L’Europe
se doit de bouger. Ce point ne fait pas de débat. D’une part, parce que
ce continent reste le bastion des droits de l’homme dans le monde, et
d’autre part, parce que les drames en Méditerranée
se suivent et ne se ressemblent pas. Plus de 350 000 personnes ont
traversé la Méditerranée en 2015, notamment au mois d’août, 2/3 via la
Grèce et 1/3 via l’Italie. Tous ont mis le cap vers le Nord et non vers
le Sud, tout un symbole lourd de sens. Ils ont embarqués contre
vents et marées, à leurs risques et périls. Depuis l’an 2000, Poséidon
et Neptune ont piégé 31 000 personnes en haute mer. Bien avant et bien
après les guerres en Syrie (2011) et en Irak
(2003), on ne cesse de mourir sur "Mare Nostrum". L’élan de solidarité
impressionnant de la part de l’Europe, auquel nous assistons en ce
moment, a une marraine bien identifiée, c’est Angela Merkel.
Si le sujet des migrants fait couler beaucoup d’encre, personne n’a
cherché à cerner toutes les motivations de la chancelière allemande à
s’engager dans cette bataille extraordinaire. Pourquoi maintenant,
pourquoi autant, pourquoi tout court, alors ce n’est ni la première, ni
la dernière, ni la plus grave crise humanitaire dans l’histoire ?