vendredi 26 juin 2015

En finir avec le Guantanamo de Roumieh dans l’intérêt de tous les Libanais. Nouhad Machnouk ne pouvait pas ignorer le rapport accablant de l’ONU sur la torture au Liban (Art.295)


L’entrée du bâtiment B de la
prison de Roumieh où sont
détenus les prisonniers islamistes.
Photo de Haytham al-Moussawi
(al-Akhbar)
L’affaire de ‪‎Roumieh‬ a éclaté au grand jour avec la diffusion de vidéos qui montrent des membres des FSI infligeant des sévices à des prisonniers sans défense. Pour comprendre tout le contexte, il faut commencer par rappeler que les 300 islamistes‬ de Roumieh, sont impliqués dans des actes de ‪terrorisme‬ et avaient formé au fil du temps un « émirat islamique » dans la prison, une sorte de QG terroriste équipé par tous les moyens de communication avec l’extérieur. Toutes les données sont accablantes pour ces hommes et justifient selon certains, de fermer les yeux sur les actes de torture ignobles dont ils ont été victimes. Les suppliciés sont de confession sunnite. Ils sont arrêtés depuis des mois, voire des années, emprisonnées sans jugement. De l’avis général, la prison de Roumieh s’est transformée en une sorte de Guantanamo‬. La diffusion des vidéos avait pour objectif de ternir l’image d’un ministre sunnite compétent, Achraf Rifi, et de discréditer le service des renseignements des FSI, les bêtes noires du Hezbollah et d'Assad. Quoiqu’en disent ses défenseurs, le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk‬ ne pouvait pas ignorer ce qui se passait derrière les barreaux de Roumieh. Il y a près de neuf mois, le Comité contre la torture du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme lui a remis les résultats des investigations qu’il a menées dans le monde. Ce rapport de 526 pages, dont une partie est consacrée à la torture dans notre pays, est accablant pour le ‪‎Liban‬. Rien de nouveau dans l’ancienne « Suisse de l’Orient ». On sait que durant la Terreur du régime sécuritaire syro-libanais, la torture était monnaie courante contre les opposants à l’occupation syrienne du Liban. En tout cas, quand on lit certaines réactions émotives et impulsives comme celle de Nadim Koteich, où il recommande la torture des tortionnaires, comment peut-on s’étonner de la violence même des images qu’on a vues ?

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