lundi 18 mai 2015

Dans la tête de Michel Samaha, l’homme qui a failli embraser le Liban à la demande de Bachar el-Assad (Art.288)


La condamnation de Michel Samaha par le Tribunal militaire libanais, a de quoi susciter l’indignation. Les charges qui pèsent sur cet ancien ministre sont lourdes. Et pourtant, la sentence s’apparente dans les faits à une libération anticipée. D’où la joie des uns et la colère des autres. Pour se rendre compte de la légèreté de la condamnation et des failles de la lutte anti-terroriste au ‪‎Liban‬, il suffit de transposer le cas Samaha‬ en France. Selon la législation française, il aurait pris 30 ans de réclusion criminelle, près de 7 fois sa condamnation libanaise. Hasard du calendrier, celui qui a frôlé la peine de mort, pourra accompagner les prières de la naissance de Jésus et de Mahomet, que célébreront respectivement le même jour à la fin de cette année, le patriarche maronite et le mufti sunnite, deux hommes que Michel Samaha projetait éliminer car « c’est ce que souhaite Bachar el-‪‎Assad‬ ». Pour qu’un type de ce poids politique se retrouve derrière les barreaux, c’est qu’il a été pris en flagrant délit. Ce flagrant délit se base sur plusieurs vidéos enregistrées avec une caméra cachée, de conversations entre le terroriste et l’homme qui a dénoncé ce projet d'attentats au service libanais de renseignements des FSI. Si nous avons connu des centaines d’attentats à la voiture piégée et des dizaines d’assassinats depuis 1975, c’est la première fois dans l’histoire du Liban que les Libanais ont accès à la tête d’un de ces terroristes qui ont ensanglanté le Liban et endeuillé ses citoyens 1001e fois et qui a bien failli embrasser le pays du Cèdre à l'été 2012. Ces documents exceptionnels font froid dans le dos, mais leur visionnage est un devoir national car ils permettent de mieux éclairer les pages sombres de notre tragédie qui n’en finit pas avec la tyrannie syrienne des Assad, père et fils, et ses sbires libanais, de toutes confessions.

© 2011-2020 Bakhos Baalbaki