lundi 24 février 2020

Nous soussignés déclarons le Courant Patriotique Libre coupable de menacer les chances du Liban d’obtenir le classement du promontoire de Nahr el-Kalb sur la liste du « Patrimoine mondial » de l’humanité de l'UNESCO (Art.736)


Ils peuvent pavoiser, fanfaronner et donquichotter autant qu’ils veulent, cela ne changera rien à la réalité du scandale de Nahr el-Kalb, à nos intimes convictions et à notre inébranlable détermination.

. Nous soussignés, enfin souslikés, déclarons le Courant Patriotique Libre coupable de ne pas avoir respecté le « contrat » avec les autorités monastiques et d’avoir trompé l’Église maronite. Personne n’ose imaginer que celui et celle à qui « La gloire du Liban a été donnée » comme dit la légende, le patriarche et l’Église maronite d’Antioche et de tout l’Orient, aient pu accepter de céder ce promontoire national intemporel chargé d’histoire à un parti politique communautaire de passage, afin de mettre en œuvre un projet politicien partisan.

. Nous soussignés déclarons les autorités libanaises, ministérielles et municipales, ainsi que les services chargés de l’urbanisme, de la protection de la nature et de la préservation des sites archéologiques, coupables d’avoir accordé des autorisations administratives indûment, qui détruiront de facto 14 000 m2 d’un promontoire d’une haute valeur nationale, sans tenir compte ni de l’inscription du site sur le « Registre de la Mémoire du Monde » ni de sa présentation sur la « Liste indicative » fournie à l’Unesco ni de son classement par la Direction générale des antiquités au Liban en zone non constructible.

. Nous soussignés déclarons le Président de la République Michel Aoun (ex-chef du CPL), et le Premier ministre Hassann Diab, coupables de négligence alors que le projet du CPL menace les chances du Liban d’obtenir le classement du promontoire de Nahr el-Kalb sur la liste du « Patrimoine mondial » de l’humanité de l'UNESCO demandé par le pays du Cèdre officiellement le 11 juillet 2019.

. Nous soussignés déclarons les actuels ministres de la Justice, de l’Environnement, du Tourisme et de la Culture, tous coupables de couvrir le projet égocentrique du CPL qui ne respecte pas les règles d’usage en matière de protection des « monuments historiques ». Le CPL dit fièrement qu’il a prévu « un retrait de 20 mètres supplémentaires » entre son QG et le site historique, une distance grotesque eu égard aux normes nationales et internationales, selon lesquelles le périmètre de protection des monuments historiques doit être au minimum de 500 mètres !

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En survolant la région de Nahr el-Kalb grâce aux satellites de Google Earth, avec le périmètre contraignant de 500 mètres en tête (les lignes jaunes de la capture d’écran; photo prise à une époque où le site était encore intacte), on s'aperçoit que les 14 000 m2 du projet du CPL se situent entièrement dans le rayon de cette protection. On comprend également que ce n’est pas par hasard que les deux flancs de ce promontoire (à l’ouest côté Méditerranée et au nord côté Mont-Liban), n’ont pas été urbanisés jusqu’en l’an de grâce 2020, malgré la spéculation immobilière sur le littoral. C’est parce que l'Eglise maronite n'avait pas cédé aux promoteurs sans scrupules et parce que l'État libanais a protégé cette colline des entrepreneurs sans vergogne, que les rapaces n’ont jamais osé et pu s’y installer à ce jour !

Ce projet est un scandale inouï. Il faut le porter sur les réseaux sociaux, au Conseil des ministres, au Parlement et surtout devant la justice libanaise ! Mieux vaut tard que jamais. Depuis le 17 octobre 2019, les Libanais ont décidé de bâtir un nouveau Liban. Dans ce nouveau monde, ce scandale d'un temps révolu ne peut pas passer comme si de rien n’était. Des responsables doivent rendre des comptes. Sinon, nous aurions échoué lamentablement. Les travaux doivent être stoppés sur le champ, les autorisations retirées illico presto, le projet déclaré nul et non avenu, jusqu’à nouvel ordre, quand la justice libanaise aura dit son dernier mot. A mon humble avis, le CPL devrait être contraint et forcé de remettre les roches et la terre là où elles étaient, de réhabiliter le site à l’identique, d’ôter ses mains de ce promontoire national, de prendre ses cliques et ses claques et d’aller construire son siège mégalomaniaque ailleurs.


© 2011-2020 Bakhos Baalbaki