Quand un homme d’Eglise au cœur de lion fait son sermon, les autruches prennent leurs bonnets et chapeaux à deux mains et les enfoncent profondément sur leurs têtes, les tartuffes regardent plutôt leurs chaussures et contrôlent la qualité de leur lustrage, et les imposteurs saisissent les longs cierges allumés par les fidèles et bouchent leurs deux oreilles 😊 C’est que monseigneur Elias Audi n’est ni un habitué de la langue de bois ni un partisan d’arrondir les angles, لا قرط حكي ولا تبويس لحي. Il a le verbe haut et libre, il a le mot juste et rien de plus. Il ne s'est jamais teint les cheveux comme certains de son rang. C'est pour dire qu'il fait partie des derniers Mohicans du pays du Cèdre. Il est de la trempe du défunt patriarche maronite Nasrallah Sfeir, le père spirituel de la seconde indépendance.
A l’occasion du 14e anniversaire de l’assassinat de Gebrane Tuéni, le métropolite de l'archidiocèse grec-orthodoxe de Beyrouth a tenu à mettre les points sur les i. Cela donne ceci. C'est que l'heure est grave, la nation est plongée dans une crise existentielle sans précédent.
« Aujourd'hui, ce pays est dirigé par un individu, vous le connaissez tous, mais personne n’ouvre la bouche. Par un seul individu. Il est dirigé (aussi) par un groupe qui se protège avec les armes. (Non mais) Où est la culture ? Où est la science ? Où est le (haut) niveau de ces Libanais dont nous sommes fiers ? Où est-il ? Par un seul individu ! On ignore ce qu’il sait (au juste), mais il nous gouverne. » Et pour les autruches, les tartuffes et les imposteurs réfugiés dans le déni, il donne un indice. « On revient vers lui, mais pas vers celui qui est au-dessus de lui. Pauvre pays. » Très fin Monseigneur, très très fin.
Face au tollé médiatique des hezbollahi-compatibles, Son Eminence Mgr Elias Audi a eu l’amabilité de me charger de dévoiler les noms des fautifs et de remettre les points manquants sur certains i. Sa position au sein de l’Église l’empêche de rentrer dans de basses et petites polémiques et de prêter trop l'oreille aux cris, au caquetage et aux piaillements des mécontents. J'ai pris cette mission à coeur et je l'ai accepté avec beaucoup d'honneur 🤩
*
« L’individu » en question est Gebrane Bassil que j’ai gentiment surnommé il y a fort longtemps « Don Quichotte de la République libanaise ». Il est toujours prêt à bondir pour se battre contre les géants moulins à vent, accusant tout le monde de lui mettre des bâtons dans les roues. Il prévoyait dans une campagne électorale récente, une BD intitulée « Rêve d’une nation », le métro à Beyrouth pour 2020 svp. Ah si, j’ai fait un article dessus. Oh les mauvaises langues ne ratent pas une occasion pour déblatérer sur ce génie mal-aimé de la nation libanaise ! Il lui reste quand même trois semaines pour faire descendre cet éléphant rose lâché dans le ciel libanais et les esprits naïfs en 2013, à un moment où il a cru que les élections législatives allaient avoir lieu. Il contrôle le ministère de l’Énergie depuis 11 ans svp, une chasse-gardée du Courant patriotique libre (CPL). Malgré une hémorragie financière de plus de 1,5 milliard $ par an, les Libanais ne bénéficient toujours pas de courant électrique public 24h/24. La gestion du secteur par le CPL est un fiasco. Cherchez l’erreur.
Celui qui est « au-dessus » c’est Michel Aoun, le président de la République, ex-chef du CPL jusqu’en 2016 et beau-père de Gebrane Bassil à ses heures perdues depuis des décennies. Son principal fait d’armes, les 900 jours de vacance du poste présidentiel (2014-2016) pour se voir récompenser par les « dindons de la farce », le duo Geagea-Hariri, la présidence de la République sur un plateau en argent, en oubliant le gendre caché sous la table ! Exploit remarquable, il faut l’avouer. يلا بسيطة، صدر راحت إلحلقوم للحكيم و للشيخ سعد، البقلاوة غالية بهل الايام et nous devons nous rendre à l’évidence, les ex-piliers du 14-Mars ne les méritent pas, un plateau de loukoums est largement suffisant.
Une fois installé à Baabda, Michel Aoun s’est illustré par 270 jours de tractations politiciennes pour la formation de l’actuel gouvernement démissionnaire (2018-2019). Ah mais les enjeux étaient triple et de taille.
• Primo, garder le ministère des Affaires étrangères dans la famille, alors que le bilan bassilien dans ce domaine est médiocre. دون كيشوت الجمهورية اللبنانية n'a convaincu que 85 000 expatriés libanais à s'inscrire sur les listes électorales des ambassades à l'étranger pour les élections législatives de mai 2018, alors quelque temps auparavant il avait sillonné l'Amazonie au frais de la princesse en disant que nous étions 15 000 000 de Libanais dans le monde!
• Secundo, laisser le ministère de l’Énergie entre les mains de Gebrane Bassil via une ex-conseillère de son ex-conseiller César Abi Khalil, la dénommée Nada Boustani. الاميرة النائمة dort depuis 9 mois sur l’importation de carburants par les « cartels ». Elle ne s’est réveillée pour agir qu’après un mois et demi de révolution, lorsqu'elle est passée au statut démissionnaire, et à la suite de plusieurs jours d’une grève suspecte des « stations-service dépendantes » et l’intimidation exercées par de faux contrôleurs du ministère de l'Economie, qui se sont révélés faire partie du Syndicat des stations-service (proche du CPL) sur les « stations-service indépendantes » (proches des FL), qui étaient opposées à la grève. C'était le scandale de l’affaire Sakr qui a éclaté il y a quelques jours, du nom d'un autre compatriote de mon pays au coeur de lion !
• Tertio, filer le ministère de l’Écologie à un tocard, Fady Jreissati, la grande gueule. معالي الاستاذ ما حدن يسمعني صوته rase les murs de nos jours. Il n’a pas su trouver 150 000 $/an pour assurer la maintenance de nos 3 hélicoptères-bombardiers d’eau Sikorsky, mais était en négociation en Espagne pendant les deux mois qui ont précédé les grands feux de forêts qui ont ravagé une partie de notre patrimoine écologique la veille du déclenchement de la Révolution libanaise, pour acheter de nouveaux bombardiers d’eau pour 8 millions $ svp.
Et nous voilà aujourd’hui avec un Michel Aoun engagé depuis 43 jours, والخير لقدام, dans des tractations politiciennes avant d’organiser des consultations parlementaires contraignantes pour la nomination du futur Premier ministre comme l'exige la Constitution. Cherchez l’erreur. Oh, du côté du principe de cohérence sans doute !
Quant au « groupe armé » dont parle Mgr Audi, c’est le célèbre Hezbollah qui est le principal responsable des blocages politiques au Liban (depuis 2005), le principal obstacle à l’édification d’un double État-état de droit au pays du Cèdre (depuis 2005 aussi) et le principal frein au retour de la confiance (depuis 2005 également), une condition sine qua non sans laquelle la situation économique des Libanais ne peut que se détériorer. Un fait, un seul. Non mais qui va investir 1 $ dans un pays où le 12 décembre 2005, on a distribué des douceurs aux passants dans les fiefs du parti-milicien, quelques minutes seulement après l’annonce de l’odieux assassinat du député, écrivain et journaliste, Gebrane Tuéni, au cours d’un attentat terroriste à la voiture piégée ? Faut pas rêver, personne. Paix à ton âme Gebrane.
Pour rappel, des membres du Hezbollah, avec lequel est allié le CPL depuis 2006, sont poursuivis actuellement par le Tribunal spécial pour le Liban à La Haye. On les soupçonne de l’attaque terroriste ayant tué l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et 21 autres personnes (février 2005), des tentatives d’assassinat de Marwan Hamadé (octobre 2004) et d’Elias Murr (juillet 2005), et de l’assassinat de Georges Haoui (juin 2005). Puisqu'on y est, non mais qui mettra un centime dans un pays où les accusés d'assassinat politiques, membres du Hezbollah, sont libres comme l'air et élevé par le chef du parti-milicien au rang de « saints »? Pas une personne. Et dire que depuis le 17 octobre, le Hezb boit du petit lait car certains révolutionnaires de pacotille remettent tout en cause, sauf cette grave anomalie. Cherchez l’erreur.
*
Toujours est-il qu'on trouve encore des autruches, des tartuffes et des imposteurs qui vous parlent de « révolution » du fond de leurs bonnets, avec de la cire plein les oreilles, tout en regardant la brillance de leurs chaussures ! Pauvre de nous comme l’a si bien dit Mgr Elias Audi, un véritable homme d’Église au cœur de lion. Longue vie à cet esprit libre, consciencieux, perspicace et inébranlable du #Liban. Des leaders dotés de ces qualités se font très rares de nos jours 🇱🇧
A l’occasion du 14e anniversaire de l’assassinat de Gebrane Tuéni, le métropolite de l'archidiocèse grec-orthodoxe de Beyrouth a tenu à mettre les points sur les i. Cela donne ceci. C'est que l'heure est grave, la nation est plongée dans une crise existentielle sans précédent.
« Aujourd'hui, ce pays est dirigé par un individu, vous le connaissez tous, mais personne n’ouvre la bouche. Par un seul individu. Il est dirigé (aussi) par un groupe qui se protège avec les armes. (Non mais) Où est la culture ? Où est la science ? Où est le (haut) niveau de ces Libanais dont nous sommes fiers ? Où est-il ? Par un seul individu ! On ignore ce qu’il sait (au juste), mais il nous gouverne. » Et pour les autruches, les tartuffes et les imposteurs réfugiés dans le déni, il donne un indice. « On revient vers lui, mais pas vers celui qui est au-dessus de lui. Pauvre pays. » Très fin Monseigneur, très très fin.
Face au tollé médiatique des hezbollahi-compatibles, Son Eminence Mgr Elias Audi a eu l’amabilité de me charger de dévoiler les noms des fautifs et de remettre les points manquants sur certains i. Sa position au sein de l’Église l’empêche de rentrer dans de basses et petites polémiques et de prêter trop l'oreille aux cris, au caquetage et aux piaillements des mécontents. J'ai pris cette mission à coeur et je l'ai accepté avec beaucoup d'honneur 🤩
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« L’individu » en question est Gebrane Bassil que j’ai gentiment surnommé il y a fort longtemps « Don Quichotte de la République libanaise ». Il est toujours prêt à bondir pour se battre contre les géants moulins à vent, accusant tout le monde de lui mettre des bâtons dans les roues. Il prévoyait dans une campagne électorale récente, une BD intitulée « Rêve d’une nation », le métro à Beyrouth pour 2020 svp. Ah si, j’ai fait un article dessus. Oh les mauvaises langues ne ratent pas une occasion pour déblatérer sur ce génie mal-aimé de la nation libanaise ! Il lui reste quand même trois semaines pour faire descendre cet éléphant rose lâché dans le ciel libanais et les esprits naïfs en 2013, à un moment où il a cru que les élections législatives allaient avoir lieu. Il contrôle le ministère de l’Énergie depuis 11 ans svp, une chasse-gardée du Courant patriotique libre (CPL). Malgré une hémorragie financière de plus de 1,5 milliard $ par an, les Libanais ne bénéficient toujours pas de courant électrique public 24h/24. La gestion du secteur par le CPL est un fiasco. Cherchez l’erreur.
Celui qui est « au-dessus » c’est Michel Aoun, le président de la République, ex-chef du CPL jusqu’en 2016 et beau-père de Gebrane Bassil à ses heures perdues depuis des décennies. Son principal fait d’armes, les 900 jours de vacance du poste présidentiel (2014-2016) pour se voir récompenser par les « dindons de la farce », le duo Geagea-Hariri, la présidence de la République sur un plateau en argent, en oubliant le gendre caché sous la table ! Exploit remarquable, il faut l’avouer. يلا بسيطة، صدر راحت إلحلقوم للحكيم و للشيخ سعد، البقلاوة غالية بهل الايام et nous devons nous rendre à l’évidence, les ex-piliers du 14-Mars ne les méritent pas, un plateau de loukoums est largement suffisant.
Une fois installé à Baabda, Michel Aoun s’est illustré par 270 jours de tractations politiciennes pour la formation de l’actuel gouvernement démissionnaire (2018-2019). Ah mais les enjeux étaient triple et de taille.
• Primo, garder le ministère des Affaires étrangères dans la famille, alors que le bilan bassilien dans ce domaine est médiocre. دون كيشوت الجمهورية اللبنانية n'a convaincu que 85 000 expatriés libanais à s'inscrire sur les listes électorales des ambassades à l'étranger pour les élections législatives de mai 2018, alors quelque temps auparavant il avait sillonné l'Amazonie au frais de la princesse en disant que nous étions 15 000 000 de Libanais dans le monde!
• Secundo, laisser le ministère de l’Énergie entre les mains de Gebrane Bassil via une ex-conseillère de son ex-conseiller César Abi Khalil, la dénommée Nada Boustani. الاميرة النائمة dort depuis 9 mois sur l’importation de carburants par les « cartels ». Elle ne s’est réveillée pour agir qu’après un mois et demi de révolution, lorsqu'elle est passée au statut démissionnaire, et à la suite de plusieurs jours d’une grève suspecte des « stations-service dépendantes » et l’intimidation exercées par de faux contrôleurs du ministère de l'Economie, qui se sont révélés faire partie du Syndicat des stations-service (proche du CPL) sur les « stations-service indépendantes » (proches des FL), qui étaient opposées à la grève. C'était le scandale de l’affaire Sakr qui a éclaté il y a quelques jours, du nom d'un autre compatriote de mon pays au coeur de lion !
• Tertio, filer le ministère de l’Écologie à un tocard, Fady Jreissati, la grande gueule. معالي الاستاذ ما حدن يسمعني صوته rase les murs de nos jours. Il n’a pas su trouver 150 000 $/an pour assurer la maintenance de nos 3 hélicoptères-bombardiers d’eau Sikorsky, mais était en négociation en Espagne pendant les deux mois qui ont précédé les grands feux de forêts qui ont ravagé une partie de notre patrimoine écologique la veille du déclenchement de la Révolution libanaise, pour acheter de nouveaux bombardiers d’eau pour 8 millions $ svp.
Et nous voilà aujourd’hui avec un Michel Aoun engagé depuis 43 jours, والخير لقدام, dans des tractations politiciennes avant d’organiser des consultations parlementaires contraignantes pour la nomination du futur Premier ministre comme l'exige la Constitution. Cherchez l’erreur. Oh, du côté du principe de cohérence sans doute !
Quant au « groupe armé » dont parle Mgr Audi, c’est le célèbre Hezbollah qui est le principal responsable des blocages politiques au Liban (depuis 2005), le principal obstacle à l’édification d’un double État-état de droit au pays du Cèdre (depuis 2005 aussi) et le principal frein au retour de la confiance (depuis 2005 également), une condition sine qua non sans laquelle la situation économique des Libanais ne peut que se détériorer. Un fait, un seul. Non mais qui va investir 1 $ dans un pays où le 12 décembre 2005, on a distribué des douceurs aux passants dans les fiefs du parti-milicien, quelques minutes seulement après l’annonce de l’odieux assassinat du député, écrivain et journaliste, Gebrane Tuéni, au cours d’un attentat terroriste à la voiture piégée ? Faut pas rêver, personne. Paix à ton âme Gebrane.
Pour rappel, des membres du Hezbollah, avec lequel est allié le CPL depuis 2006, sont poursuivis actuellement par le Tribunal spécial pour le Liban à La Haye. On les soupçonne de l’attaque terroriste ayant tué l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et 21 autres personnes (février 2005), des tentatives d’assassinat de Marwan Hamadé (octobre 2004) et d’Elias Murr (juillet 2005), et de l’assassinat de Georges Haoui (juin 2005). Puisqu'on y est, non mais qui mettra un centime dans un pays où les accusés d'assassinat politiques, membres du Hezbollah, sont libres comme l'air et élevé par le chef du parti-milicien au rang de « saints »? Pas une personne. Et dire que depuis le 17 octobre, le Hezb boit du petit lait car certains révolutionnaires de pacotille remettent tout en cause, sauf cette grave anomalie. Cherchez l’erreur.
*
Toujours est-il qu'on trouve encore des autruches, des tartuffes et des imposteurs qui vous parlent de « révolution » du fond de leurs bonnets, avec de la cire plein les oreilles, tout en regardant la brillance de leurs chaussures ! Pauvre de nous comme l’a si bien dit Mgr Elias Audi, un véritable homme d’Église au cœur de lion. Longue vie à cet esprit libre, consciencieux, perspicace et inébranlable du #Liban. Des leaders dotés de ces qualités se font très rares de nos jours 🇱🇧