Le secret de Polichinelle du jour : qu’est-ce que Beirut Madinati - بيروت مدينتي est allé faire chez le commandant de l’armée libanaise lundi? La preuve en image. Comme vous pouvez le voir, voici des représentants du mouvement issu des municipales, qui me doit le beau nom de son parti, soit dit au passage 😋 On y voit des membres vautrés dans les canapés en cuir dans le QG de l’armée libanaise à Yarzé. Très méfiants pourtant, ils avaient pris la précaution de ne pas annoncer la réunion par avance. Mais pas de chance, on ne peut rien cacher de nos jours, قيادة الجيش، مدرية التوجيه a publié la photo de l’exploit peu de temps après leur passage 😨
Flashback. Il n’y a pas si longtemps que ça, toutes les excuses du monde juvénile étaient avancées pour rejeter le souhait de l’émissaire du marcheur en chef de l’Élysée de rencontrer des représentants de la société civile. Ni eux ni vous ni moi ni nous tous spécialement. Emmanuel Macron voulait nous la jouer « Superman, le retour », gonflé par la mythologique libération de Saad Hariri des griffes de MBS. De leur côté, les candidats malheureux des dernières élections souhaitaient affirmer leur personnalité indépendante, nouveaux visages pour de nouvelles pratiques de la fonction publique. Certains les ont cru.
Joseph Aoun est un homme remarquable sans doute, mais la question n’est pas là, elle est ailleurs, où se cache le diable. En quelle qualité des individus issus de ladite « société civile » rencontrent ce haut gradé militaire et dans quel but ils le font ? Après la désapprobation massive sur les réseaux sociaux pendant deux jours, Beirut Madinati est contraint de s'expliquer à travers un post hier, sans photo svp, pour signifier à sa base que « le mouvement a voulu souligner l’importance que l’armée préserve la liberté d’expression pacifique et la sécurité de la révolution et a demandé aux concernés de s’abstenir de recourir aux moyens de répression et de violence contre les manifestants comme on l’a vu récemment ». Ahhhhh un grand merci, d’avoir inventé l’eau tiède et de rappeler que la violence policière n’est pas autorisée dans un monde civilisé ! Peut-être qu’on est très mal informé à Beyrouth, mais le commandant de l’armée a sciemment laissé publier il y a un moment une vidéo sur une réunion interne avec les hauts officiers où on l’entend prendre des engagements de protéger le peuple pacifique dans la rue. Alors Beirut Madinati, on doute de la parole du général ?
Dans tous les cas de figure, la rencontre laisse perplexe. Je comprends que Beirut Madinati pédale parfois dans le bourghoul en voulant interpréter la Constitution libanaise, mais pas au point de ne pas comprendre un principe fondamental de notre démocratie et du fonctionnement de la République. L’armée libanaise est une institution de l’État qui exécute des ordres donnés par les dirigeants politiques. Elle ne prend aucune initiative. Non seulement elle n'est pas censée le faire, mais le contraire serait une violation de la Constitution. Elle suit les grandes lignes fixées par le Conseil des ministres réuni, le ministre de la Défense et le président de la République.
Si Beirut Madinati voulait vraiment que « l’armée préserve la liberté d’expression pacifique et la sécurité de la révolution », il fallait s’adresser à trois hommes du pouvoir et à personnes d’autres : Saad Hariri, Elias Bou Saab et Michel Aoun.
. S’ils ne le savaient pas, c'est inquiétant car cela reflète un certain amateurisme et une ignorance du fonctionnement des institutions libanaises. Ils devraient faire plus attention à ce genre de détail à l'avenir car ils pourraient rejoindre les rangs des tartuffes de la révolution.
. Et s’ils le savaient et ils sont allés à Yarzé quand même, c'est encore plus grave, ils rejoignent illico presto les rangs des imposteurs de la révolution.
Hélas, les deux sont légion de nos jours 🤔
Flashback. Il n’y a pas si longtemps que ça, toutes les excuses du monde juvénile étaient avancées pour rejeter le souhait de l’émissaire du marcheur en chef de l’Élysée de rencontrer des représentants de la société civile. Ni eux ni vous ni moi ni nous tous spécialement. Emmanuel Macron voulait nous la jouer « Superman, le retour », gonflé par la mythologique libération de Saad Hariri des griffes de MBS. De leur côté, les candidats malheureux des dernières élections souhaitaient affirmer leur personnalité indépendante, nouveaux visages pour de nouvelles pratiques de la fonction publique. Certains les ont cru.
Joseph Aoun est un homme remarquable sans doute, mais la question n’est pas là, elle est ailleurs, où se cache le diable. En quelle qualité des individus issus de ladite « société civile » rencontrent ce haut gradé militaire et dans quel but ils le font ? Après la désapprobation massive sur les réseaux sociaux pendant deux jours, Beirut Madinati est contraint de s'expliquer à travers un post hier, sans photo svp, pour signifier à sa base que « le mouvement a voulu souligner l’importance que l’armée préserve la liberté d’expression pacifique et la sécurité de la révolution et a demandé aux concernés de s’abstenir de recourir aux moyens de répression et de violence contre les manifestants comme on l’a vu récemment ». Ahhhhh un grand merci, d’avoir inventé l’eau tiède et de rappeler que la violence policière n’est pas autorisée dans un monde civilisé ! Peut-être qu’on est très mal informé à Beyrouth, mais le commandant de l’armée a sciemment laissé publier il y a un moment une vidéo sur une réunion interne avec les hauts officiers où on l’entend prendre des engagements de protéger le peuple pacifique dans la rue. Alors Beirut Madinati, on doute de la parole du général ?
Dans tous les cas de figure, la rencontre laisse perplexe. Je comprends que Beirut Madinati pédale parfois dans le bourghoul en voulant interpréter la Constitution libanaise, mais pas au point de ne pas comprendre un principe fondamental de notre démocratie et du fonctionnement de la République. L’armée libanaise est une institution de l’État qui exécute des ordres donnés par les dirigeants politiques. Elle ne prend aucune initiative. Non seulement elle n'est pas censée le faire, mais le contraire serait une violation de la Constitution. Elle suit les grandes lignes fixées par le Conseil des ministres réuni, le ministre de la Défense et le président de la République.
Si Beirut Madinati voulait vraiment que « l’armée préserve la liberté d’expression pacifique et la sécurité de la révolution », il fallait s’adresser à trois hommes du pouvoir et à personnes d’autres : Saad Hariri, Elias Bou Saab et Michel Aoun.
. S’ils ne le savaient pas, c'est inquiétant car cela reflète un certain amateurisme et une ignorance du fonctionnement des institutions libanaises. Ils devraient faire plus attention à ce genre de détail à l'avenir car ils pourraient rejoindre les rangs des tartuffes de la révolution.
. Et s’ils le savaient et ils sont allés à Yarzé quand même, c'est encore plus grave, ils rejoignent illico presto les rangs des imposteurs de la révolution.
Hélas, les deux sont légion de nos jours 🤔