mercredi 15 avril 2020

Donald Trump suspend la contribution des Etats-Unis au budget de l’OMS. En ligne de mire, docteur Tedros. Et pourtant, « It’s China, stupid ! » (Art.779)


La nouvelle est tombée vers minuit, à la surprise générale. Donald Trump suspend la contribution des Etats-Unis au budget de l’Organisation mondiale de la santé. 500 millions $/an sur 3,4 milliards $, le trou ne pourra pas être comblé. Comment en est-on arrivé là ? C’est à cause de Tedros Adhanom Ghebreyesus, le bouc-émissaire idéal. Peut-être qu'il l’a bien cherché aussi !

Oh, c’est un secret de Polichinelle, « Docteur Tedros » ne fera pas de vieux os à la tête de l’organisation. Pas seulement parce qu’il doit son poste à la Chine. Ce ne sont pas les raisons qui manquent. Au mieux, c’est un « idéaliste » qui ne comprend pas les manoeuvres politiques des grandes puissances. Au pire, c’est un « idiot utile » du régime communiste chinois. Une chose est sûre, il n’est pas à la hauteur de la catastrophe sanitaire qui frappe le monde.

Le directeur de l’OMS a commis trois erreurs, disons impardonnables à ce niveau de responsabilité et en temps de pandémie, étant donné les conséquences humaine et économique :

- Primo, il a mis du temps, jusqu’au 22 janvier, pour alerter les autorités sanitaires du monde entier et reconnaitre la « transmission interhumaine » du nouveau virus. Mi-janvier, l’OMS disait encore, « les enquêtes préliminaires menées par les autorités chinoises n’ont pas trouvé de preuve claire de transmission interhumaine », alors que Taïwan l'a laissé entendre dès le 31 décembre 2019. Ce n’est que le 30 janvier que l’OMS déclare que l'épidémie de coronavirus constitue une « urgence de santé publique de portée internationale ».

- Secundo, depuis le début jusqu’au mois de février compris, l’OMS n’a cessé, à plusieurs niveaux, de faire l’éloge de la « transparence » de la Chine. Aujourd’hui, tout le monde sait que l’organisation était à côté de la plaque sur ce point. Le 30 janvier par exemple, le Comité d’urgence tenait à saluer « le leadership et l’engagement politique au plus haut niveau du gouvernement chinois, son engagement en faveur de la transparence ».

- Tertio, il a fallu attendre le 12 mars, avec plus de 100 000 cas confirmés et 4 000 morts, pour que l’OMS tire la sonnette d’alarme au niveau mondial et considère « l’épidémie » de coronavirus comme une « pandémie ». Excellent, mais c'était trop tard.

Force est de constater que ces trois éléments arrangeaient bien les affaires du régime communiste chinois. L’empire du Milieu voulait à tout prix minimiser la réalité de l’épidémie afin de limiter ses conséquences politiques aussi bien au niveau national qu’au niveau international. La Chine ne s’est absolument pas préoccupée de la propagation du virus dans la société chinoise et le monde lorsqu'elle a pris connaissance de l'apparition d'une pneumonie atypique à Wuhan à l'automne dernier. L’OMS aurait dû le faire. Le directeur de l’OMS a failli à son rôle. C’est le péché originel. Qu’il ait été commis par conviction ou par omission, ne change rien à la réalité accablante. La pandémie est installée dans le monde et pour un long moment.

Cela étant dit, si la pandémie ravage les États-Unis actuellement, c’est aussi par la faute du président américain lui-même. Il a non seulement fait l’éloge de la « transparence » de la Chine à un moment, comme docteur Tedros, mais il n’a cessé de minimiser la menace malgré les alertes des spécialistes américains, comme Xi Jinping un moment.

Le 3 janvier 2020, le Conseil de sécurité nationale (NSC) met le Président des États-Unis en garde sur les risques d’une épidémie de coronavirus aux États-Unis en provenance de Chine. Le 8 janvier le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) émet sa première alerte publique concernant le Covid-19. Trois jours après la déclaration du premier cas d’infection par le SARS-CoV-2 le 19 janvier (en provenance de Wuhan), le président américain déclare, qu' « il n’y a pas de risque de pandémie et la situation est sous contrôle, ça va aller. » Même chose le 24 février, « la situation est vraiment sous contrôle aux États-Unis ». Le 9 mars, lui aussi fait la stupide comparaison avec la grippe et conclut, « on ne ferme pas le pays pour autant, la vie et l’économie continuent ». Deux semaines après la qualification de l’épidémie par pandémie le 12 mars, il ose encore annoncer que la fin de la pandémie pourrait être « pour Pâques (le 12 avril), ça serait vraiment formidable, je veux voir les églises bondées ». Pâques est passée, et les États-Unis se retrouvent aujourd'hui avec 609 685 cas confirmés et 26 059 morts.

Mais Donald Trump est connu pour fuir ses responsabilités, prétendre qu’il avait senti que « c'était une pandémie bien avant qu'on ne l’ait qualifié de pandémie », chercher un bouc-émissaire et surtout, s’attaquer aux maillons faibles, l’OMS et docteur Tedros. Aussi fautifs soient-ils, le coupable est ailleurs. Il a menti délibérément. Il est libre. Il profite de l’isolationnisme américain. Il utilise ses ambassades pour propager sa propagande dans le monde, à Paris comme à Addis-Abeba. Il espère prendre le leadership mondial. Il distribue des masques à quelques cents la pièce ici et là, alors que la pandémie provoquera des milliers de milliards de dollars de pertes économiques au niveau mondial. Il vante l'efficacité du modèle autoritaire sur les modèles démocratiques. Il réécrit l’histoire de ce drame planétaire à son avantage. « It’s China, stupid ! »


© 2011-2020 Bakhos Baalbaki