
Cette nouvelle loi conduira à une spéculation immobilière sauvage, à l’expulsion de la classe moyenne et des natifs de la ville de Beyrouth, à la ségrégation sociale et spatiale des Libanais, à un exode économique transcommunautaire amplifié par la présence de 1,5 million de réfugiés syriens, à la gentrification de la capitale (par le remplacement de la classe moyenne ainsi que des natifs de Beyrouth par une classe aisée et étrangère) et à la destruction totale du parc immobilier ancien de Beyrouth (mais aussi de Tripoli, Jounieh, etc.). Contrairement à ce qu’on pense, tous les Libanais sont concernés par la nouvelle loi du logement pour les raisons citées précédemment, mais aussi parce que celle-ci rendra la capitale libanaise inaccessible à la majorité d’entre eux ! Un comble.
Cette loi telle qu’elle a été votée est actuellement défendue en première ligne par le Courant du Futur (Saad Hariri). En seconde ligne de défense se trouve une partie du Courant Patriotique Libre (Michel Aoun). Elle est essentiellement combattue par les Kataeb (Amine Gemayel) et le Hezbollah (Hassan Nasrallah). S’y opposent une partie du Courant Patriotique Libre (Michel Aoun) et le mouvement Amal (Nabih Berri). Les Forces libanaises (Samir Geagea) et le Parti socialiste progressiste (Walid Joumblatt) sont aux abonnés absents.
Cette loi doit être abolie purement et simplement, condition sine qua non afin d’entamer de nouvelles négociations pour l’élaboration d’une nouvelle loi du logement qui assure la « justice sociale » à tous les libanais, locataires et propriétaires confondus, et garantit à 1 000 000 de locataires anciens le droit de rester dans leurs villes, dans leurs quartiers et dans les appartements qu’ils occupent depuis des décennies.