Trente-quatre listes ont été déposées au ministère de l’Intérieur en France pour les élections européennes. Un record. C’est pour dire, la motivation est grande.
Salaires, indemnités et avantages en tout genre, l’enveloppe financière conséquente qui est allouée à chaque député européen mensuellement, crée pas mal de vocations et suscite beaucoup de convoitises. Et les convictions ? Justement, parlons-en. Avec près de 13 000 €/mois comme salaire de base et frais généraux, et près de 25 000 €/mois pour embaucher famille, amis et camarades, pendant 60 mois, auxquels il faut ajouter 320 €/j pour la présence au Parlement, le remboursement des frais de voyage en classe affaires et première classe, et les indemnités de départ d’un mois de salaire par année de mandat, beaucoup d’Européens pensent que parler de convictions dans ces conditions n’a pas de sens. Pour eux, le problème de l’Union européenne c’est qu’elle coute beaucoup d’argent, point barre. Erreur, grosse erreur.
L’ensemble du budget de l’UE, 160 milliards d’euros en 2018, ne représente que près de 1 % du PIB des 28 pays membres ! Il ne prévoit pas de déficit, càd les dépenses ne peuvent pas dépasser les recettes. Cela représente 300 euros par habitant et par an, même pas la facture du téléphone portable. Il est financé par la contribution des Etats (71%), les droits de douane (16%) et la TVA (12%). Il est voté par les députés européens justement. 70% du budget annuel est dépensé sur l’agriculture et l’environnement, ainsi que la cohésion social et territoriale, dont l'objectif est de réduire les inégalités entre les différentes régions de l'Union européenne. Les frais de fonctionnement tant décriés par les europhobes (du Parlement, de la Commission et du Conseil), ne représentent que 6 % du budget. Autre fait, la France est le premier bénéficiaire des dépenses européennes. Elle reçoit près de 14 milliards d'euros par an, essentiellement dans le cadre de la Politique agricole commune.
Ce qui n’a donc pas de sens, c’est de s’abstenir de voter aux européennes parce que l’Europe coute cher. C’est non seulement penser petit mais c’est aussi ne pas comprendre, que l’Union européenne est incontestablement la plus belle aventure humaine du 20e siècle. C’est grâce à l’Europe -512 millions d’habitants, 2e puissance économique au monde- que la France peut peser sur le cours des événements dans le monde, face à la Chine et aux Etats-Unis.
L’abstention est une procuration donnée aux autres de choisir à notre place. Dire qu’ils sont tous pareils, tous pourris, est faux. Même si on admet le principe, il y a pourri et pourri. Dire que ma voix ne fera pas la différence, est archifaux. Combien de candidats ont heureusement échoué à cause de quelques voix ou sont malheureusement passés pour quelques voix. Une goutte peut faire déborder le vase et les petits ruisseaux font les grandes rivières. Il est inadmissible d’avoir un taux d’abstention de plus de 50% pour une élection démocratique comme les européennes. L’abstention progresse de scrutin en scrutin. On s’attend à 58% pour le millésime 2019. Chapeau ! Vivement une bonne dictature pour rappeler aux électeurs irresponsables l’importance de la démocratie et vivement le suffrage restreint pour rappeler aux râleurs inconscients l’importance du suffrage universel.
En attendant, on ne peut pas continuer comme si de rien n’était. Dans ces conditions, il faut envisager à l’avenir de rendre le vote obligatoire comme c’est le cas dans certains pays : Australie (ne pas voter expose à une amende de 11€), Belgique (amende de 125€ en cas de récidive), Grèce (ne pas voter complique l’obtention d’un passeport ou d’un permis de conduire) et Luxembourg (amende pouvant aller jusqu’à 1 000 € en cas de récidive dans les 5 ans suivant la première abstention).
Hélas, il faut s’engager et choisir le moindre mal. Au final il y aura 751 bienheureux à l’échelle de l’Union européenne, 79 pour la France, élus parmi 2 686 candidats. On trouve tout et n’importe quoi. Des gens sérieux mais inaudibles, des gens pas sérieux et illisibles. Des idées originales, des idées nases. Ce qui n’a pas de sens aujourd’hui, c’est de donner sa voix à trois catégories de candidats.
. Primo, les pas sérieux. Pas la peine de disserter sur un « parti pirate » favorable à la liberté de navigation sur internet, un « parti animaliste » avec un chien comme tête d’affiche qui n’est même pas capable de mettre un chat à côté et un « parti islamiste » qui prône le port du voile dès la maternelle, enfin à l’école.
. Secundo, les dangers publics. Bien que sérieuses certaines listes gagnent leur place à la poubelle à cause de l’idéologie nauséabonde qu’elles véhiculent. C’est le cas de « La Ligne claire », la liste de Renaud Camus, un écrivain d’extrême droite qui a popularisé la théorie du « grand remplacement », une idéologie extrémiste à l’origine de l’attaque terroriste de Nouvelle-Zélande. Pour les européennes, il nous a concocté le concept de la « remigration », renvoyer les immigrés dans leurs pays, de gré ou de force. Je ne sais pas si on fera des exceptions pour les Libanais ! Dans la lettre adressée aux Européens, voici ce qu’il dit texto : « Jamais une occupation n'a pris fin sans le départ de l'occupant. Jamais une colonisation ne s'est achevée sans le retrait des colonisateurs et des colons. La Ligne claire (…) c'est celle qui mène du ferme constat du grand remplacement (…) à l'exigence de la remigration ».
. Tertio, les grands imposteurs. Contre l’Union européenne mais tellement motivé de siéger au Parlement européen, on croit rêver. Leur maitre à penser, l’exemple à suivre, le précurseur, c’est Nigel Farage. Un homme politique anglais rescapé à un accident de la route, un crash et un cancer des testicules, mais qui a échoué à sept reprises aux élections nationales britanniques. Il n’a jamais réussi à entrer à la Chambre des communes ! Profitant du taux important d’abstention, de la force du populisme anti-européen et de la hargne des électeurs europhobes, il a réussi à toutes les élections européennes organisées depuis 1999 svp ! 4 législatures, 20 ans de mandats et 240 mois à dénigrer l’Union européenne. Maintenant, pensez aux chiffres de l’intro et multipliez-les par 240. Et comme par hasard, à peine le Brexit voté en 2016, il a tiré sa révérence en annonçant qu’il quitte la politique. Plus personne pour concrétiser la sortie du pays de l’Union européenne et pour éviter le départ de l'Irlande du Nord et de l’Ecosse du Royaume Uni. Mais voyons, c’est toujours plus facile à dire qu’à faire. Et comme le divorce n’est pas prononcé, le voilà de de retour pour un 5e mandat, qui ne peut aller au-delà du 31 octobre 2019, que si le Brexit est annulé. Il y a toujours de l’argent à prendre et c’est toujours ça de gagné.
Alors franchement, ce qui n’a pas de sens à part s’abstenir aux élections européennes, c’est de donner sa voix aux Nigel Farage français d’europhobes et d’eurosceptiques en tout genre. Le Brexit nous a permis de comprendre que ces gens ne sont finalement que des imposteurs et des imposteuses, des c*uill*ns et des c*uill*nnes. A partir de là, voter pour qui vous voulez, mais votez.
Vive la démocratie, vive la France, vive l’Union européenne. Ode à la joie et à l’Europe, flashmob à Nuremberg. Magnifique.
Post-scriptum
Estimations et premiers résultats
🇫🇷 Au niveau de la FRANCE :
• Pro-Union européenne ≈ 60 %
(La République en Marche/MoDem 22,5% - Europe Ecologie Les Verts 12,6% - Les Républicains 8,1% - PS/Place publique 6,6% - La France Insoumise 6,3% - Génération.s 3,5%)
• Anti-Union européenne ≈ 28 %
(Front/Rassemblement national 23,7% - Debout la France 3,5%)
🇪🇺 Au niveau de l’EUROPE :
• PRO-Union européenne ≈ 67 %
(Groupe du Parti populaire européen 23% - Alliance progressiste des socialistes et démocrates 19,6% - Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe 13,6% - Groupe des Verts/Alliance libre européenne 9,5%)
• ANTI-Union européenne ≈ 23 %
(Conservateurs et réformistes européens 7,7 - Europe des nations et des libertés 7,6% - Europe de la liberté et de la démocratie directe 7,5%)
C'est donc du simple au double et même au triple, tout le reste n’est que palabres et balivernes ☺️ L’Union européenne se remet en marche dès demain matin. Santé🍷
Salaires, indemnités et avantages en tout genre, l’enveloppe financière conséquente qui est allouée à chaque député européen mensuellement, crée pas mal de vocations et suscite beaucoup de convoitises. Et les convictions ? Justement, parlons-en. Avec près de 13 000 €/mois comme salaire de base et frais généraux, et près de 25 000 €/mois pour embaucher famille, amis et camarades, pendant 60 mois, auxquels il faut ajouter 320 €/j pour la présence au Parlement, le remboursement des frais de voyage en classe affaires et première classe, et les indemnités de départ d’un mois de salaire par année de mandat, beaucoup d’Européens pensent que parler de convictions dans ces conditions n’a pas de sens. Pour eux, le problème de l’Union européenne c’est qu’elle coute beaucoup d’argent, point barre. Erreur, grosse erreur.
L’ensemble du budget de l’UE, 160 milliards d’euros en 2018, ne représente que près de 1 % du PIB des 28 pays membres ! Il ne prévoit pas de déficit, càd les dépenses ne peuvent pas dépasser les recettes. Cela représente 300 euros par habitant et par an, même pas la facture du téléphone portable. Il est financé par la contribution des Etats (71%), les droits de douane (16%) et la TVA (12%). Il est voté par les députés européens justement. 70% du budget annuel est dépensé sur l’agriculture et l’environnement, ainsi que la cohésion social et territoriale, dont l'objectif est de réduire les inégalités entre les différentes régions de l'Union européenne. Les frais de fonctionnement tant décriés par les europhobes (du Parlement, de la Commission et du Conseil), ne représentent que 6 % du budget. Autre fait, la France est le premier bénéficiaire des dépenses européennes. Elle reçoit près de 14 milliards d'euros par an, essentiellement dans le cadre de la Politique agricole commune.
Ce qui n’a donc pas de sens, c’est de s’abstenir de voter aux européennes parce que l’Europe coute cher. C’est non seulement penser petit mais c’est aussi ne pas comprendre, que l’Union européenne est incontestablement la plus belle aventure humaine du 20e siècle. C’est grâce à l’Europe -512 millions d’habitants, 2e puissance économique au monde- que la France peut peser sur le cours des événements dans le monde, face à la Chine et aux Etats-Unis.
L’abstention est une procuration donnée aux autres de choisir à notre place. Dire qu’ils sont tous pareils, tous pourris, est faux. Même si on admet le principe, il y a pourri et pourri. Dire que ma voix ne fera pas la différence, est archifaux. Combien de candidats ont heureusement échoué à cause de quelques voix ou sont malheureusement passés pour quelques voix. Une goutte peut faire déborder le vase et les petits ruisseaux font les grandes rivières. Il est inadmissible d’avoir un taux d’abstention de plus de 50% pour une élection démocratique comme les européennes. L’abstention progresse de scrutin en scrutin. On s’attend à 58% pour le millésime 2019. Chapeau ! Vivement une bonne dictature pour rappeler aux électeurs irresponsables l’importance de la démocratie et vivement le suffrage restreint pour rappeler aux râleurs inconscients l’importance du suffrage universel.
En attendant, on ne peut pas continuer comme si de rien n’était. Dans ces conditions, il faut envisager à l’avenir de rendre le vote obligatoire comme c’est le cas dans certains pays : Australie (ne pas voter expose à une amende de 11€), Belgique (amende de 125€ en cas de récidive), Grèce (ne pas voter complique l’obtention d’un passeport ou d’un permis de conduire) et Luxembourg (amende pouvant aller jusqu’à 1 000 € en cas de récidive dans les 5 ans suivant la première abstention).
Hélas, il faut s’engager et choisir le moindre mal. Au final il y aura 751 bienheureux à l’échelle de l’Union européenne, 79 pour la France, élus parmi 2 686 candidats. On trouve tout et n’importe quoi. Des gens sérieux mais inaudibles, des gens pas sérieux et illisibles. Des idées originales, des idées nases. Ce qui n’a pas de sens aujourd’hui, c’est de donner sa voix à trois catégories de candidats.
. Primo, les pas sérieux. Pas la peine de disserter sur un « parti pirate » favorable à la liberté de navigation sur internet, un « parti animaliste » avec un chien comme tête d’affiche qui n’est même pas capable de mettre un chat à côté et un « parti islamiste » qui prône le port du voile dès la maternelle, enfin à l’école.
. Secundo, les dangers publics. Bien que sérieuses certaines listes gagnent leur place à la poubelle à cause de l’idéologie nauséabonde qu’elles véhiculent. C’est le cas de « La Ligne claire », la liste de Renaud Camus, un écrivain d’extrême droite qui a popularisé la théorie du « grand remplacement », une idéologie extrémiste à l’origine de l’attaque terroriste de Nouvelle-Zélande. Pour les européennes, il nous a concocté le concept de la « remigration », renvoyer les immigrés dans leurs pays, de gré ou de force. Je ne sais pas si on fera des exceptions pour les Libanais ! Dans la lettre adressée aux Européens, voici ce qu’il dit texto : « Jamais une occupation n'a pris fin sans le départ de l'occupant. Jamais une colonisation ne s'est achevée sans le retrait des colonisateurs et des colons. La Ligne claire (…) c'est celle qui mène du ferme constat du grand remplacement (…) à l'exigence de la remigration ».
. Tertio, les grands imposteurs. Contre l’Union européenne mais tellement motivé de siéger au Parlement européen, on croit rêver. Leur maitre à penser, l’exemple à suivre, le précurseur, c’est Nigel Farage. Un homme politique anglais rescapé à un accident de la route, un crash et un cancer des testicules, mais qui a échoué à sept reprises aux élections nationales britanniques. Il n’a jamais réussi à entrer à la Chambre des communes ! Profitant du taux important d’abstention, de la force du populisme anti-européen et de la hargne des électeurs europhobes, il a réussi à toutes les élections européennes organisées depuis 1999 svp ! 4 législatures, 20 ans de mandats et 240 mois à dénigrer l’Union européenne. Maintenant, pensez aux chiffres de l’intro et multipliez-les par 240. Et comme par hasard, à peine le Brexit voté en 2016, il a tiré sa révérence en annonçant qu’il quitte la politique. Plus personne pour concrétiser la sortie du pays de l’Union européenne et pour éviter le départ de l'Irlande du Nord et de l’Ecosse du Royaume Uni. Mais voyons, c’est toujours plus facile à dire qu’à faire. Et comme le divorce n’est pas prononcé, le voilà de de retour pour un 5e mandat, qui ne peut aller au-delà du 31 octobre 2019, que si le Brexit est annulé. Il y a toujours de l’argent à prendre et c’est toujours ça de gagné.
Alors franchement, ce qui n’a pas de sens à part s’abstenir aux élections européennes, c’est de donner sa voix aux Nigel Farage français d’europhobes et d’eurosceptiques en tout genre. Le Brexit nous a permis de comprendre que ces gens ne sont finalement que des imposteurs et des imposteuses, des c*uill*ns et des c*uill*nnes. A partir de là, voter pour qui vous voulez, mais votez.
Vive la démocratie, vive la France, vive l’Union européenne. Ode à la joie et à l’Europe, flashmob à Nuremberg. Magnifique.
Post-scriptum
Estimations et premiers résultats
🇫🇷 Au niveau de la FRANCE :
• Pro-Union européenne ≈ 60 %
(La République en Marche/MoDem 22,5% - Europe Ecologie Les Verts 12,6% - Les Républicains 8,1% - PS/Place publique 6,6% - La France Insoumise 6,3% - Génération.s 3,5%)
• Anti-Union européenne ≈ 28 %
(Front/Rassemblement national 23,7% - Debout la France 3,5%)
🇪🇺 Au niveau de l’EUROPE :
• PRO-Union européenne ≈ 67 %
(Groupe du Parti populaire européen 23% - Alliance progressiste des socialistes et démocrates 19,6% - Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe 13,6% - Groupe des Verts/Alliance libre européenne 9,5%)
• ANTI-Union européenne ≈ 23 %
(Conservateurs et réformistes européens 7,7 - Europe des nations et des libertés 7,6% - Europe de la liberté et de la démocratie directe 7,5%)
C'est donc du simple au double et même au triple, tout le reste n’est que palabres et balivernes ☺️ L’Union européenne se remet en marche dès demain matin. Santé🍷