C’est un euphémisme de dire que Joseph Sepp Blatter est une personnalité contestée. « Vito Corleone », comme on le surnomme, a transformé la FIFA
en « une petite mafia ». Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a «
toujours fermé les yeux et profité de ce système ». Il n’a pas su faire
face aux scandales de corruption qui ont éclaboussé la fédération au
cours de sa présidence, notamment en ce qui concerne l’attribution
contestée en 2010 de la Coupe du monde de football de 2022, au Qatar.
Même s’il est blanchi à l’heure actuelle, il n’est pas sûr qu’il puisse
sortir indemne de la tempête judiciaire transatlantique qui frappe la
FIFA depuis mercredi, et qui a conduit la procureure générale des
Etats-Unis à demander l’arrestation de hauts responsables de la FIFA,
pour « racket, fraude, blanchiment d'argent, corruption, pots-de-vin et
commissions... (en usage) depuis 24 ans ». Il faut dire que cette «
association à but non lucratif », mdr, fondée en 1904 à Paris, brasse
beaucoup d’argent de nos jours : 4,5 milliards $ de recettes
télévisuelles et commerciales. C’est très bien pour le foot sauf que la
FIFA consacre plus d’argent pour ses charges de fonctionnement que sur
les programmes de développement de ce jeu dans le monde. Le train de vie
de ses membres au vu et au su de tous, laisse perplexe quant à la
capacité de Blatter d’assainir la fédération lors de ce 5e mandat, à 79
ans en plus. L’Europe et l’Amérique du Nord voulaient tourner la page du
vieux Corleone et confier la FIFA au jeune et honnête prince Ali Bin
al-Hussein. L’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud, en ont décidé
autrement. Une chose est sûre, ce qui s’est passé dans le luxueux hôtel
du Baur au Lac à Zurich marquera l’histoire de la plus puissante
fédération sportive au monde.
samedi 30 mai 2015
lundi 25 mai 2015
Michel Aoun bat son propre record : il est désormais impliqué dans 99,62% des 1304 jours de vacance du pouvoir au Liban (Art.289)
Cela fait un an que le Liban n’a plus de président de la République.
On peut encore disserter pendant une autre année reconductible, jusqu’au
dernier jour de ce mandat virtuel qui prendra fin en 2020, sur les
raisons de ce triste blocage de la vie politique libanaise, sans réussir
pour autant à faire avancer la réflexion d’un iota. En même temps, il
est impossible de laisser passer cette date comme si de rien n’était. En
pensant à un angle original pour aborder la présidentielle
libanaise, je me suis dit que le mieux à faire serait d’aller voir où
ils en sont nos principaux candidats à la présidence de la République
libanaise, Michel Aoun et Samir Geagea, et de savoir ce qu’en pense le principal acteur de l’échiquier politique du Liban, Hassan Nasrallah.
La problématique de la présidentielle libanaise est simple pour les
trois hommes, mais pas pour les mêmes raisons. Le point sur la vacance
présidentielle libanaise, avec en bonus deux représentations graphiques
édifiantes et un tour de prestidigitation par l’illusionniste du roi
Louis XVIII, que j’ai ressuscité pour vous jouer son célèbre numéro :
sortir un lapin de son chapeau.
lundi 18 mai 2015
Dans la tête de Michel Samaha, l’homme qui a failli embraser le Liban à la demande de Bachar el-Assad (Art.288)
La condamnation de Michel Samaha par le Tribunal militaire libanais, a
de quoi susciter l’indignation. Les charges qui pèsent sur cet ancien
ministre sont lourdes. Et pourtant, la sentence s’apparente dans les
faits à une libération anticipée. D’où la joie des uns et la colère des
autres. Pour se rendre compte de la légèreté de la condamnation et des
failles de la lutte anti-terroriste au Liban, il suffit de transposer le cas Samaha en France. Selon la législation française,
il aurait pris 30 ans de réclusion criminelle, près de 7 fois sa
condamnation libanaise. Hasard du calendrier, celui qui a frôlé la peine
de mort, pourra accompagner les prières de la naissance de Jésus et de
Mahomet, que célébreront respectivement le même jour à la fin de cette
année, le patriarche maronite et le mufti sunnite, deux hommes que
Michel Samaha projetait éliminer car « c’est ce que souhaite Bachar el-Assad
». Pour qu’un type de ce poids politique se retrouve derrière les
barreaux, c’est qu’il a été pris en flagrant délit. Ce flagrant délit se
base sur plusieurs vidéos enregistrées avec une caméra cachée, de
conversations entre le terroriste et l’homme qui a dénoncé ce projet
d'attentats au service libanais de renseignements des FSI. Si nous avons
connu des centaines d’attentats à la voiture piégée et des dizaines
d’assassinats depuis 1975, c’est la première fois dans l’histoire du
Liban que les Libanais ont accès à la tête d’un de ces terroristes qui
ont ensanglanté le Liban et endeuillé ses citoyens 1001e fois et qui a
bien failli embrasser le pays du Cèdre à l'été 2012. Ces documents
exceptionnels font froid dans le dos, mais leur visionnage est un devoir
national car ils permettent de mieux éclairer les pages sombres de
notre tragédie qui n’en finit pas avec la tyrannie syrienne des Assad,
père et fils, et ses sbires libanais, de toutes confessions.
mardi 12 mai 2015
#TweeteCommeSarko
J'ai terminé ce magnifique livre d'Albert Camus "Les Etrangers"
Et j'enchaîne avec un autre magnifique livre de Franz Kafka "Les Procès"
dimanche 10 mai 2015
J’ai testé le Hezbollah et voici ce qu’il en sort : ‘el-qalamoun, wa ba3da el-qalamoun, wa ma ba3da ba3da el-qalamoun’ (Art.287)
Et si je testais le Hezbollah
pour vous ? Rien de plus simple, il suffit de prendre le discours de
sayyed Hassan Nasrallah du 5 mai 2015 et de le décortiquer. Commençons
donc ce test par le YEMEN.
Pour le chef du Hezbollah « nous sommes de nouveau devant une tromperie
et une grande duperie ». Après le Yémen, j’ai testé le Hezbollah sur l’IRAK. D’emblée, sayyed Hassan nous met en garde. « Le véritable but des Etats-Unis est la partition des Etats de la région sur une
base communautaire et ethnique... Irak, Syrie, Yémen ». Comme élément à
charge, le chef du Hezbollah évoque un obscur projet de loi qui serait
en cours d’étude au Congrès américain qui « ordonne le gouvernement
américain d’armer des composantes irakiennes indépendamment du
gouvernement irakien ». J’ai testé ensuite le Hezbollah sur la SYRIE.
Hassan Nasrallah met en garde « les Syriens et les Libanais » contre «
cette guerre psychologique » menée depuis la chute de Jisr el-Choughour
et d’Idlib, « ces rumeurs et ces mensonges » sur la fin imminente du
régime syrien. J’ai testé enfin le Hezbollah sur le LIBAN.
Pour justifier une intervention d’une milice libanaise en Syrie, il
fallait trouver une 1re fatwa. « Nous étions au courant des intentions
des groupes armés... l’occupation de vastes territoires libanais et les
assauts contre l’armée libanaise et les citoyens... cette question a
besoin d’un traitement radical ». Difficile de ne pas être d’accord. Ce
qui pose problème c’est la 2e fatwa. « Si l’Etat (libanais) était en
mesure d’assumer ses responsabilités, nous serions tous avec lui ». A
force de tirer sur la corde, le Hezbollah pousse les Libanais qui sont
en désaccord profond avec sa politique djihadiste transfrontalière et
son isolationnisme communautaire intrafrontalier, vers trois
catastrophes.
vendredi 1 mai 2015
Blocage et bannissement sur les réseaux sociaux : des procédures d’exception libératrices et démocratiques (Art.286)
Carte partielle d'Internet, basée sur les données au 15 janvier 2005. Chaque ligne lie deux nœuds, représentant deux adresses IP. Auteur : The Opte Project |
La vie sur Internet et les réseaux
sociaux, l’agora des temps modernes, n’est vraiment pas un long fleuve
tranquille. Je peux vous l’assurer en connaissance de cause. Chose
inimaginable dans la vie réelle, on peut avoir des échanges multiples
tous les jours avec des dizaines de personnes d’horizons différents.
D’après mon expérience, tout sujet au Liban a le potentiel intrinsèque de conduire à une discussion passionnée. Rajoutez à cela que certains de ce cha3eb lebnen
el 3azim à l’orgueil démesuré ont cette fâcheuse tendance à s’obstiner
jusqu’aux confins du ridicule pour avoir le dernier mot. Face à cette
problématique nouvelle de la vie en société, il est évident qu’il faut
un « code de déontologie », quand on est sur les murs des autres, et un «
règlement interne » pour gérer les interactions humaines sur son propre
mur. En y réfléchissant bien, j’ai découvert que contrairement à ce que
je pensais au départ, le blocage
et le bannissement sont des règles libératrices et démocratiques. Ce
sont les attaques personnelles et obsessionnelles, les incivilités et la
vulgarité, qui sont anti-démocratiques non seulement par leur caractère
agressif, mais aussi, par leurs effets malsains qui visent à détourner,
étouffer et parasiter le débat démocratique en cours.
© 2011-2020 Bakhos Baalbaki