Il est "baïdett elkebénn" pour certains, l’homme fort de la vie
politique libanaise, "baïdett ghanam" pour d'autres, le mouton de
Panurge qui suit les forces dominantes. Walid Joumblatt a un contentieux politique avec les chrétiens du Liban,
les maronites en particulier, que l’histoire ne parvient pas à régler,
hélas. L'interview qu’il a accordée à al-Akhbar, publiée les 9 et 10
juin, le prouve magistralement. Le leader druze a une trouille bleue que
l’élection d’un président fort à la tête de l’Etat libanais, Samir Geagea, Michel Aoun,
ou n’importe quelle personnalité chrétienne qui représente plus que son
ombre -en dehors de sa marionnette, Henri Helou, bien entendu- ainsi
qu’une nouvelle loi électorale moderne et l’acquisition de la
nationalité libanaise par les descendants de Libanais, ne conduisent à
sa « castration politique », en le ramenant à son poids réel sur
l’échiquier libanais. D’où ce complexe de castration que j’évoque dans
mon titre, la peur que W. Beik a de perdre ses attributs politiques. Et
comme tout le monde sait, les complexes ont cette fâcheuse tendance à
s’aggraver avec l’âge. Morceaux choisis.