Si l'Occident n’est pas intervenu massivement en Syrie
à ce jour, ce n’est pas parce qu’il n’a pas bon cœur, mais parce que
les intérêts vitaux des pays occidentaux n’étaient pas menacés et le
dossier syrien est bien complexe. Il n’y a qu’un homme qui a intérêt à
pousser les dirigeants occidentaux dans le marécage syrien, c’est
Vladimir Poutine. L’engagement militaire de la Russie en Syrie le 30 septembre prouve trois choses : la limite du soutien chiite au régime
alaouite, la fragilité du régime syrien et l’épuisement des troupes
syriennes physique et moral, toute intervention massive américaine en
Syrie, peut se transformer en un affrontement direct entre les
Etats-Unis et la Russie. Les manœuvres militaro-politiques de Poutine,
menées dans le but de réhabiliter son poulain, Bachar el-Assad, sous
prétexte de former une coalition internationale pour combattre le terrorisme, sont vouées à l’échec. La solution globale en Syrie est politique et ne passe pas par Bachar el-Assad.
La Russie ne l’a toujours pas compris. Si on laisse faire les Russes en
Syrie, on peut être sûrs de trois choses : la perspective d’une
solution à moyen terme s’éloignera, la désolation s’étendra encore
davantage et le fanatisme augmentera. L’intervention russe en Syrie est
une escalade dangereuse qu’il faut stopper net. Afin de l'amener à la
table des négociations, les Etats-Unis doivent faire une « offre » au tandem Poutine-Assad, que le duo ne pourra pas refuser.