Regardez-moi ça ! En cette journée de fête nationale française du 14-Juillet, il a fallu digérer cette photo peu flatteuse de Zeina Akar, la ministre de la Défense nationale du Liban, vice-présidente du gouvernement libanais, la parfaite inconnue il y a à peine six mois. Hélas et dommage, elle aurait pu le rester, si Michel Aoun et Gebrane Bassil n’ont pas eu l’idée farfelue de la parachuter à ce ministère régalien. Au fil du temps, le doute se dissipe. Par sa nomination le CPL a voulu satisfaire son mari, Jawad Adra, business man sunnite, ancien militant قومي سوري, pro-Assad naturellement, 8-Marsien forcément, dont le nom a circulé un laps de temps pour former le nouveau gouvernement hezbollahi-compatible.
La photo a été prise vendredi dernier, le 10 juillet, au cours de sa visite à la base aérienne de Hamat et à l'école des forces spéciales. D’après des propos délirants lus sur les réseaux sociaux, la ministre libanaise de la Défense, Zina Akar, a rendu visite aux unités militaires pour « s’assurer du moral des troupes et vérifier l'état de préparation des soldats au combat. » Le moral des troupes ? Mais il est dans les chaussettes au fin fond des rangers des braves soldats libanais, qui doivent composer avec une milice sur le dos et ce look nase pour leur ministre de tutelle ! Si j’étais Amiral de l’armée libanaise, j’aurais jeté mes étoiles en l’air et aller à la nage jusqu'à Chypre pour demander l’asile politique.
Comme elle représente le Liban et son look laisse beaucoup à désirer, elle trouvera dans les commentaires un article intéressant qui pourrait l’encourager à quitter ce gilet hawaïen, le pantalon de survêtement de banlieue et les baskets compensées pour se donner de la hauteur, et à assumer enfin ses fonctions six mois après sa nomination incongrue. Il est grand temps et ça urge. Elle apprendra dans ces breaking news que l’Irak qui passe aussi par les mêmes difficultés que le Liban, semble plus déterminer que le pays du Cèdre à contrôler les milices et les trafics illégaux sur son territoire. Et pour cause, la contrebande des milices chiites, notamment du Hezbollah irakien, avec l’Iran, occasionne en Irak une hémorragie en dollars évaluée tenez-vous bien à 200 millions de dollars par semaine. C'est un trafic colossal.
Vendredi Zeina Akar nous a gâtés d’une prose sans rime et de slogans qui sonnent creux. « Nous nous efforcerons toujours de maintenir la sécurité et la stabilité, d’étendre l’autorité et la souveraineté de l’État sur tous ses territoires et de confronter quiconque essaie de saper les forces armées ou le moral des militaires. » Foutaises. Si Zeina Akar veut qu’on la prenne au sérieux, qu’elle aille se changer, oublier cette stupide option de « l’ouverture vers l’Est » (Damas-Téhéran-Pékin), dénoncer le mirage de l'achat de pétrole iranien avec la livre libanaise et se mettre enfin au travail.
L’Iran des mollahs comme la Syrie des Assad, a un besoin vital de billets verts. Et c’est au Liban, entre autres, que ces deux régimes au ban des nations les trouvent. Le Liban, comme l’Irak, sont devenus des plaques tournantes pour les billets de dollars américains. Ces deux pays du croissant fertile, connaissent une grave hémorragie de dollars, vers la Syrie et l’Iran, deux pays qui vivent sous perfusion avec les dollars ramassés au pays du Cèdre et au pays d'Entre les deux fleuves. La décision stupide du gouvernement libanais de Hassann Diab de subventionner plus de 300 produits (qui fait des heureux et des riches du côté des rapaces qui tournent dans le giron du Grand Sérail, et des malheureux et des pauvres du côté du peuple libanais), aggravera cette hémorragie sans l’ombre d’un doute.
Alors si l’habit ne fait pas le moine, foncer les sourcils ne suffit pas à faire de Zeina Akar une ministre de la Défense. A 8 000 $ par mois, sans des avantages en tous genres, ça fait trop cher les poses-photos. La ministre libanaise de la Défense parle de bien des choses et s’active pour bien des choses, et pourtant une seule chose lui est demandée : envoyer l’armée libanaise contrôler la frontière entre le Liban et la Syrie, ainsi que les ports et les aéroports du Liban, d’une main de fer ! Alors si elle sent que cela est en dehors de ses capacités et de ses moyens, elle n’a qu’à démissionner et reprendre son boulot pépère au sein du bon business familial. Personne ne la regrettera.
PS : Et puisque le business familial des Adra-Akar consiste à "faire des recherches et fournir des études", Jawad & Zeina seraient bien aimables de fournir au peuple libanais, quelques statistiques sur la contrebande entre le Liban et la Syrie concernant les dollars américains, les produits céréaliers et les hydrocardures, auxquels il convient maintenant d'ajouter les produits agricoles et vétérinaires et autres produits gracieusement subventionnés par la Banque centrale du Liban, en dollars pour un coût global annuel estimé entre 1,5 et 2 milliards de dollars américains.