C’est un euphémisme de dire que Joseph Sepp Blatter est une personnalité contestée. « Vito Corleone », comme on le surnomme, a transformé la FIFA
en « une petite mafia ». Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a «
toujours fermé les yeux et profité de ce système ». Il n’a pas su faire
face aux scandales de corruption qui ont éclaboussé la fédération au
cours de sa présidence, notamment en ce qui concerne l’attribution
contestée en 2010 de la Coupe du monde de football de 2022, au Qatar.
Même s’il est blanchi à l’heure actuelle, il n’est pas sûr qu’il puisse
sortir indemne de la tempête judiciaire transatlantique qui frappe la
FIFA depuis mercredi, et qui a conduit la procureure générale des
Etats-Unis à demander l’arrestation de hauts responsables de la FIFA,
pour « racket, fraude, blanchiment d'argent, corruption, pots-de-vin et
commissions... (en usage) depuis 24 ans ». Il faut dire que cette «
association à but non lucratif », mdr, fondée en 1904 à Paris, brasse
beaucoup d’argent de nos jours : 4,5 milliards $ de recettes
télévisuelles et commerciales. C’est très bien pour le foot sauf que la
FIFA consacre plus d’argent pour ses charges de fonctionnement que sur
les programmes de développement de ce jeu dans le monde. Le train de vie
de ses membres au vu et au su de tous, laisse perplexe quant à la
capacité de Blatter d’assainir la fédération lors de ce 5e mandat, à 79
ans en plus. L’Europe et l’Amérique du Nord voulaient tourner la page du
vieux Corleone et confier la FIFA au jeune et honnête prince Ali Bin
al-Hussein. L’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud, en ont décidé
autrement. Une chose est sûre, ce qui s’est passé dans le luxueux hôtel
du Baur au Lac à Zurich marquera l’histoire de la plus puissante
fédération sportive au monde.