Saad Hariri aurait dit la veille de Noël tout ce qu’il avait sur le cœur devant un petit groupe de journalistes. Excellent, sauf qu’en résumé, il aurait dû garder le silence.
- Pour l'ex-PM, le cabinet de Hassann Diab sera le « gouvernement de Gebrane Bassil ». Et le Hezb fait de la figuration peut-être ? De ce fait, « nous ne participerons pas ». Respect. Et si on ne parvient pas à le former ? Hariri a tenu à faire savoir qu’il ne présidera aucun gouvernement qui inclura Bassil car il ne peut pas travailler avec des « gens racistes, communautaires et qui ne respectent pas la Constitution ». Et travailler avec le Hezb, ça ne pose aucun problème particulier ? C’était son « ami » lors des élections législatives de mai 2018 ! Plus maintenant. « Que Gebrane Bassil se débrouille. »
- Hariri a annoncé aussi que le Futur ne donnera pas la « confiance au gouvernement Hassann Diab », mais avoue avoir vu ce grand narcissique plusieurs jours avant sa désignation. Pas pour parler couleurs de teinture, mais dans l’éventualité de l’intégrer dans un gouvernement de technocrates.
- Le chef du Futur justifie son refus de nommer Nawaf Salam par la volonté de « le protéger car il n’allait pas recevoir une seule voix chiite » et qu’il tient à préserver l’équilibre dans le pays.
- C’est la « décision des Forces libanaises de ne pas le soutenir » qui l’a poussé à jeter l’éponge.
- « Joumblatt veut être avec le mouvement social mais attaque le Futur, je ne sais pas comment traiter le problème avec lui. »
- Par contre, « les relations avec Berri sont bonnes ». Ah ça nous rassure ! « Ses déclarations s’inscrivent dans le cadre de son souci de préserver la stabilité. » Depuis 1992 svp. « Le duo chiite (Hezbollah et Amal) tenait à me nommer pour éviter de plonger le pays dans la discorde (conflit sunnites-chiites) ». Ahhh quelle harmonie magnifique !
*
Depuis le 17 octobre, je suis de ceux qui considèrent que Saad Hariri est potentiellement l’homme politique qu’il faut dans les circonstances exceptionnelles que traversent notre pays, pour trois raisons principales : il a un poids politique et représentatif important, il est capable de rassembler la nation autour de sa personne et il est en mesure d’inspirer confiance, à l’intérieur comme à l’extérieur, auprès des Libanais et de la communauté internationale. Hélas, il vient de semer le doute dans les esprits. Pour preuve, récapitulons.
Exiger depuis sa démission fin octobre, de ne présider qu’un gouvernement de technocrates alors qu’on a soi-même gouverné le Liban directement et indirectement 12 des 15 dernières années, est le moins qu’on puisse dire une intransigeance injustifiée qui cache un calcul politicien.
Dans ce règlement de comptes, il est étonnant de constater que Saad Hariri se résigne à adopter une politique de l’autruche avec Hassan Nasrallah (aucun reproche, comme si le Hezb est une association de Scouts et non une « anomalie » qui entrave l'édification d'un double Etat-état de droit au Liban, accusée de l'assassinat de Rafic Hariri et classée terroriste par les pays arabes et occidentaux !), faire les yeux doux à Nabih Berri (et lui rendre même un hommage pour tout l’effort qu’il a déployé afin de préserver la paix civile, alors que l'Estèz ne l’a pas ménagé en l’avertissant, « ne joue pas avec le feu » !), se montrer encore et toujours indulgent avec Walid Joumblatt (qui ne l’a pas raté avec son tweet « Trahir Nawaf Salam, comme l’ont fait les députés du Futur qui se cachent derrière la technocratie, comme s’ils sortaient tous de la Silicon Valley, par peur du changement, montre leur futilité et leur faillite » !). Mais par contre, Saad Hariri semble en vouloir à Samir Geagea (présenté comme celui qui a imposé le fâcheux deal présidentiel avec Aoun en 2016, alors qu’à l’époque les députés FL se comptaient sur les doigts d’une main et ceux du Futur par dizaines) et ne peut plus voir Gebrane Bassil en peinture après une bromance qui a duré quand même trois ans.
*
Gebrane Bassil est présenté par Saad Hariri aujourd’hui comme le « grand manitou de la politique libanaise », alors qu’il n’est en réalité que le « Don Quichotte de la République libanaise ». Hélas, le refus de Hassann Diab par le chef du Futur est motivé uniquement par le fait que le gouvernement qu’il formera sera celui de « Gebrane Bassil », disons un refus pour des considérations politiciennes, et non parce qu’il a été désigné exclusivement par des députés « pro-Hezb et pro-Assad », un refus qui relève de considérations nationales, patriotiques et souverainistes. Les Libanais jugeront la pertinence de ce constat. On croyait naïvement que les principaux responsables des positions incongrues du courant du Futur étaient Ahmad et Nader Hariri. Apparemment le ménage a été mal fait !
- Pour l'ex-PM, le cabinet de Hassann Diab sera le « gouvernement de Gebrane Bassil ». Et le Hezb fait de la figuration peut-être ? De ce fait, « nous ne participerons pas ». Respect. Et si on ne parvient pas à le former ? Hariri a tenu à faire savoir qu’il ne présidera aucun gouvernement qui inclura Bassil car il ne peut pas travailler avec des « gens racistes, communautaires et qui ne respectent pas la Constitution ». Et travailler avec le Hezb, ça ne pose aucun problème particulier ? C’était son « ami » lors des élections législatives de mai 2018 ! Plus maintenant. « Que Gebrane Bassil se débrouille. »
- Hariri a annoncé aussi que le Futur ne donnera pas la « confiance au gouvernement Hassann Diab », mais avoue avoir vu ce grand narcissique plusieurs jours avant sa désignation. Pas pour parler couleurs de teinture, mais dans l’éventualité de l’intégrer dans un gouvernement de technocrates.
- Le chef du Futur justifie son refus de nommer Nawaf Salam par la volonté de « le protéger car il n’allait pas recevoir une seule voix chiite » et qu’il tient à préserver l’équilibre dans le pays.
- C’est la « décision des Forces libanaises de ne pas le soutenir » qui l’a poussé à jeter l’éponge.
- « Joumblatt veut être avec le mouvement social mais attaque le Futur, je ne sais pas comment traiter le problème avec lui. »
- Par contre, « les relations avec Berri sont bonnes ». Ah ça nous rassure ! « Ses déclarations s’inscrivent dans le cadre de son souci de préserver la stabilité. » Depuis 1992 svp. « Le duo chiite (Hezbollah et Amal) tenait à me nommer pour éviter de plonger le pays dans la discorde (conflit sunnites-chiites) ». Ahhh quelle harmonie magnifique !
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Depuis le 17 octobre, je suis de ceux qui considèrent que Saad Hariri est potentiellement l’homme politique qu’il faut dans les circonstances exceptionnelles que traversent notre pays, pour trois raisons principales : il a un poids politique et représentatif important, il est capable de rassembler la nation autour de sa personne et il est en mesure d’inspirer confiance, à l’intérieur comme à l’extérieur, auprès des Libanais et de la communauté internationale. Hélas, il vient de semer le doute dans les esprits. Pour preuve, récapitulons.
Exiger depuis sa démission fin octobre, de ne présider qu’un gouvernement de technocrates alors qu’on a soi-même gouverné le Liban directement et indirectement 12 des 15 dernières années, est le moins qu’on puisse dire une intransigeance injustifiée qui cache un calcul politicien.
Dans ce règlement de comptes, il est étonnant de constater que Saad Hariri se résigne à adopter une politique de l’autruche avec Hassan Nasrallah (aucun reproche, comme si le Hezb est une association de Scouts et non une « anomalie » qui entrave l'édification d'un double Etat-état de droit au Liban, accusée de l'assassinat de Rafic Hariri et classée terroriste par les pays arabes et occidentaux !), faire les yeux doux à Nabih Berri (et lui rendre même un hommage pour tout l’effort qu’il a déployé afin de préserver la paix civile, alors que l'Estèz ne l’a pas ménagé en l’avertissant, « ne joue pas avec le feu » !), se montrer encore et toujours indulgent avec Walid Joumblatt (qui ne l’a pas raté avec son tweet « Trahir Nawaf Salam, comme l’ont fait les députés du Futur qui se cachent derrière la technocratie, comme s’ils sortaient tous de la Silicon Valley, par peur du changement, montre leur futilité et leur faillite » !). Mais par contre, Saad Hariri semble en vouloir à Samir Geagea (présenté comme celui qui a imposé le fâcheux deal présidentiel avec Aoun en 2016, alors qu’à l’époque les députés FL se comptaient sur les doigts d’une main et ceux du Futur par dizaines) et ne peut plus voir Gebrane Bassil en peinture après une bromance qui a duré quand même trois ans.
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Gebrane Bassil est présenté par Saad Hariri aujourd’hui comme le « grand manitou de la politique libanaise », alors qu’il n’est en réalité que le « Don Quichotte de la République libanaise ». Hélas, le refus de Hassann Diab par le chef du Futur est motivé uniquement par le fait que le gouvernement qu’il formera sera celui de « Gebrane Bassil », disons un refus pour des considérations politiciennes, et non parce qu’il a été désigné exclusivement par des députés « pro-Hezb et pro-Assad », un refus qui relève de considérations nationales, patriotiques et souverainistes. Les Libanais jugeront la pertinence de ce constat. On croyait naïvement que les principaux responsables des positions incongrues du courant du Futur étaient Ahmad et Nader Hariri. Apparemment le ménage a été mal fait !