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Conférence des évêques de France, Lourdes. Photo Pascal Pavani (AFP) |
Je me vois mal relayer les nouvelles de l’Église catholique ! Mais
bon, comme cette info mérite plus de place dans les médias qu’elle n’en
a, je le ferai volontiers, surtout que ça pourrait servir pour
l’intercession des saints ‘mar sarkis wou bakhos’ en ma faveur auprès de
Dieu, le moment venu. Inchallah.
Quand il s’agit de railler les
prêtres qui refusent de donner avec chaque hostie, un préservatif et la
pilule du lendemain, on n’y va pas de main morte. Par contre, quand 118
évêques de France appellent à construire une « fraternité généralisée »
dans ce monde de brutes, la plupart des médias se contentent de la
dépêche de l’AFP.
Toujours est-il, les déclarations de Mgr Georges Pontier à l’ouverture de cette conférence qui se tient à Lourdes
jusqu’à dimanche, font apparaitre beaucoup de politiciens français,
européens, américains, chinois, russes, iraniens, arabes et libanais,
petits, tout-petits. Elles méritent qu’on s’y arrête un instant, surtout
pour sa partie consacrée à l’accueil des réfugiés en Europe, notamment
en cette période pré-électorale pour l’Hexagone (élections régionales, 6
décembre).
Sur ce sujet, le Président de la Conférence des
évêques de France a déclaré : « C’est un problème profondément humain
que certains malheureusement ne manquent pas d’instrumentaliser en
flattant les peurs et les égoïsmes ». Il a rajouté aussi : « La question
de la solidarité entre nos pays pour accueillir et accompagner ces
frères et sœurs en humanité qui fuient leurs terres natales et viennent
chercher chez nous aide et fraternité, manifeste au grand jour nos
peurs, nos égoïsmes, mais aussi nos générosités et nos prises de
conscience ».
Mgr Pontier s’est adressé à ceux qui ont peur et se
demandent « que va-t-il nous arriver (...) si nous accueillons... ceux
qualifiés de ‘horde envahissante’ ? », et leur a rappelé que la question
des réfugiés « est aussi une question évangélique ». « Ne
rappelle-t-elle pas la parabole du bon samaritain... Tout homme et les
chrétiens en particulier, à la suite de Celui qui a dit à la fin de la
parabole, ‘Va et fais de même’, sont invités à se poser la véritable
question, celle qui s’impose à leur conscience : Que va-t-il leur
arriver si nous ne les accueillons pas ? » Dans ce sillage, il a rappelé
également un extrait de l'intervention du pape François devant le
Parlement européen il y a un an : « Il est nécessaire d’agir sur les
causes et non seulement sur les effets ».
A la fin de son
discours, Mgr Georges Pontier a appelé les évêques à inviter les fidèles
chrétiens à « être des artisans de paix, de dialogue, des acteurs de
justice et de fraternité généralisée », dans nos sociétés qui ont
aujourd’hui un « visage pluriel et interreligieux ». Il a insisté sur le
fait que « notre devoir d’éclairer les consciences en ce domaine est
évident et urgent ». Ce message humaniste de l’archevêque de Marseille
mérite d’être relayé aussi bien en Occident qu’en Orient afin de servir
de source de réflexion pour les populations chrétiennes, mais aussi
musulmanes, juives et athées.