Les normes anti-pollution étant ce qu’elles sont dans les pays
développés, il est assez difficile pour les constructeurs de voitures de
les respecter. Mais, ils y arrivent quand même avec la technologie et
quelques subterfuges, comme le surgonflage des pneus. Le problème c’est
que le système installé dans les véhicules pour un tel usage, tombera en
panne fréquemment si on le fait fonctionner tout le temps. D’où la
tentation pour les fabricants de ne le faire marcher que seulement
au moment où la voiture est soumise à un test officiel. Il fallait y
penser. C’est bel et bien de la tricherie. Deux ans d’enquête étaient
nécessaires pour découvrir le pot aux roses. Voilà en quelques mots le
scandale Volkswagen, qui concerne 11 millions de véhicules dans le monde.
C'est honteux et c'est indigne d’une si prestigieuse entreprise qui fait la fierté de l’Allemagne. L’avenir lui appartenait. Plus maintenant. Risquer si gros pour si peu, c’est manquer d’intelligence. Il n’empêche que cette tricherie s’inscrit dans une certaine logique des choses, où l’on retrouve la lutte sans merci entre les constructeurs automobiles, la collusion des intérêts entre constructeurs et Etats, les intérêts financiers des cols blancs et des actionnaires, l’obsession des dirigeants politiques en matière économique, la politique générale toujours favorable à l’automobile et le laxisme des Etats en matière de pollution. Il est temps pour les humains de changer de cap, à condition de tirer les bonnes conclusions de l’un des plus fascinants scandales industriels.
Affaire Volkswagen : l’un des plus fascinants scandales industriels (Art.312) Bakhos Baalbaki