lundi 10 mars 2014

L'incohérence de la municipalité de Beyrouth ! Les dernières nouvelles du projet d'autoroute Fouad Boutros à Achrafieh.


1. « Le vice-président du conseil municipal de Beyrouth, l'ingénieur Nadim Abou Rizk, a moins tendance à défendre ce projet qu'à rassurer les citoyens qui le contestent. » 

Ah bon ! Eh bien, il n’y arrive pas avec moi. J’ai beaucoup de doutes à la lecture de son interview accordée à L’Orient-Le Jour le 10 mars 2014.

2. « Il insiste sur l'étude d'impact sur l'environnement qui est en cours et dont les recommandations, censées être rendues publiques en début d'été, détermineront la viabilité du projet, à la lumière de son impact sur la circulation, la pollution environnementale, la pollution sonore, la préservation du patrimoine et la dimension socio-économique. » 

Des palabres au pays des palabres, 2art 7aké fi bilad 2art el7aké ! Il a beau tenté de rassurer, pour l’instant, tout ce qu’il dit relève de formulations creuses, pour rester politiquement correct. Mais bordel, on se moque de qui ? Figurez-vous, que pendant que le vice-président de la municipalité de Beyrouth « rassure les citoyens », les expropriations continuent à Achrafieh. J’adore la cohérence ! Donc voyons un peu la logique implacable de l’ingénieur en chef de la municipalité de Beyrouth : on sort un projet d’autoroute dessinée dans les années 50, on exproprie les gens jusqu'en 2013 et on fait les études d’impact en 2014. Je vous ai dit, c’est une équipe d’une logique implacable ! Tayeb, heik sou2al 3al méché : et si les études d’impact montraient que le projet était désastreux pour Achrafieh, que compte faire la municipalité de Beyrouth des vastes zones expropriées ? Un jardin public, elle qui n’est pas fichue d’ouvrir le Bois des Pins aux Libanais, une ouverture qui aurait dû avoir lieu il y a 12 ans déjà selon l’accord qui lie la municipalité de Beyrouth à la région Ile-de-France ? Foutaises.

3. La municipalité de Beyrouth pédale dans le bourghoul avec ce projet poussiéreux sorti des cartons des années 50. Elle a beau présenté des arguments rachitiques pour essayer de tenir son projet debout, il n’empêche qu’elle évite d’évoquer la principale conséquence directe et indirecte du passage de cette autoroute en plein cœur d’Achrafieh : l’expulsion de la classe moyenne d’Achrafieh afin de préparer le terrain pour que des promoteurs sans scrupule rachètent les immeubles anciens, les démolissent, et construisent à leur place des tours laides destinées aux richards et aux snobinards Arabes et Libanais ! 

Passer des voitures qui roulent à 70 km/h à 10 m du sol et à quelques mètres des appartements des riverains, c’est condamner tous les immeubles qui bordent cette voie rapide, même ceux situés dans la 2e, 3e ou 4e rangée ! Yé3né belmchabra7, des centaines d’immeubles seront condamnés à disparaitre à terme et leurs occupants seront expulsés d’Achrafieh. Rien que les « conséquences sociales » de l’autoroute Fouad Boutros sont désastreuses. C’est lamentable.

4. Je rappelle que la municipalité de Beyrouth est contrôlée par le 14 Mars, notamment par le courant du Futur. Seule la pression sur les politiques arrêtera certains délires de la municipalité de Beyrouth, comme ce fut le cas du projet de parking dans le jardin de Sanayiéh (Beyrouth), dont cette grotesque voie rapide en plein cœur d’Achrafieh et la ridicule idée de foutre un parking dans l'un des rares jardins publics au cœur d’Achrafieh ! Je resterai farouchement opposé à ces deux délires de la municipalité de Beyrouth.

5. By the way, que la municipalité de Beyrouth arrête de mutiler les pauvres ficus des trottoirs d’Achrafieh, pour en faire de ridicules cubes décoratifs dans une ville où il fait 25 degrés en plein hiver !

Réf.
Une autoroute en plein coeur d’Achrafieh : le dernier délire de la municipalité de Beyrouth (Art.141) / Bakhos Baalbaki

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