lundi 9 novembre 2015

Quitte à violer la Constitution libanaise, autant qu’ils le fassent pour voter une « loi électorale » et pas pour le « bazar des nécessités » (Art.318)


Aux dernières nouvelles, Nabih Berri, a bouclé l’ordre du jour d’une séance parlementaire à caractère législatif. Il a justifié sa décision par la nécessité de relancer le pouvoir législatif au Liban‬, sinon « le pays partirait à la poubelle ». Ce qui peut paraitre normal et devrait réjouir les Libanais, ne l’est pas et doit plutôt les inquiéter. Ces séances législatives prévues pour jeudi et ultérieurement s’il le faut, avec l’approbation des grands partis politiques musulmans, Amal, Hezbollah, Parti socialiste et Courant du Futur, sont anti-constitutionnelles. Dans les conditions actuelles de vacance présidentielle, les représentants du peuple ne peuvent se réunir QUE pour élire le 13e président de la République libanaise. La fatwa de la « nécessité de légiférer » (techri3 el daroura), n’existe nulle part, ni dans la Constitution, ni dans la jurisprudence. Les partis chrétiens des Forces libanaises et du Courant patriotique libre ont décidé de rejoindre les partis musulmans, mais ils conditionnent leur participation à la mise à l’ordre du jour d’un projet de loi électorale. Ainsi, hormis les Kataeb qui refusent de légiférer avant l’élection d’un Président, tous les autres partis libanais acceptent de légiférer en dépit de la violation évidente de la Constitution, mais à chacun « sa » nécessité pour justifier cet acte anti-démocratique. La situation est bloquée. Ce qui compte actuellement c’est de savoir comment s’en sortir. Dans ce but, commençons d’abord, par dresser la liste des options qui s’offrent à nous et procédons ensuite par élimination. Au total, il y a 6 options. Si la séance législative de jeudi est maintenue, sans loi électorale, la solution s'éloignera et le clivage islamo-chrétien se creusera. 
Quitte à violer la Constitution libanaise, autant qu’ils le fassent pour voter une « loi électorale » et pas pour le « bazar des nécessités » (Art.318) Bakhos Baalbaki

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