Quoi qu’ils disent, le 12 août 2015 restera dans les annales libanaises comme une journée de déshonneur pour Michel Aoun
et le Courant patriotique libre. D’abord, parce qu’elle est le signe
d’un fiasco retentissant. Ensuite, parce qu’elle est la preuve d’une
inconsistance et d’une irresponsabilité caractérisées. Enfin, parce
qu’elle est la démonstration vivante d’une bassesse morale qui n’a pas
sa place au sein d’une nation. Dans un pays normal, il se serait passé
deux choses en ce 13 août. D’une part, les sympathisants du CPL
qui ne sont pas descendus dans la rue, auraient dénoncé les
enfantillages des militants aounistes d’hier. D’autre part, les
politiques du courant du Futur auraient porté l’affaire des « Vraies couleurs de Daech », le bleu du parti de Saad Hariri,
devant les tribunaux libanais. Quoi qu’il en soit, je reste persuadé
qu’il ne faut pas descendre à ce niveau. Les insultes et le mépris n’ont
pas leur place dans un débat politique entre des citoyens civilisés.
Face aux dérapages, il faut « zapper, critiquer ou porter plainte ». Les
discours et les pratiques politiques doivent demeurer exemplaires, pour
espérer une renaissance du Liban, ce qui n’empêche pas d’être satiriques, sarcastiques et incisifs.