dimanche 7 juin 2015

Samir Geagea et Michel Aoun, entre les youyous et les ouh: non mais, que demande le peuple de plus ? (Art.291)


Pour certains, l’union des deux hommes méritait des tzolghot retentissants. You you you you you ! Pour d’autres, du dédain et rien de plus. Ouhhhhhhhhh ! Une chose est sûre, le malentendu autour de la rencontre entre Samir ‪‎Geagea‬ et Michel Aoun‬ vient du fait que les Libanais lui ont accordé plus d’importance qu’elle ne méritait en réalité. Les contents et les mécontents ont commis trois erreurs d’appréciation dans leur jugement. Il faut savoir que les discussions entre les deux partis libanais se sont imposées dans un contexte de blocage inouï de la vie politique libanaise. Le contexte régional y était aussi pour beaucoup. Au moment où le Moyen-Orient est pleinement engagé dans une guerre de cent ans, entre les sunnites et les chiites, les leaders chrétiens ne pouvaient pas rester les bras croisés à regarder le Liban agoniser, sachant que le sort des communautés chrétiennes en Orient, doit rester étroitement lié à celui des communautés musulmanes et que les musulmans en Orient doivent rester conscients des menaces spécifiques qui pèsent sur leurs compatriotes chrétiens et qui sont de trois ordres, radicales, sournoises et subtiles. L’initiative des leaders chrétiens a été plutôt bien accueillie dans les rangs des sympathisants chrétiens des deux camps. Les réactions les plus hostiles contre ce dialogue sont venues de personnes qui ne sont pas sympathisants ni de l’un ni de l’autre parti, ainsi que des touyouss, les têtes de mules des deux camps. Et pourtant, si ces râleurs invétérés s’étaient donnés la peine de lire ne serait-ce que le préambule et la postface de la « Déclaration des intentions », ils auraient moins hué la rencontre historique du 2 juin.

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