Malgré les jérémiades
de yallé tale3loun wou ma
byé3jebounn el 3ajab, voici quelques détails sur les premières frappes américaines
menées le 23 septembre contre « l’Etat Islamique »
(EIIL/Daech) en Syrie, dans le cadre de la « quatrième guerre du Golfe ».
1. Les frappes aériennes ont été menées
principalement par les Etats-Unis. Les portes-avions et les croiseurs qui ont pris part aux opérations
militaires appartiennent à la 5e flotte américaine. Ils sont dans
les eaux internationales de la Mer rouge et du Golfe arabique. Les navires de
guerre américains de la Méditerranée orientale n’ont pas participé aux
opérations. Il faut dire que le Pentagone a dû modifier ses plans d’attaques à
la dernière minute, après le pied de nez historique de Gebran Bassil au Conseil de sécurité de l’ONU et cette mise en garde ferme du ministre libanais des
Affaires étrangères, effectuée lors de son week-end passé à Las Vegas, tiraillé
entre l’église Mar Charbel et l’église Mar Garabet, décrétant explicitement que
« le Liban ne servira pas de base
pour mener des attaques étrangères contre Daech, ni de couloir pour les avions de
la coalition internationale », et admettant implicitement, qu’il peut
servir de base à la milice du Hezbollah pour pousser le pays du Cèdre et sa
population à s’enliser dans la guerre civile syrienne.
2. Cinq pays arabes ont participé directement et indirectement aux frappes aériennes : Arabie saoudite, Qatar, Emirats, Bahrein et
Jordanie. Des renseignements transmis par les rebelles syriens via les pays arabes, ont permis de mieux choisir les cibles et le bon moment pour les attaquer.
3. Opérations aériennes: 50 raids effectués, 30 en Syrie et 20 en Irak. Opérations
navales : 160 missiles de haute précision tirés, dont 47 Tomahawk, ce
« nuage de colère » en amérindien, qui vaut plus de 650 000 $ la
pièce, le prix d’un pied-à-terre à Paris. Voilà où conduit le fanatisme
religieux ! A l’heure de l’austérité économique, c’est précisément là où
la contribution financière des pays du Golfe est précieuse pour parvenir à affaiblir et
à anéantir « l’Etat islamique ». Les Etats-Unis ont menés au total, près de
200 raids en Irak à ce jour. L'effet de surprise a permis grâce à ces frappes étendues et massives, d'infliger de lourdes pertes aux djihadistes de Daech, qui se croyant à l'abri en Syrie, auraient rapatrié une partie de leurs hommes et de leurs armes du front irakien.
4.
Cibles atteintes : centres de commandement de l'Etat islamique / Daech, sites d'entraînement, bases,
dépôts, véhicules armés et camions de ravitaillement, dans les régions de Raqqah
(QG des terroristes), Alep (QG des Khorasan, groupe lié à al-Qaeda) et Deir
el-Zour. Bilan : plus de 120 djihadistes tués (selon l’OSDH, une ONG syrienne).
5. Quelques déclarations fort
utiles. Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat (USA): « Nous n'avons pas coordonné nos
actions avec le gouvernement syrien. Nous n'avons pas donné de notification à
l'avance aux Syriens, ni d'indication sur le moment des frappes ni sur les
cibles spécifiques. » Le régime syrien lui, assure avoir été informé par les
Américains du début des frappes. Par contre, le président iranien, Hassan
Rohani, dénonce un acte militaire illégal, mené sans l'approbation de Damas.
Bon, je pense que ce n’est pas la peine d’aller plus loin, chacun a déjà sa
petite idée sur la question.
Affaire à suivre.