Michel Aoun
a le droit de s’exprimer et de manifester, sans être conspué et menacé.
D’un autre côté, le général n’a pas à amplifier les choses comme si
toute la classe politique se liguait pour empêcher la mobilisation de
ses sympathisants. Par ailleurs, il n’y a pas à se moquer de la
(dé)mobilisation aouniste. Ma3lé, personne ne fera mieux en plein mois
d’août à Beyrouth. L’ironie de l’histoire c’est qu’aujourd’hui même, mercredi 12 août, alors que les députés de la nation
étaient convoqués à la 27e séance place de l’Etoile, pour élire le 13e
président de la République libanaise, Michel Aoun et ses parlementaires
ont préféré rester dans la rue, pour dénoncer la mauvaise gouvernance du
Liban, la corruption de la vie politique libanaise et les violations de la Constitution du pays du Cèdre. Eh oui, le surréalisme
politique existe. Je l’ai rencontré au Liban. Toujours est-il que
Michel Aoun a dérapé hier, comme jamais auparavant. Appeler les Libanais
à descendre dans la rue ne sera pas entendu, car les Libanais ont en
ont marre des beaux discours et des légendes. Ils veulent du concret et
du bon sens. Le général doit sortir des petits calculs politiciens. De
l’autre côté, la classe politique libanaise doit cesser de traiter le
courant aouniste avec mépris. Oui Chamel Roukouz mérite d’être
commandant de l’armée libanaise. Sa nomination aurait pu débloquer une
situation politique figée depuis près de deux ans. Occasion ratée. C’est
pas malin de la part du gouvernement de Tammam Salam et de toute la
classe politique libanaise.