jeudi 31 octobre 2019

Beirut Madinati a compris le texte de la Constitution sur les consultations parlementaires à l’envers ! (Art.666)


Entre les 28 et 31 octobre, Beirut Madinati - بيروت مدينتي a publié sur sa page quatre affiches numériques attractives sous le titre « les étapes constitutionnelles pour répondre aux revendications des gens », et sous le hashtag « pas de dramatisation, il y a des alternatives ». L’objectif évident est de démontrer aux sceptiques le sérieux des diverses propositions, que l'on retrouve chez beaucoup de révolutionnaires. Un détail m'a attiré l'attention. Il est dans l'étape numéro 2. Selon ces militants de la société civile, après la démission du gouvernement, « le Parlement organise des consultations obligatoires qui incluront le nom du chef du nouveau gouvernement et informe le président de la République actuel des résultats. Articles 53 et 69 ».

Il s'agit d'une info farfelue complètement fausse que j’ai relevée dans mon article du 29 octobre. Beirut Madinati a manifestement compris le texte de la Constitution à l’envers : c’est le président de la République qui effectue les consultations et informe le chef du Parlement des résultats. Le mouvement issu des élections municipales vient de corriger sa mauvaise lecture de l’article 53 de la Constitution comme le montre le montage ci-dessous : à droite, la version du 28 oct., à gauche celle du 31 oct. Un incident fâcheux pour qui prétend fournir une feuille de route au pouvoir politique en place pour sortir notre pays de la crise 🤔


mercredi 30 octobre 2019

Quand CNN pédale dans le bourghoul de l'Orient ça donne ceci, avec la députée Paula Yacoubian (Art.665)


Quand #CNN pédale dans le bourghoul de l'Orient ça donne ceci: "I think whatever will happen next is better than where we were before", déclare Paula Yacoubian aux téléspectateurs du monde, alors que le #Liban est à deux doigts d'un nouveau 7-Mai (2008) ! Pas un mot ni de la députée de la nation ni de la journaliste américaine sur les assauts répétés des hommes du Hezbollah pour déloger les protestataires des rues de #Beyrouth par la force et la terreur. Et pourtant, elle était bavarde dans le temps quand il fallait faire l'éloge du professionnalisme de l'ex-cowboy du Hezb, Nawaf el-Moussaoui, que même la direction de la milice chiite a découvert sur le tard que son député était cavalier, violent et impulsif 🤔

Quiconque, des pseudo-révolutionnaires, des citoyens, des politiciens et des journalistes libanais, et des journalistes arabes et occidentaux, n'est pas capable de voir que le principal obstacle à l'édification d'un double Etat-état de droit au Liban est le Hezb, ne peut descendre que des autruches 🙈🙉🙊
كلن يعني كلن، وبولا يعقوبيان يمكن وحدة مننن 😊


mardi 29 octobre 2019

Et pourquoi ne pas oser la nomination d’une femme politique consensuelle et compétente comme Première ministre? Raya el-Hassan par exemple (Art.664)


L’actualité du jour est évidemment marquée par la démission de Saad #Hariri, mais aussi par les incidents graves survenus dans le centre-ville de #Beyrouth. De nouveau les hommes du Hezbollah ont attaqué les manifestants pacifiques et les journalistes de la chaine MTV à coup de bâtons et avec une violence inouïe, afin de les déloger de la rue par la force et la terreur. Cela prouve une nouvelle fois que la tentative d’apolitiser la Révolution du 17 octobre par certains révolutionnaires relève de la politique de l’autruche. Qu’importe la suite, technocrates ou pas, quiconque se met en tête d'assumer une fonction publique dans notre pays, doit savoir qu'il sera amené tôt ou tard à se prononcer sur l’anomalie que constitue la situation du Hezb au #Liban.

Peu de temps après l'attaque, comme si tout était lié, le Premier ministre libanais a annoncé sa démission. Aussitôt, il est allé la remettre à Michel Aoun. Certes c'est une victoire pour les contestataires, mais ce n'est absolument pas une fin en soi. Selon les termes de la Constitution libanaise, il revient maintenant au président de la République, Michel Aoun (et non au chef du Parlement Nabih Berri, comme le répètent certains militants qui ont mal compris l’article 53 de la Constitution, dont ceux de Beirut Madinati svp!), d’effectuer des consultations parlementaires impératives, pour nommer un nouveau Premier ministre. Rien absolument rien, dans la Constitution, ne permet d'évoquer à ce stade des élections législatives et présidentielles anticipées. Ainsi, trois scénarios se profilent à l'horizon :

❎ 1. Reconduire Saad Hariri et former un nouveau gouvernement composé de personnalités politiques consensuelles, choisies par les formations politiques représentées au Parlement actuel. Option viable et constitutionnelle puisque le nouveau cabinet a toutes les chances d’obtenir le vote de confiance des représentants de la nation. Pas celui de la majorité des révolutionnaires, d'où le problème de blocage en perspective.

❎ 2. Reconduire Saad Hariri et former un nouveau gouvernement de personnalités apolitiques et compétentes, en accord avec les formations politiques. C’est viable si et seulement si les formations politiques représentées au Parlement jouent le jeu, ce qui est improbable, en tout cas, loin d'être acquis à ce stade. Non mais, il faut arrêter ce délire collectif qui consiste à imaginer que les partisans d'Aoun, Bassil, Nasrallah, Berri, Hariri, Joumblatt, Frangié, Gemayel et Geagea se sont évaporés dans la nature et que tout ce beau monde se consacrera désormais à la pêche à la sardine sur la Corniche et à la promotion du hommos national aux quatre coins du monde! Cette option est en fin de compte irréaliste.

✅ 3. Reconduire Saad Hariri et former un gouvernement mixte, de personnalités politiques et apolitiques, consensuelles et compétentes, dans des proportions 33/67, 50/50, 67/33. Et pourquoi ne pas oser la nomination d’une femme politique consensuelle et compétente comme Première ministre, Raya el-Hassan par exemple. C’est une fidèle et une proche de Saad Hariri, originaire de Tripoli la ville qui s’est magnifiquement illustrée durant cette Révolution pacifique, ex-ministre des Finances, ministre de l’Intérieur, ayant travaillé pour le Programme des Nations unies pour le développement et la Banque mondiale, elle a su gérer intelligemment les Forces de sécurité intérieure ces deux dernières semaines dans un contexte extrêmement tendu. Ça sera une première dans le monde arabe, une belle image pour le Liban et un excellent élément pour retrouver la « confiance » internationale réclamée par le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé pour éviter l' « effondrement économique » du pays du Cèdre. L'attribution des ministères s'effectuera désormais par tirage au sort parmi les personnes nommées et qualifiées, une autre première mondiale qui a le mérite d'éviter l'interminable marchandage. Cette option n’est viable que si elle est adoptée en accord avec les formations politiques représentées au Parlement, afin de décrocher le vote de confiance comme le veut la Constitution. Elle est non seulement réaliste, mais elle peut satisfaire tous les protagonistes, moi en premier. Et quelle belle consécration pour notre révolution qui se caractérise par l'implication massive des femmes ☺️

⛔️ PS : Continuer à réclamer un gouvernement apolitique et exiger que tous les partis politiques partent aux Bahamas, kelloun ye3né kelloun, est irréaliste, immature et irresponsable. Chacun doit assumer ses responsabilités et se comporter à la hauteur des enjeux et des risques.


Est-ce que Saad Hariri sera de nouveau contraint à l'exil ? (Art.663)


La démission de Saad #Hariri est semble-t-il acquise. Toute la question est de savoir s'il a conclu un accord politique avec les principaux protagonistes, le président de la République, Michel Aoun, et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ou pas, qui tient compte de la Révolution libanaise qui se déroule actuellement sous leurs yeux. Si non, il peut réserver un billet aller-simple pour Paris ou retrouver Candice aux Seychelles! Si oui, une sortie de crise est possible, mais aux contours encore flous. #Liban

✅ Remaniement ministériel, partiel ou total, avec la reconduction de l'actuel PM, now 🇱🇧


Qui va payer le manque à gagner et le surcoût du blocage des routes au Liban ? (Art.662)


📢 Sondage 🇱🇧 Depuis 13 jours certaines routes sont coupées par les protestataires, notamment à Beyrouth et sur l’axe côtier méditerranéen. Des Libanais sont empêchés d’aller travailler et de gagner leur vie, ou obliger de déployer beaucoup d’effort et de moyens pour y parvenir. Les banques sont fermées. A tort ou à raison, qu'importe, il y a un fait. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir suffisamment de billets verts sur son compte bancaire 💵 , pour s’offrir le luxe de battre le pavé pendant des semaines ! Alors la question aujourd'hui est celle de savoir qui va payer le manque à gagner et le surcoût de ces blocages pour les Libanais et les entreprises libanaises qui n'ont pas voix au chapitre ?

⏹ Personne, la Révolution n'a pas de compte à rendre
⏹ La dette publique, comme d'habitude, what else?
⏹ Une taxe sur les salaires du président de la République, du Premier ministre, des ministres et des députés, rendus responsables du blocage
⏹ Don Quichotte de la République libanaise Gebrane Bassil
⏹ Un impôt par tête révolutionnaire, avec comptage de tous celles et ceux qui sont favorables au blocage des routes dans la rue mais aussi sur les réseaux sociaux 😊

#subversion


lundi 28 octobre 2019

Pour le gouverneur de la Banque centrale libanaise Riad Salamé : « Une solution politique s'impose dans les prochains jours afin d'éviter un effondrement économique » (Art.661)


Riad Salamé : « Une solution politique s'impose dans les prochains jours afin d'éviter un effondrement économique. » Avis aux amateurs !

Certains s'en méfient, mais personnellement, je fais plus confiance au gouverneur de la Banque centrale, qu’aux autruches de la politique libanaise, aux Parlements des singes de Banksy, aux leaders qui descendent des crocodiles, aux rapaces en tous genres, aux experts vivant en orbite autour de Mars, aux adultes en pleine crise ado-révolutionnaire qui croient que le Che reviendra avant Jésus et le Mehdi, à ceux qui proposent de remplacer notre démocratie parlementaire par une bonne dictature gouvernementale aux pouvoirs exceptionnels, à ceux qui sont perdus dans les couloirs du temps et se réveillent au pied de la Bastille en 1789, aux idéalistes sincères, aux naïfs nés de la dernière pluie, aux apprentis sorciers qui jettent de l’huile sur le feu, aux inconscients qui jouent avec le sort du pays comme avec les pneus, et surtout, aux bobo-révolutionnaires et aux dirigeants-prévoyants, qui ne veulent rien céder mais qui ont tous leurs comptes en dollars et non en livres libanaises, quand ce n'est pas à l’étranger plutôt qu’au Liban 😋

❎ Tartufferie générale
✅ Remaniement ministériel


Le mouvement issu de la société civile "Beirut Madinati" est pour placer la transition sous un système de gouvernance au fonctionnement dictatorial ! (Art.660)


❎ Parce que la révolution est comme un soufflé et notre patrie est soumise au vent, halte aux dérives populistes qui nous feront tout perdre et nous exposent aux dangers !

Les militants de « Beirut Madinati » -qui nous doivent le superbe titre de leur mouvement, utilisé sans un merci, bass albna kbir (je l’ai créé avec d’autres activistes pour souligner l'injustice qui frappe les locataires anciens, les classes moyennes et les natifs de la ville, menacés d’expulsion par la loi du gouvernement Hariri votée à l'unanimité par les Parlementaires justement)- sont libres de refuser toute négociation avec le gouvernement, comme le président, le premier ministre, le gouvernement et le parlement sont aussi totalement libres de ne pas répondre à leurs revendications d’ailleurs. Le #Liban est une démocratie jusqu’à nouvel ordre. Mais puisqu’ils sont ouverts au débat, et qu’il est nécessaire et urgent de trouver une « sortie de crise », je leur dis ceci :

1 • NON au gouvernement de technocrates avec des « pouvoirs exceptionnels » qu’ils proposent, ils ne sont pas les seuls, notamment « législatifs » (promulguer des lois) et « présidentiels » (assurer les prérogatives du président de la République), c’est non seulement lunaire et irréaliste, mais en plus, c’est une violation très grave de la Constitution de la République libanaise, le début du totalitarisme et du chaos au Liban, et le terreau d’une prochaine révolution plus violente, aussitôt ce type de gouvernement se mettra en place et les règles de la République sont piétinées par ceux et celles qui prétendent apporter du changement. Toute mesure nationale doit être votée par les représentants de la nation libanaise en place, sinon elle est nulle et non avenue. S’il faut faire pression, celle-ci doit se concentrer notamment, sur les électeurs pour les éclairer, sur le gouvernement/président/ministres pour peser sur les choix politiques et sur les députés pour influencer leurs votes. Un peu de maturité ne fera pas de mal aux apprentis révolutionnaires.

2 • OUI au respect absolu des lois en vigueur au Liban. La Constitution n’est pas un supermarché où les individus, les groupes et les partis libanais peuvent choisir ce qui leur convient et ignorer le reste. Beirut Madinati dit vrai que la Constitution précise à l’alinéa D de son préambule que « le peuple est la source des pouvoirs et le détenteur de la souveraineté », mais il est malhonnête, populiste et irresponsable de ne pas mentionner la suite, « qu’il exerce à travers les institutions constitutionnelles » càd jusqu’à nouvel ordre, Aoun-Hariri-Berri, les ministres du gouvernement Hariri et les députés du Parlement actuel, etc.

Je l’ai dit et redit, je persiste et signe, à mon humble avis, la solution réaliste et respectueuse de la Constitution de la République libanaise commence par un « remaniement ministériel », totale ou partiel, à nous de fixer des « conditions acceptables ». Le jusqu'au-boutisme de la société civile est un suicide collectif qui fera regretter la classe politique incompétente et corrompue.

✅ Il faut tirer la révolution libanaise par le haut !


dimanche 27 octobre 2019

Une chaine humaine du Nord au Sud du Liban : la nouvelle page de l'histoire de la Révolution (Art.659)


✅ Révolution populaire
❎ Révolution populiste

Bienvenue dans la merveilleuse « chaine humaine » qui se met actuellement en place du Nord au Sud du #Liban. J’y étais, j'y suis et j'y reste. Pas pour adhérer au slogan vaseux "kelloun ye3né kelloun" (qu'ils partent tous sans exception), mais pour réclamer la double édification:
• d'une part, de l’Etat de droit avec un « E » majuscule, pour désigner cette séparation des pouvoirs qui mettra la justice libanaise à l’abri des influences politiques, même de la "société civile", afin de pouvoir quitter les slogans, la mythologie et la prose un jour, 'ba3idan 3an el che3er wel zajal wel fioulé bel sama', et lutter contre la corruption et le gaspillage de l'argent public,
• d'autre part, l'état de droit avec un « e » minuscule, pour signifier urbi et orbi, la primauté du droit et des lois sur tout et tous.

Cependant, vu le risque de sabotage de la Révolution libanaise par certains révolutionnaires eux-mêmes, ceux qui les soutiennent et ceux qui couvrent l’événement historique, je continuerai à dénoncer les fantaisies de certains compatriotes et analystes occidentaux. Matières à réflexion pour la route, si vous avez le temps de lire 😎

PS : La photo n’est pas du pays du Cèdre, mais du Pays basque (2014, Wikimedia), Espagne-France, cela va de soi. Si nous avions cela, nous serions au paradis ☺️ En tout cas, je remets ce rêve pour lequel je milite depuis 2011 sur la table: reboisement massif de toutes les rues et routes de #Beyrouth et du Liban 🇱🇧

*

Après la Ghada Aoun -et cette « empathie » qui l’a poussé à dépoussiérer le dossier d’enrichissement illicite du milliardaire Najib Mikati (et non l’application de l’Etat/état de droit !)- voici la dernière analyse de la situation au Liban par Walid Phares. « Cher président Donald Trump, les manifestants vous voient comme le leader du monde libre et leur voix pour la justice », nous dit l’ex-conseiller du président américain à l’époque où il était candidat. Faux et archifaux. Et si c’est vraiment le cas, non seulement il donne raison à Hassan Nasrallah mais nous devons rejoindre les Kurdes de Syrie sur le champ !

Notez que même pour cet analyste américano-libanais, il y avait vraiment deux millions de personnes dans la rue. Là aussi, il faut arrêter les envolées lyriques ! Au lendemain de l’attaque terroriste de Charlie Hebdo, la « Marche républicaine » du 11 janvier 2015 à Paris a rassemblé entre 1,5 et 2 millions de personnes, pour 66 millions d’habitants, 12 millions pour la région Ile-de-France, qui fait à peu près la superficie du Liban. Le chiffre qui circule est inexact.

Autre exemple avec Nassim Nicholas Taleb, le célèbre essayiste américano-franco-libanais, auteurs de plusieurs bestsellers, qui a annoncé la « bonne nouvelle » il y a quelques jours : « Les kleptocrates du Liban devraient se rendre compte que chaque transaction financière effectuée sur Terre depuis 2005 est traçable. Même si on utilise des prête-noms, la monnaie virtuelle, des œuvres d'art, etc. On ne peut plus rien cacher. » Mais bien sûr, on se demande encore pourquoi il y a 32 000 milliards $ déposés dans les paradis fiscaux que même les puissants gouvernements occidentaux n’arrivent pas ou ne veulent pas au choix, identifier, rapatrier ou taxer.

Aux dernières nouvelles Taleb, qui veut qu’on le prenne au sérieux, « retire son soutien à Beirut Madinati (mouvement issu des municipales de 2016), à moins qu’il ne communique dans la langue LOCALE (notez les majuscules !), et pas dans la langue contraignante, élitiste, fachiste et médiévale appelée "arabe" que les politiciens ne parlent que lorsqu'ils passent à la télévision. Si vous voulez représenter le peuple, parlez la langue du peuple. » Un témoignage du terrain quoi ! Faux et archifaux. Encore un exemple qui donne raison à Hassan Nasrallah, sans le vouloir. Au ras des pâquerettes ou à côté de la plaque, au choix.

Après la diaspora libanaise, passons maintenant aux journalistes occidentaux. « Au Liban, le pouvoir communautaire est tombé », titre du Monde hier. En fait, la phrase revient à Charbel Nahas, mais la rédaction a choisi de la mettre en avant. Pour introduire la personnalité interviewée, le quotidien français s’est contenté de « cette grande voix réformatrice de gauche... qui aspire à bâtir un Etat laïque, démocratique, juste et efficace ». Les deux journalistes français, ont omis, par flemme intellectuelle ou conviction, de préciser par exemple aux lecteurs, que le seul exploit de ce polytechnicien quand il faisait partie de l’establishment, jurait fidélité à Michel Aoun et occupait le ministère des Télécoms, c’est de mettre toute son énergie, non sur la couverture du Liban par la fibre optique ou la baisse du prix des communications, mais uniquement pour produire un rapport et accuser Israël d’espionner le Liban via le secteur des télécommunications, afin de justifier le réseau illégal de télécommunication mis en place par la milice du Hezbollah, à l’origine de la mini-guerre de mai 2008. "Voix réformatrice" ? Une autruche oui, comme tant d’autres qui ne veulent pas voir que le principal problème aujourd’hui qui empêche l’édification d’un Etat/état de droit au Liban, c’est le Hezbollah 🤔


vendredi 25 octobre 2019

De nouvelles menaces du Hezbollah contre les Libanais en général et les protestataires en particulier (Art.658)


🇱🇧 La mère des batailles de la révolution du 17 octobre se déroule aujourd'hui en plein cœur de #Beyrouth. L’attaque des partisans du Hezbollah contre les manifestants pacifiques, les journalistes de MTV et même des forces de l'ordre, dans le centre-ville, avec des grosses pierres et des bâtons prouve que la dépolitisation des revendications au Liban est vaine, pour ne pas dire naïve. Ignorer cet état de fait en se réfugiant derrière le slogan révolutionnaire vaseux "kelloun ye3né kelloun" (qu'ils partent tous sans exception) relève de la politique de l'autruche, pour ne pas dire tartuffienne.

Le principal problème du #Liban qui empêche la double édification d'un État/état de droit et la prospérité reste principalement l'anomalie que constitue la situation du parti-milicien du Hezbollah au pays du Cèdre en 2019 et non le système confessionnel issu du Pacte national de l'indépendance de 1943 et la constitution de l'Etat du Grand Liban en 1920.

Au même moment aujourd'hui, la conférence de presse préenregistrée de Hassan Nasrallah, comme celle du président de la République Michel Aoun hier (mais pas pour les mêmes raisons), est venue confirmer cet état de fait. Le chef du Hezbollah qui a adopté un profil bas, a tenu à proférer deux menaces quand même.

. La première s'adresse à tous les Libanais sensibles aux revendications révolutionnaires : "La partie la plus forte dans l'équation interne est la 'Résistance' (autodésignation du Hezb)." Sur le plan politique, le parti ne détient que quelques députés et ministres. De quelle puissance parle-t-il alors? Celle des armes, des bâtons, des pierres, des chemises noires et de la mobilisation communautaire chiite sans doute. Et vous avez encore des Libanais nés de la dernière pluie qui viennent vous expliquer que le Hezb n'utilise pas ses armes à l'intérieur.

. La seconde s'adresse aux protestataires dans la rue : "Le mouvement populaire doit rassurer la 'Résistance' que le pays n'est pas visé." Sous-entendant que la révolution libanaise actuelle est suspecte et que le Hezbollah est le seul en mesure de défendre le Liban ! Et là aussi vous avez encore des compatriotes et des observateurs occidentaux naïfs qui viennent vous expliquer qu'il ne faut pas politiser les manifestations et que le système confessionnel est à bout de souffle au Liban, et courent pour enfoncer la tête dans les sables mouvants et pédaler dans le bourghoul d'Orient.

Avis aux amateurs. A bon entendeur, salut !


La procureure générale Ghada Aoun a décidé de mettre en examen Najib Mikati pour enrichissement illicite par "empathie" à l'égard des protestataires ! (Art.657)


Tayéb « kelloun ye3né kelloun », bass ya ghada 2ou3a tsiré mennoun 🤔

Voici la procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun. Excusez-la, elle avait la migraine, elle était tombée du lit et s’est levée du pied gauche de surcroit. Elle explique le plus sérieusement au monde, avec une solennité qui frôle le grotesque, que sa décision de faire bouger le dossier qui traine depuis 15 mois au fond d’un tiroir dans un meuble formica du pôle financier de son département, concernant l’ancien Premier ministre libanais Najib Mikati (2011-2014), le fils à papa, le frère et Bank Audi, soupçonnés d’enrichissement illicite par le biais de neuf prêts immobiliers au logement subventionnés par la Banque du Liban via des banques privées, pour près de 14 millions $ et quand il était chef du gouvernement svp, a été motivé par l' « empathie » à l’égard des protestataires, signalé à trois reprises dans l’interview. « Ta3atouf », qu’est-ce que ça peut nous faire ?

Je ne sais pas pour le peuple, mais moi, mes personnalités et mes lecteur-trice-s, nous ne voulons pas d’empathie mais la double application de l’Etat de droit et de l’état de droit, avec un « E » majuscule, pour désigner cette séparation des pouvoirs qui est censée mettre la justice à l’abri des influences politiques, et avec un « e » minuscule, pour signifier urbi et orbi, la primauté du droit et des lois sur tout et tous. Le pire dans cette déclaration c'est de laisser entendre que le problème de la récupération des fonds publics volés, est la "levée de l'immunité" ! Ah bon, Najib Mikati n'avait aucune immunité légale pour que sa mise en accusation traine autant de temps et ne soit effective que sous la pression de la rue. Et surprise, il n'est pas difficile de deviner de ces quelques minutes d'échange avec la magistrate libanaise, que l'ancien Premier ministre, est la seule personnalité politique poursuivie pour enrichissement illégal. Chou 3a belna! Pour quelqu’un qui est pressenti pour jouer un grand rôle dans la récupération de l’argent volé par les dirigeants libanais, j'ai comme une gueule de bois ce matin en écoutant Ghada Aoun. Je crois que cela confirme ma méfiance instinctive des politiciens comme des technocrates, des conseillers comme des spécialistes, des hommes qui se teignent les cheveux comme de la société civile. Kelloun ye3né kelloun, wou ma7soubkoun 3a rass el lista 😊 Bassita, ghaltit el chatter bé alf.


mercredi 23 octobre 2019


🇱🇧 Oubliez Beyrouth, la mère des batailles de la révolution se déroule en ce moment entre Jal el-Dib et Zouk ! A bon entendeur, salut 😎


lundi 21 octobre 2019

Révolution au Liban : quatre catégories de gens se foutent comme de l’an quarante des revendications des uns et des autres (Art.655)


Nous vivons un moment d’histoire et pourtant, mes chers compatriotes, je viens d’identifier quatre catégories de gens qui se foutent comme de l’an quarante des revendications des uns et des autres. Tout ce qu’ils veulent c’est que la révolution continue ad vitam aeternam.

- Les médias en général, les chaines TV en particulier. Faut suivre les lives et les journalistes libanais qui jubilent à l’écran, télés et réseaux sociaux! Franchement, ressaisissez-vous un peu, surtout MTV/LBCI ! Ras-le-bol de cette couverture populiste et sensationnelle des événements. Ça ne vaut qu’une pièce, 5 piastres. En ces moments difficiles, enrichissez les téléspectateurs au lieu de les appauvrir, poussez à la réflexion et non à l'abrutissement. Bon, le phénomène n’est pas libanais, il est mondial.

- Hassan Nasrallah. Je suis dans les secrets des dieux et ils m'ont assuré qu'il boit actuellement du petit lait. Aujourd’hui, on parle de tout, sauf de l’anomalie que constitue l’arsenal du Hezbollah au Liban, qui a forcément un impact considérable sur la situation économique du Liban et des Libanais.

- Fady Jreissati et ses complices dans le scandale des Sikorsky qui a couté au Liban plusieurs millions m2 de forêts. On parle de tout, mais plus personne n’évoque ce que j’ai révélé dans un article récent, le dernier plus belle exemple de gaspillage de l’argent public : le ministre de l’Environnement est en négociation en Espagne depuis au moins deux mois pour acheter des avions bombardiers d’eau pour 8 millions $ et n’a pas jugé utile d’investir 100 000 $/an pour assurer la maintenance de nos hélicoptères bombardiers d’eau !

- Des citoyens perdus dans les couloirs du temps qui se sont réveillés de leur hibernation temporo-spatiale au pied de la Bastille à l’aube du 14 juillet 1789. Parmi eux un énergumène, qui rappelle ses camarades qu’il ne faut pas oublier de mettre en haut de leur liste de tâches révolutionnaires la réquisition des appartements vides du centre-ville et de remplacer leur musique de mer** par de l’art engagé, ainsi que Beirut Madinati, qui réclame la formation d'un "gouvernement de salut national doté de pouvoirs législatifs exceptionnels", comme dans une bonne veille dictature quoi 😋


dimanche 20 octobre 2019

🇱🇧 J+4/H-24 ⏱ « C’est donc une révolte ? Non, Sire, c’est une révolution ! », avec la mosquée Mohammad al-Amine et la cathédrale Saint-Georges pour témoins (Art.654)


Beyrouth, Liban  🇱🇧 J+4/H-24 ⏱ « C’est donc une révolte ? Non, Sire, c’est une révolution ! » Avec la mosquée Mohammad al-Amine et la cathédrale Saint-Georges pour témoins. Et si nous commencions à réfléchir à une sortie de crise réaliste 😊

• PRIMO : Les mouvements dits du 8-Mars et du 14-Mars sont définitivement morts, un nouveau clivage est apparu et deux nouveaux camps se dessinent clairement

- D’un côté, il y a une frange de la population libanaise et ladite société civile, rejoints par les partisans des Forces libanaises, des Kataeb et du Parti socialiste progressiste, ainsi que des mécontents des autres partis CPL, Amal, Hezb, etc. Ils sont favorables à la chute du gouvernement Saad Hariri.
- D’un autre côté, il y a une frange de la population libanaise, le Courant du Futur, le Courant patriotique libre, Amal et le Hezbollah, entre autres. Ils sont contre la démission du Premier ministre, Saad Hariri.

• SECUNDO : Tous les protagonistes de l’échiquier libanais de ce nouveau chapitre de notre histoire sont allés trop loin pour revenir en arrière maintenant

A commencer par les manifestants pacifiques. Les rangs des protestataires n’ont cessé de grossir à vue d’œil et au fil des heures. Aux quatre coins du Liban, les Libanais ont exprimé leur colère, toutes tendances politiques et appartenances communautaires confondues, chiites compris et fiefs du Hezb-Amal inclus. A #Beyrouth comme à Tripoli et à Tyr, on a retrouvé le même mécontentement. Idem pour les manifestants agressifs. Ils sont nombreux et ont recours à différentes formes de violence (couper les routes, brûler des pneus, attaquer le Grand Sérail, etc.).

Les représentants du pouvoir sont allés trop loin également.
- A commencer par Saad Hariri et le courant du Futur. L'ultimatum de 72 heures du PM, de réflexion et de tractation, est vécu par tout le monde comme un affront.
- Si le président de la République, Michel Aoun, garde le silence, Gebrane Bassil fait profil bas. Le CPL est allé trop loin AVANT le déclenchement de la crise et à plusieurs reprises : Gebrane Bassil (la tournée dans le Chouf), Fady Jreissati (scandale des Sikorsky), Mario Aoun (qui croit que les feux n’ont touché que les régions chrétiennes) et Ziad Aswad (qui veut ouvrir les prisons à la classe politique corrompue, à l'exclusion du CPL). En tout cas, les manifestations sont vécues par le CPL comme une opération de sabotage du mandat du duo Aoun-Bassil.
- Si le Hezbollah veut faire pression sur Michel Aoun, pour lui rappeler qu'il lui doit la présidence, et sur Saad Hariri, afin de le contraindre à adoucir les conséquences des sanctions américaines, le parti-milicien ne souhaite pas pour autant la rupture. D’où sa décision d’apporter son soutien au gouvernement.
- Les leaders des partis politiques des Forces libanaises et du Parti socialiste appellent à manifester et réclament la démission du chef d’un gouvernement dans lequel ils siègent mais duquel ils ne veulent pas démissionner ! Les FL ont fini par se décider à partir, pas la girouette de Moukhtara. Une chose est sûre, c’est le divorce pour Geagea avec les piliers du pouvoir, le trio Hariri-Bassil-Aoun. L’accord de Meerab fut donc un grand échec.

• TERTIO : La situation économique ne nous permet pas de nous offrir le luxe de rester dans la rue

Etant donné la détermination de chaque camp à l’emporter et l’ego surdimensionné des Libanais, il ne faut pas être dans le secret des dieux pour prévoir que la situation ne peut que s’envenimer si tout le monde ne redescend pas sur Terre et si chacun ne baisse pas un peu la pression de sa cocotte cérébrale. Qui est responsable et se soucie de notre bien-aimé patrie, se doit de trouver une sortie de crise réaliste, à la hauteur des enjeux et des risques. Pour ce faire, il doit tenir compte de la nouvelle donne qu’on peut résumer de la manière suivante : il y a désormais deux nouveaux camps socio-politiques de taille populaire comparable au Liban, aucun camp ne peut l’emporter en écrasant l’autre camp, la taille politique des camps n’est pas comparables, le camp Hariri/Aoun-Bassil/Berri-Hezb + PSP est plus puissant politiquement, les protagonistes sont allés trop loin pour revenir en arrière.

On peut débattre longtemps de la situation inquiétante du #Liban actuellement sans avancer d'un iota. Et pourtant, en ce temps des esprits fumants, il va falloir trouver une solution de désescalade qui puisse satisfaire tout le monde, ou disons-le franco, sauver la face de tous, dans le respect des lois en vigueur et de la Constitution.

*

Les sorties de crise proposées au peuple libanais à l’heure actuelle sont de trois natures :

I • LES SORTIES DE CRISE ROMANESQUES - POPULISTES - DÉLIRANTES


Elles sont proposées à la fois par des compatriotes adeptes de la politique romanesque, par d’autres compatriotes perdus dans les couloirs du temps et se réveillant de leur hibernation temporo-spatiale au pied de la Bastille à l’aube du 14 juillet 1789, ainsi que par certains compatriotes vivant sur orbite autour de la planète Mars. Les slogans de ces sorties de crise se résument par des mots d’ordre divers et variés : révolution (sawra), à bas le régime (falyaskott el nizam), qu’ils partent tous (yifello kelloun ye3né kelloun), récupération de l’argent volé (isti3adat al amwall el manhoubé), interdiction aux politiques de quitter le territoire libanais, etc. Propositions vaseuses, alors zappons.


II • LES SORTIES DE CRISE SURRÉALISTES


1. DISSOLUTION DU "PARLEMENT DES SINGES"


Commençons par la longue liste des sorties de crise surréalistes sur lesquelles il est inutile de s’attarder longtemps étant donné le caractère délirant des propositions : dissolution du « Parlement des singes » (pour reprendre l’expression de Banksy, j'y reviendrai), destitution de Michel Aoun (j'y reviendrai, sachant que ceux qui la réclament étaient incapables de destituer le prosyrien notoire Emile Lahoud, malgré une série d’assassinats politiques entre 2005-2007 !), révision de la Constitution libanaise (bé kahwet el qzéz barké ; il faut 2/3 du Parlement pour cela, il n'y aura pas assez de chaises !), suppression du confessionnalisme (en ignorant le testament du dernier homme sage de ce pays, le patriache maronite mar Nasrallah Boutros Sfeir, "mena el noufouss qabla el noussous"), formation d’une assemblée constituante (avec Charbel Nahas et Fadia el-Chéreka sans doute), formation d'un gouvernement de salut doté de pouvoirs législatifs exceptionnels ("beirut madinati" svp!), départ de la classe dirigeante (ra7il el tabaka el 7akima, bé kabsit zirr, Paula Yacoubian, députée de la nation!), exil de Gebrane Bassil (je ne sais pas sur quelle base légale, qui au passage, sera le meilleur moyen de souder une majorité des communautés chrétiennes autour du chef du CPL), formation d’un gouvernement sans le Hezb (qui au passage sera le meilleur moyen de souder la majorité de la communauté chiite autour du chef du Hezb), et j’en passe et des meilleures.

2. ELECTION PRÉSIDENTIELLE


Pour que cela puisse avoir lieu, nous devons choisir une des trois options : contraindre Michel Aoun à la démission, destituer Michel Aoun par les voies légales ou envahir le palais présidentiel à l’aube pendant que Michel Aoun est en pyjama, le mettre dans un tank et l’expulser vers l’ambassade de France. Joli programme qui est d’une irresponsabilité sans nom. La dernière fois qu’il y a eu une tentative de ce genre, ça s’est terminé par une mini guerre civile et 1 300 morts. C’était avec Camille Chamoun en juillet 1958. La dernière fois qu’on s'est contentés d'y penser, sans même passer à l’acte, cela a conduit à la paralysie du centre-ville et du Parlement pendant un an et demi (2006-2008). Ce fut avec Emile Lahoud. Et là aussi, ça s’est terminée par une mini-guerre civile en mai 2008 et 100 morts. Notez au passage que le seul opposant à l’occupation syrienne du Liban qui était également opposé à la destitution du président de la République prosyrien en 2005-2007, Lahoud, était le patriarche Nasrallah Sfeir ! Mais ce détail, beaucoup de ceux qui sont nés de la dernière pluie ne veulent pas en entendre parler. Et encore une pour la route, la dernière fois qu’on a élu un président, Aoun, il a fallu 900 jours de vacances du pouvoir pour y parvenir. Alors, il y a encore quelqu’un pour cette idée?

3. ELECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES


Comme le mandat du Parlement court jusqu’au mois de mai 2022, pour que cela soit possible, il faut dissoudre l’Assemblée nationale. Pas de chance, cela relève des prérogatives du président de la République, actuellement Michel Aoun, ainsi que du Conseil des ministres, présidé de nos jours par Saad Hariri (Constitution Art.55). Et encore, une telle dissolution est soumise à condition : « si la Chambre s’abstient de se réunir » ou « en cas de rejet du budget dans le but de paralyser l’action du Gouvernement » (Art.65). En tout cas, pour y parvenir il faut 2/3 du Conseil des ministres. Soit, mais avec quelle loi électorale ? La loi actuelle, grande circonscription, proportionnelle et vote préférentiel, comme le souhaitent le Futur, CPL, etc.? La loi dite ‘orthodoxe’, chaque communauté élit ses propres députés, comme l’ont proposé les partis chrétiens autrefois ? La circonscription uninominale, à un ou deux tours, comme dans les grandes démocraties ? Un mix de circonscription uninominale à un tour avec tirage au sort et diminution du nombre de députés, comme le propose Bakhos Baalbaki ? Liban circonscription unique avec la proportionnelle intégrale comme le propose le Hezbollah ? Je n’ai pas bien compris, quelle loi électorale ? Et encore, tout doit être terminé dans les trois mois (Art.25), càd avant le 20 janvier 2020. A moins de décider de zapper la Constitution et de transformer notre pays en une ferme! Mazer3a.


III • LES SORTIES DE CRISE RÉALISTES


Parlons peu, parlons bien. Il y en a deux sorties de crise réalistes, pas trois.

1. GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES


C’est la proposition d’une frange de la population libanaise, ladite société civile, le parti Forces libanaises, etc. Séduisante à première vue, elle ne résiste pas à une réflexion approfondie pour diverses raisons.
. D’abord, parce qu’il n’y a pas de technocrates apolitiques au Liban, il ne faut pas rêver. Déjà en France, il n'y en a pas.
. Ensuite, parce que la formation d’un gouvernement apolitique quand le Parlement est politisé à 100% est une aberration démocratique : il faudra des mois de négociations pour parvenir à désigner les heureux élus; les ministres choisis seront régulièrement paralysés et devront revenir aux partis traditionnels qui les ont choisis et qui sont représentés au Parlement pour décider de la suite; un tel gouvernement jettera l’éponge à la première crise; etc.
. Enfin, parce que dans toutes les grandes démocraties du monde, notamment en Europe, les technocrates sont justement dénigrés, dépréciés et décriés. Ils sont perçus comme des gens déconnectés du peuple, prenant des décisions théoriques dans des bureaux feutrés, sans tenir compte de la réalité du terrain. Les technocrates ne sont absolument pas une garantie pour atteindre la « justice sociale ». Dans les meilleurs des cas, ils prendraient les mêmes décisions que les politiques. Ils pourraient même se révéler pires. Pour s’en convaincre, il suffit de revenir à la définition même du « technocrate » d’après le CNRTL : « Personnage politique ou haut fonctionnaire qui agit et décide en fonction de données techniques ou économiques et sans donner la priorité aux facteurs humains. »

2. GOUVERNEMENT HARIRI III


- On peut envisager un remaniement ministériel total de tous les ministres.
- On peut décider d’un bannissement de beaucoup de noms de ministres contestés, comme Fady Jreissati pour son implication dans le scandale des Sikorsky comme je l’ai révélé dans un article publié il y a quelques jours (en négociation pour l’achat de nouveaux bombardiers d’eau en Espagne pour 8 millions $, alors que la maintenance de ceux que nous avons déjà ne coute que 100 000 $/an, de ses propres aveux perdus au fin fond d'une interview).
- On peut s’accorder à ce que Gebrane Bassil, qui est un des noms les plus décriés, comme on l’a vu durant les manifestations depuis 4 jours, ne figure pas dans le nouveau gouvernement. Mais oui, le chef du CPL peut très bien se sacrifier pour prouver sa fidélité à Michel Aoun et sauver le mandat du président de la République! N'est-ce pas GebB ?

- La formation du gouvernement Hariri III devrait obéir à quelques règles : 24 ministres au total, 6 personnalités non politisées et respectées (le ministère de l’Intérieur peut organiser un référendum sur Internet ouvert à tous les électeurs du Liban et de la diaspora, se basant sur une liste établie sur proposition des électeurs, respectant le Pacte national islamo-chrétien), 18 ministres issus des partis représentés au Parlement actuel (avec comme base de conversion 7 députés/1 ministre), chaque parti s’engage à fournir des noms de personnalités non-conflictuelles ayant fait preuve de leur compétence, et SURTOUT, l’attribution des ministères se fait par tirage au sort (pas de ministère-chasse-gardée, ça éliminera beaucoup de nos problèmes!).

- Quelle que soit l’option choisie, une certitude : le maintien de Saad Hariri à la tête du nouveau gouvernement. Ce point est capital pour plusieurs raisons : le PM a la capacité de rassembler les Libanais; il peut obtenir le vote de confiance au Parlement; le faire tomber dans la rue sera mal vécu par une frange de la population libanaise de confession sunnite; il a un poids au niveau international (pour garder la confiance dans notre pays, notamment du côté des pays arabes et occidentaux, encourager les investisseurs à revenir, et surtout, pouvoir mettre en œuvre les accords de la conférence CEDRE, 11 milliards $ de dons contre des réformes structurelles).

Comme gage de confiance, le Premier ministre s’engagera à faire adopter une série de réformes à effet immédiat :
- mener une enquête dans le scandale des incendies et des Sikorsky,
- équilibrer le budget pour 2020 (recettes-dépenses),
- diviser le salaire de tous les "hauts responsables libanais" par deux (càd députés, ministres, hauts fonctionnaires, chef du Parlement, Premier ministre, président de la République, et tous les conseillers de tout ce beau monde),
- lier le salaire des hauts responsables libanais au salaire minimum dans le privé (ah ha, c'est malin, hein! avec un plafond maximal de 9 fois le SMIC libanais, càd 4 000 $/mois; et qui trouve que ce n'est pas assez, pas de problème, qu'il démissionne, nous sommes nombreux à pouvoir assumer des fonctions de président, ministre, député, haut fonctionnaire et conseillers bénévolement et même à payer nos restos, nos voyages, nos factures téléphoniques avec notre propre argent!),
- abolir tous les privilèges des hauts responsables (voitures, remboursements, essence, douane, réceptions, ... ils vivront avec leur salaire comme tous les Libanais, non mais quoi encore!),
- abolir le cumul des retraites pour les ex-hauts responsables,
- diviser par deux les retraites des ex-hauts responsables,
- baisser le nombre de députés de moitié (64 députés au lieu de 128),
- fermer une partie "conseils" des consulats et tous les offices de tourisme à l'étranger,
- limiter les voyages officiels et restreindre la cour des roitelets à 5 membres,
- rendre obligatoire la déclaration des biens et des comptes bancaires détenus par tous les hauts responsables de l’Etat libanais, de leurs conseillers et de tous les membres de leur foyers (mari, épouse, enfants, chiens, chats et poissons rouges), au début et en fin de mandat, au Liban ET à l’étranger (en prévoyant d’infliger de lourdes sanctions à ceux qui font de fausses déclarations),
- et j’en passe et des meilleures.

La liste est longue, à chacun de nous de la compléter. Et pourquoi pas organiser des rencontres dans ce sens au Grand Sérail et sur Internet, établir des synthèses et transmettre les recommandations qui en découlent aux ministères concernés et aux commissions parlementaires, afin de les transformer en loi et "dégraisser le mammouth".

*

Quelle que soit la sortie de crise adoptée, il ne faut pas nous disperser dans tous les sens, avec une liste d'interminables de revendications, vaseuses et irréalistes. La pression doit continuer, mais nous devons exiger des mesures symboliques, fortes et efficaces. Nous devons bien comprendre, tout ne sera pas résolu, bé kabsit zirr, bé leilé wou dou7aha. Il va falloir travailler sur le long terme et avoir de la patience, de la détermination et du souffle. Quant à l'instant présent, il faut nous concentrer sur une idée, imposer une nouvelle philosophie dans l'exercice du pouvoir au Liban basée sur le triptyque :
- les hauts responsables sont au service du peuple et non l'inverse,
- les hauts responsables doivent constamment prouver qu'ils ne se servent pas de leurs fonctions pour s'enrichir sur le dos du peuple légalement ou à travers la corruption,
- l'argent public est une chose sacrée, chaque haut responsable doit le dépenser avec une extrême vigilance, son gaspillage doit être sévèrement sanctionné.

Vive la République, vive la Constitution, vive le Liban 🌲
#لبنان_ينتفض


vendredi 18 octobre 2019

Saad Hariri donne 72h pour que ses partenaires prouvent qu’ils ont la volonté de « réformer l'Etat, arrêter le gaspillage et lutter contre la corruption » au Liban (Art.653)


72 heures ⏱ C'est le temps que donne le chef du gouvernement libanais Saad Hariri à ses partenaires du "deal", pour qu'ils apportent une "réponse convaincante" aux Libanais en général et aux protestataires en particulier, ainsi qu'à la communauté internationale, sur l'existence d'une "décision unanime pour réformer l'Etat, arrêter le gaspillage et lutter contre la corruption", sinon, la kel 7édiss 7adiss, vogue la galère. Comme ils sont tous aussi déterminés, on se demande pourquoi ils ne s'entendent pas 🎭

J’ai rédigé deux réquisitoires accablants contre les dirigeants libanais pris en flagrant délit de négligence dans la maintenance de nos bombardiers d’eau Sikorsky ayant eu de graves conséquences. J’ai dénoncé aussi avec vigueur le gaspillage de l’argent public par le ministre de l’Environnement, Fady Jreissati (Courant patriotique libre), qui n’a pas jugé utile de trouver 100 000 $/an pour faire fonctionner nos bombardiers d’eau, mais qui est en négociation en Espagne depuis des mois pour acheter de nouveaux bombardiers d’eau pour 8 millions $. J’ai également réclamé sa démission ou son limogeage et une enquête approfondie pour déterminer qui sont ses complices. C’est pour vous dire, moi aussi je suis en colère.

*

Mais en ce temps des émeutes de rues et des esprits fumants, où chacun a son idée sur la marque de l'interrupteur qu'il faut installer pour que 'bé kabsitt zirr' tout soit résolu 🎭, je pense pour ma part qu'il vaut mieux investir dans une bonne boussole plutôt 🧭 , afin de ne pas perdre le nord 😊Il nous revient en tant que citoyens responsables de nous rappeler trois principes fondamentaux de la vie en société :

1. Rien, absolument rien, ne justifie le recours de gens mécontents à la violence quelles qu’en soient les raisons et les époques. Les auteurs doivent être poursuivis selon les lois en vigueur.

2. Brûler des pneus, du mobilier urbain, des bennes de recyclage et des panneaux publicitaires, reste comme l’acte le plus primitif qu’un être humain ayant 100 milliards de neurones est capable de faire. Il doit être sévèrement puni par la justice. D’autant plus que ces émeutes sont devenues criminelles, on compte déjà plusieurs morts.

3. Les cercles du pouvoir, le Grand Sérail, le Parlement et le Palais présidentiel, ainsi que l'accès aux centres vitaux du pays -comme la Banque centrale, l'aéroport et le port de Beyrouth, les raffineries, les centrales électriques et téléphoniques, etc.- sont des lignes rouges. Quiconque s’y aventure doit être traduit devant les tribunaux et condamné avec la plus grande sévérité.

On peut ignorer ces principes, mais il faut assumer les conséquences, c’est la voie grande ouverte au chaos qui précipitera le #Liban dans l’abîme à la vitesse du son. Respecter ces principes et tout sera permis. Tout acte civique doit s’inscrire dans le respect des lois en vigueur dans notre pays. Sinon, il est nul et non avenu.

*

. Qui a des revendications légitimes sur l’enquête concernant le scandale des Sikorsky, la taxation des narguilés, la cherté de la vie, le cumul des taxes, la hausse des prix scolaires et universitaires, la gestion des déchets, la pollution, la corruption, le népotisme, l'incompétence, les négligences, le confessionnalisme, le communautarisme, le recyclage, l’assurance maladie, la justice sociale, la relance de l’économie, le droit au logement, les locations anciennes, l’extension de la souveraineté de l’État sur tout le territoire libanais, le trafic illégal sur la frontière syro-libanaise, la réhabilitation d’Assad, le retour des réfugiés syriens installés au Liban en Syrie, la lutte contre Israël, la dissolution des milices palestiniennes, le désarmement du Hezbollah, est totalement libre de les exprimer dans le respect des lois en vigueur.

. Qui a envie de se perdre dans des slogans creux, « al cha3eb yourid eskatt el nizam » (à bas le régime), « sawra » (révolution), « yifello kelloun » (qu’ils partent tous), « tol3it ri7etkoun », « ta7élouf watani », les revendications vaseuses de la société civile 🎭, roue libre, dans le respect des lois en vigueur.

. Qui a un agenda politique déclaré, « faltaskout el 7oukoumé » (démission du gouvernement / revendications de la société civile, Parti socialiste et parti des Forces libanaises qui appellent à manifester mais dont les ministres ne démissionnent pas 🎭) et « éntikhebett niyébiyé moubakkira » (législatives anticipées / revendications de la société civile, Kataeb), ou un agenda politique non déclaré comme et surtout le Hezbollah (agiter la rue pour faire pression sur le gouvernement libanais afin de le contraindre à adoucir les conséquences des sanctions américaines sur le parti-milicien chiite), qu’il aille fumer sa moquette, il vaudrait mieux.

. Qui veut carreler la mer (société civile en général), qu’il ne se gêne pas, yirou7 yiballit el ba7er.

*

OUI aux manifestations pacifiques à #Beyrouth, Baalbek, Tripoli, Sour, Jounieh, Saïda, Nabatiyeh etc. NON aux manifestations violentes aux quatre coins du Liban, même à celles qui consistent à couper les routes avec des pétales de roses ! Réclamer la baisse des tarifs des communications mobiles exorbitants est légitime, mais pénétrer dans les immeubles des compagnies pour les saccager est illégal. On n’hiberne pas 365 jours par an, pour ne se réveiller que le 366e jour, une fois tous les quatre ans, avec dans la tête l’idée incongrue de jouer au « Che » et de se prendre pour des « révolutionnaires » 🎭

Qui veut changer le monde s’implique en politique et travaille tous les jours pour cela dans le respect des lois en vigueur. S'il n'est pas content des lois, il n'a qu'à militer d'arrache-pied pour les changer. Jamais les citoyens n’ont disposé d’autant de moyens pour peser sur les décisions politiques. Il faut vraiment comprendre, que l’activisme agressif de nos jours est contre-productif par rapport à l’activisme pacifique qui est beaucoup plus efficace s’il est intelligemment mené.

*

Mon soutien est total à la population pacifique qui manifeste dans le RESPECT ABSOLU des lois en vigueur au Liban. Je n’apporte aucun soutien aux protestataires agressifs dans la rue. Vu cette « violence » qui prend différentes formes et ces « revendications » de toutes sortes, que je vois et j’entends depuis jeudi, mon soutien est aussi total au président Michel Aoun, au Premier ministre Saad Hariri, au chef du Parlement Nabih Berri, au commandant de l’armée libanaise Joseph Aoun, au directeur général des forces de sécurité intérieure Imad Osman, au gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé, et à chacun-e des 128 députés de la nation. Je ne le fais pas spécialement par estime aux personnes citées, mais par respect à ces hauts représentants des institutions de la République libanaise et du peuple libanais, jusqu’à nouvel ordre, qui ne peut survenir qu’à travers des élections organisées dans les délais prévus par la Constitution libanaise et jamais sous la violence de la rue.

Halte au populisme à 5 piastres. Demander des élections présidentielles alors qu'il a fallu 900 jours de vacances pour y parvenir la dernière fois est grotesque. Réclamer des élections législatives en octobre 2019, alors qu'on vient d'organiser en mai 2018 est une aberration démocratique. Saad Hariri est incontournable au niveau internationale pour mettre en oeuvre les accords de la conférence CEDRE, promesses de 11 milliards $ de prêts avantageux et de dons contre des réformes structurelles. Former un gouvernement de technocrates apolitiques, alors que le Parlement est politisé à 99% est une chimère, il faut 9 mois pour y parvenir et ne tiendra que 3 mois. En abolissant le "Parlement des singes" au profit de "Kangaroo courts" populaires qui se prennent pour des tribunaux révolutionnaires, nous ne sommes pas en train de construire un Etat de droit digne de ce nom, mais une ferme au fin fond d'une jungle 🎭

Vive la République, vive le Liban. A bon entendeur, salut ! 🇱🇧


jeudi 17 octobre 2019

Le scandale des Sikorsky : Fady Jreissati s’apprêtait à gaspiller 8 millions $ pour acheter de nouveaux avions bombardiers d’eau en Espagne (Art.652)


Jamais la pluie ne s’est fait autant attendre et prier au #Liban. Elle a fini par tomber mardi soir sur une terre brulée au plus haut degré. Elle a soulagé la douleur des femmes et apaiser l’esprit des hommes, tous éprouvés par ces 48 heures passées au cœur de l’enfer. Comme les 140 foyers d’incendies sont circonscrits, les dirigeants du Liban voudraient classés l’affaire pour éviter d’avoir à rendre des comptes. Pour y parvenir au plus vite, ils tentent de créer des diversions comme la possibilité de taxer les communications via WhatsApp et Viber, 20 cents/appel, une première mondiale (finalement retirée). Nous comprenons leur panique, mais c’est trop tôt pour tourner la page, nous sommes en deuil et en colère.

Ce jeudi matin, l’heure n’est plus aux lamentations, mais aux interrogations. Pourquoi? Le président de la République libanaise, Michel Aoun, a raison de « demander l’ouverture d’une enquête ». A mon humble avis, celle-ci doit commencer par le témoignage de Ziad Baroud, personnalité intègre, il était au ministère de l’Intérieur au moment de l’achat des hélicoptères, il confirme que le coût de la maintenance est relativement faible. Elle doit passer ensuite par les hauts responsables de l'armée libanaise, qui ont RECOMMANDÉ à la Défense civile d'acheter des hélicoptères bombardiers d'eau de type Sikorsky, parfaitement ADAPTÉS à la nature et à la géographie libanaises. L'enquête doit se poursuivre avec Fady Jreissati, personnage pompeux, il est au cœur de l’affaire des Sikorsky.

De l'aveu même de monsieur-roule-en-voiture-hybride-genre-je-suis-un-bobo-écolo, aveu involontaire et qui ne dure que 50 secondes, perdu dans un reportage de la MTV, on apprend que l’actuel ministre de l’Environnement s’apprêtait à gaspiller 8 millions $ pour acheter de nouveaux avions bombardiers d’eau en Espagne, avec de l’argent public bien entendu, alors qu’ « ils » ne trouvaient pas 100 000 $/an pour assurer la maintenance de trois hélicoptères bombardiers d’eau Sikorsky achetés grâce à des dons privés en 2009 pour 16 millions de dollars, puis abandonnés exprès à la rouille dans un coin de l’aéroport de Beyrouth ! Alors, le lien est clair ou je vous fais un dessin ? En un mot, nous sommes face à un scandale d’Etat et de la négligence dont les conséquences sont désastreuses, à tous les niveaux, humain, animal et environnemental.

Une enquête doit avoir lieu pour déterminer qui sont les complices de Fady Jreissati et infliger des sanctions exemplaires aux irresponsables. En attendant, s’il y a quelqu’un qui ne doit plus nous faire entendre sa voix, lézim yi sedd bouzo wou ni3o wou ma yisamé3na sawto, c’est bien l’actuel ministre libanais de l’Environnement. Dans n’importe quel pays normal, ce scandale fera tomber le ministre qui l’a provoqué, par démission ou par limogeage.


mardi 15 octobre 2019

Le Liban part en fumée parce qu'« ils » ne sont pas capables de trouver 100 000 $/an pour assurer la maintenance de nos bombardiers d’eau ! La honte (Art.651)


Notre pays a été ravagé par une centaine de feux hier. Qu’importe les causes, le résultat et les conséquences sont les mêmes, il y a eu défaillance et le #Liban n'est que désolation ce matin. La première question qui revient sur toutes les lèvres est celle de savoir pourquoi nous n’avons pas des avions pour éteindre ces feux qui consument RÉGULIÈREMENT nos forêts ? En réalité, c’est faux, nous en avons, même trois, ce sont les fameux hélicoptères « Sikorsky » que j'ai évoqués lors de l'incendie de Baabda en mai 2014, des bombardiers d'eau qui offrent une capacité d'intervention totale de 13 000 litres d’eau à chaque largage. Eh bien, ils n’ont pas pu décoller hier, pas plus qu’il y a cinq ans, faute de maintenance figurez-vous.

Notre dette publique est de 85 milliards $, le budget de l’Etat est de 18 milliards $, le budget de la Défense est de 2 milliards $, le coût pour entretenir chaque député, ministre, conseiller et haut fonctionnaire se chiffre en dizaines de milliers de dollars, même à la retraite, la délégation présidentielle pour se rendre à l'Assemblée générale de l'ONU à New York était composée d'une soixante de personnes au moins (en fait, c'est un secret d'Etat), logées, blanchies et nourries aux frais de la princesse (l'Etat), et pourtant, à croire tout ce beau monde, ils ont beau cherché, ils n’ont pas trouvé 100 000 $ pour assurer la maintenance de nos hélicoptères-bombardiers d’eau, afin de pouvoir combattre efficacement les flammes qui dévorent tous les ans notre patrimoine écologique. Désolé, mais nul besoin d'enquêter comme le demande le président de la République pour savoir pourquoi, nous avons déjà la réponse, c'est à cause de l’incompétence générale.

Tout cela ne serait peut-être pas arrivé et pas lourd de conséquences si les arbres avaient de l'importance pour les dirigeants libanais comme pour la majorité des citoyens du Liban. Hélas, la lutte contre les feux de forêts est un combat désespéré. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Il faut agir à tous les niveaux, aussi bien publics que privés, en amont comme en aval. Commencer par poursuivre les fautifs et nous préparer pour l'avenir. Il va falloir mobiliser tous les moyens de l'Etat aussi afin de reboiser les régions ravagées au plus vite. Chaque Libanais doit également se demander, quel est son bilan d’arbres ? Personnellement, j’ai mon petit bois, avec des chênes, deux cèdres du Liban et un Séquoia. Nous pouvons profiter de ce désastre pour lancer un projet de reboisement d'envergure 🌲


lundi 14 octobre 2019

Offensive de la Turquie en Syrie : Bachar el-Assad est définitivement sauvé (Art.650)


Ça y est, maintenant on en est sûrs, la majorité des régions autonomes kurdes de #Syrie passeront sous le contrôle du régime syrien ! C’est une question de temps, d'heures et de jours, même si on est engagé dans une course contre la montre entre les forces turques qui peinent dans leur avancée en territoire syrien et les forces syriennes, qui récupèrent sans peine ces vastes régions abandonnées il y a sept ans et sont accueillies en ce moment à coups de klaxons, de tirs en l'air et de selfies, comme le montre ce reportage de l’agence syrienne Sana. C’est le fruit d’un accord politique savamment pensé par les Russes.

Ainsi, le grand vainqueur de l’offensive turque, comme je l’ai dit il y a quelques jours, c’est incontestablement le tyran de Damas. Sans avoir à tirer une seule balle, il récupère les régions du Nord et du Nord-Est de la Syrie, en un claquement de doigts ! Les grands perdants, ce sont les Kurdes évidemment, ils sont désormais en position de faiblesse pour négocier quoi que ce soit (l'autonomie, le déploiement de l’armée syrienne, la participation de la population à l'effort de guerre, etc.).

Impensable hier, ce scénario de l’histoire n’aurait jamais vu le jour sans les décisions irresponsables des deux plus grands imposteurs du 21e siècle, les présidents américain et turc, Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan, le premier en retirant les forces américaines de Syrie et le second en engageant les forces turques en Syrie.

Ce soir, je voudrais saluer les #Kurdes de Syrie, d’Irak et de #Turquie, pour leur courage légendaire, et les remercier pour leurs sacrifices lors des combats terrestres pour débarrasser le monde de l’organisation terroriste Daech. Les pays arabes et occidentaux se conduisent d’une manière ingrate et honteuse à leur égard. Je comprends l'amertume qu'ils éprouvent en ces jours sombres. Je l'ai éprouvé à maintes reprises, comme à l'aube d'un certain 13 octobre 1990, justement il y a 29 ans jour pour jour, quand les pays arabes et occidentaux ont offert le Liban sur un plateau en argent à Hafez el-Assad, comme récompense pour la participation de la Syrie à la première guerre du Golfe.

Toujours est-il qu'il n'y a rien de plus abjecte dans la vie que l'ingratitude. Ce n’est ni la première ni la dernière fois dans l’histoire que les Arabes et les Occidentaux se montrent aussi ingrats d'ailleurs, notamment envers les Kurdes. Ils assumeront les conséquences. La donne en Syrie a totalement changé ce soir et pour longtemps. Il va falloir en tenir compte.

Je voudrai aussi tirer mon chapeau à un homme, Vladimir Poutine. Il n'y a pas de doute le président russe est un grand stratège quoi qu'on dise. Que l’on soit d’accord avec lui ou pas, une chose est sûre, il vaut mieux être son allié de nos jours, que celui des Trump, Macron, Merkel, Johnson et j'en passe et des meilleurs. Mais enfin, Vlad fait des miracles ! Quand on y pense, il a ressuscité Bachar el-Assad ! Regardez ce qui se passe à Hassaké, les images sont hallucinantes 🤔


jeudi 10 octobre 2019

L’offensive d’Erdogan en Syrie met le monde face à un chantage, un dilemme et une honte certaine (Art.649)


🇹🇷 48 heures à peine après le début des combats dans les régions frontalières du nord de la #Syrie, contrôlées actuellement par les Kurdes, les pays occidentaux, notamment européens, et les pays arabes, notamment le Liban, se trouvent devant un chantage et un dilemme :
. D’un côté, si l’offensive turque en Syrie est entravée, #Erdogan menace d’ouvrir ses frontières et de laisser filer à l'anglaise 3,6 millions de réfugiés syriens.
. D'un autre côté, si l’offensive turque se déroule comme prévu, les forces kurdes ont averti, étant donné les impératifs militaires, elles ne seraient plus en mesure d’assurer le contrôle des camps de prisonniers, plus de 10 000 jihadistes de Daech & Co, pourraient se retrouver libres comme l’air.

Erdogan est très pressé pour au moins trois raisons, ce qui explique ses menaces. L’offensive turque en Syrie a provoqué un tollé au niveau international. Malgré cela, elle continue pour le deuxième jour, comme si de rien n’était. Si elle n’est pas stoppée, hélas, nous risquons d’avoir et les 3,6 millions de réfugiés et les 10 000 jihadistes.

C’est pour dire qu’il est temps que l’Union européenne et le Conseil de sécurité de l’ONU infligent un camouflet au plan du nouveau gardien de la Sublime porte. Non seulement, il faut se montrer reconnaissants à l'égard des #Kurdes syriens, les fers de lance de la lutte contre les terroristes de #Daech & Co, mais en plus, il faut faire savoir à ce dernier, que son chantage abject est nul et non avenu : les réfugiés dont la situation ne demande pas une protection internationale, doivent être reconduits à leurs points de départ, comme le prévoit l’accord conclu par l’Union européenne avec la #Turquie en mars 2016, pour six milliards d’euros svp !


mercredi 9 octobre 2019

Le Liban emprunte 400 millions d'euros afin d'acheter des équipements militaires, des hélicoptères et des patrouilleurs de la France (Art.648)


A la suite de la visite du chef du gouvernement libanais à Paris il y a trois semaines, la ministre française des Armées, Florence Parly, a fait savoir qu’ « Edouard Philippe (PM français) et son homologue libanais Saad Hariri ont signé une lettre d’intention le 20 septembre pour renforcer les capacités de défense et de sécurité intérieure libanaises dans les domaines naval, aéromobile et terrestre... la France accorde un prêt avantageux de 400 millions d’euros qui permet cette opération ». Kattirr khaïrik. Comptant les frais divers, entrainement, entretien, matériel, personnel, dépassement de budget, commissions, surfacturation et évaporation financière inexpliquée, on peut arrondir le chiffre et dire que le gouvernement de Saad Hariri vient de rajouter 500 000 000 $ de plus aux 85 milliards $ que nous devons aux États, institutions financières et banques, libanaises et étrangères. Et dire que c'est au moment même où les caisses sont vides et qu'on nous dit qu'il ne faut pas tirer sur l'ambulance transportant le patient #Liban!

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Malgré la gravité des faits, un prêt-achat pour 440 millions $ !, l’info est passée totalement inaperçue, grâce à l’actualité de diversion : l’effectif du bataillon présidentiel à l’ONU un secret d'Etat, la pénurie de dollars dans les distributeurs de billets, le complot contre l’économie libanaise, les frasques de Saad & Candice aux Seychelles avec un mystérieux Mohamad Rawas caché dans le placard, l’article bâclé du chef du New York Times Ben Hubbard à Beyrouth, etc. Soit, mais un « renforcement militaire » pourquoi faire ?

Florence Parly a expliqué que cet emprunt servira au Liban pour acheter des équipements, des hélicoptères et des patrouilleurs à la France. « Cela permettra de renforcer les capacités et la souveraineté libanaises, dans un environnement troublé où le terrorisme reste une menace. » De son côté, notre Premier ministre Saad Hariri a fait savoir du perron de l’Élysée qu’il s’agit d’ « un investissement incontournable pour la sécurité de nos champs gaziers et pétroliers en mer ». Oufff, quelle prévoyance !

Au même moment, le chef du parti-milicien chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a :
. déclaré que notre imam, chef et souverain est l’ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême de la République islamique d’Iran ;
. fait savoir que le Hezb est le bras armé de Khamenei face à Israël et aux Etats-Unis ;
. signalé qu’il n’y aurait aucune ligne rouge pour défendre le Liban en cas d’attaque israélienne ;
. déclaré qu’une guerre contre l’Iran détruira l’Arabie saoudite et les Émirats.

Et toujours au même moment, le chef des Gardiens de la révolution, Hossein Salami, a prévenu que tout pays qui attaquerait l'Iran verrait son propre territoire devenir le « principal champ de bataille » et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui ne porte pas son nom, a fait savoir qu'une riposte saoudienne ou américaine en Iran entraînerait une « guerre totale ».

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Voilà la situation et dans quel contexte le gouvernement de Saad Hariri -en étroite collaboration avec le président de la République libanaise, Michel Aoun, commandant en chef des forces armées libanaises- a décidé d’alourdir notre dette publique d’un demi-milliard de dollars. What else?

On ne va chipoter sur le fait que non seulement l’or noir ne coule pas encore à flot dans les réservoirs, loin de là, mais nous ne sommes qu’en phase hypothétique, d’inspection et de forage svp ! Soit, analysons la situation un peu plus. Qu’est-ce qui pourrait menacer les champs gaziers et pétroliers du Liban et qui nécessiterait l’intervention d’hélicoptères et de patrouilleurs (comme celui en photo, site Mer et Marine) et l'achat en urgence pour 440 millions $ d'équipements militaires ? Ce n’est pas compliqué, je pense par ordre croissant de dangerosité : les pêcheurs phéniciens d’Enfé, Daech & Co, la Syrie et Israël.

Contre les premiers, un bateau pneumatique fera l’affaire. Contre les seconds des bateaux à moteur embarquant ces bons vieux armements soviétiques de mitrailleuses Kalachnikova et de RPG sont largement suffisants. Contre les deux derniers, non mais il faut qu’Édouard Philippe et Saad Hariri cessent de fumer leur moquette ! Avec la Syrie, jamais au grand jamais les dirigeants libanais ne s'entendront pour donner leur feu vert pour l’usage de la force. Ils ne sont même pas capables de contrôler la frontière syro-libanaise d’une main de fer contre le trafic de cure-dents et couches-culottes ! Et contre Israël, c’est la bonne blague, toute cette armada ne servira à rien, elle sera pulvérisée par les F-35 flambant neufs et partira en fumée au premier conflit armé. Idem pour les centrales électriques flambant neuves d'ailleurs. Mais chutttt c'est une info confidentielle, ça reste entre nous! Pour rappel, la guerre de 2006, a couté au Liban une bonne dizaine de milliards $ de dégâts et de pertes économiques, soit l’équivalent de 50 % de notre PIB de l'époque. De leur côté, la guerre n’a coûté que 4 % du PIB d’Israël.

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Oui le Liban est menacé. Reste à savoir par qui et comment s'en protéger ? Par le quatuor Enfé-LaBandeàClaquettes-LapinIerDuGolan-BennyBibi&Co et en jettant 440 millions $ par les fenêtres, les caisses et les poches de certains ? Faut arrêter le délire ! Contre les deux premiers, on peut se défendre avec ce que nous avons déjà. Contre les deux derniers, seule la communauté internationale et le droit international protégeront nos nouvelles sources d’hydrocarbures. Et tout ce qui est en dehors de ça n’est que légendes, mythologies, gaspillage de l’argent public, alourdissement de notre dette abyssale et un risque sérieux pour le Liban d’être déclaré comme un État en faillite. Les principales menaces qui pèsent sur le Liban ce sont ses propres dirigeants, qui ne sont pas à la hauteur ni de la situation grave du pays ni des enjeux, encouragés dans leurs décisions inappropriées par des dirigeants étrangers qui sont parfois à côté de la plaque. Ah si Edouard! Comment voulez-vous que ce tout ce beau monde gère les 11 milliards $ de la conférence Cedre en étant aussi déconnecté de la réalité ? 🤔


vendredi 4 octobre 2019

« Devolved Parliament » (Parlement dévolu) 🐒 une œuvre de l’artiste britannique Banksy, vendue aux enchères pour 12,21 millions $ (Art.647)


« Devolved Parliament » (Parlement dévolu) 🐒 une œuvre de l’artiste britannique #Banksy, vendue aux enchères hier soir à Londres pour 9,9 millions £ (près de 12,21 millions $). Avec humour l’artiste a fait savoir : « Prix record pour une peinture de Banksy (...) Dommage qu'elle ne m’appartenait plus. » Le tableau n’est pas nouveau. Exposé en 2009, il a été vendu une première fois en 2011 pour une poignée de billets. Mais en plein feuilleton surréaliste sur le Brexit, c’est l’occasion de faire monter les enchères à un prix délirant.

La dernière action extravagante du roi du « street art », concerne sa fameuse œuvre londonienne « La Petite fille au ballon rouge », dont une adaptation a été créée en 2014 pour souffler un peu d'espoir aux enfants syriens. Banksy ne se cache pas, enfin si!, disons qu'il ne s'en cache pas, c'est un artiste très engagé. « Le 6 mars 2011 dans la ville syrienne de Deraa, 15 enfants ont été arrêtés et torturés pour avoir peint des graffitis anti-autorité. Les manifestations qui ont suivi leur détention ont entraîné une flambée de violence dans tout le pays qui a vu la révolte interne se transformer en une guerre civile qui déplacera 9,3 millions de personnes », dont 1,5 million vers le Liban. Il y a pratiquement un an jour pour jour, en pleine salle des ventes, alors que l’œuvre venait d’être adjugée pour 1,2 million € svp, elle s’est autodétruite. L’artiste avait caché dans le cadre un destructeur de documents ! Sacré farceur. Comme on peut le lire dans Wikipédia, « dissimulant sa véritable identité, Banksy est entouré de mystère ». 🙈🙉🙊

Toujours est-il que dans l’état actuel du monde, force est de constater que les théories de l’évolution et de la sélection naturelle élaborées par le Français Jean-Baptiste Lamark et l’Anglais Charles Darwin, sont réversibles 🤔 La preuve par Banksy et ses singes au Parlement de la plus ancienne démocratie du monde ! Rien de mieux pour illustrer ce que j’ai écrit il y a quelque temps à propos des nôtres : « On pensaient naïvement qu’au pays du Cèdre les représentants du peuple descendaient des singes comme ce dernier, il s’est avéré qu’ils descendent des crocodiles ! » Pas d’offense, je suis du peuple. Au moins les singes réfléchissent aux problèmes, trouvent de vraies solutions et sont capables de compassion, tout ce que ne font pas nos ministres, nos députés et nos dirigeants. Par rapport aux crocodiles, aux rapaces et aux autruches, les autres protagonistes de notre planète, il n’y a pas photo, je revendique avec beaucoup de fierté mon ascendance 😊


mercredi 2 octobre 2019

Le scoop du New York Times sur Saad Hariri: l’enquête farfelue de Ben Hubbard, chef du bureau du Times à Beyrouth (Art.646)


La première chose qui frappe dans l’article de Ben Hubbard, c’est son manque d'originalité et de consistance. 9 000 caractères, essentiellement des copier-coller à partir d'articles sud-africains parus en 2013-2018, et en plus, mis à part quelques infos basiques, l’essentiel ne dépasse pas ce titre racoleur : « Le Premier ministre libanais a donné 16 millions de dollars à une mannequin sud-africaine » pour ses bons et loyaux services pendant son éloignement du grand Sérail. Tout est jeté en pâture sans documents à l’appui, sans preuves, sans liens, sans rien, que « des rumeurs et des ouï-dire », justement tout ce qu’il voulait éviter, à part le jugement de la Cour suprême sud-africaine datant du 28 mai 2015, qu’il n’a même pas lu.

Mon enquête sur ce nouveau scandale a permis de révéler l’existence possible de quatre protagonistes et non deux : Candice-Jean van der Merwe, Candice Jean, Saad #Hariri et Mohamad Rawas. Ça fait beaucoup de monde pour deux têtes d'affiche ! Ce dernier nom était même sous les yeux du journaliste américain, il ne l’a pas vu. Si Ben Hubbard s’était donné la peine de lire le jugement de la Cour suprême d'Afrique du Sud, il aurait évité le ridicule de la situation et appris au passage que non seulement le nom de Saad Hariri n’y figure pas, mais en plus, il aurait découvert que « par la suite, et comme l'a indiqué le requérant (Candice, une affirmation dite sous serment !), "un montant de 15,3 millions de dollars américains m'a été remis par M. Mohamed Rawas" ».

Hélas, l’article de Ben Hubbard est bâclé. Au moins en l’état ! Au chef du bureau du #NewYorkTimes à Beyrouth de réagir pour lever le doute sur son travail et ce manque de professionnalisme flagrant dans cette affaire. La copie est à revoir si l’intéressé veut être pris au sérieux. L’ironie de l’histoire est que le New York Times reproche souvent au président américain ses fake news, sa désinformation et ses raccourcis, sans se rendre compte qu’il lui arrive parfois de faire du Trump, comme dans le cas présent. Mais ouiii Ben, ce n’est parce que tu es installé à Beyrouth qu'il faut bâcler le travail, wou tetkaslann 😋


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