jeudi 28 novembre 2019

En pleine crise bancaire, des propriétaires sans scrupules au Liban exigent de leurs locataires le paiement des loyers en dollars et cash (Art.688)


Voici la dernière du terrain. Alors que le #Liban traverse une grave crise économique, des propriétaires sans vergogne et sans scrupules exigent de leurs locataires le paiement des loyers en dollars et cash svp. اي نعم. Et comme les banques contrôlent les retraits et les mouvements financiers pour les « citoyens ordinaires » jusqu’à nouvel ordre, les locataires sont alors contraints de retirer le montant des loyers en livres libanaises, d’aller sur le marché noir débourser 2000 LL pour 1$ (alors que le taux de change officiel théorique est de l’ordre de 1500 LL/1$), avant de retourner voir le bailleur pour s’acquitter des sommes dues concernant leurs habitations/bureaux/boutiques avec des billets verts.

Ce comportement est illégal et abject. Par conséquent, le Premier ministre Saad Hariri doit d’URGENCE réunir son gouvernement et frapper fort via une circulaire ou même un décret s'il le faut. Il faut rappeler aux rapaces quelques évidences et prendre des mesures punitives contre les vautours. C’est qu’il n’y a pas que certains propriétaires qui tentent de profiter des difficultés de leurs compatriotes. Des pompistes font de même et exigent un paiement exclusif en dollars. Mais bon, on n'est pas dans le même ordre de grandeur ! Cette attitude ne peut être tolérée au sein d'un état de droit et dans une période de crise nationale.

La monnaie de la République libanaise est la livre libanaise et rien d'autre. L’usage du dollar est juste toléré au pays du Cèdre. En vertu des principes souverains et des lois qui régissent l’Etat libanais et la société libanaise, personne ne doit être en mesure d’exiger le paiement de quoi que ce soit sur le territoire nationale libanais exclusivement dans la monnaie américaine ! Ni les propriétaires, ni les garagistes, ni les médecins, ni les écoles, ni les universités, ni les hôpitaux, ni les rapaces, ni les vautours, ni qui que ce soit de quelque espèce que ce soit. Les contrevenants doivent écoper d'une amende salée.

Comme la situation perdure et durera encore longtemps, alors bien avant la nomination d'un nouveau Premier ministre et la récupération des fonds volés par les politiciens, le gouvernement démissionnaire doit immédiatement protéger les citoyens libanais de la cupidité et de la bassesse de certains de leurs compatriotes qui tentent de tirer profit de l'impasse politique et du chaos actuel, motivés par un égoïsme consternant.

#racaille_en_col_blanc


On peut résoudre la crise du dollar si un million de Libanais de la diaspora et amis du Liban injectent 6 000 $ sur le marché libanais. Oui mais... (Art.687)


Au moment où j’apprends que le dollar est changé actuellement sur le marché noir libanais contre plus de 2 000 livres, mes yeux tombent sous les coups de l’inscription « In God We Trust » en rafales de six billets. Ohhhh nom de Dieu, je viens de m’apercevoir que j’ai quitté le Liban avec 400 dollars américains dans les poches. Et encore, ça ne date pas d’hier. Mea culpa, mes compatriotes. J’assume entièrement ma responsabilité dans la crise en cours. Seulement à hauteur de 400/6 000 000 000 ième, montant des dollars qui ont disparus dans la nature depuis quelques semaines. En gros, ma7soubkoun est responsable de 1/15 000 000 ième de la situation. Par conséquent, je m’engage en retour à libérer ces 6 billets détenus à l’étranger dans l’économie libanaise le plus rapidement possible 😊

Cela étant dit, mais au fait, si nous pouvons être un million de Libanais de la diaspora ou amis du Liban et des Libanais, ou Libanais ayant des comptes bien à l’abri aux quatre coins de la Terre, paradis fiscaux compris, à ramener et à injecter 6 000 dollars en billets sur le marché libanais, nous pouvons classer la crise actuelle dans les archives. Le problème c’est que rien n’indique que ça ne recommencera pas aussitôt. Plusieurs éléments contribuent à l’instabilité du taux de change actuellement :

- la léthargie d’un pouvoir moribond, avec un président de la République réfugié dans sa tour d’ivoire en serrant la clé de sortie de la crise bien entre ses mains;
- la panique d’une population désemparée ;
- l’impasse politique à cause de l’extrémisme de la majorité des protagonistes, hommes politiques, société civile et citoyens ;
- les restrictions bancaires auxquelles sont soumis les « citoyens ordinaires ».
- les piqures de rappel, pas plus tard qu'avant hier, sur l’anomalie que constitue la situation du parti-milicien du Hezbollah au Liban.

Ce sont des facteurs connus, tout le monde en parle. Mais il y a des facteurs dont on ne parle pas ou peu, qui contribuent à détériorer la situation du dollar au Liban :
- Primo, les exceptions accordées par les banques libanaises aux « citoyens extraordinaires », aux hommes et femmes politiques, ainsi qu’aux hommes et femmes d’affaires, leur permettant en pleine crise de confiance de mettre leur pactole et fortune, bien à l’abri à l’étranger.
- Secundo, la spéculation des Libanais sans vergogne et sans scrupules, descendants des rapaces. Ils sont légion en ce moment. On achète au prix du marché à l’étranger et on revend au prix fort sur le marché noir libanais. C’est ce qui vaut au Libanais la réputation d’être 7arbou2. Je dirais plutôt khreiyenn.
- Tertio, la fuite des dollars américains vers la Syrie, pour renflouer les caisses du tyran de Damas et dynamiser l’économie agonisante du régime syrien. Eh oui, ça aussi !

Il est donc clair, que nous pouvons injecter tout le trésor américain dans l’économie libanaise, cela ne changera rien quant à la dégradation inéluctable de la situation au Liban. Il ne faut pas rêver, tout est basé sur la confiance, sur le plan personnel comme sur le plan national. Et tant que celle-ci fait défaut, difficile de croire au Père Noël. Pour y remédier, il nous faut un gouvernement compétent le plus rapidement possible. Personnellement, je n’ai aucun problème d’où viendront les futurs ministres, de Mars, de la Lune ou de la Terre, qu’importe. Je suis autant méfiant des « politiques » que des « technocrates », qui je le rappelle n’est absolument pas un compliment dans les démocraties occidentales. Mes vetos sont motivés par l’incompétence, l’imposture et la hezbollahi-compatibilité. Par exemple, Paula Yacoubian, elle peut affuter ses canines autant qu’elle veut, c’est niet. Et puis je ne fais aucune confiance à ceux qui crachent dans le puit duquel ils ont bu 😋

Mais il est tout aussi clair, qu’il faut s’attaquer aux paramètres invisibles. Les exceptions à disposer de son argent, accordées aux « citoyens extraordinaires » doivent cesser et les directeurs de banque qui les ont accordées sévèrement sanctionner, pour discrimination et avoir mis en danger l’économie libanaise. Les spéculateurs qui profitent de la situation doivent aussi être identifiés et sévèrement condamnés, pour les mêmes raisons. La fuite des dollars vers la Syrie, doit être sévèrement contrôlée également et pour les mêmes raisons.

NB : Il y a un post-scriptum destiné aux tartuffes de la révolution dans les commentaires. Indice : 💵

#ماما_وبابا_نحنى_مظبوط_رايحين_على_انهيار_والولاد_عم_بطقوا_حنك 🤔


lundi 25 novembre 2019

Un milicien du Hezbollah armé menace les révolutionnaires pacifiques au Liban


@ autruches de la révolution libanaise


Le titre d' « Imposteure de la Révolution » est décerné à Paula Yacoubian : la députée de Beyrouth s'inquiète pour l'image du Hezbollah et dénonce les ingérences de Jeffrey Feltman, l'ex-ambassadeur américain au Liban (Art.686)


Dans la série « Imposteurs de la Révolution », le portrait du jour est consacré à بولا يعقوبيان Paula Yacoubian , au lendemain d’une nouvelle attaque nocturne des chemises noires du duo Hezb-Amal. A la fête de l’Indépendance, la députée de Beyrouth est montée au créneau pour prendre la défense d’Al-Jadeed et dénoncer les pressions du Hezbollah pour empêcher la réception de la chaine dans ses fiefs (Sud-Beyrouth, Liban-Sud et la Békaa) par « des milliers de libanais qui constituent l’environnement protecteur du Hezb ».

New TV est présentée par Paula Yacoubian comme la « chaine de la Révolution », mais aussi « la voix haute et criante aux côtés de la ‘Résistance’ » (autodésignation du Hezbollah). Là commence l’imposture conjointe de la chaine libanaise et de la représentante de la nation. Cette dernière s’est demandée dans sa vidéo si « cette mesure ne détériorera pas l’image du Hezb auprès de son public ». Pour donner du poids à son inquiétude, la députée de Beyrouth a affirmé : « Je n’ai aucune rancune et aucune haine contre le Hezbollah, mais bien au contraire, je trouve que la ‘Résistance’ a fait beaucoup de sacrifices ». Ah bon, lesquels ? Celles qui lui valent d’être poursuivi par le Tribunal spécial pour le Liban à La Haye ? Celles d’avoir permis aux Israéliens de s’acharner sur le Liban pendant 33 jours ? A moins que ça ne soit le « jour glorieux » lors de l’invasion de la capitale ? Ou peut-être même ces attaques violentes contre les manifestants pacifiques à Beyrouth comme à Nabatiyé ? Quelle mascarade !

Paula Yacoubian semble très inquiète même, pour la mauvaise raison hélas. « Qu’est-ce qui grignote le crédit du Hezbollah aujourd’hui, l’attaque américaine contre l’Iran au Liban, Israël qui a tenté de ternir la réputation de la 'Resistance' ou cette façon d’agir précisément (contre al-Jadeed) ? » Ah mais nous aurions aimé qu’elle s’inquiète davantage de ce qui ternit la réputation du #Liban et des Libanais dans le monde, une entité classée terroriste par l’écrasante majorité des pays arabes et occidentaux, le Hezbollah.

Ce que cette députée appelle « Résistance », est un parti-milicien islamiste armé qui constitue une « anomalie » au Liban, à l’origine de l’instabilité économique chronique depuis trente ans, ayant provoqué une guerre destructrice en 2006 qui a couté une douzaine de milliards de dollars au peuple libanais (qui dépassent largement tout ce qu’elle rêve naïvement de récupérer comme argent volé !), accusée d’assassinats politiques dont un ancien Premier ministre, Rafic Hariri. C’est dire si Paula Yacoubian est à côté de la plaque.

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Et ce n’est pas tout. Paula Yacoubian a tenu aussi à lancer une virulente attaque contre Jeffrey Feltman. Elle a voulu lui signifier « qu’elle rejette ses propos et qu’il ferait mieux de ne pas s’ingérer dans les affaires libanaises ». Ce sont exactement les termes qui ont été utilisés par al-Akhbar et al-Manar, les médias du Hezbollah. « C’est un homme qui a beaucoup d’amis au Liban… qui par le biais d’un seul discours tente de nuire à la Révolution ». Nom de Dieu, mais qui veut que la révolution libanaise s’étouffe, Jeffrey Feltman ou Hassan Nasrallah ?

Voilà pourquoi on ne peut que s’interroger sur cette virulente attaque, sachant que l’ancien ambassadeur américain à Beyrouth (2004-2008) est l’un des principaux acteurs qui ont fait pression pour mettre fin à l’occupation syrienne du Liban et mettre en place la commission d’enquête sur l’attaque terroriste du 14 février 2005. Et si la députée de Beyrouth était si scandalisée par les dernières déclarations de l’ex-diplomate américain, c’est parce que Feltman se situe à l’opposé de Paula Yacoubian à propos du Hezbollah.

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L’audience a eu lieu à la Chambre des députés le 19 novembre. Jeffrey Feltman est intervenu en tant que chercheur, arabophone et grand connaisseur du Liban et du Moyen-Orient, aux côtés de la journaliste libanaise Hanin Ghaddar, entre autres. Le thème choisi est celui de savoir « Quelle est la prochaine étape pour le Liban? Examiner les implications des manifestations en cours ». J’invite quiconque disposant d’un peu de temps à le lire (texte intégral) ou à l’écouter (un résumé de 5 minutes). Sans exagération, c’est l’une des meilleures analyses réalistes de la situation au Liban actuellement. Yacoubian va encore dire que Baalbaki est un ami de Feltman 😋

Les extraits les plus marquants :

- « Quel que soit le dysfonctionnement de la démocratie libanaise, nous avons intérêt à voir réussir un pays méditerranéen, doté de libertés civiles relativement fortes, de traditions démocratiques et d'une coexistence multiconfessionnelle. »

- « Le Liban est un lieu de compétition stratégique mondiale… Aussi frustrant et compliqué que le pays puisse être, nous devons jouer le jeu à long terme et ne pas permettre à l’Iran, à la Syrie, à la Chine ou à la Russie d’exploiter notre absence. »

- « Les investisseurs et les touristes ne reviendront pas en nombre suffisant et prévisible tant que le Hezbollah pourra, sur un coup de tête, entraîner le Liban dans la guerre... Les Libanais eux-mêmes devront choisir la voie menant soit à la pauvreté perpétuelle, soit à la prospérité potentielle, en déterminant s'ils vont continuer à accepter la mauvaise gouvernance, combinée au veto du Hezbollah sur les décisions gouvernementales. »

- « Avec les bonnes personnes et les bonnes politiques en place, un nouveau gouvernement libanais pourrait enfin mettre en œuvre des réformes… longtemps promises, jamais tenues et maintenant exigées par la population, pour assainir les finances du Liban et promouvoir la croissance économique… Choyer le Hezbollah et poursuivre le copinage et la corruption, conduira toujours vers le bas, tandis que la réforme, la responsabilisation, la transparence et le recours aux institutions nationales au lieu du Hezbollah peuvent attirer le type de soutien nécessaire pour aboutir à une meilleure destination, les États-Unis et d'autres pays offrant soutien et partenariat. Tel devrait être notre message. »

- « A long terme, les intérêts des États-Unis au Liban seraient mieux protégés par ce que le peuple libanais indique vouloir : un Liban prospère, démocratique, indépendant, pleinement souverain et pacifique, tributaire (y compris pour la sécurité) d'institutions gouvernementales efficaces et transparentes soumises à la responsabilité publique. »

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J’ai tout lu et tout écouté, j’ai beau cherché, je n’ai rien trouvé dans l’audience de Jeffrey Feltman devant le Congrès américain, qui puisse offenser, à part des propos qui ne peuvent déranger que les oreilles sensibles des compatriotes « hezbollahi-compatibles » et les « idiots utiles » du parti milicien chiite dans ma patrie. La vidéo de l’ex-journaliste du Futur ne relève pas de la politique de l’autruche comme certains pourraient le penser. La députée de Beyrouth est pro-Hezbollah et elle ne s’en cache pas. En surfant sur la vague révolutionnaire, sans jamais oser dénoncer « l’anomalie » que constitue la situation du parti-milicien au Liban, qui empêche l’édification d’un double État/état de droit au pays du Cèdre, elle apparait beaucoup plus qu’une tartuffe. Paula Yacoubian est en passe de devenir une imposteure de la Révolution libanaise.

A tous les Paula Yacoubian de notre pays, nous disons, vous avez votre Révolution et nous avons la nôtre. Dans le nouveau Liban que nous bâtissons, il n'y a aucune place aux « anomalies » quelles qu'elles soient.
#لكم_ثورتكم_ولنا_ثورتنا


dimanche 24 novembre 2019

La désobéissance civile au Liban : ce n’est pas un moyen de pression efficace contre le pouvoir, c’est un suicide collectif (Art.685)


La désobéissance civile n’est pas un moyen de pression efficace contre le pouvoir. C’est un suicide collectif ! Désolé d’être cru,
بس اذا الششمى موسخة، ما بشخ الواحد تحتو، حتى يغرلوله ياها 🤔
Je combattrai avec toute la puissance de mon verbe, la stupidité, le nihilisme et le suicide d’une frange de révolutionnaires libanais qui ne savent pas vraiment de quoi ils parlent. Ce concept de lutte contre le pouvoir est complètement inadapté au Liban pour diverses raisons, notamment l'individualisme et la violence qui caractérisent la société libanaise, mais aussi parce que notre pays est au bord de la faillite économique et de l'écroulement général. Personnellement, je continuerai à payer toutes mes factures, plus que jamais et malgré toutes mes objections à l'utilisation calamiteuse et au gaspillage de l'argent public ! Je dis non, non et trois fois non à la désobéissance civile. On améliore un système qui ne marche pas bien, on ne le sabote pas.

Non mais il faut redescendre sur Terre. Le pays est paralysé depuis 38 jours. Tous les prix ont augmenté. Beaucoup de nos compatriotes sont au chômage technique. Certains ont été licenciés. D’autres ne sont plus payés. Des entreprises délocalisent leurs bureaux loin du Liban. Les hôpitaux manquent de médicaments. L’essence se vend au compte-goutte. L’aéroport Rafic Hariri est vide. Il faut le voir, c'est effrayant! Les banques ont fermé leurs portes plusieurs semaines. Personne ne peut disposer de son argent, même pour payer des factures à l’étranger. Nous ne pouvons tout simplement pas nous offrir le luxe de la désobéissance civile, qui de surcroit est inadaptée au Liban et inefficace contre le pouvoir !

Notre pays doit reprendre illico presto une activité normale, sur les plans économique et administratif. Comme moyens de pressions efficaces, nous devons mettre tout notre poids et concentrer toute la pression des prochaines actions et manifestations autour des sièges de la présidence de la République, du Conseil des ministres, du Parlement et des permanences-maisons des députés libanais, et nulle part ailleurs.

Dorénavant, notre objectif doit consister à perturber et à paralyser toutes les activités politiques au Liban, sans toucher aux activités économiques et administratifs, jusqu’à la tenue des consultations parlementaires par le président de la République, la nomination d’un nouveau Premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement convenable. Je propose même dans une pétition en ligne, de pousser les députés à la démission, qui au passage constitue le seul moyen constitutionnel de provoquer des élections législatives anticipées, partielles au moins. Faut pas rêver, on ne pourra pas dissoudre l'assemblée nationale, la Constitution ne le permet pas dans les conditions actuelles.

Tout ce qui en dehors de ça, n'est que palabres, mensonges et délires, qui creuseront la tombe du #Liban.
#لبنان_ينتفض #عصيان_مدني #كفى_سطلنة


vendredi 22 novembre 2019

Peuple libanais: si nous voulons des élections législatives anticipées et un gouvernement technocrate efficace au Liban, demandons aux 128 députés de démissionner! Sortie de crise, les plans révolutionnaires respectant la Constitution. Signez la pétition (Art.684)


A moins de trois mois du nouvel an de la première décennie du nouveau centenaire de la naissance du Grand Liban, le destin a donné au peuple libanais une chance pour sauver sa patrie du précipice. Nous l’avons saisi avec bravoure. C’est dire si nous n’avons pas droit à l’erreur. Peuple libanais, chers compatriotes, si nous voulons un gouvernement technocrate efficace et des élections législatives anticipées au #Liban, il n'y a qu'un moyen, pousser les 128 députés à la démission! Sortie de crise, les plans révolutionnaires qui respectent la Constitution. Signez la pétition.

*

En un peu plus d’un mois, la révolution du 17 octobre, qui a pris pour témoins la mosquée Mohammad el-Amine et la cathédrale Saint-Georges, a insufflé de l’espoir dans les esprits les plus sceptiques. Elle a fait tomber un gouvernement qui a brillé par son incompétence et a fait vaciller le règne d’un président de parlement qui cuisine les lois comme un chef depuis deux générations. Et pourtant, elle reste désarmer face à un président de la République enfermé dans sa tour d’ivoire avec la clé de sortie de la crise. Alors que faire ? Pas le choix, augmenter la pression via ces deux plans 😊

► Plan A, la voie conventionnelle de la formation d’un gouvernement (techno-politique pour certains, technocrate pour d’autres), je l’ai déjà développé à J+3, en introduisant deux idées révolutionnaires :
• le choix des ministres technocrates, apolitiques et compétentes, via des consultations citoyennes et un référendum populaire réalisés par le ministère de l’Intérieur et ouverts à tous les électeurs libanais (du Liban et de l’étranger) ;
• l’attribution des ministères par tirage au sort, ce qui éliminera une grande partie des tractations politiciennes.

Partant du principe que le pays doit reprendre illico presto une activité normale, nous devons mettre tout notre poids et concentrer toute la pression des prochaines manifestations autour des sièges de la présidence de la République, du Conseil des ministres et du Parlement, et nulle part ailleurs. Dorénavant, notre objectif doit consister à perturber et à paralyser toutes les activités politiques au Liban, sans toucher aux activités économiques, jusqu’à la tenue des consultations parlementaires par le président de la République, la nomination d’un nouveau Premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement convenable.

► Plan B, c’est la voie non conventionnelle des élections législatives anticipées, pour changer le paysage politique libanais rapidement. Mais l'ennui c’est qu’elle nécessite la dissolution de l’assemblée nationale. Cela pose trois problèmes constitutionnels : c’est une prérogative présidentielle, donc elle dépend de Michel Aoun qui est réfugié dans sa tour d’ivoire avec la clé ; la dissolution doit être approuvée par le Conseil des ministres qui ne pourra pas le faire puisqu’il expédie actuellement les affaires courantes ; elle est conditionnée notamment par l’absence de réunions, sauf en raison de force majeur, ce qui est le cas aujourd’hui.

• Ainsi, la seule façon d’imposer des élections législatives anticipées au Liban aujourd’hui, c’est de pousser les députés à la démission !

L’idée est de lancer cette pétition, une campagne et des actions flash-mobs visant les députés, pour obtenir la démission massive du plus grand nombre de parlementaires. Nous verrons quels sont les représentants de la nation désintéressés, qui sont prêts à abandonner leur siège ainsi que leurs juteux salaires et avantages en $, dans l’intérêt général de la patrie, pour s’engager dans une nouvelle bataille électorale et prouver leur popularité, et quels sont les autruches, les tartuffes et les imposteurs de la Révolution.

Ayons désormais un seul mot d’ordre : démission des députés. Imaginons que le modus operandi, pétition-campagne-flashmobs, recueille et fédère en quelques jours plusieurs centaines de milliers de Libanais. Avec une telle pression, il sera difficile pour beaucoup de députés de rester attacher à leurs sièges. Allons plus loin et imaginons qu’on arrive à obtenir la démission d’une quarantaine de parlementaires, une cinquantaine ou même une soixantaine, on pourra dans moins de deux mois (délai fixé par la Constitution!), organiser des élections législatives partielles permettant le renouvellement entre le tiers et la moitié du Parlement libanais sans avoir à attendre 2022, grâce à une ruse et un piège politiques. Et sous quelle loi électorale ? Celle en vigueur. Non mais de quoi avons-nous peur, nous étions deux millions dans la rue n'est-ce pas ?

*

C’est cela la révolution. « Soyons réalistes, demandons l’impossible », l'exécution des plans A et B simultanément 🤺

Vive la Révolution,
Vive la République,
Vive le Liban


jeudi 21 novembre 2019

Allocution du président de la République libanaise Michel Aoun : "Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses, une seule est nécessaire", organiser des consultations parlementaires (Art.683)


Voici les principaux points abordés par le président de la République libanaise dans son allocution ce soir 🇱🇧
- Formation du nouveau gouvernement. « Les contradictions de la politique libanaise nous impose de patienter un peu afin d’anticiper les dangers ». Cette déclaration est peut-être justifiée sur le plan politique, mais elle n’a aucune valeur constitutionnelle. La formation du nouveau gouvernement est codifiée dans la Constitution. Pire encore, la décision de Michel Aoun de ne pas organiser des consultations parlementaires contraignantes pour désigner un nouveau Premier ministre, est une violation de l'esprit de la Constitution libanaise, indépendamment du fait que celle-ci ne fixe pas de délai pour cela.
- Les deals internationaux concernant la région : hors sujet (HS).
- Corruption, récupération de l’argent volé, poursuite des corrompus : palabres, 2aret 7aké, HS.
- Juges. « Vous devez respecter votre serment », qu’il fasse de même ! « La victoire sur la corruption dépend de votre courage et votre intégrité », et des siens aussi 😋
- Economie. Nous devons soutenir l’agriculture, l’industrie, le secteur technologique, gaz : HS
- Occupation israélienne : HS.
- Reboisement du Liban après les incendies : j’applaudis, je saute de joie, je siffle, je l'embrasse sur le front, je bois à sa santé et je dis bravo, mais HS.
- Retraite pour tous : fantastique, mais rien à faire, HS.
- Abolition du confessionnalisme : alors là, c'est la mascarade de toutes les mascarades. APRÈS la dissolution de la milice communautaire du Hezbollah et l’abandon de son projet islamiste dans son manifeste et ses livres, on peut commencer à y réfléchir. Avant, il ne faut pas rêver, HS sur toute la ligne.
- Aux militaires : protégez la liberté d'expression des citoyens protestataires et ouvrez les routes à la libre circulation, c'est bien, mais toujours HS.
- Aux Libanais notamment les jeunes : « La libération de la parole dans la rue est un des plus grands dangers qui menacent la patrie et la société ». Autre mascarade ! Peut-être bien en temps normal et en Scandinavie, mais surement pas en ce moment et au Liban. Le plus grand des dangers pour notre patrie et les patriotes du pays du Cèdre c'est incontestablement la violation de la Constitution par celui qui a « prêté serment de fidélité, devant le Parlement et à la nation libanaise », en jurant par Dieu tout-puissant « d’observer la Constitution et les lois du peuple libanais ».

« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. » Paroles de Jésus de Nazareth. Michel Aoun continue sa politique de l’autruche comme si de rien n’était. Et pourtant, une seule chose lui est demandée par l’article 53 de la Constitution à cet instant précis de la crise et de notre Histoire : « Le Président de la République nomme le Chef du gouvernement désigné, après consultation du Président de la Chambre des députés, sur la base de consultations parlementaires impératives dont il l’informe officiellement des résultats. » Il aurait pu saisir la Fête de l'Indépendance pour annoncer la bonne nouvelle aux Libanais. Mais non, la vie serait trop belle. Michel Aoun préfère s'enfermer dans sa tour d’ivoire depuis trois semaines ! Il avait un rendez-vous avec l'Histoire. Il vient de cracher dessus. Le malheur des Libanais de ma génération c'est que l’histoire se répète, comme en 1988, au moins en partie. Nous devons conjurer le mauvais sort, trouver une sortie de crise réaliste, sans porter atteinte à la Constitution et sans précipiter le Liban dans le précipice ! Chers compatriotes, كللو هادي على صوص ونقطة, il va falloir que nous soyons responsables mais aussi inventifs 🤔

Qu’est-ce que Beirut Madinati - بيروت مدينتي est allé faire chez le commandant de l’armée libanaise lundi? (Art.682)


Le secret de Polichinelle du jour : qu’est-ce que Beirut Madinati - بيروت مدينتي est allé faire chez le commandant de l’armée libanaise lundi? La preuve en image. Comme vous pouvez le voir, voici des représentants du mouvement issu des municipales, qui me doit le beau nom de son parti, soit dit au passage 😋 On y voit des membres vautrés dans les canapés en cuir dans le QG de l’armée libanaise à Yarzé. Très méfiants pourtant, ils avaient pris la précaution de ne pas annoncer la réunion par avance. Mais pas de chance, on ne peut rien cacher de nos jours, قيادة الجيش، مدرية التوجيه a publié la photo de l’exploit peu de temps après leur passage 😨

Flashback. Il n’y a pas si longtemps que ça, toutes les excuses du monde juvénile étaient avancées pour rejeter le souhait de l’émissaire du marcheur en chef de l’Élysée de rencontrer des représentants de la société civile. Ni eux ni vous ni moi ni nous tous spécialement. Emmanuel Macron voulait nous la jouer « Superman, le retour », gonflé par la mythologique libération de Saad Hariri des griffes de MBS. De leur côté, les candidats malheureux des dernières élections souhaitaient affirmer leur personnalité indépendante, nouveaux visages pour de nouvelles pratiques de la fonction publique. Certains les ont cru.

Joseph Aoun est un homme remarquable sans doute, mais la question n’est pas là, elle est ailleurs, où se cache le diable. En quelle qualité des individus issus de ladite « société civile » rencontrent ce haut gradé militaire et dans quel but ils le font ? Après la désapprobation massive sur les réseaux sociaux pendant deux jours, Beirut Madinati est contraint de s'expliquer à travers un post hier, sans photo svp, pour signifier à sa base que « le mouvement a voulu souligner l’importance que l’armée préserve la liberté d’expression pacifique et la sécurité de la révolution et a demandé aux concernés de s’abstenir de recourir aux moyens de répression et de violence contre les manifestants comme on l’a vu récemment ». Ahhhhh un grand merci, d’avoir inventé l’eau tiède et de rappeler que la violence policière n’est pas autorisée dans un monde civilisé ! Peut-être qu’on est très mal informé à Beyrouth, mais le commandant de l’armée a sciemment laissé publier il y a un moment une vidéo sur une réunion interne avec les hauts officiers où on l’entend prendre des engagements de protéger le peuple pacifique dans la rue. Alors Beirut Madinati, on doute de la parole du général ?

Dans tous les cas de figure, la rencontre laisse perplexe. Je comprends que Beirut Madinati pédale parfois dans le bourghoul en voulant interpréter la Constitution libanaise, mais pas au point de ne pas comprendre un principe fondamental de notre démocratie et du fonctionnement de la République. L’armée libanaise est une institution de l’État qui exécute des ordres donnés par les dirigeants politiques. Elle ne prend aucune initiative. Non seulement elle n'est pas censée le faire, mais le contraire serait une violation de la Constitution. Elle suit les grandes lignes fixées par le Conseil des ministres réuni, le ministre de la Défense et le président de la République.

Si Beirut Madinati voulait vraiment que « l’armée préserve la liberté d’expression pacifique et la sécurité de la révolution », il fallait s’adresser à trois hommes du pouvoir et à personnes d’autres : Saad Hariri, Elias Bou Saab et Michel Aoun.
. S’ils ne le savaient pas, c'est inquiétant car cela reflète un certain amateurisme et une ignorance du fonctionnement des institutions libanaises. Ils devraient faire plus attention à ce genre de détail à l'avenir car ils pourraient rejoindre les rangs des tartuffes de la révolution.
. Et s’ils le savaient et ils sont allés à Yarzé quand même, c'est encore plus grave, ils rejoignent illico presto les rangs des imposteurs de la révolution.
Hélas, les deux sont légion de nos jours 🤔


mardi 19 novembre 2019

Quel est le député qui a donné le feu vert à son garde du corps pour tirer en l'air? (Art.681)


Nous ne comprenons pas comment se fait-il que 7h après les faits, le peuple libanais ne sait toujours pas quel est l’homme politique qui était caché dans la voiture qui a tiré en l’air, à travers le pare-brise pour se frayer un chemin parmi les citoyens libanais qui encerclaient le Parlement ? Pour l’abruti qui a agi ce matin sans trop réfléchir, petite leçon de balistique.

Quand on appuie sur la détente d’une arme à feu –revolver, carabine ou fusil d'assaut- on actionne un dispositif de mise à feu d’une charge explosive qui expulse un projectile à toute vitesse. Tout le monde sait que tirer à bout portant, comme l’a fait le militaire des services de renseignement avec l'activiste Alaa Abou Fakher l’autre jour, peut blesser ou tuer la personne concernée. Mais bon, il ne faut pas être un expert militaire pour deviner aussi, que lorsqu’on tire en l’air, les balles ne s’évaporent pas dans l'atmosphère. Elles parcourent une certaine distance, qu’on appelle portée, qui dépend du type d’arme, du calibre des cartouches, du vent, etc. Sous l’effet de la gravité, toute balle tirée en l’air, finit par retomber sur Terre. Et si au cours de sa chute elle croise par hasard de la tôle ou de la chair, elle la perfore sans état d’âme et sans discrimination. C’est le principe des balles perdues et c’est pour cela qu’on dit au Liban, السلاح بإيد الخرى والخرايان بيجرح.

Le garde du corps qui a actionné son arme ce matin, alors qu’il était entouré de citoyens en colère et agités, avait peut-être raison de craindre le lynchage par la foule. Il n’empêche que les protestataires étaient désarmés et pacifiques, jusqu’à preuve du contraire. Il n’a pas pu agir sans le feu vert de l’homme politique qu’il protégeait. Par conséquent, mettons-nous d’accord d’emblée, le coupable dans cette histoire, n’est pas seulement celui qui a appuyé sur la détente, mais aussi celui qui a donné l’ordre de le faire et a fait courir un risque grave aux passants et aux habitants de Beyrouth. Il est donc anormal qu’à l’heure qu’il est que le ministère public ne soit pas encore rentré de son déjeuner pour prendre sérieusement le dossier en main et poursuivre les coupables pour mise en danger de la vie d'autrui 😋

MTV News - موكب حاول دهس المتظاهرين وأطلق النار في الهواء


En empêchant les députés de légiférer, les Libanais ont protégé la République libanaise d'une nouvelle violation de la Constitution (Art.680)


La tenue de la session parlementaire extraordinaire organisée par le président du Parlement libanais, Nabih Berri, ce mardi 19 novembre, a été compromise par une foule de révolutionnaires. On ne peut que s’en féliciter. Pas parce que son contenu législatif est renvoyé aux calendes grecques. Ni parce que le mot de la fin revient à la rue. Mais principalement parce qu’on a empêché une grave violation de la Constitution par une classe politique contestée.

Les députés ne peuvent pas légiférer comme si de rien n’était alors que le gouvernement « expédie les affaires courantes » et « dans le sens étroit du terme », le strict minimum pour assurer la continuité du pouvoir, et le budget de 2020 n’est pas voté, ce qui ne pourra pas se faire pendant que le gouvernement est démissionnaire. Ça serait même une double violation des articles 64 et 32 de la Constitution.
مش بس حسن خليل وسليم جريصاطي بزتو نظاريات بعلم النبات وبيعملوا اجتهاد دستوري، باخوس بعلبكي قدها وقدود 😋

Personne ne peut s’autoriser de porter atteinte aux fondements de l’Etat libanais. Je l’ai dit et redit, je persiste et signe, si on s’autorise cette folie aujourd’hui, et on laisse faire, le Hezbollah fera de même le moment venu.

Félicitations à tous celles et ceux, dans la rue et sur les réseaux sociaux, qui par leur mobilisation massive, ont protégé la République libanaise aujourd'hui 🤺

PS : Cette épreuve constitutionnelle aurait dû constituer le baptême de feu du nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats, « l'indépendant » Melhem Khalaf. A la prochaine maître 😊

#لبنان_ينتفض


dimanche 17 novembre 2019

En ce premier jour du deuxième mois de l’an I de la Révolution de Mohammad el-Amine et de Saint Georges : la lutte continue pour bâtir un nouveau Liban (Art.679)


Parce que le président de la République Michel Aoun préfère se réfugier dans sa tour d’ivoire que de lancer les consultations parlementaires,
• Parce que le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri se cache derrière son doigt de gouvernement de technocrates,
• Parce que le chef du Parlement Nabih Berri piétine encore la Constitution en appelant à légiférer mardi alors que le gouvernement expédie les affaires courantes et que le budget de l'Etat libanais n’est pas voté,
• Parce que le gendre du général et chef du CPL Gebrane Bassil croit toujours à son destin de Don Quichotte de la République libanaise,
• Parce que ce pouvoir politique contesté utilise l’armée libanaise contre le peuple pacifique révoltée,
• Parce que les parpaings et le bougainvillier du mur de Nahr el-Kalb complètent la chaine humaine méridienne transcommunautaire,
• Parce que هدير البوسطة يلي كانت نقلتنا من عكار الى طرابلس والبترون وجونيه وجل الديب والاشرفية وعاليه ودير القمر وصيدا وصور والنبطية وجزين وعنجر وزحلة وبعلبك وبيروت exprime le grondement d’une population qui fait trembler le Hezbollahistan,
• Parce que les autruches, les tartuffes et les imposteurs sont légion dans la classe politique comme dans la société civile,
• Parce que le sang d’Alaa Abou Fakher et les bleus de Fadi Nader constituent les amulettes des enfants de la révolution,
• Parce que le peuple libanais a un coeur de lion et des yeux de velours,

Nous pouvons dire en ce premier jour du deuxième mois de l’an I de la Révolution de Mohammad el-Amine et de Saint Georges que la lutte pour bâtir un nouveau #Liban n’est pas une affaire de jours, de spectacles, de slogans et de selfies, mais de générations, de labeur, de réflexions et de dévouement. Nous y sommes, nous y restons 🤺

Vive la Révolution,
Vive la République,
Vive le Liban 🇱🇧


vendredi 15 novembre 2019

La répression des manifestants pacifiques continue et on ose avancer le nom de Mohammad Safadi comme Premier ministre (Art.678)


Hier, il y a eu mort d'homme, aujourd'hui pas. La vie ne tient qu'au fil de l'arbitraire d'une matraque ou d'une balle de 50 Cent. C’est une énième histoire qui vous fait sortir de vos gonds ! Encore une fois, si bloquer les routes est illégal, leur ouverture par la force est illégitime. On ne peut que dénoncer avec la plus grande vigueur les ordres donnés à l’armée libanaise par un pouvoir politique fortement contesté, càd par le président de la République, haut commandant des forces armées, Michel Aoun, et le ministre de la Défense, Elias Abou Saab, CPL/Bassil, afin de déloger les protestataires pacifiques de Jal el-Dib coûte que coûte, à l’origine des dérapages violents contre de nombreux manifestants pacifiques dont ce héros de la révolution Fadi Nader, et de nombreuses interpellations abusives effectuées un peu partout au Liban par les services de renseignements, en violation des droits de l’homme et des libertés fondamentales, alors que rien absolument rien n'a été, n'est et ne sera fait pour protéger les manifestants pacifiques de Beyrouth et de Nabatiyé des hordes miliciennes du duo Amal-Hezbollah.

C'est la fuite en avant d'une classe politique arrogante et en faillite, qui ose proposer un nom aussi répulsif que Mohammad Safadi, comme Premier ministre, un homme insipide, sans caractère, digne descendant des autruches, espèce ni-ni, business man, mouillé dans un trafic d'armes et des commissions occultes, actionnaire de Zaytouna Bay, une arnaque économique pour l'État libanais, où une zone du littoral fut cédé à un prix élevé mais douteux de Solidere & Co à Safadi & Co, afin de mettre en œuvre un vaste projet aux nombreuses irrégularités, à commencer par le droit de construire, qui est passé بسحر ساحر وبليلة وضوحها de 15 000 m2 à 50 000 m2. Excellente rentabilité, hein, pour l'homme d'affaires mais pas pour le peuple libanais. Cherchez l'erreur. Désolé, mais le problème ce n'est pas le feu Aoun-Berri-Nzsrallah, encore moins celui de Gebrane Bassil à qui on donne plus d'importance qu'il n'en a vraiment. C'est la faute de Saad Hariri et de personne d'autre. Rien ne pourra se faire actuellement sans sa bénédiction. C'est lui et lui seul qui assumera toutes les conséquences.
#لبنان_ينتفض

#longue_vie_aux_autruches 🙈
#longue_vie_aux_tartuffes 🙊
#longue_vie_aux_imposteurs 🙉
#hezb_boit_du_petit_lait 🥛
#manif_unique_focus_sur_Safadi 🎯


Après le mur de la discorde en parpaings, le mur végétal de la concorde de bougainvillier (Art.677)


Après le mur de parpaings, le mur végétal de bougainvillier 🥳 Bons baisers de Nahr el-Kalb à tous les tartuffes de la révolution 🤺 La créativité libanaise dans toute sa splendeur 😊




jeudi 14 novembre 2019

Ils jacassent comme des pies sur les parpaings de Nahr el-Kalb mais font les autruches sur l'irruption milicienne de membres du CPL à Jal el-Dib et le meurtre d'un révolutionnaire par un membre des services de renseignement : ce sont les tartuffes de la révolution libanaise (Art.676)


Depuis le 17 octobre les tartuffes révolutionnaires nous expliquent en long, en large et de travers qu’il faut couper les routes car c’est la seule façon de faire plier le pouvoir. Et puis voilà, soudainement au 28e jour, lorsque d’autres révolutionnaires ont eu l’idée originale de monter quelques rangées de parpaings dans le tunnel de #Nahr_elKalb au Kesrouane, comme à Naamé et Tripoli, afin de couper l’axe Beyrouth-Tripoli d’une manière efficace sans recourir à la stupide idée d’incendier des pneus, حدث بلا حرج. Ces tartuffes révolutionnaires se sont mis à jacasser comme des pies et à pousser des cris de vierges effarouchées. Ce sont des voyous, on a affaire à des miliciens séparatistes, ils veulent créer leur canton, ça nous rappelle la guerre civile, etc. Tout ça, parce que les tartuffes révolutionnaires sont des CPL-camouflés et hezbollahi-compatibles et les supposés séparatistes sont des FL-affichés et hezbollahi-incompatibles. Aussi simple que cela, ورجعت حليمة على عادتها القديمة 😋

Et pourtant, ces derniers jours furent marqués par trois événements consternants, sur lesquelles ces tartuffes révolutionnaires préfèrent garder le silence et avaler leur langue.

*

► Jeudi 14, réseaux sociaux. La photo circule depuis quelques heures. On voit un officier de Baabda en civil, des renseignements sans doute, en sécurité derrière des barbelés, tout sourire, qui en toute impunité, fait un doigt d’honneur aux manifestants avec la main droite, tout en brandissant un revolver avec la main gauche. On dit que le revolver a été confisqué à un manifestant. Bravo. Et le doigt d'honneur? Enfin, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais bizarrement, les tartuffes révolutionnaires n’en ont rien vu. Évidemment, tant que sa tête est planquée dans le sable, l’autruche ne risque pas de voir grand-chose.

► Mercredi 13, Jal el-Dib. Des hommes, des partisans incontestables du CPL, armés de fusils d’assaut svp, donc des miliciens avérés, ont fait irruption dans la rue. تهديد ووعيد، وعنتاريات وكروش عل الطريق, ils ont menacé les protestataires pacifiques, et leur ont tiré dessus, dans le but de les faire partir. هيدي قبل السحسوح. Par la suite, اكلوها قتلة مرتبة، وبعد السحسوح, ils ont allé se retrancher dans un bâtiment du coin. Il a fallu l’intervention de فوج المغاوير, pour les récupérer, les mains libres, sans menottes svp, ce qui leur a permis de faire le signe du CPL en partant, sachant que pour n’importe quel motif, quand vous êtes arrêtés au #Liban, vous êtes systématiquement menottés, surtout si vous aviez une kalach dans les mains quelques minutes avant. Et après, on se demande pourquoi il y a des Libanais qui doutent de l’apolitisation des forces armées au Liban ! En tout cas, les tartuffes révolutionnaires ont préféré avaler leur langue et remettre leur tête dans le sable, comme lorsque des miliciens du Hezb-Amal ont attaqué les protestataires pacifiques de Beyrouth à plusieurs reprises.

► Mardi 12, Khaldé. C’est une de ces histoires qui vous font sortir de vos gonds. Un homme de 38 ans a été tué de la manière la plus abominable qui soit, gratuitement et de sang-froid, devant sa famille, alors qu’il participait à un sit-in pacifique. Là, curieusement, les tartuffes révolutionnaires ont préféré assurer le service minimum. Et pourtant, le meurtre est odieux. D’habitude, dans des cas similaires, ils sont nombreux à réclamer la peine de mort. A ma connaissance, pas un seul Libanais ne l’a demandé pour le meurtrier d’Alaa Abou Fakher, pas parce que la majorité des Libanais sont contre la peine capitale, mais parce que le meurtrier appartient aux services de renseignement.

On sait que la route était coupée par des manifestants, un véhicule civil a voulu forcer le barrage et il y a eu un vif échange et une bousculade. La suite n'est pas claire. Selon l’armée, « un des militaires a été contraint de tirer pour disperser la foule, blessant une personne au passage ». D’après un témoin et sa femme, « le meurtrier a sorti son arme et a tiré à bout portant sur Alaa Abou Fakher ». L’enquête devra déterminer ce qui s'est passé au juste, pour que justice soit rendue. Rien absolument rien, ne justifie ce crime odieux. Une chose est sûre, on n’a pas entendu les tartuffes révolutionnaires jacasser comme pour le mur de Nahr el-Kalb !

*

Depuis un moment, certains compatriotes sincères nous rabâchent les oreilles et nous expliquent que la belle révolution du 17 octobre a uni les Libanais, créer la citoyenneté, blablabla et patati et patata. Excusez mon cynisme, mais je ne suis pas né de la dernière pluie. Autant j’admire les gens passionnés, altruistes, désintéressés et authentiques, autant je méprise au plus haut degré, les imposteurs, égocentriques, intéressés et hypocrites. Les premiers se font rares, les seconds sont légion de nos jours. Non les amis, le Libanais nouveau n’est pas arrivé ! Et ce n’est pas demain la veille d’ailleurs qu’il arrivera. Il y a encore beaucoup de travail. Ah non, il ne verra pas le jour avant le Beaujolais nouveau. Le premier n’est même pas à l’ordre du jour à l’heure actuelle, le dernier, c’est jeudi prochain 😊

Alaa Abou Fakher croyait en cette révolution. Il laisse une veuve et trois orphelins de père. La veille du soulèvement populaire, il a dit à son fils, qui l’a vu mourir de ses propres yeux : « Ô Omar, chaque année tu grandis et tes soucis grandissent un peu plus. N’aie jamais peur du temps, je serai à tes côtés. Sois cet espoir parmi les gens et ne sois pas arrogant. L’espoir que tu préserves les valeurs de ton grand-père. » Une heure plus tard, c’est autour de la mère de s’associer à la fête : « Toi, mes yeux, mon âme et toute ma vie, que Dieu ne me prive pas de vous mes enfants… et qu’il garde ton père au-dessus de vos têtes ». Par la faute d’un criminel de la pire espèce, le sort a voulu que ces deux statuts d’anniversaire sur les réseaux sociaux se transforment en un testament pour son fils et une douleur poignante pour son épouse.

Conseiller municipal et militant du Parti socialiste progressiste, Alaa a répondu à l’appel de la rue dès les premières heures du soulèvement populaire, avec sa femme, qui préparait avec amour des sandwichs عرايس لبنة وزيت زيتون , pour nourrir les enfants de la patrie et de la révolution. Moins de 48 heures avant son assassinat abject, comme si c’était prémonitoire, il glisse à un ami, « pour bâtir une patrie, il faut beaucoup de sacrifices, Dieu est avec nous ». Il ne croyait pas si bien dire. Je lèverai mon prochain verre à ton âme Alaa Abou Fakher. Non seulement tu as montré à tous les libanais un courage incroyable, mais tu es l’incarnation même du révolutionnaire sincère, pas comme tous ces tartuffes de la révolution qui jacassent à longueur de journée et de murs. Repose en paix, tu as droit à la vie éternelle 🍷


Après l'interview controversée de Michel Aoun, quelle sortie de crise pour la révolution au Liban ? (Art.675)


Franchement, après avoir lu les commentaires des uns et des autres, je m’attendais à une catastrophe. Le visionnage en replay de l’intervention de Michel Aoun m’a permis de confirmer à la fois le diagnostic et le traitement 🇱🇧

 I  Rien n’est paradoxal sous le ciel libanais, tout est cohérence. Le président de la République est à l’image de tout le reste. A commencer par Nabih Berri et Saad Hariri d’ailleurs. Il n’est pas pire qu’eux ! Le chef du Parlement au pouvoir depuis 27 ans veut légiférer comme si de rien n’était (dont une loi d’amnistie générale!), alors que le gouvernement fraichement démissionnaire expédie les affaires courantes au sens le plus stricte du terme, comprenne qui voudra. Le Premier ministre, un politicien au pouvoir directement et indirectement onze des quatorze dernières années, ne veut présider qu’un gouvernement de technocrates, comprenne qui pourra.

 II  Désolé mais Michel Aoun n’est même pas pire que ladite société civile, déconnectée et lunaire, qui réclame un gouvernement de personnalités hors-sol (comme si les partis politiques n’existent plus, خلص تبخرو !), incapable d’obtenir la confiance des parlementaires actuels, à qui elle souhaite donner des pouvoirs exceptionnels, comme celui de légiférer, une atteinte flagrante à la Constitution qui stipule clairement que le régime politique au Liban est fondé sur « le principe de la séparation des pouvoirs (et) leur équilibre ». On ne peut pas être juge et partie, gouvernement et parlement, pouvoir exécutif et législatif en même temps ! Il n’y a plus aucun doute possible, ils sont TOUS irresponsables, كلن يعني كلن, les politiciens de tous bords comme la société civile en tout genre.

 III  Nous sommes engagés dans une grave impasse politique. La situation ne peut qu’empirer. Déjà une septième victime et tout le monde se renvoie la balle comme si nous étions dans une cour de récréation alors qu'il y a mort d'hommes ! Si on continue à considérer que les partis politiques libanais n’ont plus leur mot à dire, ni députés ni partisans, notamment le Hezbollah, Amal et le Courant patriotique libre, on va tout droit dans le mur et vers des émeutes et des affrontements. Pire encore, si on continue dans ce climat d’instabilité, les banques n’ouvriront plus leurs portes et n’alimenteront plus les distributeurs automatiques de billets. Actuellement, on les remplit, une heure après, ils sont vides. Il y a 4 milliards de dollars sous les matelas et dans les bas de laine. Pubs et restos travaillent au ralenti, les médecins aussi. Dans beaucoup de régions libanaises, l’essence et le mazout sont vendus au compte-goutte quand les stations-services ne sont pas carrément fermées. 1 $ = 1 900 LL. Il faut descendre des autruches, être suicidaire ou un bobo de Beyrouth, pour ne pas comprendre que l’heure est très grave.

 IV  Le 27 octobre 2016, j’ai publié un article à contre-courant mais prémonitoire : « Michel Aoun n'a aucune chance d'être élu sauf dans le cadre d'une transaction politicienne qui n'est pas dans l'intérêt du peuple libanais ». Trois ans plus tard, les événements me donnent raison. Il n’empêche, je suis contre toute action qui ne s’inscrit pas dans le respect de la Constitution, comme celle qui ne dit pas son nom visant à destituer le président de la République dans la rue ou à piétiner ses prérogatives, comme l’a été le patriarche maronite Nasrallah Sfeir quand il était question de déloger un prosyrien notoire, Emile Lahoud (2006-2007). Idem pour Saad Hariri, Nabih Berri et les 128 députés, pour qui je n’ai pas beaucoup d’estime, Paula Yacoubian comprise.

 V  Si je suis si attaché à la Constitution c’est pour deux raisons principales :

• D’une part, parce qu’elle édifie l'ossature de la République libanaise et fixe des règles claires, les mêmes, pour tous, quelles qu’en soient les circonstances. L’alternative c’est l’arbitraire selon les intérêts des uns et des autres et du moment. Si nous ne respectons pas la Constitution aujourd’hui, le texte et l’esprit, corps et âme, demain sous la pression de la rue aussi, le Hezbollah en disposera à sa convenance.

• D’autre part, parce que ne pas respecter la Constitution revient à ignorer un principe fondamental qui régit tout ce qui se fait sous le soleil : « Une fois qu'on a passé les bornes, il n'y a plus de limites ». C’est le principe Alphonse Allais, le roi de la boutade. Nasrallah-Berri y pensent déjà comme le confirment ces sujets récurrents du débat politique : la loi électorale qui fait du Liban une circonscription unique avec la proportionnelle intégrale, l’enterrement de l’accord de Taëf, les allusions au jour glorieux du 7-Mai (2008), المثالثة بدلا من المناصفة (au niveau parlementaire et de la fonction publique) et l’abolition du confessionnalisme (alors qu’on a un parti-milicien communautaire armée jusqu’aux dents qui prône encore dans ses livres l’instauration d’une république islamique au Liban !).

 VI  Michel Aoun est pro-Hezbollah, qui ne l’a pas encore compris, ferait bien de prendre sa retraite. Qui le regrette aurait mieux fait de ne pas l’élire. Michel Aoun est un têtu aussi. Qui s’en plaint de شعب لبنان العظيم aurait mieux fait de ne pas en faire une personnalité centrale de la vie militaro-politique libanaise depuis 35 ans.

Cela étant dit, de tout son interview, on n’a retenu qu’une phrase qu’on répète en boucle : « Si les gens dans la rue ne trouvent personne d’honnête dans cet Etat (avec qui ils peuvent dialoguer), il est préférable qu’ils immigrent, ils n’arriveront pas au pouvoir (…) J’ai une histoire, si elle leur plait, ils restent avec moi. Sinon, je m’en vais et qu’il ramène quelqu’un d’autre ». On aurait bien aimé ne pas nous rappeler ce passé douloureux où Michel Aoun était à Baabda entre 1988 et 1990 (guerre sur guerre, désolation et extension de l'occupation syrienne aux régions chrétiennes libres), ni son retour d'exil non plus depuis 2005 (blocage du centre-ville et fermeture du Parlement pendant un an et demi en 2006 et 900 jours de vacance de la Présidence en 2014). Nous avons donc toutes les raisons du monde pour ne pas faire confiance au général, mais une chose est sûre, c’est un appel au dialogue.

 VII  Sur la forme du prochain gouvernement, le président de la République a donné les grandes lignes. « On ne peut pas créer un gouvernement de rupture. Sinon, qui s’occupera du volet politique ? Il y a une assemblée nationale. Un gouvernement technocrate pur ne peut pas déterminer la politique du pays ! Nous aurons peut-être un gouvernement moitié-moitié (…) Ça sera un gouvernement techno-politique. Autrement, il ne sera pas couvert (dans ses actions). » C’est à croire que Michel Aoun me lit, c’est exactement ce que je dis depuis le début de la révolte le 17 octobre, c'est la seule solution réaliste, viable et efficace comme sortie de crise.

 VIII  Le président a tenu à préciser un détail crucial pour la suite. « J’ai un principe, je souhaite que les nouveaux ministres ne soient pas du Parlement. Je ne suis pas seul à décider, mais c’est mon souhait. » يعني بالعربي المشبرح, Gebrane Bassil, le chef du CPL, pourrait ne pas y être.

 IX  Comment s’en sortir dans ces conditions ? Dans le respect absolu du processus politique fixé par la Constitution de la République libanaise et l'instauration populaire du principe de la manif unique. Pour cela, je propose une sortie de crise en trois actes:

• Acte 1. Organisation des consultations parlementaires au plus vite. A ce stade, pour faire pression dans ce sens, les manifestations doivent se concentrer sur Baabda et nulle part ailleurs.

• Acte 2. Nomination d’un Premier ministre selon la volonté de la majorité des représentants actuels du peuple. Pour moi, il doit être issu de la classe politique, pour rassurer la communauté internationale et débloquer les 11 milliards $ de fonds promis par la conférence Cedre, pour relancer l'économie libanaise. Option A, je nommerai Saad Hariri, et option B, Raya el-Hassan.

• Acte 3. Formation rapide d’un nouveau gouvernement, en respectant le Pacte national islamo-chrétien. Au total, 24 ministres, avec des règles claires :
- 6/8 personnalités apolitiques et compétentes (le ministère de l’Intérieur peut organiser auprès des électeurs dans un premier temps, une consultation via internet pour établir une liste de personnalités éligibles ; et dans un second temps, un référendum sur Internet aussi, ouvert à tous les électeurs du Liban et de la diaspora libanaise, pour choisir les ministres parmi les noms de la liste établie au préalable ; à chaque étape les noms devant être validés par le Premier ministre désigné, pour s'assurer du caractère apolitique et compétent des heureux élus ; il n'y a rien de mieux pour dynamiser notre démocratie; ça sera une première mondiale),
- et 16/18 personnalités politiques, non conflictuelles et compétentes (avec comme base de conversion 7-8 députés/1 ministre),
- et surtout, PAS DE MINISTÈRE-CHASSE-GARDÉE, l’attribution des postes se fera par TIRAGE AU SORT, une première mondiale qui éliminera la majorité des tractations politiciennes.
A ce stade, les manifs devront se concentrer autour du Grand Sérail et nulle part ailleurs.

خليانا_نوصل_لهون_وبعدان_لكل_حادث_حديث# 😊


lundi 11 novembre 2019

La session parlementaire extraordinaire du 12 comme du 19 novembre au Liban : constitutionnellement nulle et non avenue, mais anticonstitutionnellement valide (Art.674)


La session parlementaire extraordinaire prévue pour ce mardi 12 novembre est une aberration démocratique, non justifiée et illégitime. Nous pouvons d’ores et déjà affirmer que tout ce qui peut en sortir est constitutionnellement parlant nul et non avenu, et anticonstitutionnellement parlant valide, à la fois sur la forme linguistique comme sur le fond politique, sans même nous donner la peine de rentrer dans les détails du contenu législatif à l’ordre du jour 🤺

*

Commençons par la forme linguistique. D’après l’article 69 de la Constitution libanaise, « lorsque le gouvernement démissionne… la Chambre des députés devient de plein droit en session extraordinaire jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement ». En gros, pour comprendre, il faut savoir que les députés ne travaillent pas toute l’année place de l'Etoile, comme vous et moi et tous ceux et celles qu’ils représentent. Il y a deux périodes où ils siègent, 5 mois au total dans l'année en tout et pour tout, répartis sur le printemps et l’automne, appelées « sessions ordinaires » (عقدين عاديين). En dehors de ces périodes légales, ils peuvent le faire, sous certaines conditions. Pour souligner le caractère « non courant » de ce genre de sessions, les Pères fondateurs de la République libanaise ont choisi le mot « عقود استثنائية » (sessions extraordinaires). Ces termes en arabe et en français ne doivent rien au hasard, ils sont murement réfléchis et bien choisis. « استثنائية » est utilisé dans le sens « غير معتادة » (inhabituelles) et non « طارِئة » (urgentes), nuance de taille. Ainsi, les « sessions extraordinaires » au sens de la Constitution libanaise sont des sessions qui font « exception à la règle » ou « hors de l’ordinaire » tout simplement. Hélas, en pleine délire révolutionnaire, il faut rappeler aux ignares des temps modernes qui sont légion, du pouvoir comme de la société civile d'ailleurs, le sens des mots 😋

*

Passons maintenant au fond politique. Oui le Parlement est de plein droit en « session extraordinaire » aujourd’hui. Théoriquement, il peut légiférer. Il n’empêche qu’à travers ce fondement constitutionnel, l'article 69, les Pères fondateurs voulaient plutôt offrir au #Liban une garantie législative pour parer à l’éventualité d’un enlisement dans la formation du nouveau gouvernement : ils se sont dits, comme la formation d'un gouvernement peut prendre beaucoup de temps à cause du pédalage dans le bourghoul oriental des enfants de la patries (il n’y a aucune contrainte temporelle dans la Constitution à ce sujet), il faut absolument doter l’État du pouvoir de voter une loi en cas de nécessité.

Pas besoin d’être « khabir doustouré » pour comprendre que pendant que « le gouvernement démissionnaire expédie les affaires courantes » et « dans le sens étroit du terme » (càd « le strict minimum » pour assurer la continuité du pouvoir), comme le précise l’article 64 de la Constitution, l’assemblée nationale ne peut absolument pas voter une panoplie de lois qui engagent l’avenir du peuple libanais pour longtemps ! Houston we have a problem, de cohérence et de logique.

Les Pères fondateurs de la République libanaise n’ont surement pas rédigé l’article 69 pour que :

• le pouvoir législatif représenté de nos jours par le chef du Parlement Nabih Berri (né en 1938, 5 ans avant l’indépendance que nous avons étudié dans les livres d’histoire pour un grand nombre d’entre nous);
• un haut responsable cloué au perchoir depuis 1992 (27 ans de règne);
• un homme fortement contesté dans la rue (c’est Berri et non Nasrallah qui fait l’objet d’un certain rejet par une petite frange de la communauté chiite; et surement pas le chef du Hezbollah, comme le répètent les autruches orientales et occidentales!);
• une assemblée nationale composée d’une classe politique fortement contestée (par une "frange de la population libanaise" et non par "2 millions de personnes" un chiffre qui relève de la mythologie !), mais dont "la légitimité n'est pas tombée dans la rue" (une allégation vaseuse émise par la société civile qui relève de la prose que du droit constitutionnel);

Se mette à légiférer à la hâte moins de deux semaines seulement après la démission du gouvernement Saad Hariri, des lois bâclées qui engagent l'ensemble du peuple libanais, et pas seulement les responsables politiques et les révolutionnaires de la dernière pluie ! Tout ce processus législatif est absurde. Il doit prendre fin avant même de commencer !

*

📢 Nous pouvons d’ores et déjà affirmer que tout ce qui peut sortir de la session organisée par Nabih Berri est « anticonstitutionnellement » parlant valide, mais constitutionnellement nul et non avenu, sur la forme linguistique comme sur le fond politique, sans même nous donner la peine de rentrer dans les détails du contenu législatif à l’ordre du jour. Son seul intérêt c’est de nous donner l’occasion de placer le mot le plus long de la langue française. Nous aurions aimé nous en passer 😊

Par conséquent, la session parlementaire extraordinaire prévue ce mardi 12 novembre est une aberration démocratique, non justifiée et illégitime. C'est une manoeuvre politicienne pour détourner l'attention du peuple libanais de l'essentiel et de ce qui est urgent à l'heure actuelle : les consultations parlementaires, la nomination d'un nouveau Premier ministre et la formation du nouveau gouvernement. Tout le reste, de la légalité des lois qu'un pouvoir politique contesté s'apprête à voter en session extraordinaire alors que le gouvernement démissionnaire expédie les affaires courantes, à la légitimité des élections législatives anticipées réclamées par une société civile déconnectée de la réalité, sont des palabres et des lâchers d'éléphants roses, 2aret 7aké wou fioulé bel hawa, qui encombrent le ciel, les esprits et les murs des réseaux sociaux 🐘

#respectez_la_constitution_de_la_république_libanaise


dimanche 10 novembre 2019

Qu’est-ce que les étourneaux peuvent apprendre aux enfants des révolutions qui se déroulent actuellement aux quatre coins du monde, Liban compris ? (art.673)


Ah faites-moi confiance, beaucoup de choses. Qui a eu la chance comme moi d’assister au spectacle que ces petits oiseaux donnent dans le ciel, n’a pu que s’émerveiller et se poser des questions devant la magnifique chorégraphie qui se déroule à chaque crépuscule devant ses yeux, et devenir au passage un opposant à la chasse. La synchronisation des vols est parfaite, comme on le voit dans ce court documentaire réalisé par Brut Nature France. On y voit le ballet de milliers d’individus appelé « murmuration », ondulant dans le ciel avec une grâce inouïe, changeant subitement de direction avec une harmonie extraordinaire, sans un faux pas et sans jamais se heurter.

Ce phénomène a fasciné et intéressé les scientifiques, ne serait-ce que pour comprendre quelle est sa raison d’être. En fait, celle-ci est simple, le regroupement permet à ces êtres, des proies faciles, pris ‘wa7ad wa7ad’ comme disait Ziad Rehbani dans ‘film amériki tawil’, qui pèse moins de 100 g, de se protéger des grands rapaces. Si on transpose cela en politique, les citoyens seraient les proies et les politiciens les rapaces, nous avons déjà une première leçon pour tous celles et ceux qui ont l’âme révolutionnaire.

Et ce n’est pas tout. Brut nous explique : « Lorsqu’un danger menace, les étourneaux d’une zone donnée vont s’élever ensemble des arbres pour former une masse relativement compacte et difficile à attaquer ». Voilà pourquoi je milite depuis longtemps pour couvrir les rues de Beyrouth et les routes du Liban de grands arbres ! Nous voici ainsi devant la deuxième leçon pour les révolutionnaires en herbe, l’union fait la force.

Mais encore. « Dans cette nuée, tous les oiseaux fonctionnant ensemble comme un seul organisme : changent brusquement de direction, se repliant, ondulant… Notion fondamentale : aucun leader ne dirige ces mouvements aléatoires. » Oh la la, ça ne va pas plaire à tout le monde! Waouh, n’est-ce pas extraordinaire amis révolutionnaires ? Alors, vous comprenez pourquoi beaucoup d'entre nous se méfient des "surfeurs" et des "coqs" dans une révolution, ceux qui poussent comme des champignons en ces temps humides et qui se frottent les mains à l'idée de prendre la place des politiciens en disgrâce! Il faut dire que les salaires même divisés de moitié restent juteux et continuent à faire baver certains. Ma3lé, 3a gheirna 😋

Attendez la suite. « N’importe quel individu peut amorcer les mouvements aléatoires et ils se propagent ensuite par ondes à travers la masse. » Ouf, c'est fabuleux. Et dire que dans notre contrée, chaque individu croit sortir direct de la cuisse droite de Jupiter, pas la gauche, c'est moins prestigieux!

Toujours est-il que le secret des étourneaux réside dans une stratégie bien huilée depuis la nuit des temps et l'évolution des espèces : « Chaque oiseau ne réagit qu’aux mouvements de ses 7 voisins les plus proches, de manière quasi-immédiate. Cette zone d’influence limitée et constante, quelle que soit la taille de la nuée, permet d’obtenir une parfaite synchronisation. » Fascinant.

Si les étourneaux s’en sortent bien, plus de 300 millions d’individus dans le monde, c’est parce qu’ils fonctionnent d’une manière efficace en « réseaux sociaux » où l’intérêt collectif et la survie l’emportent sur l'intérêt individuel, le paraitre, l’individualisme, le nombrilisme, l’opportunisme, la posture, l’imposture, et j’en passe et des meilleures, que des préoccupations bassement humaines. « Un oiseau percevant un danger et changeant de direction ne va influencer qu’une petite partie de ses voisins, qui vont influencer les leurs, etc. Le mouvement, quasi immédiat, à l’échelle de l’individu, devient progressif à l’échelle du groupe, comme un effet de domino. »

C’est incontestablement une des plus belles leçons de la nature et des animaux, pour les sociétés humaines contemporaines et les luttes en perspective, au Liban et ailleurs, donnée par des petits êtres qui ne dépassent pas les 20 centimètres. A méditer 😊



vendredi 8 novembre 2019

Les étudiants de l'AUB et LAU manifestent devant la résidence de Fouad Siniora à propos des 11 milliards $ : Et pourquoi pas devant leurs universités pour dénoncer les tarifs universitaires dissuasifs et exorbitants pour le peuple libanais (Art.672)


🇱🇧 Pendant que la majorité silencieuse mue en un peuple grondeur, les étudiants ont décidé de prendre les rênes de la Révolution libanaise à deux mains. On ne peut que se réjouir de la mobilisation massive des jeunes des écoles et des universités -AUB, LAU et USJ notamment- et saluer leurs actions quotidiennes, comme celle d’aller manifester devant le domicile de Fouad Siniora hier.

Il n'y a rien de mieux pour rappeler urbi et orbi que personne n’est au-dessus de la loi, surement pas un ancien chef de gouvernement (plus de quatre ans au pouvoir, 2005-2009), ministre des Finances et des Affaires financières du temps de l’ex-PM Rafic Hariri (pendant une dizaine d'années 2000-2004 et 1992-1998). Dans le nouveau monde que nous bâtissons -pas depuis le 17 octobre comme le répètent les révolutionnaires de la dernière pluie, mais depuis la nuit des temps pour certains d’entre nous, comme votre obligé- tout le monde doit rendre des comptes, Siniora en premier, notamment sur une enveloppe de 11 milliards de dollars d’argent public. Plus de détails dans un post-scriptum.

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Certes c'est une excellente initiative, mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin et ne pas aller plus loin ? Mais enfin, aujourd’hui ce qui nous appauvrit directement et appauvrit les parents de ces braves étudiants, ce n’est pas Fouad Siniora, ce sont les instituts d’enseignement privés hors de prix au Liban, comme justement l’American University of Beirut (AUB), la Lebanese American University (LAU) et l'Université Saint-Joseph (USJ) !

L’éducation est le poste qui creuse le plus le budget familial au #Liban. Les petites classes privées au pays du Cèdre peuvent coûter 6 000-8 000 $/an, alors que le salaire minimum libanais n’est que de 450 $/mois ! Aucun parent, ce qui veut dire pas un seul père ou une seule mère, ne mettra son fils ou sa fille dans une école publique au Liban, s’il en a le choix. Et pourtant, avec deux mômes à charge, il faut prévoir jusqu’à 15 000 $/an et même 20 000 $/an pour leur apprendre à lire et à écrire dans une école privée comme le Grand lycée franco-libanais, l'école Notre-Dame de Jamhour ou le collège Louise Wegmann, quand le SMIC libanais ne dépasse pas les 5 400 $/an. Cherchez l’erreur! Un de ces chiffres est surréaliste. La majorité des parents libanais n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans ces établissements privés, dont certains sont homologués par le ministère de l’Education nationale du pays de la « Liberté, Egalité, Fraternité », une devise valide en France mais pas à l’étranger apparemment. La majorité des parents libanais se saignent pour offrir à leurs enfants des écoles privées de qualité un peu plus abordable, comme La Sagesse, Antoura, Les Frères, Mont La Salle, etc.

Ah mais le pire, c’est la suite. Si on a la chance ou le malheur, tout dépend que l’on soit né riche ou pauvre, d’avoir une fille ou un fils, qui se met en tête de devenir médecin, il faudra prévoir pas moins de 250 000 $ pour réaliser son rêve à l’AUB/LAU et 150 000 $ à l’USJ. Eh na3am. Il vaut mieux qu'il/elle fasse ingénieur, hein? Eh bien, c'est respectivement 125 000 $ et 75 000 $. Même une licence en gestion ou lettres à l'USJ coûtera plus de 30 000 $. Et si vous parvenez à le/la convaincre de faire pharmacien ou architecte à la Beirut Arab University (BAU), il va falloir vous préparer quand même à débourser 70 000 $ et 55 000 $ au total.

Alors à votre avis, combien de Libanais peuvent se permettre de consacrer 28 à 46 années de salaires minimums pour offrir à leurs progénitures le luxe de prêter le serment d'Hippocrate dans ces prestigieuses universités au Liban ? Une toute petite minorité, on est d'accord. Et n’allez surtout pas croire que ceux qui étudient à l'AUB, LAU et USJ viennent tous de familles aisées. Non, loin de là. Certes, ils ont les moyens, mais beaucoup d’entre eux se saignent là aussi pour y parvenir. Et tout ce que les leaders libanais ont trouvé de mieux à faire pour corriger cette dérive en 2019, c'est de baisser de 9 % le budget du seul établissement public d'enseignement supérieur de qualité, l'Université libanaise.

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Alors vous comprenez, je souhaite voir les étudiants et les parents devant les universités et les écoles également. AUB, LAU, USJ, BAU, Balamand, Grand Lycée, Jamhour, Wegmann, et j’en passe et des meilleures. Qu’ils aillent demander des comptes à tous ces instituts déconnectés de la réalité libanaise, qui fixent des FRAIS universitaires et scolaires DISSUASIFS pour l’écrasante majorité du peuple libanais et EXORBITANTS pour la frange de la population qui peut se le permettre. Là-bas aussi il y a de « l’argent volé » à des parents désemparés qui n’ont pas vraiment le choix s'ils veulent donner le meilleur à leurs enfants. Le caractère privé du contrat et la qualité de l’enseignement donné en échange, ne changent rien à l’ampleur du scandale de l’enseignement privé au Liban, à l’origine d’une discrimination abjecte qui explique une grande partie des inégalités que l’on observe dans la société libanaise.

Le 25 octobre dernier, les deux principales universités libanaises l’AUB et l’USJ, ont fait savoir dans un communiqué conjoint que le Liban vit « un authentique sursaut national, le plus grand mouvement national unificateur depuis 1943, qui exprime profondément les souffrances et les besoins de notre peuple, et son immense désir de reconstruire notre pays sur de nouvelles bases ». Ils ne croyaient pas si bien dire. Et au lieu d’annoncer des mesures concrètes pour soulager la souffrance des Libanais et rendre leurs établissements accessibles à la majorité du peuple libanais, le président de la principale université anglophone Fadlo Khuri et le recteur de la principale université francophone Salim Daccache, se sont contentées d’appeler les autorités officielles libanaises à répondre aux attentes de « tous les Libanais », qui voudraient voir émerger « un État civil qui dépasse le confessionnalisme ». Et dire que c'est tout ce qu’ils ont retenu du soulèvement populaire du 17 octobre !

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Il est donc demandé aux instituts d’enseignement privé au Liban, universitaires et scolaires, d’adapter leurs frais et tarifs à la réalité libanaise. A défaut, ils risquent d’être la cible des prochaines actions de la révolution, bien avant qu'on aient fini avec la classe politique. A bon entendeur, salut ! 😎


PS : Les "11 milliards $ de Fouad Siniora" correspondent à des dépenses extraordinaires réalisées entre 2006 et 2009, lorsqu’il était à la tête du gouvernement libanais (par rapport au budget de 2005). Elles sont dues à la fermeture du Parlement pendant un an et demi par Estez & Co, ce qui a empêché les députés de la nation de voter un budget en bonne et due forme. Les principaux responsables de cette violation de la Constitution (qui a continué jusqu'en 2017 d'ailleurs, càd sous Hariri I, Mikati et Salame et Hariri II), ne sont rien d'autres que le quatro Aoun-Bassil-Nasrallah-Berri, qui ont violé la Constitution en fermant l'Assemblée nationale comme si c'était beit beïyoun (la maison de leur père). La justice libanaise dira s’il y a eu des irrégularités ou pas (l'enquête devant s'étendre aux dépenses extrabusgétaires entre 2009 et 2017 soit dit au passge).

Encore quelques détails. Durant cette période nous avons connus des assassinats politiques abominables, une guerre meurtrière et destructrice entre le Hezbollah et Israël pour libérer un certain Samir Kuntar (il ne le sera que quelques années après, il est allé mourrir dans les bras de Bachar) qui a coûté au Liban près de 11 milliards $ (le hasard des chiffres, hein, dégâts et manque à gagner, sans oublier les 1 500 morts, deux fois plus de blessés et 750 000 déplacés) et une mini-guerre civile déclenchée par les milices du Hezb-Amal-Qawmiyé le 7 mai 2008 (ayant fait une centaine de morts). Mais de tout cela, certaines autruches libanaises, descendants et ascendants d’autruches, n’en ont aucun souvenir 😋


Le journaliste Georges Ghanem analysant la situation au Liban dans toute sa complexité, loin du romantisme révolutionnaire (Art.671)


Excellente intervention de Georges Ghanem, analysant la situation dans toute sa complexité, loin du romantisme révolutionnaire 😋 Il est question surtout de l’impasse dans laquelle toutes les parties prenantes du conflit se sont mises et s'obstinent à y demeurer. Du pouvoir bien sûr comme des leaders politiques évidemment, mais aussi des protestataires. Il faut le reconnaitre, la majorité des deux camps oscillent entre le déni et le délire, il est là le malheur du peuple libanais actuellement!

Le journaliste libanais aborde également toutes les options sur la table.
1. Gouvernement 100% technocrate : irréaliste sans l’accord de tous les partis politiques. Cela rend l'option avancée par la majorité de la société civile irréalisable, toli3 3ala lsena cha3er wou ne7na nkoula.
2. Gouvernement CPL-Amal-Hezb : ça sera une entité mort-née, c'est une évidence. Aoun-Bassil-Berri-Nasrallah le savent très bien.
3. Gouvernement techno-politicien : présidé par Hariri en plus, c'est celle que je prône depuis le début. C'est la seule sortie de crise viable, réaliste et efficace. L'option B, c'est Raya el-Hassan. Dans tous les cas de figure, il faut maintenir la pression populaire, dans la rue, les médias et les réseaux sociaux, jusqu'à nouvel ordre, afin d'influencer et d'orienter l'action politique.

Georges Ghanem s'attaque au mythe des technocrates, à la légende autour de la révolution apolitique et non confessionnelle au #Liban, au risque financier et économique pour notre pays, à l’éventualité d’un contrôle des capitaux et au grand risque de dérive de la révolte vers le chaos et de la révolution vers la guerre civile. Enfin bref, je ne partage pas tout ce qu’il a dit, mais c’est de la bonne matière à réflexion 🤔


mercredi 6 novembre 2019

Le quotidien Libération organise un mariage forcé entre les révolutions irakienne et libanaise (Art.670)


#Libération pris en flagrant délit de pédaler dans le bourghoul de l'Orient et ça donne ce titre à côté de la plaque. A part la rime, pauvre d'ailleurs, le reste ne l'est pas moins pour autant.

Extraits :
- "A #Beyrouth, les manifestants contre la corruption remettent en cause l’influence de Téhéran"
- "L’autre point commun entre les manifestations en Irak et au Liban concerne une remise en question de l’influence de l’Iran."
- "Tout aussi préoccupante, aux yeux du régime iranien, est la contestation du Hezbollah par les manifestants libanais."

Foutaises! A part ces trois allégations généralistes, tout l'article est sur le cas irakien. C'est un mariage forcé on dirait! Du grand n'importe quoi. C'est tout le contraire qui se produit sur le terrain et que je dénonce depuis le premier jour.

La majorité des protestataires libanais, des citoyens excédés aux jeunes révolutionnaires en herbe, aux surfeurs révolutionnaires (Charbel Nahas, Paula Yacoubian, Hicham Haddad, etc.) et aux mouvements plus structurées (Tol3it ri7etkoun, Beirut Madinati, Ta7alouf watani, etc.), en plein délire révolutionnaire évoque tout, absolument tout, sauf l'anomalie que constitue la situation du Hezbollah au Liban, le principal obstacle à l'édification d'un double Etat-état de droit au Liban, qui seule permettra de lutter efficacement contre le clientélisme, le gaspillage de l'argent public, la corruption et l'enrichissement illicite 🤔 #لبنان_ينتفض

#hezb_boit_du_petit_lait 🥛
#longue_vie_aux_autruches 🙊🙉🙈


mardi 5 novembre 2019

Si bloquer les routes est illégal, leur ouverture sélective par la force est illégitime (Art.669)


Si bloquer les routes est illégal, leur ouverture sélective par la force est illégitime. On ne peut que s’interroger sur les ordres donnés à l’armée libanaise aujourd’hui par un pouvoir politique contesté au niveau populaire, afin de déloger les protestataires pacifiques de Zouk, Jal el-Dib et du Ring coûte que coûte, alors que rien n’a été fait pour protéger les manifestants pacifiques de #Beyrouth des attaques répétées des miliciens du duo Amal-Hezbollah 🤔 #لبنان_ينتفض

#hezb_boit_du_petit_lait 🥛
#longue_vie_aux_autruches 🙊🙉🙈


dimanche 3 novembre 2019

Les Libanais unis par la politique de l'autruche (Art.668)


De Baabda à #Beyrouth, unis par la « politique de l’autruche » 🇱🇧 #لبنان_ينتفض #hezbollah_aux_anges 🙊🙉🙈


vendredi 1 novembre 2019

Levée du secret bancaire au Liban : le cas Gebrane Bassil, les enseignements (Art.667)


« Levée du secret bancaire » tout le monde n’a que ça à la bouche aujourd’hui. Et pas que la société civile ! Tous les partis, le Hezbollah et le Courant patriotique libre notamment. La chaine al-Jadeed avait pris les politiciens libanais au mot en novembre 2017 déjà et avait exploré la question sur le cas Gebrane Bassil. Deux mois d’enquête, 50 banques consultées, reportage de 12 min, lien dans les commentaires. Très instructif. J'y reviendrai.

Et voilà qu’en pleine révolution de ce mois d’octobre 2019 et dans le but de surfer sur les revendications populaires, et redorer son blason, le CPL est allé jusqu’à réaliser un clip publié il y a deux jours, où les principales figures du Tayyar déclarent avoir levé le secret bancaire sur leurs comptes et défient les autres politiciens de faire de même (lien dans les commentaires). Sethrida Geagea a aussitôt répondu qu'elle l'a déjà fait depuis son élection en 2005, puis en 2009, càd il y a 10 ans! What else?
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■ QUE FAUT-IL EN PENSER?

Excellent sauf que le slogan « رفع السرية المصرفية », la levée du secret bancaire, que tout le monde répète en boucle, sera, passez-moi l’expression, مثل الشخاخة بالرجمة 😋 Elle ne conduira à pas grand-chose que si et seulement si :

1. Elle est accompagnée de la levée du secret sur l’ensemble des transactions financières durant toutes les périodes où les politiciens ont eu à assumer des fonctions publiques. Qui a volé des millions $ et dépensé des millions $, son solde sera nul et il/elle apparaitra comme pauvre, mais pas blanchi pour autant!

2. Elle concerne le cercle proche, à commencer par la famille. Un politicien peut apparaitre comme pauvre parce qu’il a viré les fonds détournés et les commissions occultes récoltées durant des années à son épouse/époux par exemple, et a acheté des appartements, boutiques, terrains, yachts, œuvres d’art, bijoux et or, à ses enfants/frères-sœurs/père-mère, ou même, a fait crédit à ses amies/amies en échange d’une reconnaissance de dettes.

3. Elle concerne les comptes bancaires détenus à l’étranger et dans les paradis fiscaux, des responsables et de leurs proches.

4. Elle concerne le contenu des coffres des banques, les parts dans les entreprises privées et les biens mobiliers et immobiliers des responsables et de leurs proches, au Liban et à l'étranger.
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■ CAS GEBRANE BASSIL

Cela n'a été possible que grâce à la bonne volonté du chef du CPL, il faut le reconnaître. La « levée du secret bancaire » a permis de découvrir que le ministre des Affaires étrangères détient plusieurs comptes bancaires : il a au total près de 107 000 $ dans 4 banques. Allons bon, ne chipotons pas et disons que c’est cohérent avec ses fonctions, son métier et sa débrouillardise. Mais la surprise était ailleurs.

Sur un de ses nombreux comptes, le ministre des Affaires étrangères et chef du CPL possédait 2,8 millions $, comme emprunt svp. Le pauvre, il est si endetté, hein ! Balivernes. Sa fortune est bien ailleurs et reste à découvrir. En tout cas, si Byblos Bank a été si généreuse et confiante, c’est que le gendre du président a fourni des garanties solides. Lesquelles ? Entre autres, une de taille, Gebrane Bassil possède bel et bien 37 biens fonciers connus au Liban svp. Mais enfin, à en croire Achraf Rifi (lien dans les commentaires), et on n'a aucune raison de ne pas croire un des rares honnêtes hommes de notre pays, au début de sa carrière, il y a une vingtaine d’années, il ne pouvait pas s’acheter une BMW d’occasion à 7 000 $! Alors d’où vient cette fortune GebB? 😎
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■ QUE FAIRE POUR RENDRE LA LEVEÉ DU SECRET BANCAIRE EFFICACE?

On voit bien de ce qui précède que la « levée du secret bancaire » seule risque d'aboutir à pas grand-chose, à part brasser du vent. Pour être efficace, elle doit être accompagnée de la levée du secret sur toutes les TRANSACTIONS FINANCIÈRES effectuées quand les politiciens étaient au pouvoir. En parallèle, il est évident qu’il faut obliger les responsables à déclarer les parts qu’ils détiennent dans les ENTREPRISES et tous les BIENS IMMOBILIERS en leur possession. Ces obligations de transparence doivent concerner les responsables ainsi que leurs PROCHES, au Liban mais aussi à l’ÉTRANGER.

Inutile de vous dire, que nous ne sommes pas sortis de l'auberge. Il est impossible d'avoir des infos sur les comptes à l'étranger. Nous aurons de quoi nous occuper jusqu'en 2050! Et encore, à condition d'appeler la France, l'Allemagne et le Royaume Uni à l'aide. En plus, il va falloir démontrer que toutes ces fortunes ont été mal acquises, ce qui n'est pas une mince affaire. Et il faut attendre que les personnes concernées fassent appel et que le processus juridique suit son cours. Enfin, le chantier est immense. Non, les amis, nous risquons de dépenser beaucoup d'énergie et d'argent pour pas grand-chose à l'arrivée. NOUS FAISONS FAUSSE ROUTE.
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Si nous voulons être efficaces et pas nous contenter de palabres, je pense que nous devons agir dans deux directions :
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• 1. Obliger tous les responsables libanais à effectuer une « DÉCLARATION OBLIGATOIRE DES COMPTES BANCAIRES ET DES BIENS IMMOBILIERS » détenus par le foyer au Liban et à l’étranger.

Si la loi libanaise de lutte contre l'enrichissement illicite impose depuis une vingtaine d'années une telle déclaration, force est de constater qu'elle a été concoctée pour qu'elle ne soit jamais appliquée! La preuve, elle ne l'est pas : depuis 1999 aucune plainte pour enrichissement illicite n'a été déposée au Liban! La déclaration remise au Conseil constitutionnel, une institution politisée jusqu'à la moelle, reste non seulement secrète (dans une enveloppe fermée; dévoiler son contenu aux citoyens est passible de poursuite judiciaire!), elle ne fait l'objet d'aucune vérification. Tenez-vous bien un député ou un ministre peut insérer une feuille blanche dans l'enveloppe à remettre au Conseil constitutionnel, personne n'en saura rien que si une plainte est déposée contre le député/ministre pour enrichissement illicite! Ce n'est pas tout, pour déposer plainte, il faut un dépôt de garantie au tribunal de près de 16 500 $. Si la plainte est jugée irrecevable, le plaignant peut faire l'objet d'une amende d'au moins 135 000 $ avec une peine d'emprisonnement de 3 mois à un an. Sans parler des dommages et intérêts que le député ou le ministre peut réclamer.

La loi libanaise en matière d'enrichissement illicite actuelle est un scandale. Elle est taillée sur mesure pour couvrir l'enrichissement illicite! Ainsi, il faut la revoir en profondeur pour étendre la déclaration obligatoire (et inclure la levée du secret sur les transactions financières sur toute la période concernée, et toucher les ascendants et liens collatéraux avec les personnes concernées, ainsi que les enfants mineurs et adultes), et surtout, la rendre public (et qu'elle fasse l'object de vérifications) et sanctionner les auteurs de fausses déclarations (avec beaucoup plus de sévérité, amende et emprisonnement).
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• 2. Instaurer un « IMPOT SUR LA FORTUNE » pour tous les hauts responsables politiques libanais, calculé en fonction des soldes des comptes bancaires et des transactions financières annuelles, mais aussi en fonction de tous les biens mobiliers et immobiliers, ainsi que des parts dans les sociétés, au Liban et à l’étranger.

Tout ce qui en dehors de ça, risque de n'être que palabres et poursuite de vent, comme le montre magistralement le cas Gebrane Bassil 😊


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