Pour certains, l’union des deux hommes méritait des tzolghot
retentissants. You you you you you ! Pour d’autres, du dédain et rien de
plus. Ouhhhhhhhhh ! Une chose est sûre, le malentendu autour de la
rencontre entre Samir Geagea et Michel Aoun
vient du fait que les Libanais lui ont accordé plus d’importance
qu’elle ne méritait en réalité. Les contents et les mécontents ont
commis trois erreurs d’appréciation dans leur jugement. Il faut savoir
que les discussions entre les deux
partis libanais se sont imposées dans un contexte de blocage inouï de la
vie politique libanaise. Le contexte régional y était aussi pour
beaucoup. Au moment où le Moyen-Orient est pleinement engagé dans une
guerre de cent ans, entre les sunnites et les chiites, les leaders
chrétiens ne pouvaient pas rester les bras croisés à regarder le Liban
agoniser, sachant que le sort des communautés chrétiennes en Orient,
doit rester étroitement lié à celui des communautés musulmanes et que
les musulmans en Orient doivent rester conscients des menaces
spécifiques qui pèsent sur leurs compatriotes chrétiens et qui sont de
trois ordres, radicales, sournoises et subtiles. L’initiative des
leaders chrétiens a été plutôt bien accueillie dans les rangs des
sympathisants chrétiens des deux camps. Les réactions les plus hostiles
contre ce dialogue sont venues de personnes qui ne sont pas
sympathisants ni de l’un ni de l’autre parti, ainsi que des touyouss,
les têtes de mules des deux camps. Et pourtant, si ces râleurs invétérés
s’étaient donnés la peine de lire ne serait-ce que le préambule et la
postface de la « Déclaration des intentions », ils auraient moins hué la
rencontre historique du 2 juin.