vendredi 25 octobre 2019

De nouvelles menaces du Hezbollah contre les Libanais en général et les protestataires en particulier (Art.658)


🇱🇧 La mère des batailles de la révolution du 17 octobre se déroule aujourd'hui en plein cœur de #Beyrouth. L’attaque des partisans du Hezbollah contre les manifestants pacifiques, les journalistes de MTV et même des forces de l'ordre, dans le centre-ville, avec des grosses pierres et des bâtons prouve que la dépolitisation des revendications au Liban est vaine, pour ne pas dire naïve. Ignorer cet état de fait en se réfugiant derrière le slogan révolutionnaire vaseux "kelloun ye3né kelloun" (qu'ils partent tous sans exception) relève de la politique de l'autruche, pour ne pas dire tartuffienne.

Le principal problème du #Liban qui empêche la double édification d'un État/état de droit et la prospérité reste principalement l'anomalie que constitue la situation du parti-milicien du Hezbollah au pays du Cèdre en 2019 et non le système confessionnel issu du Pacte national de l'indépendance de 1943 et la constitution de l'Etat du Grand Liban en 1920.

Au même moment aujourd'hui, la conférence de presse préenregistrée de Hassan Nasrallah, comme celle du président de la République Michel Aoun hier (mais pas pour les mêmes raisons), est venue confirmer cet état de fait. Le chef du Hezbollah qui a adopté un profil bas, a tenu à proférer deux menaces quand même.

. La première s'adresse à tous les Libanais sensibles aux revendications révolutionnaires : "La partie la plus forte dans l'équation interne est la 'Résistance' (autodésignation du Hezb)." Sur le plan politique, le parti ne détient que quelques députés et ministres. De quelle puissance parle-t-il alors? Celle des armes, des bâtons, des pierres, des chemises noires et de la mobilisation communautaire chiite sans doute. Et vous avez encore des Libanais nés de la dernière pluie qui viennent vous expliquer que le Hezb n'utilise pas ses armes à l'intérieur.

. La seconde s'adresse aux protestataires dans la rue : "Le mouvement populaire doit rassurer la 'Résistance' que le pays n'est pas visé." Sous-entendant que la révolution libanaise actuelle est suspecte et que le Hezbollah est le seul en mesure de défendre le Liban ! Et là aussi vous avez encore des compatriotes et des observateurs occidentaux naïfs qui viennent vous expliquer qu'il ne faut pas politiser les manifestations et que le système confessionnel est à bout de souffle au Liban, et courent pour enfoncer la tête dans les sables mouvants et pédaler dans le bourghoul d'Orient.

Avis aux amateurs. A bon entendeur, salut !


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