Combien de fois avons-nous entendu qu’il ne faut pas trop tirer sur l’élastique, en #France comme au Liban. Hier, je devais me rendre à Montmirail, une commune de l’Est située à une centaine de kilomètres de #Paris. J’aime y séjourner, me dépayser et me dynamiser dans cette belle région de la Mésopotamie de l’Ile-de-France, située entre la Seine et la Marne, terre à blé et grenier de la France, rendue célèbre par le film "Les Visiteurs" de Jean-Marie Poiré à travers son personnage médiéval fictif, Godefroy de Montmirail, joué par le grand Jean Reno, et son inoubliable écuyer, Jacquouille la Fripouille, le grand Christian Clavier. Tous les deux se sont perdus dans les couloirs du temps, comme ces bobos-révolutionnaires libanais, qui croient prendre la Basille en demandant à l'ancien Premier ministre libanais Fouad Siniora de quitter un concert de Noël à l'AUB 😋 J’avais déjà décalé mon départ à plusieurs reprises. Ce lundi, j’étais décontracté malgré les prévisions, mais décidé à y aller par les transports en commun, parce que les chauffeurs routiers menaçaient de bloquer les routes. Ce fut une erreur, un cauchemar. Récit d’une journée de #grève ordinaire en France 🇫🇷
*
► La météo n’était pas au beau fixe, mais pas exécrable. Il faisait doux pour la saison. Ayant des choses à régler la veille jusqu’à 2h du matin, je n’ai pu quitter qu’à 10h. Du coup, le plan A n’était plus d’actualité, puisque le train RER B ne circule qu’aux heures de pointe en ce moment, 2h le matin et 2h en fin d’après-midi. Je passe tout de suite au plan B, le bus 197 pour la Porte d'Orléans. Après 15 minutes d’attente, le premier arrive, bondé, impossible d’entrer, c’est une boite de sardines. 15 minutes plus tard, le second arrive, pire encore, on ne peut même pas glisser un cheveu entre les gens. Il faut dire que les grèves sont des jours bénis pour les frotteurs des transports. Pas la peine de perdre du temps, j’abandonne la piste sur le champ.
► Je passe au plan C, le bus 297. Idem et même topo, et donc, même conclusion.
► Avec un plan D improvisé, je décide de me rendre au départ du bus 388, pour la Porte d'Orléans. Bingo, il est vide et pas grand monde en attente. Et pour cause, il fait un détour pas possible dans la banlieue-sud, 30 arrêts svp avant d'arriver aux portes de Paris. C’est comme lorsqu’on gratte son oreille gauche par-dessus la tête avec sa main droite. Je me suis dit « Keep Calm BB », ne rechigne pas à embarquer, c’est une expérience qui donnera lieu à une note ultérieurement. Mon Nokia commençait déjà à vibrer.
► Arrivé à la Porte d'Orléans, je mets en route le plan E en me rendant à l’arrêt du bus 38 pour aller directement à la Gare de l'Est via Châtelet. Surprise, il n’y a rien de prévu avant 17h, alors que les autres jours, le 38 circulait, d’après l’application de la RATP svp. Eh bien, il est temps qu’ils partent à la retraite on dirait, hein ? 😊 D’après le plan F, élaboré par un gréviste, retraité dans sa tête depuis un long moment, mais très actif sur le plan salarial, il faut prendre 3 bus pour s’y rendre, via Montparnasse et Châtelet. Je lui ai fait savoir qu’il peut le garder son plan nase, étant donné le monde qu'il y avait ne serait que pour la première étape.
► Face au déchainement des éléments, je sors le plan G, m’engager dans un triathlon constitué de trois épreuves enchainées qui doivent me conduire surement à la gare de l’Est : la natation à travers un crachin pas méchant sauf si on porte des lunettes, une marche à pied sur laquelle les grévistes n’ont aucune prise, et le Vélib, les vélos en libre-service à Paris à condition d’en trouver de disponibles car il n’est pas question de jouer aux cascadeurs sur les trottinettes qui jonchent les trottoirs. Ce fut une heure hors du temps et de ses peines, à Paris de surcroit, dans une belle ville, « c’est déjà ça » comme dit Souchon. J’ai slalomé entre les marcheurs et les vendeurs, les travailleurs et leurs sacoches, les touristes et leurs valises, les glandouilleurs et les mammas africaines qui vendaient en pleine rue des plats qui sentaient bon (du côté de Château d’eau pour les intéressés). Je l’ai fait comme un visiteur passant pour la première fois devant le lion de Belfort, le magnifique jardin du Luxembourg, le Quartier latin, Marks & Spenser (leur hommous est exquis, avec un filet d’huile d’olive, j’avais un petit flacon dans ma besace, avec les oignons verts et les radis de la maison, il rivalise avec le libanais !), la Seine, l’Ile de la Cité et le boulevard de Sébastopol. J’ai eu une pensée émue en prenant un double espresso avec Notre-Dame de Paris mutilée sur l’autre rive.
► Je croyais être au bout de mes peines à la gare de l'Est. Pas du tout, une surprise m’attendait, aucun train prévu pour Coulommiers, comme le délicieux fromage. Non mais comment ça ? Ah oui monsieur, c’est comme ça ! Ah oui madame, mais c’est indiqué sur le site de la RATP que la ligne est perturbée mais fonctionne. Ah non monsieur, c’est comme ça depuis 10 jours. Ah non madame, il est temps que vous partez à la retraite vous aussi ! 😋
► Brainstorming avec moi-même, il en ressort un plan H, passer par Château-Thierry. Un détour sauf qu'il n'y aucun bus direct entre le village de naissance de Jean de La Fontaine et Montmirail.
► Plan I, passer par Meaux, capitale de la Brie, comme le bon fromage, avec un train prévu dans 2h30. Pas question.
► Plan J, passer par Melun, la cité médiévale. Oh ce n’est pas un détour, c’est un grand détour de 3h.
► Plan K, vu sur le site RATP-Itinéraires svp, qui est censée tenir compte des grèves, se rendre à la station Auber et prendre le RER A qui reprend du service, en allant jusqu’à Marne-la-Vallée, via Disneyland. Puisque j’y suis, ça me semble raisonnable. Je me rends à pied et par le RER E, pour tomber sur des portes closes. Le A ne sera sur les rails que dans 1h30, ce qui repousse mon arrivée à 18h.
*
Paris, 14h30. Il est temps de prendre une grande décision et de sauter les plans L, M, N, O, P et Q et passer directement au plan R, R pour Retour à la case de départ. Plus de 8h sur les routes pour un trajet qui prend habituellement 2h et quelques, c’est de la folie. C’est ce que font vivre quelques milliers de grévistes à des millions de personnes de la population française et étrangère en France. On peut débattre à l’infini de la nouvelle réforme des retraites en France, ou de la formation du nouveau gouvernement au Liban, mais nul ne peut nier le fait que depuis plusieurs semaines, en France comme au Liban, la majorité est prise en otage par une minorité.
Dans les transports parisiens, voilà mon récit d'une journée ordinaire d'une grève illimitée. Aux dernières nouvelles des grévistes ont coupé le courant électrique alimentant la population en Gironde et à Lyon. Ils menacent de recourir à des coupures plus massives sur tout le territoire français en plein hiver. Idem au Liban, ces derniers jours on a vu des minorités de manifestants brûler encore des pneus et couper encore les routes, des forces de l'ordre s'en prendre violemment aux gens désarmés et regarder les gens armés, et plus grave encore, des miliciens du duo Hezbollah-Amal brûler des voitures, casser des vitres, saccager les tentes des protestataires, terroriser les habitants, tabasser les manifestants et menacer la population avec leurs armes, en toute impunité.
Eh bien la nature a horreur de ce genre d’équation et de déséquilibre ! C’est intenable à long terme, en France comme au Liban. Tôt ou tard il y a un équilibrage qui s’imposera à tous. A force de tirer sur l’élastique, il va finir par nous péter à la gueule. Et quand il pétera, il y aura dans l'Hexagone : restriction du droit de grève, abolition du fonctionnariat, automatisation de toutes les lignes de métro et privatisation des services publics. Ah pour pousser les choses dans ce sens, les grévistes ne peuvent pas mieux s'y prendre ! Au pays du Cèdre, la menace est bien plus grande : il y a un risque sérieux de faillite totale du système et d'implosion du pays ! Et ce jour-là, en France comme au Liban, les lamentations, les pleurs et les grincements de dents ne serviront à rien.
• Oui pour la préservation d’une extraordinaire spécificité française concernant notre système de « retraite dit par répartition », basé sur la « solidarité intergénérationnelle », où les cotisations des travailleurs paient les pensions des retraités et donnent droit à une pension de retraite, loin du « système par capitalisation », notamment anglo-saxon, où l’on cotise pour soi-même. C’est un système à la française qu’il nous faut au Liban, dont le financement devant être complété par la taxation des capitaux et des biens immobiliers.
• Oui pour l’instauration d’un régime de retraite universel et la fusion des 42 régimes de retraite différents actuels, qui font de la France la risée du monde.
• Oui pour la généralisation de la retraite par points, où chaque euro cotisé est pris en compte pour le calcul de la retraite. Le projet de loi prévoit pour 10€ cotisés, 1 point de retraite et 0,55€ de pension. Les chiffres ne sont pas définitifs. La valeur peut être modifiée ultérieurement, mais jamais à la baisse, ça sera inscrit dans la législation ! En pratique, cela permettra aux salariés comme aux travailleurs à temps partiel et à la carrière discontinue, ainsi qu’aux professions libérales d’avoir enfin la possibilité de bénéficier d’un système basé jusqu'à maintenant sur l'inique validation de trimestres.
Par conséquent, j’apporte un soutien total au projet de réforme de la retraite en France décidée par le président de la République Emmanuel Macron et mis en place par le Premier ministre Edouard Philippe. A mon humble avis, c’est un progrès indéniable. Et que les grévistes défendant leurs intérêts personnels aillent au diable 😈
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► La météo n’était pas au beau fixe, mais pas exécrable. Il faisait doux pour la saison. Ayant des choses à régler la veille jusqu’à 2h du matin, je n’ai pu quitter qu’à 10h. Du coup, le plan A n’était plus d’actualité, puisque le train RER B ne circule qu’aux heures de pointe en ce moment, 2h le matin et 2h en fin d’après-midi. Je passe tout de suite au plan B, le bus 197 pour la Porte d'Orléans. Après 15 minutes d’attente, le premier arrive, bondé, impossible d’entrer, c’est une boite de sardines. 15 minutes plus tard, le second arrive, pire encore, on ne peut même pas glisser un cheveu entre les gens. Il faut dire que les grèves sont des jours bénis pour les frotteurs des transports. Pas la peine de perdre du temps, j’abandonne la piste sur le champ.
► Je passe au plan C, le bus 297. Idem et même topo, et donc, même conclusion.
► Avec un plan D improvisé, je décide de me rendre au départ du bus 388, pour la Porte d'Orléans. Bingo, il est vide et pas grand monde en attente. Et pour cause, il fait un détour pas possible dans la banlieue-sud, 30 arrêts svp avant d'arriver aux portes de Paris. C’est comme lorsqu’on gratte son oreille gauche par-dessus la tête avec sa main droite. Je me suis dit « Keep Calm BB », ne rechigne pas à embarquer, c’est une expérience qui donnera lieu à une note ultérieurement. Mon Nokia commençait déjà à vibrer.
► Arrivé à la Porte d'Orléans, je mets en route le plan E en me rendant à l’arrêt du bus 38 pour aller directement à la Gare de l'Est via Châtelet. Surprise, il n’y a rien de prévu avant 17h, alors que les autres jours, le 38 circulait, d’après l’application de la RATP svp. Eh bien, il est temps qu’ils partent à la retraite on dirait, hein ? 😊 D’après le plan F, élaboré par un gréviste, retraité dans sa tête depuis un long moment, mais très actif sur le plan salarial, il faut prendre 3 bus pour s’y rendre, via Montparnasse et Châtelet. Je lui ai fait savoir qu’il peut le garder son plan nase, étant donné le monde qu'il y avait ne serait que pour la première étape.
► Face au déchainement des éléments, je sors le plan G, m’engager dans un triathlon constitué de trois épreuves enchainées qui doivent me conduire surement à la gare de l’Est : la natation à travers un crachin pas méchant sauf si on porte des lunettes, une marche à pied sur laquelle les grévistes n’ont aucune prise, et le Vélib, les vélos en libre-service à Paris à condition d’en trouver de disponibles car il n’est pas question de jouer aux cascadeurs sur les trottinettes qui jonchent les trottoirs. Ce fut une heure hors du temps et de ses peines, à Paris de surcroit, dans une belle ville, « c’est déjà ça » comme dit Souchon. J’ai slalomé entre les marcheurs et les vendeurs, les travailleurs et leurs sacoches, les touristes et leurs valises, les glandouilleurs et les mammas africaines qui vendaient en pleine rue des plats qui sentaient bon (du côté de Château d’eau pour les intéressés). Je l’ai fait comme un visiteur passant pour la première fois devant le lion de Belfort, le magnifique jardin du Luxembourg, le Quartier latin, Marks & Spenser (leur hommous est exquis, avec un filet d’huile d’olive, j’avais un petit flacon dans ma besace, avec les oignons verts et les radis de la maison, il rivalise avec le libanais !), la Seine, l’Ile de la Cité et le boulevard de Sébastopol. J’ai eu une pensée émue en prenant un double espresso avec Notre-Dame de Paris mutilée sur l’autre rive.
► Je croyais être au bout de mes peines à la gare de l'Est. Pas du tout, une surprise m’attendait, aucun train prévu pour Coulommiers, comme le délicieux fromage. Non mais comment ça ? Ah oui monsieur, c’est comme ça ! Ah oui madame, mais c’est indiqué sur le site de la RATP que la ligne est perturbée mais fonctionne. Ah non monsieur, c’est comme ça depuis 10 jours. Ah non madame, il est temps que vous partez à la retraite vous aussi ! 😋
► Brainstorming avec moi-même, il en ressort un plan H, passer par Château-Thierry. Un détour sauf qu'il n'y aucun bus direct entre le village de naissance de Jean de La Fontaine et Montmirail.
► Plan I, passer par Meaux, capitale de la Brie, comme le bon fromage, avec un train prévu dans 2h30. Pas question.
► Plan J, passer par Melun, la cité médiévale. Oh ce n’est pas un détour, c’est un grand détour de 3h.
► Plan K, vu sur le site RATP-Itinéraires svp, qui est censée tenir compte des grèves, se rendre à la station Auber et prendre le RER A qui reprend du service, en allant jusqu’à Marne-la-Vallée, via Disneyland. Puisque j’y suis, ça me semble raisonnable. Je me rends à pied et par le RER E, pour tomber sur des portes closes. Le A ne sera sur les rails que dans 1h30, ce qui repousse mon arrivée à 18h.
*
Paris, 14h30. Il est temps de prendre une grande décision et de sauter les plans L, M, N, O, P et Q et passer directement au plan R, R pour Retour à la case de départ. Plus de 8h sur les routes pour un trajet qui prend habituellement 2h et quelques, c’est de la folie. C’est ce que font vivre quelques milliers de grévistes à des millions de personnes de la population française et étrangère en France. On peut débattre à l’infini de la nouvelle réforme des retraites en France, ou de la formation du nouveau gouvernement au Liban, mais nul ne peut nier le fait que depuis plusieurs semaines, en France comme au Liban, la majorité est prise en otage par une minorité.
Dans les transports parisiens, voilà mon récit d'une journée ordinaire d'une grève illimitée. Aux dernières nouvelles des grévistes ont coupé le courant électrique alimentant la population en Gironde et à Lyon. Ils menacent de recourir à des coupures plus massives sur tout le territoire français en plein hiver. Idem au Liban, ces derniers jours on a vu des minorités de manifestants brûler encore des pneus et couper encore les routes, des forces de l'ordre s'en prendre violemment aux gens désarmés et regarder les gens armés, et plus grave encore, des miliciens du duo Hezbollah-Amal brûler des voitures, casser des vitres, saccager les tentes des protestataires, terroriser les habitants, tabasser les manifestants et menacer la population avec leurs armes, en toute impunité.
Eh bien la nature a horreur de ce genre d’équation et de déséquilibre ! C’est intenable à long terme, en France comme au Liban. Tôt ou tard il y a un équilibrage qui s’imposera à tous. A force de tirer sur l’élastique, il va finir par nous péter à la gueule. Et quand il pétera, il y aura dans l'Hexagone : restriction du droit de grève, abolition du fonctionnariat, automatisation de toutes les lignes de métro et privatisation des services publics. Ah pour pousser les choses dans ce sens, les grévistes ne peuvent pas mieux s'y prendre ! Au pays du Cèdre, la menace est bien plus grande : il y a un risque sérieux de faillite totale du système et d'implosion du pays ! Et ce jour-là, en France comme au Liban, les lamentations, les pleurs et les grincements de dents ne serviront à rien.
• Oui pour la préservation d’une extraordinaire spécificité française concernant notre système de « retraite dit par répartition », basé sur la « solidarité intergénérationnelle », où les cotisations des travailleurs paient les pensions des retraités et donnent droit à une pension de retraite, loin du « système par capitalisation », notamment anglo-saxon, où l’on cotise pour soi-même. C’est un système à la française qu’il nous faut au Liban, dont le financement devant être complété par la taxation des capitaux et des biens immobiliers.
• Oui pour l’instauration d’un régime de retraite universel et la fusion des 42 régimes de retraite différents actuels, qui font de la France la risée du monde.
• Oui pour la généralisation de la retraite par points, où chaque euro cotisé est pris en compte pour le calcul de la retraite. Le projet de loi prévoit pour 10€ cotisés, 1 point de retraite et 0,55€ de pension. Les chiffres ne sont pas définitifs. La valeur peut être modifiée ultérieurement, mais jamais à la baisse, ça sera inscrit dans la législation ! En pratique, cela permettra aux salariés comme aux travailleurs à temps partiel et à la carrière discontinue, ainsi qu’aux professions libérales d’avoir enfin la possibilité de bénéficier d’un système basé jusqu'à maintenant sur l'inique validation de trimestres.
Par conséquent, j’apporte un soutien total au projet de réforme de la retraite en France décidée par le président de la République Emmanuel Macron et mis en place par le Premier ministre Edouard Philippe. A mon humble avis, c’est un progrès indéniable. Et que les grévistes défendant leurs intérêts personnels aillent au diable 😈