashrou’ Leila. L’action me semble superficielle et stérile. Pour protéger le droit de tout un chacun au Liban (à la fois de ce ceux qui crient à l’atteinte grave à la liberté d’expression, comme de ceux qui crient au blasphème), et pour garantir une vie en société paisible alors que les opinions sont divergentes (pour et contre sur tous les sujets), il faut établir des règles et des principes intemporels.

Chacun est libre de penser ce qu’il veut des articles, des livres, des chansons, des photographies, des illustrations et des posts des uns et des autres. Zapper demeure la règle d’or en cas de désaccord. Qui n’y arrive pas se lance dans le Ice Bucket Challenge. Si ce n’est pas suffisant, il/elle peut s’exprimer, critiquer et échanger intelligemment. Qui est froissé ou se sent menacer par un commentaire sur les réseaux sociaux, peut bloquer son auteur-e en toute simplicité. Qui est offensé par quoi que ce soit peut porter l’affaire devant les tribunaux pour tenter d’obtenir réparation. Des juges spécialisés trancheront, en application des lois en vigueur au Liban. Le jugement, qu’il soit juste ou pas, s’impose à tous. Qui n’est pas satisfait, épuise les voies de recours ou se lance de nouveau dans le Ice Bucket Challenge. Et qui trouve que la législation libanaise est trop laxiste ou très répressive, milite activement et pacifiquement pour la changer. Et basta cosi.

Aujourd’hui, les uns exprimeront leur attachement à la liberté d’expression en écoutant Mashrou’ Leila. C’est leur droit. Personnellement, je souhaite pour mon Liban, une action d’envergure plus inclusive, plus efficace et plus ambitieuse, mettre en lumière ce « code des usages », que j’ai résumé en quelques lignes, qui permettra de faire accéder la société libanaise à la maturité, de vivre dans le meilleur des mondes et d'éviter d'avoir à se soumettre à la foule et à l'arbitraire, en écoutant en boucle et jusqu’à la fin des temps, The Kangaroo Court de Capital Cities ☺️

#KangarooCourt #للوطن


jeudi 8 août 2019

Les bandes de titres noires sur des pages blanches, c’est l’électrochoc imaginé par The Daily Star pour le Liban. Okay mais pourquoi faire?(Art.636)


De « Lebanon » à « Illegal weapons abound in the country », en passant par « Over 1.5 million refugees in the country » et « Wake up before it’s too late », 12 bandes de titres noires, étalées sur 12 pages blanches, c’est l’électrochoc imaginé par The Daily Star. Okay mais pourquoi faire? Nul ne le sait. Qu'importe, quelle audace pleine d’originalité dis-donc, on dirait qu’on s’est beaucoup creusés la tête à la rédaction du journal libanais. Si c'est pour alerter le peuple sur la situation désastreuse du pays, peine perdue, tout le monde le sait. Et si c'est pour déclencher la révolution dans les esprits, c'est complètement raté 🤔

Voilà le résultat, quelques constations généralistes vaseuses qui ne servent absolument à rien, à part flatter l'ego des concepteurs. Et encore, si TDS avait saisi l'attention des Libanais pour faire une douzaine de propositions pour améliorer la situation, ces derniers auraient compris l'utilité. La seule valeur ajoutée dans ce travail bâclé, ce sont les 4 pages de plus par rapport à l’édition de choc insipide d’Al-Nahar en octobre 2018, les pages blanches. Eh bien, mon vieux Giscard (d'Estaing), on n’a toujours pas de pétrole au Liban et pas d’idées non plus. Enfin, pas tous, certains. Non mais qu’est-ce que la planète vous fait pour s'obstiner à gaspiller toutes ces pages et embouteiller les fils d'actualité pour rien ? Faute d’inspiration qu'on double d’effort, le pays du Cèdre le vaut bien ☺️


mardi 6 août 2019

Quelques réflexions sur la liberté d'expression au Liban à la suite de l'affaire Mashrou' Leila (Art.635)


S’il faut décrire la dernière caricature de Plantu, je dirais qu’il s’agit d’une « scène pas si saine de la Cène des bords de Seine ». Saperlipopette ! En pleine délire apocalyptique autour de Mashrou’ Leila au Liban, rien de mieux que d’aller prendre l’air ailleurs. Un peu de légèreté ne fera pas de mal à personne.

Panique depuis quelques jours, après les révélations sur une pollution au plomb autour de Notre-Dame de Paris due à l’incendie de la cathédrale parisienne et les tonnes d’eau versées pour la circonscrire et éteindre le feu. Pour l’instant le chantier est suspendu pendant quelques jours, le temps d’obtenir de nouveaux relevés sur la contamination de la zone et de mettre en route un éventuel plan de dépollution.

Alors, y a-t-il blasphème de Jésus et des apôtres ou diffamation des croyants chrétiens ? En France, sûrement pas, non mais quoi encore! Au Liban non plus d'ailleurs, faut arrêter le délire, à mon humble avis. Pourquoi ? Parce qu’il y a respect des lois fondamentales des deux côtés de la Méditerranée, mais aussi de la finesse et de l'humour, pas de mise en scène, pas de recherche du buzz, pas d'excès en tout genre, et Plantu a le courage de faire des caricatures qui touchent avec beaucoup de subtilité vraiment toutes les religions, kelloun ye3né kelloun, christianisme, judaïsme, islam, bouddhisme, etc. Tenez à ce propos, une anecdote sur un échange inbox tout frais.

- XY, sept. 2017 : « Bravo pour votre dernier article, bravo pour votre courage et votre honnêteté. C'est grâce à des gens comme vous qu'on a encore une lueur d'espoir pour notre Liban. » Et je peux vous dire, ce genre de message vous booste des années durant.
- Mais deux ans plus tard, ça vous tombe dessus alors que vous n'êtes pas préparé. Le même XY : « Bonjour, je suis un lecteur assidu de votre blog et je suis déçu par le niveau de vos derniers articles ! Je ne comprends vraiment pas le but recherché. Je préfère ne pas commenter et zapper purement et simplement un blog qui ne correspond plus ni à mes principes ni à mes valeurs ! » BB, mais qu'est-ce tu as encore foutu? Aucune idée justement!
- BB, diplomate mais sarcastique sur les bords : « J’étais sincèrement navré de l’apprendre au début. Et rapidement doublement déçu.
. D’une part, de passer en moins de deux ans de ‘grâce à des gens comme vous qu'on a encore une lueur d'espoir pour notre Liban’ à ‘un blog qui ne correspond plus ni à mes principes ni à mes valeurs’. Etant donné que je suis de mon côté aussi, animé par les mêmes principes et les mêmes valeurs depuis 634 articles, je présume qu’une de vos deux affirmations est excessive.
. D’autre part, votre ‘je préfère ne pas commenter et zapper purement et simplement’ me laisse perplexe. Que vous soyez déçu par une réflexion ou même par tout un article, voire plusieurs, je comprends, on ne peut pas être pleinement d’accord sur tout, même avec une femme qu’on vient d’épouser. Mais j’ai du mal à comprendre une intolérance si radicale aux avis divergents alors qu’il ne s’agit que des ‘derniers articles’ et que vous êtes un ‘lecteur assidu’. Et ce que je comprends encore moins, c’est l’absence totale de la moindre critique concrète de ce qui semble vous avoir tant froissé ! C’est votre choix, alors bonne chance. »

Depuis, silence radio. Encore une. Un jour, il y a vraiment longtemps, quelqu’un m’envoie un message en inbox : « Il y a du Bachir Gemayel dans vos écrits ! » Waouh, ça alors, les Libanais ignorent la demi-mesure. Trois semaines plus tard, il s’est retiré de ma liste et n’a plus jamais commenté de sa vie ! J’ai failli faire une psychanalyse après, je croyais que c’était de ma faute.

La dernière, vraiment la dernière. Dans un article sur l’affaire Mashrou’ Leila publié par CNN avant-hier, CNN quand même, axé sur l’ « extrême droite chrétienne », assez équilibré, on peut lire ceci : « Au cours des derniers mois, les principaux partis chrétiens du pays... ont lancé des appels en faveur d'une répression contre les réfugiés syriens et les travailleurs syriens sans papiers. Le mois dernier, le ministre chrétien du Travail, Camille Abousleiman, a introduit de nouvelles restrictions au travail pour les réfugiés palestiniens largement appauvris ». « Répression » et « restriction », rien que ça !? Hélas, les lecteurs occidentaux n’ont jamais su que l’article signé par une certaine « Tamara Qiblawi », est écrit par une journaliste d'origine palestinienne, ce qui pourrait expliquer le choix ciblé des mots, et surtout, l’omission volontaire sans doute de préciser que tout ce qu’a demandé Camille Abou Sleimane est d’appliquer les lois libanaises en vigueur et la régularisation de la situation de 1 à 2 millions d'étrangers syriens et palestiniens présents sur le territoire libanais, rien de plus (il n'a jamais fait voter de nouvelles lois). Voilà comme se passe la désinformation des Occidentaux par certains Orientaux. J’en ai déjà parlé. Cette tendance à l'exagération de part et d’autre, conduisent exactement à l’effet inverse de ce qui escompté.

On peut écrire, décrire, dessiner, caricaturer, commenter, critiquer, chanter, manifester, inboxer, tout est permis dans la mesure, la finesse et le respect des lois en vigueur, bien entendu. Le problème au Liban, on ne veut prendre des lois en vigueur comme de la Constitution, que ce qui nous arrange. Wou bala falsafé wou 2art 7aké wou ta2 7anak wou satlané. Le 9 août à 21h, « le Liban tout entier et tous les Libanais, dans la rue, les maisons, les restaurants, à la plage, dans les églises et les mosquées, vont écouter des chansons de Mashrou Leila » ! Hehehe, mais qu’est-ce que nous aimons la théâtralisation au Liban ! Et encore, si c’était pour dénoncer la destruction de la magnifique prairie de Marj Besri pour construire un aberrant barrage, pour imposer le tri des ordures ménagères par les citoyens et les municipalités ou pour exiger le rétablissement de l’électricité 24h/24 près de 30 ans après la fin de la guerre. Mamma mia. Enno qui veut écouter Djinn et Idols qu’il écoute et qui veut écouter des chants religieux qu'il le fasse. Mais de grâce, dans les deux cas, avec un casque, ça sera encore mieux ☺️


samedi 3 août 2019

A propos de la pétition de L’Orient-Le Jour « La liberté d’expression : ne cédons pas à la violence » (Art.634)


Mashrou’ Leila! et la tragi-comédie continue 🎭 Flashback avant. Tout au long du conflit syrien, quand la majorité des politiciens, citoyens et médias 14-marsiens notamment, tablaient sur la chute du régime en 5 semaines, puis en 5 mois, un délai amendé en 5 trimestres, puis en 5 semestres et en 5 années, j’étais parmi les rares opposants à la tyrannie des Assad qui répétais immanquablement et inlassablement, que Bachar est là pour longtemps et qu’il va falloir construire nos plans autour de ce point. A l’époque la notion de « réfugiés syriens » n’existait pas. Si on y avait pensé, toute la suite aurait été différente. On ne serait pas aujourd’hui avec ce casse-tête et un risque sérieux de colonisation du Liban comme le souhaite le tyran de Damas. Alors Hakim, c’est un peu court de dire l’autre soir, que même Obama a sous-évalué l’espérance de vie de Bachar el-Assad ! Nous étions quelques uns à le prédire.

Un jour de cette époque lointaine, j’ai reçu une pétition sur le conflit syrien. C’était rédigé en français. Le texte m’a paru convenable, je l’ai donc signé. Qu’elle fut grande ma surprise de découvrir quelques jours plus tard dans les médias, mon nom apposé sous le texte en français mais aussi sous un texte en arabe. Rien de bien grave me diriez-vous, sauf qu’il y avait une différence entre les deux versions. Celle rédigée en arabe était parsemée de terminologies sur cette filiation forcée hypocrite, « al chakika souriya » (la sœur Syrie), « al achika2 el souriyinn » (nos frères et sœurs syriens), etc. Pourquoi pas sauf que je n’ai jamais approuvé une telle version, ni l'arrière-pensée qu'elle sous-entend ni la mythologie qu’elle contient, des éléments qui ont nourri la guerre civile au Liban, et qui continuent de diviser la population libanaise d'une certaine façon. Depuis, je me méfie des pétitions rédigées par des Libanais.

Et puisqu’on en parle, arrêtons-nous un instant sur la pétition de L’OLJ « La liberté d’expression : ne cédons pas à la violence ». Quelle bonne initiative! Elle rappelle à juste titre que les extrémistes chrétiens qui ont proféré des menaces à l’encontre du groupe de musique, doivent répondre de leurs actes devant la justice libanaise. Toutefois, la pétition de L’OLJ est imparfaite et induit les Libanais en erreur. Elle confirme que même dans la sphère intellectuelle libanaise, on aime la dramatisation à outrance. Elle fait croire à nos compatriotes que l’annulation du concert de Mashrou’ Leila à Byblos (par les organisateurs et non par l’Etat libanais, nuance !) est une exception au niveau mondial qui constitue une fin du monde en soi, alors que mon dernier post avait comme objectif justement de relativiser les choses et de prouver le contraire en énumérant un ensemble d’interdictions/annulations en France et en Suisse justifiées par les risques de « troubles à l’ordre public ». Par conséquent, demander au ministère de l’Intérieur de « garantir pleinement la sécurité de toute manifestation culturelle autorisée (car) il en va de la raison d’être et de la crédibilité de l’Etat de droit », en d’autres termes quel que soit le risque encouru, est déconnecté de la réalité, libanaise et mondiale.

D’ailleurs, parlant d’« état de droit », L’OLJ aurait dû saisir l’occasion pour insister plutôt sur deux éléments fondamentaux de la vie en communauté dans un Orient compliqué et complexe, où les intolérances communautaires islamo-chrétiennes depuis la nuit des temps sont toujours importantes (comme le confirment deux affaires récentes, Mashrou’ Leila et Cyrine Abdel-Nour).
. D'une part, l'enseignement de la tolérance intercommunautaire devrait figurer au programme scolaire au Liban, dans l'espoir de supprimer le confessionnalisme "des esprits avant les textes", mina al noufouss qabla el nousouss, comme le répétait le parrain de l'accord de Taëf et de la seconde indépendance de la Syrie, le patriarche maronite mar Nasrallah Boutros Sfeir.
. D'autre part, tout différend en sein de la société libanaise, quelle que soit sa nature, se règle devant les tribunaux et selon les lois en vigueur au Liban, et non sur les réseaux sociaux et devant le Kangaroo Court, la foule.

A ce propos, il faut tout de même rappeler que la liberté d'expression garantie par les lois en vigueur au pays du Cèdre se heurte à l'interdiction du blasphème par d'autres lois en vigueur. Alors, bala falsafé wou 2art 7aké wou ta2 7anak, qui trouve que ces dernières sont d’un autre temps, doit militer ouvertement pour leur abolition et non se cacher derrière la feuille de vigne de « la liberté d’expression est sacrée », une mythologie qui n'existe nulle part sur Terre. Idem pour la législation qui interdit les contacts avec Israël, considéré comme un Etat ennemi (cas Ziad Doueiri). Personnellement, je suis réticent dans les deux cas. Nous avons d'autres priorités. Mais encore, je n'ai nullement envie d'assister encore au déclenchement d'une guerre civile parce qu’il y a quelques adultes vivant dans une bulle égocentrique et en pleine crise d’adolescence qui veulent s’amuser bêtement avec les croyances chrétiennes et musulmanes ! La maturité de la société libanaise, qui concerne les illuminés de Byblos et de Baawerta comme les bobos de Beyrouth, est un processus lent et long. Il faut savoir militer intelligemment pour le réussir. Sinon, on aboutira exactement à l’effet inverse de ce qui est escompté 🤔


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