vendredi 10 janvier 2020

L'Iran aurait abattu un avion civil ukrainien par erreur, tout comme les Etats avaient abattu un avion civil iranien en 1988 (Art.707)


C’est la salle des opérations du croiseur américain USS Vincennes. Le 3 juillet 1988 son commandant ordonne le lancement de deux missiles contre un avion menaçant. Il n’a pas fallu longtemps pour découvrir que l’appareil est iranien, qu'il n'est pas militaire mais civil et qu'il assurait le vol commercial 655 d’Iran Air entre Téhéran et Dubaï. Au début, les Américains ont cherché à faire les autruches. Par la suite, ils se sont ingéniés pour justifier l’injustifiable. Si on croit les conclusions de l’enquête, avec la meilleure technologie du monde et un budget militaire de plusieurs centaines de milliards de dollars, l’armée américaine a pris un Airbus 300 pour un F14 qui fonçait droit sur eux. Bilan de la bavure, 290 morts dont 66 enfants. Il n’y avait qu’un Occidental à bord, un Italien perdu parmi une écrasante majorité d’Iraniens. En 1996, les Etats-Unis ont fini par accepter d’indemniser les familles. Et au lieu d’envoyer l’équipage et son commandant se geler les c**illes en Alaska, ces marines ont été félicités et récompensés ultérieurement par les USA. Les médias américains ont tout fait pour minimiser l’événement. Personne n’a été jugé pour quoi que ce soit.

32 ans plus tard. Le crash d’un Boeing 737 d’Ukraine Airlines le 8 janvier 2020 en Iran fait couler beaucoup d’encre. Il a tué 176 personnes, essentiellement des Canado-Iraniens. Si l’appareil a été touché par un des missiles iraniens tirés sur les bases américaines en Irak, comme l’affirment les autorités américaines, anglaises et canadiennes, cela doit nous conduire à trois conclusions. Primo, c’est un drame humain. Secundo, l’Iran en serait le seul responsable et doit assumer les conséquences. Tertio, cette tragédie serait liée à la décision de Donald Trump de faire monter la tension au Moyen-Orient en tuant Qassem Souleimani. Dans tous les cas de figure, les USA ont fait de même dans le passé, mais ils ont eu le courage d'assumer. Alors, pas de réjouissance indécente et amnésique please, des deux côtés et des deux bords.


© 2011-2020 Bakhos Baalbaki