jeudi 2 janvier 2020

Carlos Ghosn met dans l’embarras les pays dont il détient la nationalité, le Liban et la France (Art.703)


Comme c’était prévisible, Carlos #Ghosn met dans l’embarras les pays dont il détient la nationalité.

. D’un côté, le #Liban. Nous venons de recevoir une « notice rouge » d’Interpol, demandant implicitement aux autorités libanaises d’arrêter Carlos Ghosn.

. D’un autre côté, la #France. En utilisant un 2e passeport français pour fuir Tokyo via Istanbul. L’usage de ce second passeport par Carlos Ghosn n’étant plus justifié sur le plan administratif par les activités de ce dernier, à moins d'entrer en conflit avec les autorités japonaises (qui ont confisqué son 1er passeport et considèrent l'ex-PDG de Renault-Nissan-Mitsubishi comme un fugitif), il fera probablement l’objet d’un bras de fer diplomatique entre le Japon et la France. Il pourrait lui être retiré.

Ni le Liban ni la France n’extrade ses ressortissants. Tant mieux. Carlos Ghosn peut dormir sur ses deux oreilles, faire de beaux rêves, tirer des plans sur la comète et préparer sa défense. Il n’empêche que par ses actions, Cost Killer met ses deux pays dans une situation délicate, alors que ni les Français ni les Libanais n’ont à subir les conséquences des fastes et des frasques, ainsi que des fraudes fiscales et des détournements de fonds, d’un homme exceptionnel, atteint par la folie des grandeurs, présumé innocent et accusé de plusieurs délits financiers.

Quelques certitudes à ce stade de l'affaire :

1. D'heure en heure, ça se confirme, par son évasion spectaculaire, Carlos Ghosn s’est libéré de sa petite « prison » japonaise, la résidence surveillée, mais il s'est enfermé dans une grande prison, le Liban.

2. Carlos Ghosn ne mérite pas d'être jeté en pâture à un système judiciaire japonais primitif pour une démocratie moderne et un Etat-état de droit occidental, que j'ai dénoncé à plusieurs reprises. Il n'empêche qu'il est accusé d'avoir commis des délits et il doit en conséquence assumer ses responsabilités. Se réfugier derrière les seules critiques de la justice japonaise et la confortable piste du complotisme de Nissan, est une façon archaïque de se défendre et de prouver son innocence.

3. Carlos Ghosn a fait énormément pour la France et l’industrie automobile française, comme personne auparavant. Mais, il n’a rien fait d’extraordinaire pour le Liban ! C’est donc à la France de se montrer particulièrement reconnaissante, pas spécialement au Liban.

4. Les intérêts suprêmes du Liban doivent demeurer au-dessus de toute considération personnelle, quelle qu'elle soit, surtout si on tien compte de ce dernier point.


© 2011-2020 Bakhos Baalbaki