Comment ne pas se sentir concerné par l’attaque de Tunis
? Et à plusieurs égards. Sur le plan humaniste, devant cet acte lâche
et odieux, historique, avec tous les liens qui lient les Tunisiens aux
Libanais depuis la fondation de Carthage, et géopolitique, alors que les
terroristes visaient à hypothéquer le plus prometteur des Printemps
arabes, en frappant la Tunisie là où ça lui ferait le plus mal, le secteur touristique. La revendication par l’organisation « Etat islamique » de l’attaque du musée du Bardo
est plausible, mais un doute l’entoure. Le doute se confirme davantage
avec la revendication beaucoup plus sérieuse par un groupe lié à al-Qaeda.
Les terroristes peuvent aussi faire partie des islamistes affiliés à
Ennahda ou au clan Ben Ali-Trabelsi. Si les revendications par Daech des attaques de Tunis et de Sanaa sont authentifiées, on peut dire que la bête blessée en Irak et en Syrie,
par les frappes aériennes de la coalition arabo-occidentale, cherche
par tous les moyens à dissuader ses ennemis de poursuivre le plan
d’anéantissement de l'EI. Que les victimes de Tunis reposent en paix et
que les terroristes aillent au diable. La Terre continuera de tourner et
le Bardo ouvrira mardi à 9h30. Ce riche musée abrite une partie de ce
que toutes ces prestigieuses civilisations méditerranéennes nous ont
légués. Si d’aventure vous vous y rendez, je vous conseille de vous
arrêter longuement devant ma pièce favorite, ce masque grimaçant d'un
Phénicien de Carthage, au sourire narquois vieux de 2 500 ans. Il a un truc à vous dire !