mercredi 12 février 2020

Le jour de vote de confiance au Parlement, il n’y avait pas foule pour faire tomber le gouvernement de Hassann Diab (Art.730)


« La vérité est comme le soleil, elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder », Victor Hugo. Nous n’allons pas encore nous voiler la face ! Pour faire court, disons qu’hier il n’y avait pas foule pour faire tomber Hassann Diab. Mais pourquoi ? L’heure des comptes a sonné.

• Les autruches ne sont pas de bons guides 😎 Si vous n'avez pas le temps, vous êtes dispensés de tout lire, c'est la principale raison, la vie peut reprendre son cours, pour le meilleur et pour le pire.

• La majorité des Libanais refusent la violence qui accompagne les protestations depuis un certain temps, qu'elles qu'en soient la forme et les justifications.

• Une partie des Libanais pragmatique a jugé qu’il n’est pas utile de se déplacer pour rien. Étant hezbollahi-compatible, comme l’a révélé la déclaration ministérielle, le 3e gouvernement de Michel Aoun va droit dans le mur, il est comme un fruit pas sain sur un arbre, il tombera tout seul.

• Tout mouvement fini par s’essouffler. Le lyrisme sur les réseaux sociaux ne peut pas servir d’arguments révolutionnaires et le sensationnalisme des chaines de télé d’informations politiques. C’est l’erreur d’une révolution qui surestime ses forces depuis le début.

• Le gouvernement de Hassann Diab a été composé par la majorité parlementaire actuelle, il avait la confiance de la partie des Libanais qui soutient ce camp, le 8-Mars. Il était donc assuré d’une certaine légitimité. C’est l’erreur d’une révolution qui sous-estime la force de ses adversaires depuis le début.

• Étant donné la gravité de la situation, beaucoup de Libanais en difficulté ou pas, savent qu’on n’a plus le luxe de continuer à nous engager des mois dans des batailles don-quichottienne à la poursuite de revendications chimériques depuis le jour J, comme la « formation d'un gouvernement de technocrates indépendant des partis politiques aux pouvoirs législatifs exceptionnels », la mise en place d'une « assemblée constituante » et la « démission du président de la République Michel Aoun ». Un pays avec un gouvernement en exercice vaut mieux qu’un pays avec un gouvernement démissionnaire.

• On ne peut pas faire confiance aux bobos-cocos-zozos révolutionnaires, les imposteurs de la révolution du 17 octobre.

• Boycotter la séance de vote de confiance au Parlement qui est un acte constitutionnel par excellence, comme l’ont fait les députés Sami Gemayel, Najib Mikati, Chamel Roukouz et Paula Yacoubian, était de facto un acte anticonstitutionnel. Des Libanais ne voulaient pas y être associés.

• Empêcher les députés par la force d’accomplir leur devoir politique, accorder ou ne pas accorder la confiance, était un acte antidémocratique. Là aussi, des Libanais ne voulaient pas y être associés.

• Une frange de Libanais sait parfaitement, que pour plus d’efficacité, il vaut mieux concentrer notre énergie pour garder Hassann Diab et ses ministres sous pression, s'opposer aux mesures concrètes qu’ils seront amenées à prendre, influencer leurs choix politiques et préparer la relève électorale.

C’est important de savoir pourquoi il n’y avait pas foule hier pour la suite. Quand on a raté sa cible, on rectifie le tir 😊


© 2011-2020 Bakhos Baalbaki